16 novembre 2011

Lycée Debbih Cherif d’Akbou. Les enseignants dénoncent un marasme qui dure.


Les enseignants du lycée Debbih Cherif d’Akbou ont observé, ce 14 novembre 2011, une journée de grève pour protester contre le marasme qui touche l’établissement depuis plusieurs années, allant s’aggravant. Dans leur démarche, l’appui manifeste de l’association des parents d’élèves semble assuré. Ils n’en sont pas à la première manifestation de leur mécontentement.
En effet, dans un rapport adressé au directeur de l’établissement en date du 26 octobre 2011 déjà, la section syndicale du lycée Debbih Cherif relève ce qui suit :
« Les difficultés d’ordre organisationnel et pédagogique de notre établissement nous ont conduit, nous professeurs du lycée Debbih Cherif, à recourir à une action de protestation, décidée lors de l’assemblée générale des enseignants tenue le mardi 18 du mois [d’octobre], à savoir une suspension du service pédagogique le jeudi 20, de 10h à midi.
« En effet, voilà plus de dix ans que la situation de l’établissement évolue de mal en pis, depuis que douze (12) salles de cours sont déclarées hors d’état d’usage par les services du CTC, jugeant leur structure irrémédiablement endommagée. Depuis, les élèves de 12 classes de première année secondaire suivent leurs cours dans des dortoirs transformés dans l’urgence en salles de cours. Tous les Directeurs de l’Education successifs ont été interpellés.
« Nous estimons que nous et nos élèves sommes exposés à un danger permanent en travaillant dans des locaux exigus dont les accès ne le sont pas moins, en plus du fait qu’ils sont insuffisamment aérés et éclairés. La mission des enseignants est rendue d’autant plus complexe que les effectifs dans ces classes dépassent 45 élèves. La qualité même de l’enseignement et les apprentissages pâtit de ces mauvaises conditions. La multiplicité des parasitages entraîne une  moindre attention portée à notre mission essentielle. Nous constatons qu’une part du temps que nous devrions consacrer à la transmission des connaissances est pris par la gestion de la classe.
« L’ouverture d’un  nouveau lycée [à Tiherkatine, dans la périphérie de la ville d’Akbou] qui à sa programmation a suscité un réel désengorgement s’est vite estompé par la portée insignifiante sur les effectifs de notre établissement.
« Alors que le personnel de notre établissement est déjà notoirement insuffisant pour le nombre d’élèves accueillis (pas de surveillants généraux [conseillers pédagogiques], pas d’ATL, manque d’adjoints d’éducation), nous faisons de plus l’objet d’un retrait de postes pédagogiques en français, anglais, arabe et histoire-géographie, ainsi qu’un poste d’adjoint d’éducation, effectué pour permettre l’ouverture du nouveau lycée. Pourtant, l’examen de notre dotation horaire dans ces disciplines ne fait apparaître aucun excédent pouvant les justifier. En mathématiques, par exemple, nos sept (07) professeurs accomplissent tous 3 ou 4 heures au-delà de leurs obligations de  service hebdomadaire d’enseignement, à lesquelles s’ajoutent les obligations complémentaires qui s’y rattachent, pendant que leurs collègues des autres établissements en effectuent celles prévues statutairement, soit 18 heures [hebdomadaires], voire parfois moins. Nos enseignants se demandent pourquoi y a-t-il tant de disparités entre les établissements.
« S’agissant du poste d’adjoint technique de laboratoire (ATL), cela fait 2 ans qu’il est supprimé, et son titulaire affecté dans un collège d’enseignement moyen. Incontestablement cette décision qui ne tient aucunement compte de la place et du rôle de l’ATL dans les établissements d’enseignement secondaire prive nos élèves de l’une des activités pédagogiques les plus fécondes, à savoir les travaux pratiques.
« Enfin, la question des surveillants généraux se pose de façon récurrente depuis le début de l’année 2007. Nous n’avons cessé depuis d’attirer l’attention de la Direction de l’Education sur l’irresponsabilité qui consiste à maintenir l’une des structures éducatives les plus importantes de la wilaya sans surveillant général, mais en vain ».

Et les enseignants de conclure par un appel au directeur de l’éducation afin d’ordonner « l’affactation de deux surveillants généraux pour contrôler l’arrivée à l’heure et l’assiduité des élèves, veiller au respect de la discipline, organiser le service de la surveillance, assurer la liaison avec les parents ; la réouverture du poste d’adjoint technique de laboratoire et la réaffectation de son ancien titulaire ; l’ouverture d’un poste budgétaire en mathématiques pour alléger les  emplois de temps de nos professeurs ; le maintien des postes dans les disciplines précédemment évoquées, et la dotation du nouvel établissement en moyens humains et matériels dont il a besoin pour son fonctionnement ».

Aucun commentaire: