26 février 2009

Chalit contre 1400 prisonniers palestiens ?


Rapport


Le soldat israélien enlevé Gilad Chalit,

la dernière carte à jouer pour sauver la face

[ 25/02/2009 - 20:47 ]

Gaza – CPI
Les tractations pour échanger des captifs entre le mouvement du Hamas et l’Entité sioniste ont encore une fois pris le devant de la scène politique palestinienne. Cette apparition si forte reflète indéniablement l’échec des Israéliens dans leur dernière guerre menée contre la bande de Gaza. Ils n’ont pas réussi à exploiter le sang palestinien répandu pour des buts électoraux. C’est une attestation avérée de la victoire du mouvement du Hamas et des autres factions palestiniennes dans cette guerre de 23 jours, et de la résistance historique du peuple palestinien.

Un échec militaire

Le premier ministre israélien Ehud Olmert, son ministre de la guerre Barak et son ministre des affaires étrangères ont échoué dans leurs opérations militaires. Ils se sont alors retirés devant les coups de la résistance palestinienne. En effet, ils n’ont pas réussi à réaliser un seul de leurs objectifs déclarés.
Ce véritable échec les pousse à chercher une autre sortie pour réconforter leur popularité. Par contre, celle de Benyamin Natanyahu s’est renforcée.

Le soldat Gilad Chalit

Le soldat israélien enlevé par les résistants palestiniens en 2006 reste la dernière carte. Le 2 février 2009, Ehud Barak a dit : « "Israël" va accélérer les négociations concernant le retour du soldat israélien Gilad Shalit ».
« Nous voulons que Gilad Shalit soit-là ; et nous travaillons pour ça jour et nuit », continue Barak. On mettra un effort énorme, ajoute-t-il, pour accélérer les choses et pour que Gilad revienne sain et sauf.
La ministre des affaires étrangères Livni et le ministre de la guerre Barak avaient voulu accomplir un accord avec le Hamas, un accord surprise pour réparer leur échec dans cette guerre, leur échec pour ne pas avoir stoppé les roquettes de la résistance palestinienne. Une compensation qui aurait pu les aider dans les élections.

Un rôle turc

La presse israélienne parle d’un rôle turc dans des négociations accélérées pour libérer le soldat Gilad Chalit.
Les journaux hébreux Ahronot, Haaretz et Jerusalem Post ont confirmé qu’une délégation turque discute avec des représentants du mouvement du Hamas, en Syrie. Des sources bien informées disent que ce sont les Turcs qui avaient demandé à ce que ce rôle de négociateur leur soit confié.

Etonnement de la presse israélienne

Ces mêmes journaux s’étonnent de voir la Turquie s’engager dans le dossier de Chalit, après des relations tendues après les altercations produites entre le président israélien Peres et Erdogan, le premier ministre turc, à Davos, lorsque Erdogan avait dit qu’"Israël" tue des enfants et des civils dans la bande de Gaza.
L’étonnement sera encore plus grand, pour ces journaux, lorsqu’on se rend compte que c’est l’Egypte qui est le parrain des négociations de longue haleine entre le mouvement du Hamas et l’Entité sioniste pour une trêve durable. C’est l’Egypte également qui travaille pour libérer Gilad Chalit et un certain nombre de captifs palestiniens. Les Turcs n’auraient alors qu’un rôle d’accélérateur, croyant que le dossier traîne les pieds côté égyptien. Avec une telle libération, les Israéliens pourraient sauver la face.

Le mouvement du Hamas

De l’autre côté de la rive, le mouvement de la résistance islamique Hamas veut préserver les réalisations de la résistance et du peuple palestinien qui ont beaucoup donné pendant la guerre, et toujours d’ailleurs. Le mouvement a refusé que Chalit soit libéré contre l’ouverture des points de passage ou contre la levée du blocus. Sa libération pourrait cependant se faire dans la transaction de l’accalmie et l’échange de captifs, non contre les points de passage.
Reuters rapporte de certaines sources du mouvement du Hamas leur confirmation que la libération de Gilad Chalit devrait être accomplie contre 1400 Palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes.
Sur la scène palestinienne, il y a des négociations, mouvements et initiatives confirmant que le combat militaire israélien a connu un échec total. Donc un combat politique se serait engagé. Khaled Michaal, président du bureau politique du mouvement du Hamas, a confirmé devant la minorité palestinienne du Soudan que le peuple palestinien devrait attendre un combat politique des plus durs ; il faut s’attendre à de vraies surprises.

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