Sabra
Une fillette dormant
Et les hommes partis
Aux lointains
….
....
Et Beyrouth proposa
Son obéissance
Elle est devenue
Capitale
Une longue nuit
Guette les rêves
Dans Sabra
Et Sabra dort
Sabra
Les restes d’une main
Sur un corps d’une victime
Avait fait ses adieux
A ses braves combattants
Et à son temps
Sabra
De par ce sommeil de souffrances
De par les arabes
Qui lui ont tourné le dos
S’était rendue
....
....
Sabra chante
Sa moitié perdue
Entre la mer
Et la dernière bataille
Pourquoi avez-vous abandonné
Vos femmes dans les entrailles
D’une nuit d’acier ?
……
Sabra couvre sa poitrine toute nue
D’une chanson d’adieu
Puis compte ses deux mains
Et se trompe :
Elle ne trouve plus les bras
Pour combien de fois
Vous partirez ?
Et jusqu’à quand ?
Et en quête de quel rêve ?
Et si vous reviendrez un jour
Pour quel asile vous reviendrez ?
Sabra
Déchire sa poitrine nue
Combien de fois s'épanouira la fleur ?
Combien de fois
Partira la révolution ?
Sabra a peur
Elle a peur de cette nuit
Elle prend dans ses bras
Le sien
Elle le caresse de ses yeux
Et le soulage par ses larmes
Ils sont partis
Et n’ont rien dit
Au sujet du retour
……
Et l’âge fut des enfants
Fuyant un tendre baiser
Non je n’ai pas d’asile
Je revendique ma Patrie
Sabra dort
Et le poignard
Du fascisme se réveille
Sabra interpelle
Interpeller Qui
Toute cette nuit est à moi
Et cette nuit est de sel
Le fasciste écorche les corps
Alourdit sa nuit
Danse autour de son poignard
……
Et chante la victoire du Cèdre
Puis d’un calme parfait
Efface la chair sur l’os
Et étale les restes
Il poursuit sa danse
Et s’affole de joie
Sabra n’était plus un corps
Il la recompose
Selon ses désirs
Puis s’empare d’une bague
Encore accrochée à un doigt
……
Ainsi furent une mer
Une terre et un nuage
Un sang et une nuit
Un massacre
Ainsi fut Sabra
Sabra
La convergence de deux rues
Sur un corps
Sabra
La descente de l’âme
Dans une pierre
Sabra n’est personne
Elle est pour l’éternité
Notre identité
Mahmoud Darwich
http://libanresistance.blogspot.com/2009/02/sabra-et-chatila. html
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Sabra couvre sa poitrine toute nue
D’une chanson d’adieu
Puis compte ses deux mains
Et se trompe :
Elle ne trouve plus les bras
Pour combien de fois
Vous partirez ?
Et jusqu’à quand ?
Et en quête de quel rêve ?
Et si vous reviendrez un jour
Pour quel asile vous reviendrez ?
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