10 février 2009

nouvelles des prisonnières palestiniennes (WOFPP)


Bulletin février 2009


A la mémoire de Yosepha Pik 1934-2008


Nous déplorons la mort de notre amie Yosepha Pik décédée le 1 novembre 2008. Pendant des années Yosepha était une activiste contre l'occupation israélienne; elle était une des fondatrices de WOFPP. Elle a étudié le droit, mais ne voulait pas pratiquer la profession d'avocat. Pourtant, elle a renouvelé sa licence d'avocat en 1988, pendant la première "Initifada" (l'insurrection palestinienne) avec le but de visiter, en tant que bénévole, les prisonnières politiques. Chaque semaine, pendant des années, elle a rendu visite aux prisonnières.


Par la suite, un texte écrit par Etaf 'Alian, une prisonnière libérée, qui a été lu devant l'audience lors d'une cérémonie à la mémoire de Yosepha: "Chère Yosepha, Je t'ai connue depuis les années quatre-vingts. Nous avons parlé longuement pendant chaque visite. Tu m'as parlé des difficultés que les gardiens inventent pour essayer de prévenir tes visites aux 'Prisonnières de Sécurité*'. Mais tu étais déterminée. Ta conviction a été renforcée lors de ma seconde détention, quand j'ai fait une longue grève de la faim et que tu es venue me visiter. Les gardiens ont essayé d'empêcher ta visite et t'ont dit qu'il fallait que tu attendes des heures. Tu leur as dit que cela ne te gênait pas du tout, et tu as attendu plus de cinq heures. Quand tu es entrée tu ne t'es pas plainte, au contraire, tu étais heureuse. Tu as ressenti le bonheur de la victoire, parce que tu avais compris que la motivation des gardiens était leur désir de m'isoler et m'affaiblir… Je ne crois pas que ton attitude était uniquement la conséquence de ton travail, mais que sa racine était une profonde conviction idéologique. Cette attitude a gravé dans mon cœur des sentiments que je ne peux pas exprimer verbalement. Les sentiments les plus profonds ne peuvent être exprimés par des paroles.


Mes bénédictions à toutes celles qui t'ont accompagnée. Les prisonnières politiques apprécient leur appui.


Affectueusement 'Etaf 'Alian" *




"Prisonniers de Sécurité"


– Pour les autorités israéliennes les prisonniers politiques sont des "prisonniers de sécurité". La famille de Yosepha a organisé une cérémonie célébrant sa mémoire, le 25 janvier 2009, à l'Université de Tel Aviv dans l'édifice de la faculté du droit où Yosepha a travaillé pendant des années dans la bibliothèque. Que sa mémoire soit bénie.



Il y a, à présent, environ 63 prisonnières politiques dans les prisons israéliennes:

Environ 34 dans la Prison de Hasharon (Tel Mond),

environ 27 dans la Prison de Damoon (Montagne du Carmel),

et le reste dans quelques centres de détention.

Le voyage de la prison à la cour

L'attitude des gardiens envers les prisonnières au cours du voyage de la prison au tribunal est rigide et humiliante. La Prison de Hasharon (Tel Mond) Les prisonnières de la Bande de Gaza Israël continue d'empêcher les visites de la Bande de Gaza aux prisonnières politiques. Au cours de la guerre, quand Israël a attaqué Gaza, les prisonnières n'ont pas eu d'information de leurs familles, et elles étaient extrêmement inquiètes en apprenant les nouvelles au sujet de milliers de morts, de blessés et de ceux qui avaient perdu leurs domiciles. Taghreed Jahshan, l'avocate de WOFPP, s'est efforcée de communiquer avec les familles et en informer les prisonnières. Après que les prisonnières ont persévéré à demander à parler avec leurs familles, les autorités de la prison ont permis à chacune un appel téléphonique à sa famille.

Les conditions dans les cellules

L'état d'Israël a envoyé une réponse au "Mandela Institute" au sujet de la pétition présentée le 1 décembre 2008. Cette réponse déclare que "Mandela Institute" n'a pas le droit de présenter une telle pétition, et que les prisonnières elles-mêmes peuvent la présenter. En plus, les autorités de la prison ont ajouté l'affirmation gratuite qu'elles avaient examiné les conditions dans les cellules et que celles-ci étaient appropriées. La pétition était basée sur la déclaration écrite sous serment des prisonnières et sur les rapports du Défenseur Publique et du Barreau Israélien.

Travaux manuels

Récemment, les autorités de la prison ont refusé de permettre aux familles de donner aux prisonnières le matériel pour faire les travaux, et aux prisonnières politiques de donner à leurs familles les travaux manuels qu'elles ont faits.

Lettres
Les autorités de la prison n'ont toujours pas transmis une grande part des lettres aux prisonnières. Il y a des femmes qui ne reçoivent pas de lettres de leurs familles, ou bien qui les reçoivent des mois après qu'elles ont été envoyées. Les prisonnières de la Bande de Gaza en sont particulièrement affligées, considérant que les lettres sont le seul moyen de contact avec leurs familles qui ne sont pas autorisées de visiter les prisons. Majda Fadda , de Naplouse, un membre du Conseil Municipal, a été arrêtée le 5 août 2008. Le 6 janvier 2009, la cour militaire l'a acquittée, et les autorités israéliennes l'ont mise en détention administrative de six mois. Un ordre de détention administrative peut être prolongé arbitrairement pour une période indéfinie.

Nouvelles prisonnières

Nawal elSa'adi, âgée de 45 ans, du Camp de Réfugiés de Jénine, a été arrêtée le 6 novembre 2008 et amenée au Centre de Détention de Kishon (Jalameh). Elle a été détenue dans une cellule sans fenêtres, les autorités de la prison ont empêché sa sœur de lui donner des vêtements, et elle a été soumise aux interrogatoires. Au cours de ces interrogatoires, elle avait les mains liées derrière son dos, et les interrogateurs l'ont humiliée et abusée verbalement. Le 6 janvier 2009, elle a été transférée à la Prison de Hasharon.

Amal el'Abidi, de Jérusalem, une étudiante d'ergothérapie, a été arrêtée le 6 décembre 2008 et amenée au Centre de Détention du Russian Compound (Mosqobiyeh) à Jérusalem. Elle a été détenue dans une cellule sale et a été soumise à des interrogatoires par quatre ou cinq interrogateurs pendant de longues heures chaque jour. Au cours de ces interrogatoires, elle avait les mains liées derrière son dos et les interrogateurs l'ont humiliée et abusée verbalement. Quand l'avocate de WOFPP est venue la visiter, les autorités de la prison ont essayé d'empêcher la visite sous un nombre de prétextes, mais finalement elle a pu la rencontrer. En janvier, Amal a été transférée à la Prison de Hasharon.

Bara'a Malaqi, âgée de 14 ans, du Camp de Réfugiés de Jalazun, a été arrêtée le 2 décembre 2008 et amenée au Centre de Détention du Russian Compound (Mosqobiyeh) à Jérusalem, où elle a été détenue dans l'aile des prisonnières criminelles adultes. A la fin de décembre, elle a été transférée à la Prison de Hasharon.

Samah Sma'ada, âgée de 14.5 ans, du Camp de Réfugiés de Jalazun, a été arrêtée le 2 décembre 2008 et amenée au Centre de Détention du Russian Compound (Mosqobiyeh) à Jérusalem, où elle a été détenue dans l'aile des prisonnières criminelles adultes. A la fin de décembre, elle a été transférée à la Prison de Hasharon.

Kifah 'Afana Bahash, âgée de 23 ans, de Naplouse, a été arrêtée le 3 janvier 2009 près d'un poste de contrôle en Cisjordanie et détenue au Centre de Détention de Salem. Elle a été soumise à des interrogatoires et, quelques jours plus tard, a été transférée à la Prison de Hasharon.

Randa Shhatit, âgée de 23 ans, de Dura, district de Hébron. Après des interrogatoires dans un centre de détention, elle a été transférée à la Prison de Hasharon.

Mise en liberté

Maha el'Aradah, âgée de 33 ans, du district de Jénine, a été arrêtée le 5 février 2007 et mise en liberté le 6 janvier 2009. Prison de Damoon (Montagne du Carmel)

Livres

Les prisonnières politiques demandent à avoir plus de livres. Les autorités de la prison ne permettent que deux livres à chaque prisonnière. Les familles donnent les livres au personnel de la prison, et les prisonnières doivent rendre au gardien les livres qu'elles ont lus avant de recevoir les nouveaux livres. Il n'y a pas de bibliothèque pour les prisonnières politiques.

Samira Haniya Abu Shamala, âgée de 46 ans, du district de Jénine, une détenue administrative, a été arrêtée le 3 mars 2008. Sa première visite de la famille a eu lieu en janvier 2009, quand son frère l'a visitée.

Mise en liberté

Salwa Salah , âgée de 17 ans, du district de Bethlehem, une détenue administrative, a été arrêtée le 5 juin 2008 et mise en liberté le 1 janvier 2009.


Sara Siureh, âgée de 17 ans, du district de Bethlehem, une détenue administrative, a été arrêtée le 5 juin 2008 et mise en liberté le 1 janvier 2009.

Aucun commentaire: