Désolé du dérangement! Nos prisonniers sont en danger
Les avocats mandatés par le club des prisonniers palestiniens témoignent : la prison Israélienne de Ramleh est un mouroir pour les prisonniers malades
Nadi al-Asir al-Filistini (Club des prisonniers palestiniens), jeudi 4 octobre 2012
Les prisonniers malades de Ramleh risquent d’avoir le même destin que Zuhair Lubada [1], ils entrent dans un cycle de mort lente dans l’indifférence tota
le, oubliés, abandonnés, ils souffrent de négligence médicale préméditée et imposée par la direction de la clinique de la prison de Ramleh.
Les avocats du club des prisonniers, Joseph Mtia et Shereen Nasser ont qualifié la situation des prisonniers malades dans la clinique de la prison de Ramleh de catastrophique et traumatique due à l’absence de service médical et de tout équipement pour assurer un minimum de traitement pour les prisonniers malades, exacerbés de voir leur corps rongés par les maladies, dans l’indifférence totale de l’administration pénitentiaire.
Lors de leur visite à un certain nombre de prisonniers malades dans la clinique de la prison de Ramleh, les avocats ont documenté les horreurs de la prison et l’attitude inhumaine, choquante et inimaginable des geôliers envers ces prisonniers accablés par la maladie, la souffrance et la crainte de revivre les images terrifiantes de la mort lente de Zuhair Lubada.
Riaz AL- Ammur, 40 ans de Bethléem, condamné à 11 fois la perpétuité, souffre d’une maladie cardiaque et d’évanouissements soudains plusieurs fois par jour. Il a dit aux avocats avec une voix basse, épuisée, parfois avec colère et pleurs que le médecin de la prison lui a révélé qu’il n’existe aucun traitement pour lui et que l’opération nécessaire pour lui changer l’implant nécessite son transfert à l’extérieur de la prison de Ramleh mais qu’il refuse de l’aider.
Il a ajouté amèrement que souvent il rentre dans un état comateux plusieurs fois par jour et malgré ça le médecin refuse de l’aider et refuse aussi de le soigner, et que depuis deux ans et demi, il attendait vainement des soins dont il a besoin.
Actuellement les médecins déclarent qu’ils n’arrivent pas à déterminer la cause de ses semi- comas répétés et malgré son transfert dans un hôpital civil, le médecin a refusé d’en révéler les causes en signalant que l’état de santé du prisonnier est le plus grave parmi les cas présents dans la clinique de la prison de Ramleh.
L’administration pénitentiaire poursuit sa politique de négligence médicale préméditée dans la clinique de la prison de Ramleh. Depuis plus de deux mois et demi, le prisonnier est en attente d’une prise de sang et d’un examen sanguin qui est censé avoir lieu tous les 14 jours. La raison du retard, c’est un oubli du médecin.
Riaz AL- Ammur a lancé un appel au secours à toutes les organisations et aux citoyens de ce monde pour le secourir et secourir tous les prisonniers avant qu’il ne soit trop tard.
Mansour Mohamad Aziz Moukada, 41 ans, de Salfit, marié et père de 4 enfants, a été arrêté le 1 juillet 2002, il a été blessé par balles lors de son arrestation par les soldats israéliens. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité. Les deux avocats rapportent que l’état de santé du prisonnier Moukada est indescriptible, il suffit de le regarder pour comprendre l’immensité de sa douleur et sa tragédie. Le prisonnier Moukada est un martyr vivant, comme le surnomme les autres patients à l’hôpital de Ramleh ; blessé à trois reprises à la colonne vertébrale, au bassin et à l’abdomen lors de son arrestation, il est hémiplégique ce qui le condamne à la chaise roulante. Ses entrailles sont abimées, il porte un implant en plastique qui remplace son estomac, il a une tumeur au ventre, il est atteint d’une insuffisance rénale terminale, il est dialysé mais son appareil est en panne, il est souvent sujet à inflammations et infections au niveau d’une ouverture pratiquée par les médecins pour évacuer ses besoins. Le prisonnier Moukada est abandonné sans soins, il risque la mort à tout instant, il entre dans sa onzième année de détention. Désespéré, il murmure : "Nos Journées sont interminables, notre souffrance aussi, au point de souhaiter la mort car la mort nous est plus humaine, nous ne distinguons plus le jour de la nuit. Entre l’anxiété et la souffrance, l’incapacité de dormir, mes nerfs craquent et mes yeux vont exploser sous la douleur provoquée par une tension interne ".
Les deux avocats précisent qu’il y a cinq prisonniers qui doivent être libérés immédiatement. Khalid Shawish, Mansour Moukada, Mahmoud Suleiman, Riaz Al-Ammur et Nahed Al-Aqra, et si aucune mesure n’est prise immédiatement pour sauver leur vie, ils subiront le même sort que Zuhair Lubada, décédé à la suite de la négligence médicale et à la tragédie de la détention.
Le représentant des prisonniers dans la prison clinique de Ramleh, le prisonnier Ismail Radayda a indiqué que la situation dans cette prison est très mauvaise, que personne ne peut imaginer ce qui se passe à l’intérieur, en disant : "Qu’attendez-vous ? Après la mort du prisonnier, Zuhair Lubada. Nous avons vu et vécu minutes par minutes la détérioration de sa santé, nous avons senti ses souffrances et nous l’avons suivi dans sa mort lente, qu’attendez-vous ? Dans quel état psychique peut être un prisonnier malade qui attend son tour en se demandant qui sera le suivant ?
Le prisonnier Radayda poursuit en disant que rien n’a changé après la fin de la grève pour les prisonniers malades. Un Officier est venu, il a parlé avec eux, mais à la question posée par le représentant des grévistes de la faim, si cet accord va contribuer à améliorer leurs conditions en tant que prisonniers malades dans la clinique de la prison de Ramleh, l’officier a répondu qu’il n’y a rien de nouveau les concernant et qu’il n’a pas reçu le document ni ne connaît les termes de l’accord et il n’y a pas de volonté de changer leur situation et leur vie.
Les avocats du Club ont également visité deux autres prisonniers Mohammed Abdul Aziz et Mahmoud Radwan, tous les deux sont des prisonniers malades.
[1] Zuhair Lubada 52 ans est décédé à l’Hôpital National de Naplouse à peine une semaine après sa libération des geôles israéliennes suite à des années de négligences médicales.
Traduction par Moncef Chahed, Groupe de travail « prisonniers »
Merci à Chokri Boussetta II qui nous a transmis cet article et la vidéo.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire