21 décembre 2012

Sayed Nasrallah aux pays arabes : « Donnez vos armes à la résistance palestinienne et nous sommes à vos côtés»

A l'occasion de la 23ème promotion de jeunes universitaires du Hezbollah, le secrétaire général du parti Sayed Hassan Nasrallah s'est prononcé via un écran géant devant les participants. Transmis également en direct par certaines chaines de télévision libanaise, Sayed Nasrallah a dit : « Je salue les nouveaux jeunes promus et je les remercie pour leurs efforts et leur réussite universitaire et je prie Dieu pour que cette réussite touche aussi tous les domaines de leurs vies. Je remercie également les familles des jeunes universitaires qui ont beaucoup enduré et souffert à cause de la crise économique difficile mais qui ont continué à soutenir leurs fils pour réaliser leur succès. A ces familles je demande de persévérer sur ce chemin et de ne jamais empêcher leurs fils d'apprendre, quelles que soient leurs conditions de vie. Je remercie également toutes les sociétés et associations mais aussi les personnalités qui ont offert des dons à ces universitaires pour leur permettre de terminer leurs années d'études. Je remercie aussi les professeurs et les universités pour les efforts qu'ils déploient en ce sens.


Cette rencontre reflète la véritable identité de la résistance et du Hezbollah au Liban. C'est la 23ème promotion des étudiants universitaires. En juin 1982 la résistance islamique est née, et peu de temps après on a commencé à célébrer la promotion de nos étudiants. De nombreux universitaires sont tombés en martyre avant ou après la fin de leurs années d'étude. Notre mouvement associe la science et la foi, l'apprentissage et les valeurs religieuses, parce que de cette façon on garantit l'exploitation de ces sciences au profit du développement de notre société. La mauvaise utilisation des sciences a favorisé ces dernières décennies l'injustice et les cupidités. La science est l'une des grâces divines qui peut être utilisée dans la bonne ou dans la mauvaise voie. Il ne suffit pas d'apprendre ou d'acquérir des années d'études mais il faut être aussi fidèle au bon développement de la vie humaine, à la construction de notre Etat, à la libération de nos terres, et à la protection de notre territoire.

Avant d'aborder la situation au Liban, j'appelle à prêter plus d'attention à l'université libanaise qui est l'université des pauvres, surtout que le taux de la population qui vit sous le seuil de la pauvreté augmente de plus en plus. Il revient donc à l'Etat et au gouvernement de moderniser l'université libanaise et de changer son cadre personnel.

Au sujet des professeurs contractuels à l'université libanaise, c'est une affaire qui dure depuis des années et qui est soumise aux complications de la vie politique libanaise. On a dressé des listes de noms de ces professeurs en vue de les intégrer dans la fonction publique. J'ai entendu ces derniers jours parler de professeurs contractuels qui militent pour cette fin depuis les années 1990. Pourquoi ? J'appelle le gouvernement libanais à aborder une approche différente. Au lieu de fixer un nombre limite aux noms de professeurs, je présente une autre approche. L'université libanaise a besoin de nouveaux professeurs. Chaque année plus de 80 professeurs passent à la retraite. Cette université grandit et ses étudiants se multiplient. Pourquoi fixe-t-on des limites ? On peut intégrer tous les professeurs contractuels, à commencer par les plus anciens.
Comme ce fut le cas dans le volet sécuritaire, où plus de 4000 jeunes ont été recrutés pour contribuer à la protection du pays. Quand nous investissons dans le secteur de la sécurité, nous traitons les résultats, mais quand nous investissons dans le domaine pédagogique nous traitons les causes. Je pense que le pays a la capacité de financer les grands projets comme celui des salaires des fonctions publiques.

(...)

Mais une bonne partie de la classe politique ne s'intéresse qu'à une seule chose au Liban : les armes de la résistance. Depuis 2004 jusqu'à 2012, on ne cesse de rabâcher les mêmes propos, comme si on entendait la même cassette. Pourtant aujourd'hui au Liban, la pauvreté est devenue « transcommunautaire». On ne peut plus parler d'une communauté pauvre et d'une autre riche. La pauvreté touche tous les Libanais.
Mais au lieu de traiter cette cause nationale on continue de s'attaquer aux armes de la résistance. La résistance a pu vaincre Israël maintes fois tout au long des dernières années, il ne leur reste plus que les paroles. Certaines forces politiques dans le monde arabe qui observaient le silence face aux attaques verbales quotidiennes lancées par la presse adversaire contre nous et financée par les pays du Golfe, sont aujourd'hui exposées à des attaques similaires par cette même presse. Pourquoi rejetez-vous les attaques lancées contre vous alors que vous avez cru aux campagnes mensongères dont nous avons fait l'objet.

Pour résoudre cette crise économique, il faut que majorité et opposition parlementaires forment un groupe d'action nationale, loin des obédiences politiques, et dressent un plan pour traiter cette crise sociale avant que le pays ne s'effondre. Nous sommes prêts à participer à côté de ceux qui nous insultent jour et nuit pour trouver une solution à cette cause nationale.
Concernant le dossier politique : actuellement, le dialogue national n'a pas lieu, l'autre partie a pris la décision de le boycotter. Celle-ci cherchait à renverser le gouvernement dans la rue et par le boycott du dialogue mais cet objectif n'a pas été atteint. Le boycott ne fera que saboter l'action du Parlement dans le but d'entraver le vote d'une nouvelle loi électorale afin de saper les élections ou bien de tenir le scrutin à la base de la loi de 1960.

Je tiens à souligner la politique erronée de l'autre partie. Vous êtes en train de saboter tout exploit du gouvernement. Vous misez sur la chute du régime en Syrie. Les incidents en Syrie datent depuis 2 ans. Dès le premier jour de la crise, des rois, des princes, des présidents et leurs subordonnées ont misé sur la chute imminente du régime.
Si vous bous basez sur des rapports ou des informations faisant état de l'imminence de l'effondrement de Damas, vous vous trompez, car je vous assure que ces informations sont fausses et que le régime tient bon.

Depuis 2005, tous les paris des forces du 14 mars n'ont pas réussi. Les forces qui se croient nationales cherchent normalement les intérêts de leur pays quelles que soient les circonstances.
Je conseille à ces forces de ne pas se baser sur des informations fausses. Venez à la table du dialogue pour traiter des causes vitales de la population et de la loi électorale. Revenez au parlement pour adopter une nouvelle loi électorale.
Sur la Syrie, la situation se complique. Il est faux de dire que les combats se font entre le régime et le peuple syriens. Des hommes armés financés des pays régionaux et occidentaux viennent tuer le peuple syrien. A ceux qui nous demandent une position morale envers le peuple syrien, je leur demande : Quelle est votre position morale face aux Syriens qui sont tués, jetés du haut des bâtiments, massacrés, poignardés ?

Malheureusement, les combats en Syrie vont durer parce que des pays de la région rejettent tout dialogue et toute solution politique.
Je m'adresse à AlQaida : les européens, les pays du Golfe et les Américains vous ont tendu un piège pour que vous veniez de toutes parts s'entretuer en Syrie. Quant aux factions qui disent réaliser un exploit sur le terrain, soyez certaines que vous serez les premières à en payer le prix.
Aux forces du 14 mars je dis : Sachez que les Américains ne sont pas pressés pour régler la crise en Syrie parce que la poursuite des combats affaiblit la Syrie et que l'affaiblissement de la Syrie rend un grand service à Israël.

Tous ceux qui entravent le processus politique sont des criminels qui permettent la poursuite de l'effusion du sang dans ce pays. La situation se complique à cause de l'action des forces extrémistes sur le terrain, même l'opposition syrienne s'alerte sur ce sujet.
La solution en Syrie est de permettre un dialogue politique.

Au sujet de Gaza, certaines forces du 14 mars sont allées à Gaza pour féliciter le Hamas pour sa victoire. J'ai été très heureux face à cette nouvelle. Je veux que les forces du 14 mars reconnaissent la victoire de la résistance à Gaza et l'efficacité de ses armes. C'est excellent pour moi de lire les propos de certains dirigeants du 14 mars qui affirment qu'ils n'acceptent pas de renoncer à un pouce de la terre de la Palestine. Je vous encourage à aller à Gaza. Nous sommes mêmes prêts à financer vos voyages à Gaza si vous le voulez. Lors de la guerre de 2006, ces mêmes forces avaient dit que le Hezbollah n'a pas réalisé de victoire, mais la défate israélienne était due à des lacunes dans la classe militaire et politique israélienne. Suite à cette guerre, des commissions d'enquête ont été formées pour tirer les leçons alors que des manœuvres militaires d'envergure ont eu lieu. Malgré tout, l'armée israélienne a été vaincue dans la bande de Gaza.
Trois roquettes seulement se sont abattues sur Tel Aviv et ces trois roquettes étaient suffisantes pour pousser Netanyahu, Olmert et le chef d'Etat majeur à s'empresser dans les abris souterrains. Israël a vraiment été vaincu dans ces guerres. Un Israël fort et effrayant n'existe plus.
Lors de cette guerre à Gaza, certains ont parlé de différends entre le Hamas et l'Iran, affirmant que le Hamas est retourné au giron arabe. Sur le dossier palestinien et la relation de l'Iran avec la Palestine, je vous assure que l'Iran fait son devoir religieux et moral en ce sens. Je demande à tous les dirigeants des factions de la résistance palestinienne de citer une occasion et une seule au cours de laquelle l'Iran a posé des conditions pour ses aides ou bien elle vous a ordonnés de déclencher une guerre.

Si les pays arabes viennent offrir de l'argent et des armes, des roquettes et des entrainements à Gaza, nous saluerons alors leurs initiatives. De cette façon, vous allez alléger le fardeau sur l'Iran et en contrepartie nous prenons les armes iraniennes destinées à la résistance palestinienne ! Je vous assure que nous serons aux côtés de tout pays arabe qui prendra la décision de soutenir la résistance palestinienne.

A la fin, je salue et je félicite de nouveau nos chers universitaires promus et je leur souhaite une vie pleine de réussite.

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