30 décembre 2012

La Résistance guette l’ennemi, sans toutefois renoncer à ses responsabilités socio-économiques 
 
Depuis plus de huit ans, les forces politiques du 14 mars ressassent le même discours à l’égard des armes de la Résistance. Ce dossier né en 2004 à la suite de la résolution 1559,  ignoré lors des alliances électorales de 2005, pour ressurgir avec les tiraillements autour du Tribunal spécial pour le Liban et durant les mandats des deux gouvernements Siniora et Hariri et enfin avec la sortie de Hariri du pouvoir.
Dans son dernier discours, sayed Hassan Nasrallah a cassé le cercle vicieux des polémiques politiques. Il a abordé les problèmes vitaux des Libanais, proposant la réorganisation des priorités nationales, selon les intérêts des Libanais et non selon les agendas étrangers. De ce fait, il a appelé à régler le dossier des enseignants contractuels de l’Université libanaise, à de nouvelles approches à l’égard des problèmes socio-économiques et à déférer le projet relatif à la grille des salaires devant le Parlement.
La réaction de l’opposition à ces propos n’a pas tardé. Elle s’est désistée des conséquences de ses politiques économiques, exprimant des doutes quant aux objectifs des propos de sayed Nasrallah.
Le discours de sayed Nasrallah avance-t-il du nouveau?
Le ministre de l’Agriculture, Hussein Hajj Hassan, affirme que le secrétaire général du Hezbollah accorde une grande importance au dossier socio-économique, puisqu’il est le chef d’un parti essentiel sur la scène libanaise.
Selon ses propos, sayed Nasrallah pressent les soucis des citoyens. «Il est donc normal qu’il aborde dans son discours la situation socio-économique et qu’il expose le point de vue du Hezbollah dans ce contexte», a indiqué le ministre.
L’expert en économie, Abdul Halim Fadlallah, estime pour sa part que le Hezbollah, prônant jusqu’en 2009 le projet de la résistance comme priorité absolue, accorde depuis cette période l’importance qui lui est due, à la politique locale, dont le dossier socio-économique, sans toutefois négliger la défense du Liban.
Mais selon l’expert, les entraves provenaient toujours des parties adverses.
«Nous nous rappelons tous, le temps que nécessitaient les débats   avant l’approbation des projets de budget ou du financement supplémentaire. Le camp du 14 Mars, et grâce à certaines alliances, était capable de bloquer le financement des projets pour longtemps. L’exemple qui illustre ce fait est le retard dans l’approbation du financement de la réhabilitation des usines d’électricité, bloqué durant une longue période par le camp adverse», a-t-il expliqué.
M. Fadlallah expose certaines réalisations du Hezbollah dans le contexte économique, puisque le parti est parvenu à empêcher l’aval de certains projets impopulaires, telle l’augmentation de la TVA et des impositions indirectes nuisant aux classes populaires.
Toujours d’après l’expert en économie, le Hezbollah a réussi à proposer certains programmes sociaux lesquels sont actuellement débattus.
«Le volet économique du discours de sayed Nasrallah, place la question socio-économique au cœur de l’agenda politique», a-t-il ajouté.
Le chef de la ligue des enseignants des classes secondaires, Hanna Gharib, a constaté que les préoccupations socio-économiques, ont  explicitement  figuré dans le récent discours de sayed Nasrallah.
«Ce fait revêt une grande importance politique, et prouve que le Hezbollah traite le dossier socio-économique comme il le fait avec les autres dossiers concernant notamment la politique et la résistance», a-t-il estimé.
En réponse à une question sur l’impact des propos de sayed Nasrallah sur le règlement des problèmes des fonctionnaires publics en Conseil des ministres, le ministre Hajj Hassan rappelle que le parti était en faveur du transfert du projet de loi relatif à la grille des salaires au Parlement.
«Cependant d’autres parties insistent sur la poursuite des discussions au sein du gouvernement en vue d’approuver les sources de financement de la grille avant de la soumettre à la Chambre».
M. Fadlallah indique pour sa part que le Hezbollah et ses alliés ne sont pas en mesure d’améliorer la situation économique, sans la coopération des différentes parties politiques, notamment du camp toujours attaché  à son agenda libéral sur le plan socio-économique.
«Le plus important dans le discours de sayed Nasrallah, concerne la méthodologie à adopter afin de séparer le clivage politique des affaires relatives à la vie quotidienne des Libanais. Cette  approche devrait inciter toutes les forces à modifier leurs discours concernant les soucis vitaux des citoyens».
Et de poursuivre: «Mais malheureusement, les réactions au discours sage de sayed Nasrallah, n’ont pas été à la hauteur de la crise nationale. Les répliques ont ressassé les polémiques quotidiennes, car certains au Liban refusent tout exploit au gouvernement en place, même si cet exploit, était en fin de compte, dans leur intérêt».
M. Hanna Gharib, conscient de l’attitude de l’opposition refusant l’approbation de la grille des salaires et planifiant à renverser le gouvernement, a écarté la possibilité de la chute du gouvernement dans le contexte des revendications populaires.
«L’opposition, représentée par Fouad Siniora, a exercé des pressions pour entraver l’aval de la nouvelle grille des salaires. Mais j’estime qu’ils échoueront à renverser le gouvernement sur fond du dossier  socio-économique, lequel les concerne eux aussi», a-t-il expliqué.
Le ministre Hajj Hassan appelle toutefois à débattre la grille des salaires, à la base des intérêts des citoyens et non selon le point de vue de l’opposition.
«Toute discussion autour du budget et du Trésor de l’Etat, doit être écartée des tiraillements politiques, pour prendre en considération les hauts intérêts nationaux», a conclu le ministre de l’Agriculture.
Une question se pose enfin: Le Hezbollah sombrera-t-il longtemps dans les débats relatifs à la crise sociale, aux dépens de la priorité de la résistance?
«Le Hezbollah tient toujours à la priorité de la résistance, mais en accordant une attention particulière à la crise socio-économique, de laquelle souffre la société libanaise. Mais le parti ne peut guère assumer seul la responsabilité de régler cette crise, puisque le développement et la modernisation des infrastructures de base sont une mission nationale. Une mission qui ne peut être accomplie, sans la conjugaison des efforts de toutes les parties, en vue de réaliser le minimum des objectifs nationaux», a conclu M. Fadlallah.
 
Source: alahednews, traduit par: moqawama.org

Aucun commentaire: