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LYNCHAGE EN ISRAEL.
Djamal Joulani, un
Palestinien de 17 ans lynché à Jérusalem-Est sur la place Sion, a
échappé par pur miracle à la mort.
Des propos odieux, cités par “Le Monde” :
“Un juif a une âme, un Arabe lui est un fils de p…”
On apprend avec un certain retard dans la grande presse française que, le 16 août 2012,
a eu lieu en Israël un lynchage ignoble. Ignoble, dis-je, parce que le
lynchage d’un homme seul et isolé est en effet – toujours – quelque
chose d’ignoble.
Qui que soit le “lynché”, et pour
quelque motif que ce soit que des “justiciers” autoproclamés prétendent
le lyncher, il s’agit d’un acte ignoble. Je ne trouve pas d’autres mots.
Tout lynchage (notamment certains lynchages organisés par l’OAS en
Algérie, dans les années 1960) est à condamner. J’ai souvent condamné
les lynchages anti-arabes de l’OAS, j’ai dit tout le mal que je pense de
l’OAS dès 1989 dans ma biographie (400 pages) de Bonnard (Une aventure inachevée, un livre de moi qui s’est vendu à presque 5000 exemplaires). J’ai toujours condamné tous les lynchages. Je ne cesserai de le faire.
Et j’ai condamné, aussi, un fameux lynchage dont je fus victime en 1990. Je ne trouve pas d’autre mot que celui-là: lynchage.
Pourtant, quand je fus – qu’on le veuille ou non – lynché, de telle
sorte que mes lyncheurs revendiquèrent ce lynchage, je ne me souviens
pas que les “grandes consciences” et les habituels “professionnels” de
la liberté d’expression m’aient manifesté la moindre solidarité.
Au sujet du lynchage dont je fus victime, je conseille la lecture de ces quelques réflexions paisibles :
Mais revenons, cependant, à l’actualité de 2012.
Le Monde rapporte que : “Ce
soir-là, une jeune fille disant avoir été violée par des Arabes crie des
plaisanteries racistes et appelle à traquer et à attaquer des
Palestiniens. Les jeunes gens émêchés s’engagent alors dans les rues du
centre-ville, scandant “un juif a une âme, un Arabe lui est un fils de p…”, “Si t’es un homme viens cogner les Arabes” et “Mort aux Arabes”.
Lynchage sur la place Sion.
Et là, sur une place qui s’appelle… Sion, “la horde en furie tombe sur quatre Palestiniens de Jérusalem-Est”.
Toujours dans Le Monde :
“Djamal Joulani, 17 ans, n’a pas le temps de fuir. Il est roué de coups
de poing et de pied et laissé pour mort, victime d’un arrêt cardiaque.
Des centaines de passants ont observé la scène sans intervenir”.
Djamal Joulani est, aujourd’hui, vivant. Par miracle. Il a eu beaucoup de chance.
Un adolescent juif de 15 ans, qui a admis avoir frappé Djamal Joulani, a déclaré en guise de “justification” : “Si je l’attrape, je le frapperai. Il doit mourir. C’est un Arabe”.
C’est ici :
Tout l’article du Monde, dont sont extraites ces informations, est de la même teneur.
J’y renvoie, c’est à lire ABSOLUMENT :
Les voix courageuses d’intellectuels israéliens s’élèvent.
Il convient de reconnaître et de
souligner que la presse israélienne a assez largement parlé de ce
lynchage, et l’a souvent dénoncé. Et que certains Israéliens ont eu le
courage d’intervenir en faveur du lynché.
“Israël peut se targuer d’être l’Etat le plus raciste du monde développé”, a lancé l’écrivain israélien Sami Michael. “Depuis
le jardin d’enfants, nous transmettons à nos enfants un bagage de
haine, de suspicion et de dégoût pour l’étranger, en particulier
l’Arabe”, a-t-il déclaré lors d’une conférence qu’il a tenue à
l’université de Haïfa, et qui se trouve relatée dans le grand quotidien
israélien Haaretz.
Un autre journaliste israélien, Gal Uchowsky,a ajouté que – selon lui – les jeunes gens qui ont tabassé ce malheureux Palestinien de 17 ans ne sont finalement que “le rejeton du monstre : de la culture des colonies, de la haine des Palestiniens et de la haine juive en général”.
Le Professeur Gavriel Salomon a pour sa part noté: “Le
fait d’avoir légitimé le recours à la violence en Cisjordanie induit
que cette violence s’étende graduellement de l’autre côté de la ligne
verte,explique-t-il. C’est désormais devenu légitime d’attaquer
des migrants africains, de faire de la discrimination à l’encontre des
étudiants éthiopiens, d’attaquer des Arabes dans la rue”.
Cette réalité d’Israël, dont Le Monde
s’aperçoit aujourd’hui, est une inquiétante réalité. Il est cependant
étrange que certains feignent de ne s’en apercevoir aujourd’hui, en
2012.
Car d’autres (par exemple Jean-Pierre
Fleury, comme on va le voir plus loin) dénoncent, et depuis longtemps,
une telle situation.
Une situation qui a toutes les malchances d’empirer, encore et toujours, avec le passage du temps.
Sur cet argument, des textes de Jean-Pierre Fleury.
EXTRAITS DU TALMUD :
Et, en disant qu’il est étrange que
certains feignent de ne s’apercevoir qu’aujourd’hui, en 2012, de la
gravité de cette situation de violence anti-arabe, je songe par exemple à
ces pages de l’un des sites Internet de Jean-Pierre Fleury, docteur en sociologie de l’Université de Nantes.
Cette page-ci, entre autres, qui offre
des extraits du Talmud, ne montre-t-elle pas que les racines de cette
situation sont – hélas – déjà anciennes?
Certes, on ne peut pas traiter un tel sujet en un seul article.
Mais Jean-Pierre Fleury fait des
citations, empruntées à deux sources : la Mishnah (vers 220) , la Gemara
(Babylonie, vers 500), et les ajouts manuscrits suivants : commentaires
de Rashi (nord-est de la France, 1040-1105), commentaires de Tosafists
(France et Allemagne, XIIe-XIIIe siècles), commentaires de Rabby Nissim
ben Jacob (Tunisie, XIe siècle), notes par Rabby Aqiva Eger (Prusse,
1761-1837), commentaires anonymes, références croisées à des codes
médiévaux de la Loi juive, références croisées à d’autres passages du
Talmud, amendement au texte provenant des Preuves de Joel Sirkes
(Pologne, 1561-1640).
Du moins, mieux vaut un article que des lynchages physiques, car les lynchages physiques peuvent mener à la mort.
Comme a failli l’apprendre, à ses dépens, ce jeune Palestinien de 17 ans!
Le site de Jean-Pierre Fleury, je le lui
ai d’ailleurs dit, manque parfois de clarté. Et il n’est pas toujours
facile de s’y diriger. C’est dommage.
POUR L’OUVERTURE D’UN DEBAT D’IDEES
Ces restrictions faites, il faudrait probablement lire,
cependant, ne serait-ce que pour nourrir une réflexion, au moins les
pages qui suivent. Et cela, même si ces pages appartiennent aux sites
d’un intellectuel et universitaire français, Jean-Pierre Fleury, qui ne
fait pas partie de “l’intelligentsia” en place.
Jean-Pierre Fleury est, tout comme moi d’ailleurs, un intellectuel sans influence.
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