10 septembre 2012

Soldats israéliens: infliger des violences à des enfants palestiniens relève de la routine 
 
Les enfants palestiniens sont régulièrement victimes de la violence pratiquée par les soldats israéliens. Le constat n'est pas nouveau mais il est pour la première fois corroboré par le témoignage de militaires israéliens.
 
L'organisation israélienne « Briser le silence », composée d'anciens soldats israéliens, a publié hier dimanche un recueil de plus de 30 témoignages de militaires le plus souvent anonymes, affirmant qu'infliger des violences, souvent arbitraires, à des enfants palestiniens parfois très jeunes relève de la routine en Cisjordanie occupée même lorsque la situation est calme.
Un ancien sergent décrit par exemple un raid de représailles dans un quartier près de Ramallah, en Cisjordanie, après des affrontements avec des Palestiniens.
Des dizaines de soldats armés de matraques «ont passé les gens à tabac. Et les enfants qui sont restés au sol ont été arrêtés. Les ordres étaient de courir et de faire tomber les gens par terre. Celui qui ne courait pas vite était passé à tabac, c'était la règle», raconte-t-il.
Un autre sergent a raconté une opération dans le village d'Azzun, en Cisjordanie, après des jets de pierres sur des voitures appartenant à des colons.
Les soldats sont tombés sur un groupe d'enfants âgés de 9 ou 10 ans qui se sont réfugiés sur un balcon. Le commandant de l'unité leur a lancé une grenade incapacitante pour les obliger à descendre, avant de rattraper l'un des enfants et de lui coller son arme sur la tempe.
« Le gamin était terrorisé, certain qu'il allait être tué. Il a supplié pour avoir la vie sauve», se souvient l'ancien soldat. « Un enfant doit supplier pour avoir la vie sauve ? Un pistolet chargé est pointé sur lui et il doit demander grâce ? C'est quelque chose qui laisse des traces à vie », ajoute-t-il.

De même, Yehuda Shaul, ancien soldat et membre de l'association Briser le silence, livre son témoignage.
« Ce qui est flagrant, c'est que pour l'armée, pour les soldats sur le terrain, il n'y a aucune différence entre un enfant palestinien et un adulte palestinien. Pour eux, les Palestiniens sont tous les mêmes. Si un enfant de douze ans, ou un jeune de quatorze ans se trouve devant un soldat, son âge n'a pas d'importance.

On peut tirer pour tuer sur un jeune palestinien qui lance des cocktails Molotov à deux cents mètres d'une colonie. Même si à cette distance, il ne menace pas la colonie. L'ordre est que si quelqu'un lance un cocktail Molotov on peut le tuer, alors on tire. On arrête des enfants palestiniens, sans se soucier de savoir ce qu'ils ont fait, et on les frappe comme n'importe quel détenu. Parce ce qu'on est habitué à cela. On ne fait plus attention au fait qu'il s'agit d'un enfant. C'est juste un détenu. C'est ce qui arrive, c'est la routine.

La première fois qu'on entre dans une maison palestinienne, on voit des enfants pleurer, parce que cela fait peur de voir débarquer dans sa chambre un soldat casqué et armé à trois heures du matin, la première fois, on ressent quelque chose. Mais après cela devient une chose habituelle et on ne ressent plus rien. Parce que c'est la routine. Le quotidien c'est d'arrêter des gens, cela peut être des enfants ou des adultes, et on ne fait plus attention à la différence. Tous les Palestiniens sont dans le même panier ».

Source: agences, lu sur french.moqawama

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