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Alors
que la crise sécuritaire syrienne bat son plein, que les bénévoles
«djihadistes » affluent des quatre coins du monde pour combattre au pays
du Levant (Cham) - ce qu’ils n’ont jamais osé faire en Palestine,
occupée depuis des décennies par les sionistes- que le conflit entre
sunnites et Alaouites s’embrase au nord Liban, un événement non moins
dangereux est survenu il y a quelques jours à Tripoli (Liban). En effet, 50 exemplaires d’un livre intitulé « Questions sur la jurisprudence du djihad- Jurisprudence du sang» ont été retrouvés sur la côte de la capitale du nord. Inspiré de la pensée extrémiste d’al-Qaïda, il légitime la décapitation et considère que tous les pays sont foyers de guerre (dar el-Jihad), à l’exception de ceux régis par la charia islamique. Le contenu de ce livre a été relayé par les blogs «djihadistes » et des sites sociaux syriens avec pour titre : « Le grand cadeau … A tous nos frères combattants, notamment à ceux qui se trouvent à Cham, une série de livres très importants ». Rédigé par l’Egyptien cheikh Abdel Rahmane el-Ali, l’ouvrage de 600 pages aborde 20 questions liées au djihad, et se réfère à la jurisprudence hanbalite et Malikie, et à « l’unanimité des oulémas », selon ses termes. Connu sur les réseaux islamistes pour Abou Abdallah el-Mouhajer, l’auteur du livre commence par diviser le monde en deux : les pays de l’islam (régi par la charia islamique) et les pays de l’athéisme, qui sont des foyers de guerre. Il prétend ensuite qu’il est tout à fait légitime de « tuer chaque mécréant n’ayant pas obtenu d’engagement de sureté de la part des musulmans » ! Il ajoute aussi que les femmes et les garçons participant à la guerre doivent être tués. « La présence de la femme aux combats a des effets considérables. C’est elle qui assure l’approvisionnement en argent et incite aux combats. Pour ces raisons, on doit les tuer », explique-t-il dans ce livre. Spécialisé en religion au Pakistan et inspiré de l’esprit fondamentaliste d’al-Qaïda, ledit cheikh légitime de tuer aussi les musulmans s’ils se trouvent dans un lieu comprenant des mécréants. Pour lui, la préservation de la religion devance la préservation des gens. Il va encore plus loin en autorisant la décapitation des mécréants. Estimant que certains versets coraniques y incitent : «Dieu a ordonné de décapiter les mécréants et les polythéistes ».
Sur ce point, il se base sur les propos des
grands oulémas sunnites, qu’ils qualifient de « hadiths » et qui
légitiment l’amputation des membres et la décapitation, précisant qu’il
ne faut pas se contenter de tuer « parce que le verset coranique utilise
des termes plus violents que le simple meurtre ».
L’écrivain conclut que « la décapitation est un acte volontaire et
est chéri de Dieu et de son Messager », citant plusieurs faits
historiques en ce sens. « Khaled ben el-Walid a décapité un commandant
de l’armée ennemie dans l’une de ses guerres, puis il a ordonné de
cuisiner la tête avant de la manger, dans le but de terroriser les
apostats », raconte-t-il. Cheikh Abdel Rahmane est allé encore plus loin en rapportant que la décapitation est un acte légitime qui a été pratiqué par les prophètes. Il est aussi permis, voire obligatoire, de mutiler les corps des morts, de les démembrer et d’arracher les yeux pour faire peur à l’ennemi, poursuit-il. Dans son livre, il estime que « rien n’empêche de faire participer aux combats des mécréants, des apostats et des sectes déviantes. C’est similaire à l’utilisation des chiens dans les combats contre les mécréants» ! « Il est permis de torturer le détenu pour des fins déterminées et non pas pour le simple plaisir de torturer », a-t-il encore mentionné, réservant des dizaines de pages pour inciter au meurtre des chiites, «qui sont toujours du côté des ennemis des musulmans pendant les guerres ». Voilà donc en bref comment l’instabilité sécuritaire en Syrie, instiguée par les grandes puissances pour renverser le président Bachar el-Assad, provoquerait une guerre sectaire et sanguinaire dans la région si une solution politique n’est pas trouvée prochainement. (Traduit d’un article d’Al-Akhbar) |
13 septembre 2012
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