20 septembre 2012

Situation libanaise : des polémiques aux kidnappings

La trêve politique imposée par la visite du pape Benoit XVI commence à chanceler avec la reprise des polémiques stériles, des incidents sécuritaires et des actes de banditisme, avec l’enlèvement de plusieurs personnes dans différentes régions du pays, couplées à des demandes de rançons.
Les appels de Benoit XVI au dialogue, à l’ouverture sur l’autre et à la paix ne semblent pas avoir eu l’effet escompté sur la classe politique. A peine le souverain pontife est-il parti que le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, réaffirmait son intention de ne pas participer à la séance du dialogue national prévue jeudi au palais présidentiel. Une attitude sévèrement critiquée par patriarche maronite Béchara Raï, qui a qualifié de «crime contre la patrie» le refus de dialoguer.
TripoliPendant ce temps, à Tripoli, des mains invisibles tentent de rallumer le feu. La ville a connu ces dernières quarante-huit des tirs de grenades et de rafales, dans le but évident de faire monter la tension, ce qui a nécessité un redéploiement musclé de l’armée.
Parallèlement, le 14-Mars intensifie ses critiques contre le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, qui a lancé une campagne pacifique de protestation contre le film islamophobe «L’Innocence des musulmans», qui doit se poursuivre ce mercredi avec une grande manifestation prévue à Tyr. Pourtant, le mouvement de protestation du Hezbollah s’est déroulé jusqu’à présent sans incidents, contrairement aux actes de violences qui ont entaché la manifestation de Tripoli, vendredi dernier, qui a fait un mort et 27 blessés. La foule avait incendié deux enseignes américaines et tenté d’attaquer le sérail.
Sur le plan social, le gouvernement a achevé mardi l’examen des amendements fiscaux proposés par le ministre des Finances, Mohammad Safadi, pour faire face aux dépenses supplémentaires découlant de l’adoption de la nouvelle grille des salaires dans le secteur public, et des dépenses prévues au budget 2013.
M. Safadi a été chargé d’élaborer les projets de loi nécessaires pour trouver le financement de l’échelle des salaires, qui seront examinés lors d’une réunion qui se tiendra en octobre.
Une augmentation de 10 à 12% de la TVA, qui assurerait des rentrées de 731 milliards de livres en 2013, ainsi qu’une hausse de 5 à 7% sur les intérêts bancaires (260 milliards de livres en 2013), sont prévus pour financer la grille de traitement des salaires de la fonction publique. Le gouvernement a également approuvé un impôt sur les bénéfices fonciers. Tous les biens-fonds acquis après le 1er janvier 2009 sont imposables dans une proportion de 15%. Les biens-fonds vendus avant cette date subissent une imposition forfaitaire de 4%. La taxation des biens-fonds maritimes rapporterait, quant à elle, 300 milliards de LL escomptés en 2013.
Parmi les autres sources faciles de recettes envisagées figurent l’imposition des numéros d’immatriculation à 3 et 4 chiffres (500000 et 250000 LL); l’augmentation de 100% de la taxe sur les boissons alcoolisées et les spiritueux; l’augmentation de la taxe mécanique; l’augmentation de la taxe sur l’utilisation du mazout; l’amendement des taxes de départ à l’aéroport, pour les voyageurs en première classe et en affaires; l’augmentation du prix des cigarettes.

 Mediarama

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