LES ECOLES DE JOURNALISME VONT-ELLES OBEIR AU CRIF ?
jeudi 8 novembre 2012
par
Communiqué de l’UJFP suivi d’une lettre ouverte de Michel Warschawski au directeur de l’école de journalisme de Lille
Rien n’arrêtera le CRIF si un large mouvement d’opinion ne s’oppose pas à sa politique !
Ce Conseil soi-disant Représentatif des Institutions Juives de France, qui ne représente en réalité qu’une faible minorité de la population juive française, a une politique très simple : exercer le rôle de courroie de transmission de la politique de l’Etat d’Israël, veiller à être reconnu par les pouvoirs publics comme le représentant de l’ensemble de la population juive de France, et museler tout mouvement qui s’oppose à la politique de colonisation, d’apartheid et d’épuration ethnique d’Israël.
Rien n’arrêtera le CRIF si un large mouvement d’opinion ne s’oppose pas à sa politique !
Ce Conseil soi-disant Représentatif des Institutions Juives de France, qui ne représente en réalité qu’une faible minorité de la population juive française, a une politique très simple : exercer le rôle de courroie de transmission de la politique de l’Etat d’Israël, veiller à être reconnu par les pouvoirs publics comme le représentant de l’ensemble de la population juive de France, et museler tout mouvement qui s’oppose à la politique de colonisation, d’apartheid et d’épuration ethnique d’Israël.
Le CRIF n’a cessé depuis 12 ans de faire
pression pour que soient censurés toutes sortes d’événements concernant
la Palestine. Et cela en brandissant les arguments de provocation à
l’antisémitisme, de trouble à l’ordre public et de partialité.
Rappelons quelques exemples. Il y a 2 ans il réussissait à empêcher la tenue d’un colloque à l’ENS avec Stéphane Hessel et Leila Shahid. L’an dernier il a bloqué la tenue d’un colloque à l’Université de Paris VIII. Il a activement combattu la diffusion d’un reportage TV sur la Palestine. Il fait campagne pour que soit censurée de la chanson sur Gaza du groupe Zebda (paroles de Jean-Pierre Filiu)
Et voilà qu’il franchit un nouveau pas : il organise et cofinance le séjour en Israël des étudiants de l’Ecole Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille ! Précisons que cette école, pionnière de l’enseignement du journalisme en France, est une école privée qui affirme sur son site sa volonté d’intégrer l’enseignement public supérieur. Il est donc utile de se rappeler certains principes déontologiques de l’enseignement public, notamment celui de laïcité qui refuse la mise sous influence des étudiants d’une quelconque chapelle
Tout citoyen-ne-e attaché-e à la justice et aux droits des peuples comprendra aisément l’objectif de propagande et de conditionnement idéologique qui président à cette décision du CRIF. Quelles auraient été les réactions s’il avait été accepté le financement d’un voyage d’études sur l’Iran par l’ambassade d’Iran ?
C’est pourquoi nous affirmons :
Le CRIF et sa promotion par l’Etat français, ça suffit !
Nous ne nous laisserons pas intimider par le chantage à l’antisémitisme de gens qui sont au contraire en partie eux-mêmes responsables de la propagation d’un certain antisémitisme.
Nous continuerons à soutenir sans relâche les droits du peuple palestinien à une existence digne et à participer à la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) jusqu’à ce que l’Etat d’Israël se conforme au droit international !
Bureau national de l’UJFP le 08-11-2012
Par des collègues journalistes, nous avons eu connaissance du voyage d’étude en Israel qui s’organise, sous le patronage – et le financement – du CRIF. Sans faire de fausses analogies, un tel projet nous rappelle les invitations de journalistes en Afrique du Sud organisés et payes par le régime de Pretoria, a l’époque de l’apartheid.
Que des étudiants en journalisme se rendent sur le terrain, en particulier dans des régions de conflits, est tout a leur honneur, mais qu’ils acceptent d’être pris en charge par une organisation qui sert d’agence de propagande pour la politique du gouvernement d’extreme droite israélien n’est pas seulement surprenant, mais aussi désolant. Le fait d’"equilibrer" ce voyage par un détour à Ramallah ou par une rencontre avec nos amis de Breaking the Silence, ne change pas grand-chose au caractère propagandiste de cette initiative. Pour exemple : dans la visite du Golan, y aura-t-il une rencontre avec des représentants de la population syrienne qui y vit sous occupation ? J’en doute.
Le Centre d’Information Alternative dont je suis le co-President organise souvent le programme de journalistes, de délégations et de missions professionnelles en Israel ET dans les territoires palestiniens occupes. Le fait d’être une organisation mixte, palestino-israélienne, nous permet d’avoir un regard précis et une connaissance intime des deux réalites qui caractérisent cette région.
Nous comprenons qu’il n’a plus moyen de faire marche arrière. Du moins, pouvons essayer non pas d’"équilibrer" – il ne saurait y avoir d’équilibre entre occupants et occupés, colonisateurs et colonisés – mais au moins de permettre aux étudiants-journalistes de sortir du cadre propagandiste de cette initiative.
Nous sommes a votre disposition pour une réorganisation du programme, de telle sorte qu’il devienne une rencontre avec la réalite, telle qu’elle est des deux côtés du mur : entre autres un tour de la colonisation et du mur autour de Jérusalem, rencontre avec des femmes et des femmes qui représentent la societé civile palestinienne, ainsi que des militant/es d’organisations anti-colonialistes israéliennes ; rencontre avec des Syriens du Golan occupé.
Cordialement,
Michel Warschawski
Centre d’Information Alternative
Jerusalem/Beit-Sahour
Rappelons quelques exemples. Il y a 2 ans il réussissait à empêcher la tenue d’un colloque à l’ENS avec Stéphane Hessel et Leila Shahid. L’an dernier il a bloqué la tenue d’un colloque à l’Université de Paris VIII. Il a activement combattu la diffusion d’un reportage TV sur la Palestine. Il fait campagne pour que soit censurée de la chanson sur Gaza du groupe Zebda (paroles de Jean-Pierre Filiu)
Et voilà qu’il franchit un nouveau pas : il organise et cofinance le séjour en Israël des étudiants de l’Ecole Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille ! Précisons que cette école, pionnière de l’enseignement du journalisme en France, est une école privée qui affirme sur son site sa volonté d’intégrer l’enseignement public supérieur. Il est donc utile de se rappeler certains principes déontologiques de l’enseignement public, notamment celui de laïcité qui refuse la mise sous influence des étudiants d’une quelconque chapelle
Tout citoyen-ne-e attaché-e à la justice et aux droits des peuples comprendra aisément l’objectif de propagande et de conditionnement idéologique qui président à cette décision du CRIF. Quelles auraient été les réactions s’il avait été accepté le financement d’un voyage d’études sur l’Iran par l’ambassade d’Iran ?
C’est pourquoi nous affirmons :
Le CRIF et sa promotion par l’Etat français, ça suffit !
Nous ne nous laisserons pas intimider par le chantage à l’antisémitisme de gens qui sont au contraire en partie eux-mêmes responsables de la propagation d’un certain antisémitisme.
Nous continuerons à soutenir sans relâche les droits du peuple palestinien à une existence digne et à participer à la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) jusqu’à ce que l’Etat d’Israël se conforme au droit international !
Bureau national de l’UJFP le 08-11-2012
Lettre ouverte à Pierre Savary – Ecole Supérieure de Journalisme de Lille
Cher collègue,Par des collègues journalistes, nous avons eu connaissance du voyage d’étude en Israel qui s’organise, sous le patronage – et le financement – du CRIF. Sans faire de fausses analogies, un tel projet nous rappelle les invitations de journalistes en Afrique du Sud organisés et payes par le régime de Pretoria, a l’époque de l’apartheid.
Que des étudiants en journalisme se rendent sur le terrain, en particulier dans des régions de conflits, est tout a leur honneur, mais qu’ils acceptent d’être pris en charge par une organisation qui sert d’agence de propagande pour la politique du gouvernement d’extreme droite israélien n’est pas seulement surprenant, mais aussi désolant. Le fait d’"equilibrer" ce voyage par un détour à Ramallah ou par une rencontre avec nos amis de Breaking the Silence, ne change pas grand-chose au caractère propagandiste de cette initiative. Pour exemple : dans la visite du Golan, y aura-t-il une rencontre avec des représentants de la population syrienne qui y vit sous occupation ? J’en doute.
Le Centre d’Information Alternative dont je suis le co-President organise souvent le programme de journalistes, de délégations et de missions professionnelles en Israel ET dans les territoires palestiniens occupes. Le fait d’être une organisation mixte, palestino-israélienne, nous permet d’avoir un regard précis et une connaissance intime des deux réalites qui caractérisent cette région.
Nous comprenons qu’il n’a plus moyen de faire marche arrière. Du moins, pouvons essayer non pas d’"équilibrer" – il ne saurait y avoir d’équilibre entre occupants et occupés, colonisateurs et colonisés – mais au moins de permettre aux étudiants-journalistes de sortir du cadre propagandiste de cette initiative.
Nous sommes a votre disposition pour une réorganisation du programme, de telle sorte qu’il devienne une rencontre avec la réalite, telle qu’elle est des deux côtés du mur : entre autres un tour de la colonisation et du mur autour de Jérusalem, rencontre avec des femmes et des femmes qui représentent la societé civile palestinienne, ainsi que des militant/es d’organisations anti-colonialistes israéliennes ; rencontre avec des Syriens du Golan occupé.
Cordialement,
Michel Warschawski
Centre d’Information Alternative
Jerusalem/Beit-Sahour
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