05 novembre 2012

Les répercussions politiques et sécuritaires sur la scène intérieure jordanienne 
Dr Amer SABAILEH_

par Amin Os, lundi 5 novembre 2012, 


Il est naturel que l’éternisation de la crise en Syrie augmente les chances de sa propagation dans les environs des frontières syriennes. Le grand danger serait de voir s’exporter les opérations terroristes et surtout « la mentalité des attentats aléatoires » qui n’a pas besoin d’une planification complexe, et qui a pour but de cibler le plus grand nombre de civils en frappant les lieux de regroupements populaires. Ces tactiques ont d’ailleurs prouvé une grande efficacité dans plusieurs régions et en Syrie, principalement, ou l’échec militaires des hommes armés est compensée par une série d’attentats qui visent les civils. La plus grande caractéristique de ce genre d’opérations est : la facilité de son application et la difficulté de lutter contre.

Le journal américain « The World Tribune » a entamé un article hier sous le titre «  La défaite des insurges à Alep… La défaite catastrophique de la Turquie et du Qatar ». Le quotidien a considéré que les défaites des combattants de l’opposition comme une défaite catastrophique d’Ankara et de Doha, puisqu’elle pourrait amener a réévaluer la situation sur le terrain en Syrie. Il a aussi assuré dans son reportage que la Turquie et le Qatar visaient à en finir avec le régime d’Al Assad en créant une crise humanitaire qui obligerait les Etats Unis à intervenir militairement en Syrie. Ce qu’il y a de captivant, c’est que le quotidien a souligné que la défaite de l’opposition à Alep obligera Ankara et Doha à tout reconsidérer de nouveau.

L’échec de mettre à genoux la Syrie à travers des actes terroristes pourrait donc permettre l’expansion du terrorisme dans la région, et cela en fonction de deux facteurs :Premièrement : L’échec de la chute de la Syrie dans le cadre du récent scenario de la propagation du chaos, pourrait pousser les instigateurs de cet agenda à réfléchir à élargir le périmetre du chaos dans l’espoir d’affronter à nouveau la Syrie autrement et avec une tactique légèrement différente en internationalisant une cause à caractère régional qui ne concernerait pas que la Syrie, mais d’autres pays.Deuxièmement : Le grand nombre de combattants qui ont été acheminés vers la Syrie et qui essaient aujourd’hui de la quitter « n’importe comment et n’importe où » pourrait amener les zones frontalières de la Syrie, sans doute, à accueillir ces combattants d’une manière légale ou illégale, et pourrait en faire une cible réelle vu les changements sécuritaires et politiques dans la région d’une part et la mentalité de ces combattants d’autre part, puisque celui qui est arrive en Syrie  en tant que « Moudjahed » pourrait trouver sa vocation n’importe où dans le Sham.

Toute cette évolution sur le terrain et les prémices de la propagation de la crise vers de nouveaux pays comme le Kuwait, les Emirats Arabes Unis et peut-être aussi l’Algérie après, montre que la région passe par des contractions qui pourraient mener vers des changements radicaux sur son aspect politique et géographique. Sur le plan atratégique jordanien, il est important de diagnostiquer cette situation et parler des attentes dans le cadre du programme des régularisations à venir. La Jordanie est devant un nouveau défi. Après le déclin de l’idée de voir l’institution militaire jordanienne prendre part au conflit syrien, on voit de nouveaux signes de tentatives de l’impliquer à travers d’autres scenario. Les discours intensifs qu’on entend récemment sur la Cisjordanie et sur un rôle sécuritaire jordanien là-bas est un « voeu» d’une mentalité qui veut impliquer la Jordanie militairement en Cisjordanie en traduction à sa vision qui a pour but de récolter les résultats politiques d’une telle intervention.Logiquement, l’idée de la confédération politique est plus facile à appliquer en présence des forces jordaniennes en Cisjordanie. C’est pour ça que certains s’efforcent de créer un état chaotique pour rendre l’intervention militaire obligatoire. Tout simplement, l’équipe qu’on nomme « l’attentat arabe » à laquelle vient de se joindre le clan politique de Khaled Mechaal voit en ce scenario une grande efficacité pour arriver à la tête de l’Autorité Palestinienne. Dans tous les cas, certains oublient que, sur le terrain a Gaza, de nouvelles alliances sont en train de se former loin du concept de « l’opportunisme politique » et qui auront un rôle important en matière de restructuration de la résistance très prochainement.

Donc, en dépit de l’incertitude qui domine la région, le terrain du règlement politique en Syrie est désormais préparé et de nombreux scenario se profilent a l’horizon, sauf que les paris de certains de perturber le projet de règlement peut exposer la région à l’extension du conflit hors des frontières géographiques de la Syrie.  En vérite, la résistance de la Syrie peut accélérer le passage de nombreux pays arabes à de grands examens politiques, surtout les pays limitrophes de la Syrie. C’est pour ça, qu’il impératif en Jordanie de rester attentif au déroulement des événements dans les dossiers syrien et palestinien. 

Dr Amer SABAILEHhttp://amersabaileh.blogspot.com/


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