Lutte Ouvrière n°2186 du 25 juin 2010
Dans le monde
Travail des enfants - 200 millions de prolétaires de moins de 14 ans.
Comme tous les quatre ans, le Bureau International du Travail, un organisme dépendant de l'ONU, a publié un rapport rappelant que deux cents millions d'enfants de moins de quatorze ans travaillent au lieu d'aller à l'école.
Chiffres à l'appui, cet organisme a une fois de plus expliqué que la misère contraignait ces jeunes à aller se faire exploiter dans les mines, les usines textiles, les chantiers, les champs etc. Le BIT a publié les tristes photos où l'on voit des gosses pousser une brouette plus haute qu'eux, sortir d'un puits de mine comme dans Germinal, travailler la terre ou tenir des petits étals sur les trottoirs des villes de misère. Comme tous les quatre ans, les bons esprits de l'ONU vont prévenir les « consommateurs » que du coton au café, de l'électronique au sucre, bien des marchandises qu'ils achètent sont produites par le travail des enfants. Ce rapport donnera peut-être lieu à une nouvelle série de délibérations de l'ONU condamnant le travail des enfants et proclamant le droit de tous à avoir une éducation.
Or les lois votées à l'ONU, interdisant le travail des enfants et ratifiées par tous les pays ou presque, ne tiennent pas devant la puissance du « marché », autrement dit devant la rapacité des propriétaires, leur volonté de payer la force de travail le moins cher possible. Et si le moins cher, c'est employer un gosse de dix ans, qu'importe ! Si, de plus, la famille a absolument besoin du salaire du gamin, c'est encore mieux.
Le travail des enfants, l'exploitation des enfants pour mieux dire, est inséparable du capitalisme, c'est-à-dire de l'achat et de la vente de la force de travail. Son abolition, « sous sa forme actuelle » précisait Marx, est une des premières revendications du mouvement ouvrier. Il n'a été interdit effectivement que là où ce dernier a réussi à l'imposer. Et seulement là. Car, par exemple, si les travailleurs ont réussi à le faire interdire progressivement en France, la France, elle, ne l'a jamais prohibé dans ses colonies.
Les vœux pieux du BIT peuvent certes servir d'argument à ceux qui luttent contre l'exploitation des enfants dans les pays où elle est endémique, c'est-à-dire dans tous les pays pauvres. Mais il faudra des combats de la classe ouvrière pour faire reculer cette abomination.
Paul GALOIS
Chiffres à l'appui, cet organisme a une fois de plus expliqué que la misère contraignait ces jeunes à aller se faire exploiter dans les mines, les usines textiles, les chantiers, les champs etc. Le BIT a publié les tristes photos où l'on voit des gosses pousser une brouette plus haute qu'eux, sortir d'un puits de mine comme dans Germinal, travailler la terre ou tenir des petits étals sur les trottoirs des villes de misère. Comme tous les quatre ans, les bons esprits de l'ONU vont prévenir les « consommateurs » que du coton au café, de l'électronique au sucre, bien des marchandises qu'ils achètent sont produites par le travail des enfants. Ce rapport donnera peut-être lieu à une nouvelle série de délibérations de l'ONU condamnant le travail des enfants et proclamant le droit de tous à avoir une éducation.
Or les lois votées à l'ONU, interdisant le travail des enfants et ratifiées par tous les pays ou presque, ne tiennent pas devant la puissance du « marché », autrement dit devant la rapacité des propriétaires, leur volonté de payer la force de travail le moins cher possible. Et si le moins cher, c'est employer un gosse de dix ans, qu'importe ! Si, de plus, la famille a absolument besoin du salaire du gamin, c'est encore mieux.
Le travail des enfants, l'exploitation des enfants pour mieux dire, est inséparable du capitalisme, c'est-à-dire de l'achat et de la vente de la force de travail. Son abolition, « sous sa forme actuelle » précisait Marx, est une des premières revendications du mouvement ouvrier. Il n'a été interdit effectivement que là où ce dernier a réussi à l'imposer. Et seulement là. Car, par exemple, si les travailleurs ont réussi à le faire interdire progressivement en France, la France, elle, ne l'a jamais prohibé dans ses colonies.
Les vœux pieux du BIT peuvent certes servir d'argument à ceux qui luttent contre l'exploitation des enfants dans les pays où elle est endémique, c'est-à-dire dans tous les pays pauvres. Mais il faudra des combats de la classe ouvrière pour faire reculer cette abomination.
Paul GALOIS
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