Cabale judiciaire en France contre les militants du boycott des produits importés d’Israël
dimanche 26 septembre 2010Abderrahmane Semmar
El Watan
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En France, contester la politique israélienne à travers des actions sur le terrain peut vous mener à la prison ! C’est ce que de nombreux militants de la cause palestinienne ont appris à leurs dépens.
Dans ce sillage, les actions de boycott des produits venant des colonies "cisjordaniennes" initiées par de nombreux militants en France ont fortement déplu à la justice française. Pis encore, les tribunaux français n’hésitent plus maintenant à poursuivre ces militants pacifistes qui veulent soutenir la cause palestinienne en mettant sous pression l’économie israélienne. Une économie qui tire largement profit de la colonisation effrénée.
Il faut savoir que depuis le 12 février 2010, une dépêche ministérielle circule en France et vise les "appels au boycott des produits israéliens". Elle indique que plusieurs dossiers de ce type ont été diligentés, depuis un an, sur le fondement de "la provocation publique à la discrimination". Il est donc urgent selon cette instruction que le ministère de la justice envisage "un regroupement des procédures motivé par le souci d’une bonne administration de la justice"...
La messe est donc dite et la chasse aux militants du boycott des produits israéliens a bel et bien commencé. Pour preuve, le parquet de Perpignan a décidé de renvoyer trois militant s du collectif 66 "Paix et Justice en Palestine" devant le tribunal correctionnel le 11 octobre prochain afin de répondre de "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne en raison de son origine ou de son appartenance ou non-appartenance à une ethnie, nation, race ou religion déterminée".
En clair, pour avoir le 15 mai dernier, devant l’hypermarché Carrefour de Canet, appeler la clientèle à boycotter les produits israéliens, ces militants risquent une peine de prison ! Les trois prévenus ont été entendus la semaine dernière par les services de la police judiciaire de Perpignan avant que leur soit notifiée une convocation en justice.
D’autre part, on a appris également que 5 militants de Mulhouse comparaissent le 29 novembre prochain pour avoir distribuer seulement des tracts sur le boycott ! Même l’association "EuroPalestine" comparaîtra le 29 octobre au Tribunal de Paris pour la parution d’une vidéo où les membres de l’association font compagne pour le boycott des produits israéliens importés en France.
Dans ce contexte, plusieurs militants pro-palestiniens nous sont signalés que la justice française s’acharne depuis peu sur les militants de plusieurs villes de France pour endiguer la vague de protestation grandissante issue de la campagne B.D.S (Boycott Désinvestissement Sanction) contre l’Etat colonial d’Israël.
Et pourtant, ces actions de boycott sont toujours pacifiques et ne font que prôner l’application du droit international ! Mais cette revendication passe mal apparemment en France où il est plutôt facile de contester la politique iranienne que les massacres Israéliens perpétrés à Gaza.
Face à cette cabale judiciaire, plusieurs collectifs et associations de défense des droits des palestiniennes ont exprimé leur indignation et demandé l’annulation de toutes les procédures judiciaires à l’encontre des militants de la campagne de "Boycott Désinvestissement Sanction".
Mais ces mouvements vont-ils être écoutés ? Rien, malheureusement, ne le garantit notamment en ce moment où la puissance de certains lobbys pro-israéliens semble inébranlable en France...
25 septembre 2010 - El Watan
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