26 septembre 2010

  Le Président Kadhafi contre la tenue d'un sommet arabe à Bagdad

   Le régime de Bagdad ne décolère pas contre le Président Mouammar Kadhafi qui a demandé en juillet, au secrétaire général de l’ONU, l’ouverture d’une enquête sur l’invasion américaine de l’Irak et qui entend porter cette question à l’ordre du jour du prochain sommet arabe prévu en mars 2011, à Bagdad. Pour le Kurde Hoshyar Zebari, ministre irakien des Affaires étrangères, la demande libyenne menace la sécurité en Irak, encourage les ingérences extérieures, entrave les efforts de réconciliation nationale Des propos en langue de bois qui ne convainquent personne, l’Irak étant devenu la « mère de toutes les ingérence extérieures », et les « efforts de réconciliation » rien d’autre que de la poudre aux yeux ou un piège pour assassiner les résistants.
   La position libyenne n’est pas nouvelle. En octobre 2002, le Président Kadhafi avait pris ses distances avec la Ligue arabe qu’il accusait de connivence avec les Etats-Unis contre l’Irak. Il avait ensuite condamné l’agression et l’occupation du pays. Après l’exécution du Président irakien, Mouammar Kadhafi a été le seul chef d’Etat arabe à décréter un deuil national et, plus tard, à recevoir officiellement une délégation de la résistance irakienne. Aïcha Kadhafi, sa fille, avocate, a milité très activement pour la levée de l’embargo, participé au collectif d’avocats défendant Saddam Hussein. Secrétaire général de l’association caritative Waatassimou, elle a attribué l’«ordre du courage» à Mountazer al-Zaïdi, le journaliste irakien qui a lancé, en décembre 2008, ses chaussures sur George Bush.
   Dernièrement le Président Kadhafi a proposé que le prochain sommet arabe se tienne au Caire, aucun roi ou chef d’Etat arabe n’acceptant, selon lui, d’aller en Irak en raison de la situation prévalant dans le pays. Harith al-Dahri, Président de l’Association des Oulémas Musulmans, un des principaux dirigeants de la résistance irakienne, est de cet avis. Dans le quotidien qatari Al-Watan, il a déclaré que se réunir dans un pays occupé serait contraire à la charte de la Ligue arabe, et il a appelé au boycott du sommet.
 
Par Gilles Munier

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