24 septembre 2010

PCHR

Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

vendredi 24 septembre 2010 -
PCHR du 16 au 22 septembre 2010


Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les civils palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
Durant la semaine du 16 au 22 septembre :
  • les FOI ont exécuté extrajudiciairement un Palestinien dans le camp de réfugiés de Nour Shams, près de Tulkarem ;
  • des gardes des colonies israéliennes ont tué un Palestinien et blessé deux autres dans le village de Silwan, à Jérusalem ;
  • les FOI ont continué d’utiliser la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
    • 2 mineurs palestiniens et 2 militants des droits de l’homme ont été blessés ;
    • elles ont arrêté 2 Palestiniens et 2 militants des droits de l’homme ;
  • les FOI ont lancé des frappes aériennes contre des cibles civiles dans la bande de Gaza :
    • un magasin et un manoir ont été détruits ;
  • les FOI ont mené 37 incursions dans les communautés palestiniennes de Cisjordanie :
    • elles ont arrêté 38 Palestiniens, dont 7 mineurs ;
    • elles ont pénétré par la force dans une école à Hébron et arrêté deux élèves ;
  • Israël a poursuivi ses mesures visant à créer une majorité démographique juive à Jérusalem :
    • les FOI ont commencé la construction d’une nouvelle section du mur d’annexion dans le camp de réfugié de Shu’fat ;
  • Israël a maintenu un siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
    • les FOI imposent un bouclage total sur les TPO jusqu’à fin septembre, en raison des fêtes juives ;
    • les troupes israéliennes stationnées sur les check-points de Cisjordanie ont arrêté au moins 7 Palestiniens ;
  • les FOI ont poursuivi leurs activités de colonisation en Cisjordanie et les colons israéliens leurs agressions contre les Palestiniens et leurs biens :
    • elles ont remis des avis à 8 Palestiniens du village de Deir Ballout leur ordonnant de stopper la construction de leurs maisons ;
    • les colons ont arraché 70 pieds de vigne à Hébron.

(JPG)
Les résultats d’une frappe aérienne israélienne sur une maison qui appartient à ‘Atwa Abu Sitta, à Khan Yunis - Bande de Gaza - 16 septembre 2010

Violations israéliennes recensées durant la période du 16 au 22 septembre 2010


1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza
Jeudi 16 septembre
Vers minuit 10, les FOI investissent le village d’‘Azzoun, à l’est de Qalqilya, et patrouillent dans les rues pendant quelques temps avant de se retirer. Vers minuit 25, incursion dans Kufor Qaddoum, même secteur, même opération.
Minuit 35, l’aviation israélienne tire 2 missiles sur un atelier de 350 m² utilisé au décapage de matériaux de construction appartenant à Ayman Darwish al-Agha dans la localité d’al-Satar al-Gharbi au nord de Khan Yunis. L’atelier est entièrement détruit et une petite fabrique d’outils agricoles, plusieurs maisons et des serres ont été endommagées. Selon al-Agha, son atelier ne travaillait plus depuis un an par manque de matériaux. Il estime les dégâts à 17.000 dollars U.S.
Minuit 45, l’aviation tire 2 missiles sur une maison de 200 m² appartenant à ’Atwa ’Abdul Karim Abu Sitta, dans laquelle vivaient 7 personnes. Elle était sise à Qouz al-Lahham au sud-ouest de Khan Yunis. Inhabitée au moment du bombardement, elle a été entièrement détruite. Les 2 bassins jouxtant la maison et servant à la pisciculture ont été endommagés.
1 h, les FOI pénètrent dans la localité de Qabatya village au sud-est de Khan Yunis. Plusieurs maisons sont fouillées. Ahmed Hisham Kmayel, 26 ans et Yousef Ahmed ’Assaf, 27 ans, sont arrêtés.
Vers 1 h 30, incursion dans Hébron où l’armée d’occupation perquisitionne un certain nombre de maisons et arrête 3 Palestiniens :
1. Sufian Hashem Jamjoum, 37 ans ;
2. Mustafa Kamal Shawar, 55 ans, et,
3. Marwan al-Sarsour, 30 ans.
Vers 2 h, incursion dans Beit Liqya, à l’ouest de Ramallah, et vers 2 h 30, dans Bir Zeit, au nord. Vers 11 h 20, à nouveau ‘Azzoun, et ‘Izbat al-Tabib, puis vers 15 h 50, dans Brouqin, à l’ouest de Salfit, et 18 h 40, dans Marda, au nord. Dans toutes ces communes, l’armée s’en tient à patrouiller dans les rues pendant quelques temps.
Vendredi 17 septembre
Incursion vers 1 h 30 du matin dans Hébron, l’armée fouille des maisons et arrête ‘Alaa’ ‘Aahed al-Baqali, 26 ans.
Puis vers 2 h, dans le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de Tulkarem. Elle exécute extrajudiciairement un membre du Hamas (voir ci-dessous la section sur les exécutions extrajudiciaires). Elle fait irruption également dans un certain nombre de maisons et arrête 11 sympathisants du Hamas :
1. Nidal Bassam Abu Zarifa ;
2. Ahmed Yousef ’Assas ;
3. Tayseer Mahmoud Jaber ;
4. Mohammed Ahmed al-Ghoul ;
5. Kamal Mahmoud Masharqa ;
6. Mohammed Hafez Abu Dayya ;
7. Ashraf Mahmoud Fouda ;
8. Mohammed Mahmoud Abu al-Khair ;
9. Usayd Waleed ’Ali ;
10. Nidal Yousef Abu Hilal, et
11. ’Aassem ’Ali Abu Daya.
Et vers 3 h, l’armée rentre dans Tulkarem et pénètre dans la maison de Mohammed Yasser al-Jayoussi, 32 ans, dans le quartier d’al-Sawana, à l’est dans la ville, et l’arrête.
Dimanche 19 septembre
Vers minuit, incursion au nord de Ramallah, dans Deir Ghassana ; puis vers 1 h 30, dans Yasouf, à l’est de Salfit, où l’occupant fouille la maison de Mahmoud Raja ‘Abdul Fattah, 22 ans, et celle d’‘Imad Mahmoud Raja ‘Abdul Fattah, 28 ans, et convoque les deux personnes pour enquête.
A l’ouest de Ramallah vers 2 h, incursion dans Kharabtha al-Misbah où l’armée arrête 4 Palestiniens, dont 2 mineurs :
1. Ameer Hassan Zaid, 19 ans ;
2. Anas Rabee’ Zaid, 15 ans ;
3. ’Alaa’ Hassan ’Alqam, 15 ans ; et
4. Mohammed Harb Hussein, 22 ans.
Puis vers 13 h, dans Bidya, même secteur ; 14 h, dans Kufol Hares, au nord de Salfit ; 14 h 45, dans Bil’in, à l’ouest de Ramallah, l’armée y patrouille en provoquant les habitants, des enfants se rassemblent et lancent des pierres sur les véhicules de l’armée d’occupation, aussitôt les soldats répliquent en tirant sur les enfants, sans faire de victimes.
Incursions à l’est de Qalqilya vers 19 h à Hijja, vers 21 h dans Nabi Elias, et vers 22 h 15 dans Kufor Qaddoum.
Lundi 20 septembre
Incursion dans Tulkarem et dans le camp de réfugiés vers minuit 15 ; vers 1 h, dans le village de Seilat al-Zaher au sud de Jénine où l’armée arrête 2 Palestiniens :
1. ’Adnan Mohammed Maloul, 30 ans, et
2. ’Allam Ma’zouz al-Kailani, 24.
Vers 1 h 15, dans Qabatya, au sud-est de Jénine, où l’armée fouille maison de ‘Imad Subhi Malaisha, 208 ans, et l’arrête.
Vers 1 h 30, dans Kufor Ra’ei, au sud-ouest de Jénine, même opération chez Nabil Sa’ad Diab, mais sans arrestation ; au même moment dans la ville et le camp de réfugiés de Jénine avec fouille de nombreuses maisons, et dans Yassouf au nord-est de Salfit ; puis vers 2 h, dans le quartier d’al-Sheikh à Hébron où l’armée pénètre dans la maison de Zakaria ‘Ali al-Ja’bari, 40 ans, et l’arrête.
En début de la matinée, l’armée investit Silwan, au sud de la vieille ville de Jérusalem. Elle fait irruption dans différentes maisons et arrête 4 Paletiniens, dont 2 mineurs :
1. Ahmed Na’im Muhaisen, 20 ans ;
2. ’Alaa’ Hassan Diab, 21 ans ;
3. Muneer Kayed Mahmoud, 16 ans, et
4. Khaled Bilal Muhaisen, 17 ans.
6 h 30, les vedettes garde-côte stationnées au large de Beit Lahiya font feu sur des bateaux de pêche aidées en cela par des fusées éclairantes. Pas de victimes.
Vers 7 h 30, l’armée entre dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya, patrouille dans les rues et se retire ; vers 10 h, dans Yassouf au nord-est de Qalqilya où elle contrôle et interroge de nombreux Palestiniens dans les rues ; et vers 20 h, dans Zeita au nord de Tulkarem.
Mercredi 22 septembre
Incursion vers 1 h dans Bethléhem : fouille de la maison de Hassam Hassouna Shouka, 23 ans, qui est arrêté ; vers 1 h 30, dans Housan à l’ouest de Bethléhem, avec l’arrestation de Mohammed Ma’arek Hamamra, 21 ans ; vers 2 h, dans Faqqou’a, à l’est de Jénine, arrestation de Ahmed Lafi Salama, 19 ans.
Région de Hébron : incursion vers 3 h, dans le camp de réfugiés d’al-‘Arroub, au nord de la ville. L’armée investit la maison de Mohammed ‘Abbas Abu Raya et arrête son fils ‘Ali, âgé de 16 ans. Elle confisque également le téléphone portable de l’enfant. Le père, pensant que les FOI ont emmené son fils au poste militaire dans la colonie d’Etzion, au sud de Bethléhem, il s’y rend dans la soirée, pour s’informer sur son fils. Un policier israélien lui dit qu’il doit payer une amende de 1 500 NIS (plus de 300 €) pour que son fils soit libéré, ceci parce que celui-ci a lancé des pierres. Comme les banques et les bureaux de poste sont fermés à cette heure-là, le policier propose de payer en argent liquide. Une fois que le père a versé l’argent, l’enfant est libéré et son portable lui est rendu.
Vers 7 h 20, un jeune colon israélien provoque des écoliers palestiniens qui se rendent à l’école dans Hébron. Les FOI et le père du colon sont sur les lieux et voient ce qui est en train de se passer. Le père va prétendre ensuite que son fils a été battu par deux élèves de l’école Ibrahimiya, et demande aux FOI d’intervenir et d’arrêter les deux élèves. Vers 9 h, les FOI font irruption dans la cour de l’école, accompagnées des colons. Des enseignants tentent de les empêcher d’entrer dans le bâtiment de l’école. Cependant, vers 9 h 40, elles investissent le bâtiment pointant leurs armes sur les professeurs et les élèves. Elles arrêtent Anas ‘Aaraf Jaber et Diaa’ ‘Eissa Bishr, tout deux âgés de14 ans. Elles les emmènent au poste de police proche de la colonie de Kiryat Arba, au sud-est d’Hébron, et les interrogent. Elles permettent à un enseignant d’accompagner les deux enfants. La police israélienne finalement les libère vers 1 h 15, après les avoir avertis de « cesser ces actes suspects ».
Un civil palestinien tué par un garde des colonies israéliennes dans Silwan
Mercredi matin, 22 septembre, un garde des colonies israéliennes à Silwan, au sud de la vieille ville de Jérusalem-Est, abat Samer Mahmoud Sarhan, 32 ans. Le garde tire à plusieurs reprises avec son pistolet sur des civils palestiniens, tuant Sarhan et blessant deux autres Palestiniens. La police israélienne prétend que le garde a été heurté par un de ces containers d’ordures en feu placés dans les rues par les Palestiniens. Elle ajoute que ces civils ont lancé des pierres sur le garde, de sorte que celui-ci a dû faire feu avec son pistolet par la vitre de sa voiture. Pourtant, des témoins réfutent ces affirmations, et insistent sur le fait que le garde était descendu de sa voiture et avait fait la chasse aux Palestiniens. Il a tiré sur eux à trois endroits différents, alors même que ces civils n’étaient plus dans la rue.
D’après l’enquête conduite par le PCHR, il est environ 3 h 30 quand un garde des colonies israéliennes est vu dans le quartier Wad Hilwa dans Silwan, descendant de sa voiture et poursuivant des Palestiniens. Il a son pistolet pointé. Quelques minutes plus tard, des dizaines de gardes le rejoignent dans sa chasse aux Palestiniens. Vers 3 h 45, des coups de feu sont entendus. Le garde a été vu en train de tirer avec son pistolet à trois endroits différents. Bientôt, les FOI arrivent dans le village et encerclent le quartier. Elles font escorte au garde pour qu’il sorte de la zone. Selon des témoins, des ambulances arrivent sur la zone 45 minutes plus tard. Elles restent là jusqu’à 5 h 45, le moment où des Palestiniens voient un corps recouvert embarqué dans une ambulance. La police israélienne arrête aussi 2 Palestiniens qui étaient blessés. Selon la famille de Sarhan, qui était père de 5 enfants, il se rendait à son travail quand il a été abattu. Plus tard, les FOI encerclent les quartiers de Wad Hilwa et al-Bustan, dans Silwan. Elles se mettent à tirer à balles d’acier enrobées de caoutchouc et à lancer des bombes sonores et des lacrymogènes sur les civils palestiniens. Résultat : au moins 20 d’entre eux souffrent de l’inhalation des gaz.


2 - Exécution extrajudiciaire
Vendredi 17 septembre à l’aube, les FOI commettent un nouveau crime par exécution extrajudiciaire. Il a lieu dans le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de Tulkarem. Par ce crime, elles assassinent Eyad Asa’ad Ahmed Abu Shilabaya, 38 ans, militant du Hamas. Le porte-parole militaire israélien prétendra que les soldats ont ouvert le feu sur Abu Shilabya quand ils se sont rendu compte que celui-ci « constituait une menace pour leurs vies ». Il prétend qu’Abu Shilabaya, qui était « recherché », s’est avancé vers les soldats en tenant ses mains dans le dos et que les soldats lui ont demandé de s’arrêter. Selon les déclarations du porte-parole, les soldats ont eu peur et donc, ils ont tiré. Après examen du corps d’Abu Shilabaya, il s’avère qu’il ne possédait aucune arme. L’enquête menée par le PCHR montre que le crime, au contraire, a été commis dans une chambre, avec une porte unique. Le sang se répandait juste devant le lit, à seulement un mètre environ de la porte. Un tel constat vient en contradiction avec les affirmations du porte-parole de l’armée israélienne.
Selon l’enquête du PCHR et les déclarations de témoins, il est environ 2 h, vendredi 17 septembre, quand, appuyées par environ 25 véhicules militaires, les FOI investissent le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de Tulkarem. Des soldats israéliens en grand nombre encerclent la maison de la famille de Mohammed Asa’ad Ahmed Abu Shilabaya, 40 ans, et font sauter la porte d’entrée. Elles envahissent la maison alors que ses habitants dorment encore. Quand Mohammed abu Shilabaya est debout, l’un des soldats l’interroge sur les membres de sa famille qui vivent dans le camp de réfugiés de Nour Shamps. Les soldats lui ordonnent alors de les conduire à la maison de son oncle.
Sur le chemin, ils l’interrogent pour savoir où se trouve la maison de son frère, Eyad. Il montre la maison et les soldats se dirigent vers elle. Voyant que la maison se compose de deux étages, ils demandent à Mohammed à quel endroit vit Eyad et de leur décrire l’intérieur de la maison. Mohammed alors les voit apporter un appareil et l’installer près de la porte. Ils le relient à la porte et ordonnent à Mohammed de tourner la tête en direction du mur opposé. Il entend une explosion et les soldats monter les escaliers de la maison de son frère. Il entend aussi Eyad crier : « Qui... qui est là ? ». Il entend encore trois coups de feu.
A peu près cinq minutes plus tard, les soldats conduisent Mohammed à l’intérieur de la maison de son frère et l’obligent à se tenir dans un coin du salon, dans la partie ouest de la maison, à moins de cinq mètres de la chambre de son frère. Ils lui demandent à nouveau de regarder vers le mur. Peu après, Mohammed, qui s’inquiète pour son frère, l’appelle vivement. L’un des soldats met sa main sur la bouche de Mohammed pour lui imposer silence. Celui-ci reste dans le salon pendant environ 20 minutes, les soldats sont toujours dans la chambre de son frère. Puis, Mohammed entend les soldats descendre les escaliers. L’un d’eux lui demande de ne pas bouger jusqu’à nouvel ordre. Mohammed entend les voisins en train de discuter, alors il leur demande où sont les soldats et les voisins lui répondent qu’ils sont partis. Il va dans la chambre de son frère pour voir ce qui s’est passé. Certains voisins le suivent. Dans la chambre, il voit du sang sur le sol, sur le lit et sur le mur. Il voit aussi trois douilles de balles. Son frère n’est pas là, et personne ne sait où il est.
Plus tard, il apprend que les FOI ont emporté le corps d’Eyad au Bureau israélien de liaison militaire, à l’ouest de Tulkarem. Vers 6 h le vendredi, elles donnent le corps à une ambulance du Croissant-Rouge palestinien. Le corps est confié ensuite au Dr Thabet de l’hôpital public à Tulkarem. Des sources médicales de l’hôpital indiquent qu’Eyad a été tué de trois balles ; une dans le cou, et deux dans la poitrine.


3 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion
Durant cette semaine, l’armée israélienne a continué d’utiliser la force contre les manifestants non violents, palestiniens, internationaux, et israéliens. Deux mineurs palestiniens et deux militants des droits de l’homme ont été blessés ; des dizaines de manifestants ont subi l’inhalation des lacrymogènes et des coups de la part des soldats de l’occupation.
Bil’in, à l’ouest de Ramallah : le vendredi 17, après la prière, et comme chaque vendredi, la manifestation de Palestiniens, d’internationaux et de militants israéliens se dirige vers le mur d’annexion qui coupe le village. Les troupes stationnées dans la zone tirent à balles caoutchouc, lancent des grenades sonores et des lacrymogènes sur les manifestants. Deux d’entre eux, des mineurs, et un militant israélien sont blessés, touchés par des corps de grenade :
1. Amjad ’Aayed Abu Rahma, 16 ans, touché dans le dos ;
2. Fadi Fadel al-Khatib, 15 ans, dans la main droite, et
3. Tal Shapira, 25 ans, militant israélien, dans le pied droit.
Un certain nombre de manifestants souffrent par ailleurs de l’inhalation des gaz et des coups reçus des soldats.
Ce même jour, des dizaines de Palestiniens, internationaux et Israéliens organisent la manifestation hebdomadaire dans le village de Ni’lin, à l’ouest de Ramallah, contre le mur d’annexion. Ils sont confrontés aux soldats de l’occupation près du mur qui réagissent avec la même violence. Plusieurs manifestants ont à souffrir des gaz et des coups.
Vendredi 17 également, autre manifestation à Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah, pour protester contre la confiscation de terres dans la zone de Wad al-Raya, entre les villages de Nabi Saleh et Deir Nizam. Quand les manifestants sont près d’arriver sur les terres saisies par les colons de Halmish, l’armée tire et bombarde les manifestants à coups de grenades assourdissantes et de lacrymogènes. ‘Omar Saleh al-Tamimi, 22 ans, souffre d’ecchymoses, et d’autres manifestants, d’avoir respiré les lacrymogènes.
Le samedi 18, vers 11 h 30, des Palestiniens et des internationaux organisent une manifestation non violente à Beit Ummar, au nord d’Hébron. La manifestation se dirige vers les terres palestiniennes menacées de confiscation par les FOI, près de la colonie Karmi Tsur, au sud du village. L’occupant attaque et tire sur les manifestants. Anna, 32 ans, journaliste suédoise, est blessée par un éclat de bombe sonore. De plus, Mohammed ‘Ayad ‘Awadh, 48 ans, membre du Projet solidarité palestinien, souffre d’ecchymoses dans le dos et à la main gauche ; et Shungha, 21 ans, militant japonais des droits de l’homme, souffre des coups qu’il a reçus des soldats dans le dos. Les FOI arrêtent en outre Younis Mousa ‘Arar, 24 ans, Mousa Hussein Abu Hashem, 45 ans, et deux internationaux : Ran, 24 ans, citoyen britannique, et Maria Luis, 21 ans, citoyen états-unien.


4 - Maintien du bouclage des TPO
Israël continue son bouclage serré des territoires palestiniens et les restrictions aux déplacements des Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est.
Bande de Gaza

Cisjordanie
Jérusalem : la ville est toujours sous restrictions. Des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza ne peuvent toujours y accéder. Ces restrictions sont renforcées les vendredis, jours de prière, empêchant les musulmans palestiniens d’aller prier à la mosquée al-Aqsa dans la vieille ville palestinienne.
Bethléhem : les soldats de l’occupation sont toujours présents sur les 41 check-points autour de la cité. Celle-ci est également touchée par la construction du mur d’annexion au nord et à l’ouest, de vastes terres de la ville se trouvent isolées par ce mur. Durant la semaine passée, les troupes d’occupation, au check-point 300 (Tombe de Rachel) au nord de Bethléhem, ont maintenu les restrictions sur les déplacements de Palestiniens qui voulaient se rendre à Jérusalem. Ceux-ci sont obligés de se ranger en deux colonnes des deux côtés de la route à l’extérieur du chekc-point. Ils sont ensuite contrôlés par des soldats israéliens au moyen de machines électroniques. De tels contrôles sont souvent très longs et humiliants. Cette semaine, seuls les Palestiniens ayant une autorisation ont été autorisés à se rendre à Jérusalem.
Hébron : samedi matin, 18 septembre, les FOI interdisent l’accès à la mosquée Ibrahimi dans Hébron, toute la journée et le lendemain matin, au prétexte de permettre à des colons israéliens de fêter le Kippour juif. La fermeture s’est poursuivie jusqu’à 4 h dimanche matin, 19 septembre.
Naplouse : mêmes restrictions sur la région de Naplouse ; les FOI continuent de placer des barrages sur les routes qui conduisent à la ville et d’arrêter et fouiller les véhicules palestiniens.
Ramallah : sur les check-points de Jaba’ et Qalandya, au sud-est de Ramallah, des restrictions renforcées ont été appliquées pour le passage des Palestiniens. Les FOI ont monté en outre des barrages provisoires. Le jeudi 16, vers 20 h 10, sous le pont ‘Ein Yabroud, au nord-est de Ramallah ; le vendredi 17, vers 20 h 25, l’armée revient sur le check-point ‘Attara à l’entrée nord de Bir Zeit, au nord ; le samedi 18 vers 16 h 30, nouveau check-point à l’entrée d’al-Mughayar, au nord-est ; le même jour vers 18 h 40, à l’entrée de Deir ‘Ammar, au nord-ouest ; et le dimanche 19, vers 21 h 30, à l’entrée de Nabi Saleh. Aucune arrestation n’a été recensée sur ces barrages.
Qalqilya : les FOI maintiennent fermée la route agricole située à l’est d’‘Azzoun, près de Qalqilya, et ce, depuis 2009. Le village se trouve séparé de la route n° 55 qui relie Naplouse et Qalqilya par une clôture de barbelés. Celle-ci sépare le village de ses terres agricoles situées au nord. Durant la semaine passée, les FOI ont continué de monter des check-points provisoires sur les routes principales qui mènent à Qalqilya. Le jeudi 16 septembre, deux nouveaux barrages autour de Qalqilya ; le vendredi 17, 3 autres autour de la ville ; le samedi 18, 3 autres également ; le dimanche 19, 5 autres. A chacun de ces barrages, les véhicules palestiniens sont arrêtés et fouillés, avec leurs passagers.
Tulkarem : le jeudi 16, 4 barrages temporaires autour de la ville ; le vendredi 17, les FOI ferment le check-point Ennab, à l’est, pendant quelques temps ; même jour, vers 9 h, nouveau check-point à l’entrée de Beit Leed, à l’est ; vers 13 h, un autre au carrefour ‘Anabta, dans le même secteur ; et le samedi 18, nouveau check-point dans le secteur d’al-Kafriyat, sur la route Tulkarem/Qalqilya.
Salfit : les FOI maintiennent fermée l’entrée nord de Salfit avec des blocs de béton et des tas de sable, depuis 2000 ; ainsi que la fermeture des deux routes qui relient Marda à ses terres agricoles. Vers 8 h, le jeudi 16 septembre, les FOI posent un nouveau barrage près d’Eskaka, au nord de Salfit.
Jéricho : vers 18 h 30, le vendredi 17, nouveau check-point à l’entrée d’‘Ein al-Dyouk, au nord de la ville et vers 21 h 40, ce même jour, un autre à l’entrée de Fasayel, même secteur.
Arrestations sur les check-points militaires
Vendredi 17, vers 21 h, les troupes israéliennes sur le check-point Za’tara, au sud de Naplouse, arrêtent Thabet Yasser Suleiman, 25 ans, du village de Bita, au sud de Naplouse.
Samedi 18, vers 19 h, arrestation de Mustafa Mohammed Hijji, 28 ans, de Burqa, au nord-ouest de Naplouse, sur le check-point sur la route d’‘Anabta-Bzaria, à l’est de Tulkarem.
Dimanche soir, 19 septembre, sur le check-point à l’est de Qalqilya, arrestation d’Ussama Rasmi ‘Amru, de Dura, au sud-ouest d’Hébron.
Mardi 21 septembre, le matin, sur le check-point au sud de Jénine, arrestation de Mohammed Nabil Milhem, 28 ans, de Kufor Ra’ei, au sud-ouest de Jénine.
Ce même jour, également dans la matinée, les troupes postées à la porte sur le mur d’annexion près du villagge de Falamia, au nord-est de Qalqilya, arrêtent Yousef Jamal Zaher, 46 ans, habitant du village.
Toujours mardi, à midi, sur le passage frontalier d’al-Karama, sur la frontière avec la Jordanie, l’armée arrête Mohammed Ahmed Khdour, 19 ans, de Faqqou’a, à l’est de Jénine, alors qu’il rentrait de Jordanie vers la Cisjordanie.
Mercredi matin, 22 septembre, arrestation sur le check-point Container, au sud-est de Jérusalem, de Jihad al-Rjabi, 23 ans, d’Hébron.


5 - Mesures visant à créer une majorité démographique juive dans Jérusalem
Les mesures arbitraires contre les Palestiniens de Jérusalem-Est pour les chasser de leur ville s’étant renforcées, le PCHR consacre cette section de son rapport hebdomadaire pour les dénoncer.
Samedi matin, 18 septembre, les FOI commencent à poser des blocs de béton aux entrées du quartier Ras Khamis et du camp de réfugiés de Shu’fat, au nord-est de Jérusalem, dans le cadre de la construction d’une section du mur d’annexion, ceci afin de les séparer complètement de Jérusalem et de construire un nouveau poste militaire. Un militant du PCHR indique que les blocs de béton font 12 mètres de haut et s’étendent sur une distance de 600 mètres. La construction de cette section de mur permettra de couper le camp de réfugiés de Shu’fat, le village d’‘ Anata ainsi que Ras Khamis, Rash Shihada et al-Salam du centre de Jérusalem. Avec comme conséquences, qu’au moins 55 000 Palestiniens se trouveront séparés de Jérusalem.
Lundi midi, 20 septembre, la police israélienne, accompagnée de fonctionnaires de la municipalité israélienne de Jérusalem, investit le domaine de la famille Salah à Beit Safafa, au sud de Jérusalem, et arrête Mahmoud ‘Ali Salah, 45 ans, et Baker Isma’il Salah, 36 ans. Elle remet en outre un avis ordonnant la démolition d’une maison de 80 m², qui appartient à Isma’il Salah et où vivent 20 personnes. Plus tôt dans la matinée, des colons israéliens s’étaient emparés de cette maison. Une dispute avait alors éclaté entre les colons et des membres de la famille Salah. La police de l’occupation intervient alors et arrête Mahmoud et Baker Salah. Tous deux sont libérés sur caution de 10 000 NIS (plus de 2 000 €) le mardi soir, 21 septembre. Le lendemain matin, la police arrête Isma’il Salah.


6 - Activités de colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens
La colonisation de la Cisjordanie se poursuit en violation du droit international, ainsi que les agressions des colons israéliens.
Dimanche 19 septembre, les FOI délivrent 8 avis à des Palestiniens leur ordonnant de stopper la construction d’un bâtiment et de plusieurs maisons dans Deir Ballout, au sud-ouest de Salfit, au motif qu’ils n’ont pas le permis de construire israélien. Les avis sont remis à : Edris Jibara ’Abdullah, Najeh Daoud ’Abdullah, Khaled Ahmed Abu Khair, ’Abdullah Mahmoud Abu Khair, Jaber Ahmed ’Abdullah, ’Abdul Ghafer Jiabara Mustafa, ’Abdul Wahab Husni Mousa et ’Abdul Wahab Mohammed ’Abdullah.
Le même jour, dans la soirée, des colons de Kharsina, à l’est d’Hébron, arrachent 70 pieds de vigne appartenant à ‘Abdul Rahman Shareef Sultan, dans le secteur d’al-Bwaira. Lundi 20 septembre, vers 11 h, des colons de Ramat Gilad investissent des zones agricoles dans le village de Jainsafout, à l’est de Qalqilya. Selon des sources venant de la municipalité, les colons israéliens s’en sont pris à une bande de terre agricole qui appartient à ‘Abdul Hafiz Kamel ‘Obaid, et ont commencé à traiter les olives. De nombreux Palestiniens protestent mais les colons prétendent qu’ils ont acheté la terre. Quand le propriétaire est informé de cette agression et qu’il arrive sur les lieux, les colons se retirent.
Mercredi 22, vers 7 h, une soixantaite de colons au moins, de Jabal Aldayr et ‘Ein Harsha, investissent un lotissement et une station située en haut des maisons. Ils se mettent alors à prendre des photos du secteur.

(JPG) Document public
Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).
Rapport hebdomadaire pour la période du 16 au 22 septembre 2010 : PCHR
traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP.


Aucun commentaire: