22 juin 2011

Il y a 55 ans, était guillotiné Ahmed Zabana


Par Kaci Haider | 20/06/2011 | 8:28

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Une commémoration, d’un des glorieux martyrs de la révolution nationale algérienne , le chahid Ahmed Zabana, a été célébrée par les habitants de la wilaya de Mascara, plus exactement dans la commune de Zahana, à l’occasion du 55ème anniversaire de sa mort, guillotiné le 19 juin 1956 à la prison de Barberousse (Alger). Un grand nombre de citoyens, de moudjahidine ainsi que les autorités locales se sont retrouvés, au carré des martyrs où fut enterré le chahid.
La cérémonie de recueillement a été caractérisée par la levée de l’emblème national ainsi que par le dépôt d’une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative et la récitation de la Fatiha du Saint Coran à la mémoire des chouhada qui sont tombés au champ d’honneur pour l’indépendance de l’Algérie.

Le premier chahid guillotiné

Cette commémoration du premier chahid guillotiné par l’administration coloniale a donné lieu à Oran à une réception en l’honneur d’un nombre de moudjahidine, en guise de reconnaissance à leurs sacrifices consentis dans la lutte contre le colonisateur français. Le chahid Ahmed Zahana, dit « Zabana », est né en 1926 dans la localité de Djenane-Meskine (commune de Zahana). Il était membre des Scouts musulmans algériens avant d’adhérer au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD).
Il avait rejoint, très tôt, les rangs de l’Armée de Libération nationale (ALN). Il fut arrêté le 8 novembre 1954 à Ghar Boudjlida dans la commue de Gaada (wilaya de Mascara), endroit utilisé comme un poste de commandement et de formation des révolutionnaires, et ce après avoir déclenché une attaque contre un campement de l’armée française, le 4 novembre, au lieu dit « La mare d’eau »(Oggaz). Il fut condamné à mort par un tribunal militaire du colonisateur français le 21 avril 1955 et exécuté le 19 juin 1956.

sur  Algérie-plus
Merci à Eric Paterson qui nous a signalé cet article

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nous reprenons un article que Toufik avait partagé avec nous et dans lequel on trouve une lettre d'Ahmed Zabana 

Lettre d’Ahmed Zabana à ses parents.

par Toufik Villeurbanne Ter, vendredi 5 novembre 2010

Mes chers parents, ma chère mère, je vous écris sans savoir si cette lettre sera la dernière et cela, Dieu seul le sait. Si je subis un malheur quel qu’il soit, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu car la mort pour la cause de Dieu est une vie qui n’a pas de fin, et la mort pour la patrie n’est qu’un devoir. Vous avez accompli votre devoir puisque vous avez sacrifié l’être le plus cher pour vous. Ne me pleurez pas et soyez fiers de moi. Enfin, recevez les salutations d’un fils et d’un frère qui vous a toujours aimés et que vous avez toujours aimé. Ce sont peut-être là les plus belles salutations que vous recevez de ma part, à toi ma mère et à toi mon père ainsi qu’à Nora, El Houari, Halima, El Habib, Fatma, Kheïra, Salah, Dinya et à toi, mon cher frère Abdelkader ainsi qu’à tous ceux qui partageront votre peine. Allah est Le Plus-Grand et Il est seul à être équitable. Votre fils et frère qui vous aime de tout son cœur.
                                                                                                                     Hmida*.

*Surnom affectueux d’Ahmed Zabana

Biographie : Ahmed Zahana, plus connu sous le nom de Zabana, est né en 1926 dans le quartier d'El-Hamri, à Oran. Il y fit ses études primaires, obtint son certificat d'études et s'inscrit dans un centre de formation professionnelle, où il apprit le métier de soudeur. En 1949, Ahmed Zahana adhérait au Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD.) Son dynamisme ne tarda pas à attirer sur lui l'attention de la police française qui l'arrêta le 2 mars 1950. Il fut condamné par la justice coloniale à trois ans de prison et trois ans d'interdiction de séjour. Dès sa libération, il reprit ses activités politiques avec autant d'ardeur que par le passé et participa aux préparatifs du déclenchement de la guerre de libération nationale. Dans la nuit du 1er novembre 1954, il organisa avec un groupe de patriotes l'attaque contre le poste des gardes forestiers d'Oran. Le 11 novembre de la même année, à l'issue d'un accrochage meurtrier au cours duquel il fut d'ailleurs blessé, à Gharboudjlid, il fut prisonnier et conduit d'abord à l'hôpital, ensuite à la prison d'Oran. Jugé sommairement et condamné à mort, il fut le premier martyr depuis le déclenchement de la guerre de libération nationale à monter sur l'échafaud, le 19 juin 1956, dans l'enceinte de la prison de Barbarousse, sur les hauteurs d'Alger. Son exécution ainsi que celle de Ferradj avaient été réclamées à cor et cri par les milieux colonialistes dits "ultra", qui en firent un motif de satisfaction. Mais l'événement provoqua dans l'opinion algérienne un mouvement de colère si puissant qu'il ne tarda pas à se traduire par une série d'actions anticolonialiste. C'est ce climat d'effervescence qui prépara la bataille d'Alger. La sinistre guillotine avec laquelle fut exécuté Ahmed Zabana et tant d'autres moudjahidin se trouve au musée central de l'armée.

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