Le drapeau palestinien à Vaulx, le drapeau français à Beit Sahour
Depuis quelques jours, le drapeau français flotte à Beit Sahour en Palestine, en réponse à la levée du drapeau palestinien à Vaulx-en-Velin il y a un an. Un acte symbolique qui avait valu au maire Bernard Genin d’être poursuivi par le préfet devant le tribunal administratif.
Pour le maire, Bernard Genin, faire flotter depuis un an le drapeau palestinien sur l'Hôtel de Ville “est un acte symbolique et politique, en soutien au peuple palestinien”. Ce qui a valu à la Ville d'être poursuivie au tribunal administratif par le préfet Jean-François Carenco. Ce qui a valu en reconnaissance au maire de Vaulx-en-Velin et à Sophie Charrier, adjointe chargée des Relations internationales d'être invités du 31 mai au 3 juin par son homologue de Beit Sahour, Hani Al Hayek, pour une levée officielle du drapeau français sur la mairie de cette ville palestinienne. Une première dans ce pays, d'autant que la cérémonie s'est déroulée en présence du vice-consul de France à Tel Aviv. “Un paradoxe, commente Bernard Genin, quand ici nous sommes assignés devant le tribunal administratif et là-bas, félicités par les représentants de l'Etat français pour notre coopération avec la Palestine”.
Et le maire de réfuter les arguments du préfet qui s'appuie sur le non respect des principes de neutralité et de laïcité (ce dernier argument, cité dans un courrier du préfet, a été abandonné devant le tribunal). “Il ne faut pas être neutre, s'insurge Bernard Genin, car la neutralité est trop souvent synonyme de passivité. Nous préférons la solidarité. Quant à la laïcité, invoquer ce principe revient pour le préfet à faire du conflit israélo-palestinien un conflit religieux. Pour moi, c'est bien d'un conflit politique dont il s'agit”. Prenant en exemple la rencontre qu’ont pu effectuer les deux élus de la Ville avec l’association israélienne du “bloc la paix”, Gush Shalom. Cette organisation pacifique milite pour la paix entre Israéliens et Palestiniens en vue de la reconnaissance des deux peuples et de leur autonomie. Leur drapeau, ramené par le maire à Vaulx-en-Velin, symbolise leur combat : il est pour moitié composé du drapeau israélien et pour moitié du drapeau palestinien. “La rencontre avec cette association a été un moment fort pour nous car elle réclame la même chose que nous : deux peuples, deux états”.
Et le maire de souligner que “la démarche du préfet ne va pas dans le sens de l’histoire. En septembre je l’espère, la France votera au sein du conseil de sécurité de l’Onu pour la reconnaissance d’un Etat palestinien selon les frontières d’avant 1967”. Quoiqu’il en soit, Vaulx-en-Velin attend maintenant la décision du tribunal administratif qui pourrait intervenir le 29 juin. “Si le tribunal nous condamne, nous enlèverons le drapeau palestinien, admet Bernard Genin. Mais d'autres actions symboliseront notre engagement, notre combat et notre solidarité avec le peuple palestinien”. Et d’annoncer en septembre à Vaulx, une cérémonie avec des représentants palestiniens et israéliens pour célébrer la création par l’Onu de l’Etat palestinien. “Si tel n’était pas le cas, la manifestation festive se transformerait en protestations et débats, concluait le maire. Nous n’abandonnerons pas ce combat”.
E.G
- Les actions de coopération avec la Palestine
E.G
Merci à TOUFIK Villeurbanne qui nous a fait parvenir ces informations locales.
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