10 juin 2011

Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

jeudi 9 juin 2011 - 20h:00
PCHR du 2 au 8 juin 2011




Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
Pendant cette semaine du 2 au 8 juin :
  • un Palestinien a été blessé dans la bande de Gaza ;
  • un mineur palestinien a été blessé dans une attaque lancée conjointement par les FOI et les colons israéliens ;
  • les FOI ont utilisé la force pour disperser les manifestations non violentes commémorant la Naksa palestinienne :
    • 26 manifestants, dont 11 mineurs et une femme, ont été blessés près du check-point de Qalandya, au nord de Jérusalem ;
  • les FOI ont usé de la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
    • 2 Palestiniens, dont un journaliste, ont été blessés ;
  • les FOI ont conduit 38 incursions dans les communautés de Cisjordanie :
    • elles ont arrêté 14 Palestiniens, dont 2 mineurs ;
      • parmi les Palestiniens arrêtés : 2 députés du CLP ;
  • les FOI ont poursuivi la colonisation et les colons israéliens leurs attaques en Cisjordanie :
    • les colons ont mis le feu à des champs de blé à Qalqilya ;
    • les colons ont endommagé 20 pieds de vigne et mis le feu à un champ de blé à Beit Ummar, au nord d’Hébron ;
  • Israël a maintenu un siège total sur la bande de Gaza et renforcé le siège de la Cisjordanie :
    • les FOI ont détenu un agent de terrain du PCHR pendant plusieurs heures dans le nord d’Hébron ;
    • et un autre agent du PCHR sur un check-point militaire dans le nord de la Cisjordanie, pour l’interroger sur le rapport annuel du PCHR.
(JPG)
Un soldat israélien tire une grenade lacrymogène sur une manifestation non violente à Nabi Saleh, en Cisjordanie.

Violations israéliennes recensées durant la semaine du 2 au 8 juin 2011

1 - Incursions dans les zones palestiniennes et attaques contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza
Jeudi 2 juin
Une heure du matin, les FOI pénètrent dans Deir al-Ghsoun, au nord de Tulkarem. Elles patrouillent dans les rues et prennent position dans le quartier ouest du village. Près de 50 soldats israéliens descendent des véhicules et progressent vers le domicile d’Abdul Rahman Fehmi Abdul Rahman Zidan, 51 ans, député du Conseil législatif palestinien, du groupe Changement et Réforme, du Hamas.
L’épouse de Zidan a dit au PCHR que les soldats israéliens avaient franchi le mur de leur maison. Un soldat a parlé à Zidan, par la fenêtre de la chambre et lui a dit : « Ouvre la porte, sinon nous faisons sauter ta maison ». Les FOI font alors irruption dans la maison et retiennent la famille de Zidan dans l’escalier. Elles poussent Zidan devant elles pour fouiller la maison. Une heure plus tard environ, elles arrêtent Zidan.
2 h, les FOI entrent dans le camp de réfugiés de Balata, à l’est de Naplouse. Elles encerclent la maison de Hussam Mahmoud Abdul Rahman Khader, 48 ans, ancien député du CLP, du groupe parlementaire du Fatah. Sa maison est située dans le quartier est du camp. Elles investissent la maison avec des chiens renifleurs. Elles la fouillent minutieusement et s’emparent de 2 ordinateurs. Elles arrêtent Khader.
Les FOI encerclent aussi la maison de Yaser Ibrahim al-Badrasawi, 46 ans, marchand de vêtements, dans le quartier d’al-Tiraweyeh, du camp de réfugiés de Balata. Après avoir fouillé minutieusement son domicile, avec des chiens, les FOI arrêtent al-Badrasawi.
Majda Mohammed Hassan al-Badrasawi, 40 ans, est l’épouse d’al-Badrasawi. Elle a déclaré ceci au PCHR :
« Vers 2 h 15, le jeudi 2 juin, les forces d’occupation israéliennes ont encerclé notre maison qui est située dans le quartier d’al-Tiraweyeh, dans le camp de réfugiés de Balata. Les soldats se sont servis d’un outil tranchant pour essayer d’ouvrir la porte qui sépare notre appartement de celui de mon beau-frère, Mohammed, mais ils n’ont pas réussi. Ils ont alors cogné dans la porte et appelé : "Mohammed et Yazer, ouvre la porte". Mon beau-frère, Mohammed, a ouvert la porte. Ils ont vérifié sa carte d’identité et celle de ses fils. Mon époux n’était pas avec eux aussi les soldats ont demandé après lui. Mohammed leur a dit que mon époux était chez lui. Ils lui ont dit de frapper à notre porte et de demander à Yasser de sortir. Mon beau-frère a frappé et Yasser est sorti avec sa carte d’identité à la main. Ils ont contrôlé la carte et ont demandé : " Y a-t-il quelqu’un dans la maison ?" Nous leur avons répondu qu’il n’y avait personne. Ils m’ont alors demandé, à mon époux, à mon beau-frère et à nos filles, Walaa, 21 ans, Zahraa, 14 ans, Sujoud, 11 ans, et Ibtihal, 8 ans, de nous mettre dans une pièce de la maison. Ils ont fait entrer un gros chien marron dans la maison. Ils ont suivi le chien et ils ont fouillé la maison. Puis ils ont arrêté mon époux. »
2 h, incursion dans Naplouse. Les FOI se postent dans le quartier d’al-Maajin, au nord-ouest de la ville, et encerclent l’immeuble du n° 8, propriété de l’université nationale al-Najah. Les soldats cognent à la porte du Dr Ghassan Nayef Talab Thougan, 54 ans, universitaire et dirigeant du Hamas, au cinquième étage de l’immeuble. Thougan ouvre la porte et les FOI l’arrêtent sans pénétrer dans la maison.
2 h 20, incursion dans Housan, à l’ouest de Bethléhem. les FOI roulent dans les rues puis opèrent sur la maison d’Ali Abdul Wahhab Shaker Hamamra, 22 ans. Elles se retirent vers 3 h après avoir arrêté Hamamra. Elles le frappent à coups de crosses de fusil et à coups de pieds tout en l’emmenant à l’un de leurs véhicules. Elles le conduisent au poste de police de la colonie Kfar Etzion, au sud-ouest de Bethléhem, où il est placé sous interrogatoire sous l’accusation de jets de pierres sur des véhicules des FOI.
9 h, incursion dans Kafr al-Labad, à l’est de Tulkarem.
16 h 50, dans Yasouf, au nord-est de Salfit. Les FOI patrouillent dans les rues, retiennent des Palestiniens et les interrogent à propos de leurs lieux de travail et de leurs numéros de téléphone.
Vendredi 3 juin
Minuit, les FOI entrent dans al-Hfeira, au sud-ouest de Jénine.
Minuit et quart, dans Hares, au nord de Salfit, où elles patrouillent dans les rues et pénètrent chez Belal Tahsin Ali Aqel, 26 ans, lui remettent un avis exigeant qu’il se présente devant les Services de renseignements israéliens.
17 h 30, incursion dans al-Shwaika, banlieue nord de Tulkrem. Samedi 4 juin
2 h, l’armée entre dans Anabta, à l’est de Tulkarem.
23 h 45, dans al-Nabi Elias, à l’est de Qalqilya.
Dimanche 5 juin
10 h 10, incursion dans Bedia, au nord-ouest de Salfit ; dans al-Zawya, même secteur.
11 h 30, dans Nazlet Issa, au nord de Tulkarem.
12 h 50, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya.
Lundi 6 juin
Une heure du matin, incursion dans Azzoun à nouveau. Fouille du domicile d’Umar Abdul Hafiz Odwan. Avant de se retirer, les soldats arrêtent son fils Saji, 16 ans.
2 h 30, dans le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de Tulkarem. Les soldats patrouillent dans les rues, prennent position près du quartier d’al-Mansheyeh, à l’est du camp. Ils font sauter la porte d’une maison avec une grenade, chez Nazmi ali Ahmed Eisha, 54 ans, et fouillent la maison. Ils frappent à coups de crosses de fusil le fils d’Eisha, Ashraf, 30 ans. Ils arrêtent un autre fils, Mahfouz, 21 ans, qui est membre du service de la Sécurité nationale palestinienne.
Les soldats pénètrent ensuite dans la maison voisine qui appartient à Imad Mohammed Ayoub Abu Sareyeh, fouillent la maison et arrêtent Abu Sareyeh.
Après cela, ils se dirigeant vers le nord et se postent dans le quartier d’al-Mahjar, au nord du camp. Ils opèrent sur le domicile de Faisal Mahmoud Abdullah Khalifeh, 30 ans, l’arrêtent, et se retirent.
Nazmi Eisha, le père de Mahfouz qui a été arrêté, déclare ceci au PCHR :
« Vers 2 h 45, le 6 juin, nous dormions quand l’armée d’occupation israélienne a investi notre maison. Nous nous sommes réveillés quand les soldats ont fait sauter la porte et j’ai vu alors une cinquantaine de soldats entrer à l’intérieur. Ils se sont déployés dans la maison et ils ont frappé violemment mon fils Ashraf, 30 ans, dans le dos à coups de crosses de fusil. Ils l’ont menotté et amené dans ma chambre. Ils ont regroupé tous les membres de la famille et les ont obligés à rester dans la même pièce. Ils ont questionné alors mon fils Hazem, 27 ans, pour savoir si mon fils Mahfouz, 21 ans, avait mis des armes dans la maison ou non. Ils ont fouillé la maison et ont monté les escaliers jusqu’au deuxième étage. Ils ont arrêté mon fils, celui qui est membre de la Sécurité nationale palestinienne. »
8 h 30, incursion dans Azzoun, à l’est de Qalqilya.
9 h 40, dans Kafr Qdoum, au nord-est de Qalqilya.
10 h 30, dans Anabta, à l’est de Tulkarem. L’armée prend positon près de la mosquée Umar Bin al-Khattab, à l’est du village, et investit le site où travaillent des ouvriers du service électricité de la municipalité. Mohammed Adnan Ateyeh Shehab, 25 ans, technicien en électricité de la municipalité a dit au PCHR que les FOI ont opéré sur le site alors qu’ils s’y trouvaient pour la maintenance sur un poteau électrique et les ont obligés à descendre. Avant de se retirer, elles ont arrêté le responsable technicien, Ibrahim Said Ibrahim Hannoun, 40 ans, et l’ont conduit au check-point d’Innab, sur la route entre Tulkarem et Naplouse, à l’est de Tulkarem. Elles l’ont interrogé sur son travail dans la mosquée et l’ont relâché.
11 h 40, incursion dans Jit, au nord-est de Qalqilya.
14 h 30, dans Deir al-Ghsoun, au nord de Tulkarem.
22 h 30, dans Mithlon, au sud de Jénine.
Mardi 7 juin
2 h, l’armée entre dans le camp de réfugiés d’Ein Beit al-Maa, au nord-ouest de Naplouse. Les soldats entourent le domicile d’Ahmed Ali Ahmed al-Haj Ali, 73 ans, député du CLP, groupe Changement et Réforme, Hamas. Son appartement se trouve dans l’immeuble al-Zahra, rue al-Sekka. L’armée fouille son appartement, et l’arrête.
Au même moment, les FOI font sauter les portes des bureaux du groupe parlementaire Changement et Réforme, au deuxième et quatrième étages de l’immeuble al-Bayan, près de l’hôpital arabe spécialisé de Rafidia, à l’ouest de Naplouse. Les soldats fouillent les bureaux et confisquent un ordinateur ainsi que des fichiers administratifs.
3 h, incursion dans Jénine. Les soldats patrouillent dans les rues et se regroupent dans la vieille ville, dans le centre de Jénine. Ils investissent la maison d’Adnan Khalil Ibrahim Makhzoumi, 56 ans, après en avoir fait sauter la porte principale. Makhzoumi a dit au PCHR qu’il avait été surpris de voir les FOI chez lui, alors qu’il dormait avec sa famille qui s’est réveillée à cause des cris des soldats. Il a ajouté qu’un membre des FOI s’était présenté comme étant le capitaine Ayoub, des Services de renseignements israéliens, et qu’il avait expliqué qu’ils étaient venus pour arrêter le fils de Makhzoumi, Hani, 29 ans. Les FOI ont arrêté Hani, et se sont retirés. Il faut indiquer que Hani a été libéré de prison six mois plus tôt, après avoir passé 7 ans dans les prisons israéliennes, accusé de faire partie du Hamas.
3 h, incursion dans Balaa, au nord-est de Tulkarem. L’armée patrouille et se poste dans le quartier ouest du village. Elle opère sur la maison de Fahd Mansour Abdul Rahim Mansour, 24 ans. Un autre détachement se porte en même temps sur des terrains qui appartiennent à la famille Mansour. Ces terrains sont situés à près de 500 mètres de la maison. Après avoir fouillé les deux, maison et terrain, les FOI arrêtent Mansour qui se trouve sur son exploitation.
10 h, incursion dans Baqa al-Sharqeya, au nord de Tulkarem ; dans Nazlet Issa, même secteur ; dans Jafna, au nord de Ramallah.
11 h 10, dans Broqin, à l’ouest de Salfit ; dans Kafr Addiq, même secteur.
14 h 30, incursion dans al-Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah. Les soldats circulent dans les rues en provoquant les Palestiniens. Des jeunes se rassemblent et balancent des pierres sur l’occupant qui répond aussitôt en tirant sur les jeunes. Nombre d’entre eux respirent les lacrymogènes. Puis les FOI se retirent.
22 h 30, dans Jéricho.
Mercredi 8 juin
Minuit et quart, incursion dans Deir Ballout, à l’ouest de Salfit.
1 h 20, dans Yasouf, à l’est de Salfit.
2 h 30, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya, où l’armée patrouille et pénètre chez Said Ismail Radwan avant de se retirer vers 4 h 30. Le fils de Radwan, Nassar, 16 ans, est arrêté.

2 - Usage d’une force démesurée sur les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion
Durant la dernière semaine, les FOI ont continué d’user de la violence contre les manifestations pacifiques des Palestiniens, avec des militants de la solidarité, internationaux et israéliens, pour protester contre la construction du mur israélien en Cisjordanie.
  • Khaled Sabarnah, 42 ans, journaliste à la télévision iranienne, a été touché par une grenade lacrymogène à la jambe droite, et
  • Mosa Ahmed Mohammed Abdul Karim, 45 ans, a été touché par un ricochet de balle à la tête.
En outre, des dizaines de Palestiniens et d’internationaux ont inhalé les lacrymogènes, et pris des coups par les soldats de l’occupation.
Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 3 juin après la prière, la manifestation hebdomadaire non violente a lieu dans le village pour protester contre le mur qui traverse et vole les terres du village. Les manifestants brandissent des drapeaux palestiniens, des portraits de Marwan al-Barghouthi, et des banderoles pour le 10è anniversaire du martyre du dirigeant palestinien populaire, Faisal al-Husseini. La manifestation a lieu à la veille du 40è anniversaire de l’invasion israélienne puis de l’occupation du territoire palestinien, en 1967 (Naksa). Les FOI ont monté une clôture de barbelés à environ 100 m du mur. Avant que les manifestants n’y arrivent, elles la ferment et se mettent à tirer sur eux, à balles caoutchouc, à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Elles déversent aussi sur les manifestants de l’eau nauséabonde et les poursuivent au milieu des oliviers.
Khaled SAbarnah, 42 ans, journaliste à la TV iranienne, est atteint par une grenade lacrymogène.
Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : ce même jour, la même manifestation non violente est organisée comme chaque semaine dans le village, contre le mur d’annexion israélien. Quand les manifestants arrivent au mur, l’armée en ferme la porte. Quand les manifestants tentent de passer pour se rendre sur les terres du village qui sont isolées de l’autre côté du mur, l’armée les en empêche. Les manifestants répondent en jetant des pierres sur l’occupant, qui répond en tirant, et en leur faisant la chasse dans les oliviers.
Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : ce même jour, la manifestation hebdomadaire des Palestiniens avec des militants israéliens et internationaux, défilent dans les rues du village en scandant des slogans nationaux, exprimant leur refus de l’occupation et de ses actes arbitraires. Ils tiennent des drapeaux palestiniens. Alors qu’ils arrivent sur les terres convoitées par les colons de la colonie Halmish, les FOI bouclent l’entrée sud du village pour leur en fermer l’accès. Les manifestants tentent de passer et l’armée fait barrage. Elle déverse des eaux usées sur eux, se lance à leur poursuite dans les oliveraies, tire sur les manifestants.
Badras, à l’ouest de Ramallah : samedi midi, 4 juin, des Palestiniens se rassemblent sur une exploitation près de Badras. Ils se dirigent vers un broyeur de pierres installé israélien sur des terres des villages de Shukba, Ni’lin, Qibya, Shabtin et Badras. Alors qu’ils arrivent au broyeur, les soldats israéliens qui gardent la zone commencent à tirer sur eux. D’autres FOI arrivent et se mettent aussi à tirer.
Mosa Ahmed Mohammed Abdul Karim, 45 ans, est blessé par un ricochet de balle à la tête. Il est transféré au centre médical Palestine à Ramallah pour recevoir les soins nécessaires. Des sources médicales indiquent que ses blessures sont modérées.

Manifestations non violentes pour le 40è anniversaire du début de l’occupation israélienne en 1967 (Naksa)
(JPG) Dans le cadre des activités organisées le 5 juin pour le 40è anniversaire de la Naksa palestinienne, les Palestiniens ont fait de nombreuses manifestations non violentes appelant à la fin de l’occupation israélienne. Les FOI ont usé d’une force démesurée pour disperser les manifestants.
26 manifestants ont été blessés, dont 11 mineurs et une femme. En outre, des dizaines d’entre eux ont respiré les lacrymogènes et pris des coups violents de la part de soldats.
Check-point de Qalandya, qui sépare Ramallah de Jérusalem : dimanche 5 juin, des Palestiniens, des militants de la solidarité, internationaux et israéliens, se sont rassemblés pour le 40è anniversaire de la Naksa palestinienne. Ils se dirigent vers le check-point de Qalandya. Les FOI ferment les portes et se déploient en grand nombre sur le check-point. Un affrontement se produit entre les soldats et les manifestants. Ceux-ci enflamment des pneus et lancent des pierres et des bouteilles vides sur l’occupant, pendant que les soldats répondent en tirant des balles réelles, d’autres en acier enrobées de caoutchouc, des grenades lacrymogènes et des bombes sonores.
26 Palestiniens sont blessés, dont 11 mineurs et une femme. De nombreux manifestants souffrent de l’inhalation des gaz et des coups reçus par les soldats. Des sources médicales indiquent que seules, 5 personnes ont été transportées au centre médical Palestine de Ramallah, les autres, qui n’ont pas voulu donner leur nom, ont reçu des soins sur place.
(le PCHR garde les noms des blessés civils qui ont été emmenés au centre médical.)
Al-Walaja, au nord-ouest de Beit Jala : dans le même contexte, dimanche 5 juin, des Palestiniens et des internationaux organisent une manifestation non violente devant la grande mosquée, dans le centre du village. Ils se dirigent vers le mur d’annexion où les FOI se sont déjà déployées et ont formé une barrière humaine pour empêcher les manifestants d’arriver au mur. Les soldats encerclent les manifestants et les agressent à coups de clubs, avant de les poursuivre dans les oliveraies. Ils tirent aussi sur eux.
5 Palestiniens sont blessés par les coups des soldats, et par l’inhalation des lacrymogènes. Ils reçoivent les premiers soins par l’équipe des infirmiers palestiniens.


3 - Maintien du bouclage des TPO
Israël maintient un bouclage serré sur les TPO et des restrictions sévères aux déplacements des Palestiniens dans les territoires, dont Jérusalem-Est occupée.
Bande de Gaza

Cisjordanie
Toute la Cisjordanie est bouclée, et les déplacements limités et contrôlés à l’intérieur.
Jérusalem : les restrictions sont toujours en place sur les déplacements des Palestiniens qui veulent entrer ou sortir de la cité. Des milliers ne peuvent toujours y accéder, de Cisjordanie et de la bande de Gaza. La ville est parsemée et entourée de check-points. Le vendredi, les passages sont encore plus réduits, puisque jour de prière, et des milliers de Palestiniens veulent aller prier à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne.
Ramallah :
  • — juin, 9 h 30, les FOI posent un check-point sur la route de Beit Our al-Tahata à Beit Our al-Fouqa, à l’ouest de Ramllah ;
    • 17 h, un autre sous le pont Kharabtha al-Misbah, même secteur ;
    • 19 h, un sur la route de Silwad à al-Mazra’a, au nord-est ;
  • 7 juin, 9 h 30, les FOI reviennent sur le check-point d’Attara, au nord, et
    • 17 h 30, pose d’un check-point près de la colonie Ofra, au nord-est.
Qalqilya :
  • jeudi 2 juin, les FOI posent 6 check-points autour de la ville ;
  • vendredi 3 juin, 4 check-points, et
  • samedi 4 juin, 8 check-points.
Tulkarem :
  • samedi 4 juin 9 h 30, les FOI posent un check-point sur la route Tulkarem/Qalqilya, près de la Porte Jibara, au sud de Tulkarem ;
  • mardi 7 juin, 9 h, un près du village de Bzaria, au nord, et
  • un au carrefour de Beit Leed, à l’est.
Hébron :
  • dimanche 5 juin, les FOI posent de nouveaux check-points autour de la ville et imposent des restrictions renforcées ;
  • mercredi 8 juin, 15 h 30, les FOI empêchent des agriculteurs d’aller travailler sur leurs terres au nord de Beit Ummar, au nord d’Hébron ;
    • 16 h, deux agents de terrain du PCHR dont Fahmi Shahin, d’al-Haq, reçoivent un coup de téléphone d’un agriculteur qui les informe que les FOI les ont expulsés de leurs terres, dans le secteur d’‘Ein al-Baida et Abu al-Rish, près de la colonie Bat Ain. Les deux agents du PCHR vont sur le secteur pour voir ce qui s’est passé. Vers 17 h 20, les FOI arrivent sur place et arrêtent les deux agents du PCHR et trois autres personnes. Tous seront relâchés à 20 h.
Naplouse : dimanche 5 juin, 17 h, des fantassins israéliens posent un check-point sur la route Tulkarem/Naplouse : ils stoppent et fouillent tous les véhicules (comme sur tous les check-points), et interpellent aussi un agent de terrain du PCHR, Hussam ‘Adnan Hattab, 25 ans. Ils l’interrogent surtout sur son travail et sur le PCHR.
Jénine : jeudi 2 juin, pose d’un check-point sur la route qui relie Jénine et les villages au nord de Tulkarem.
Salfit :
  • samedi 4 juin, 16 h 30, les FOI posent un check-point à l’entrée de Hares, au nord-ouest de Salfit, et
    • 19 h 30, un autre entre Hares et Kufol Hares, même secteur.
Jéricho : lundi 6 juin, 18 h 30, pose d’un check-point à l’entrée de Fassayel, au nord de Jéricho.

4 - Colonisation et agressions des colons israéliens contre les Palestiniens et leurs biens
La colonisation se poursuit dans les territoires, par les FOI et les colons, en toute violation du droit international, et à la vue de tous.
-  Jeudi 2 juin, des colons de la colonie Havat Gilad, envahissent les terres du village de Fara’ta, au nord-est de Qalqilya. Ils mettent le feu aux récoltes de blé et jettent des pierres sur les Palestiniens qui défendent leurs terres. Les agriculteurs et villageois palestiniens, qui arrivent très vite pour les aider, essaient d’écarter les colons et de les empêcher de brûler les autres récoltes. Cependant, les colons appellent l’armée qui arrive sur les lieux pour protéger les colons. Les FOI tirent des grenades lacrymogènes et à balles caoutchouc sur les agriculteurs et commencent à frapper.
  • As’ad Amin Mohammed Mahmoud al-Taweel, 16 ans, est touché par une lacrymogène à l’œil gauche, et
  • Jamil Mohammed Dawood, 44 ans, du village de Hares, au nord-ouest de Salfit, est blessé à la jambe gauche, après que les soldats israéliennes l’aient jeté au sol. Il faut indiquer que la jambe de Dawood a déjà été fracturée et que des barres de platine y sont greffées.
Trois autres civils sont blessés par les colons :
  • ‘Awad Abdul Khaliq Abdul Rahman al-Taweel, 47 ans, touché par une pierre à l’œil gauche ;
  • ‘Adnan Abdul Khlaiq Abdul Rahman al-Taweel, 41 ans, touché par une pierre à la jambe gauche, et
  • Shaher Mohammed Abdul Rahman al-Taweel, 49 ans, qui souffre d’ecchymoses dans le dos.
Témoignage de l’agent de terrain du PCHR, Shaher Mohammed Abdul Rahman al-Taweel :
« Vers 19 h 30, jeudi 2 juin, des agriculteurs et moi étions sur notre terre, appelée Khelet al-Doghi, à l’est du village qui est proche de la colonie Havat Gilad. La terre est plantée de blé. Alors que nous moissonnions, 3 colons sont arrivés, ils nous ont regardés et sont partis. Plus tard, ils sont revenus avec environ 25 colons, la plupart masqués, armés, portant des épées et des bâtons, ils avaient avec eux aussi des chevaux et des chiens. Ils se sont dispersés sur les terres qui nous surplombent. Un peu plus tard, 9 colons se sont approchés et ont commencé à mettre le feu au blé sur différentes parties. Nous avons essayé d’éteindre les feux. Pendant ce temps, ils nous jetaient des pierres. Cependant nous sommes arrivés à les faire reculer d’environ 70 mètres. Plus tard, les forces israélienne sont arrivées sur les lieux et ont tiré sur nous à coups de lacrymogènes et de balles caoutchouc. Nous nous sommes échappés. Des Palestiniens sont arrivés alors du village et notre nombre alors a dépassé les 25 personnes. Nous avons fait front pour protéger nos cultures contre les colons. Les FOI nous ont maîtrisés, et nous étions tous blessés, malgré la présence des soldats israéliens. Par ailleurs, Imad al-Taweel et son frère ‘Adnan, ont été blessés par les colons pendant que les soldats israéliens les maîtrisaient. L’affrontement a duré jusqu’à ce que les colons partent et que les FOI se retirent, à 22 h. »
-  Lundi soir, 6 juin, et mardi matin 7 juin, des colons de la colonie Karmei Tzur, installées sur les terres palestiniennes de Khellet al-Kutleh, au sud de Beit Ummar et au nord d’Halhoul, dans Hébron, lancent plusieurs attaques contre des exploitations appartenant à Ali Ayad Issa Awad, 45 ans. Ils pulvérisent des produits chimiques d’incinération sur un certain nombre de pieds de vigne et mettent le feu aux autres le mardi matin.
D’après l’enquête du PCHR, vers 18 h, le lundi 6 juin, Awad se dirige vers ses exploitations limitrophes à la colonie Karmei Tzur, avec différents membres de sa famille. Ils constatent alors que 20 pieds de vigne ont été endommagés par une pulvérisation de produits chimiques d’incinération.
Vers 10 h, le lendemain mardi 7 juin, Awad se dirigeait vers ses cultures avec son frère. Les deux frères voient des flammes dans un champ de blé et un colon israélien tout près de sa voiture, à tout juste deux mètres des cultures en flamme. Les deux frères alors essaient de maîtriser le feu et de l’empêcher de se propager sur les cultures voisines. Pendant ce temps, le colon israélien monte dans sa voiture et s’éloigne.
Les cultures en question s’étendent sur 3 dunums. Le feu a endommgé 2 dunums et demi. Il convient de noter que les colons israéliens cherchent, depuis quatre semaines, à s’emparer de 400 m² de ces terres pour les annexer à la colonie Karmei Tzur. Ces terres sont la propriété de plusieurs familles palestiniennes : Sleibi, Awad, Sabarna et Abu Maria.
-  Mardi matin 7 juin, des dizaines de colons font la chasse à des bergers palestiniens du villalge d’Um al-Kheir, au sud-est de Yatta, dans le sud d’Hébron. Ils les empêchent d’abreuver et de faire paître leurs troupeaux. Les FOI également interpellent Belal Mohammed al-Hathalin, 25 ans, d’Um al-Kheir, sur l’accusation d’avoir « mis son mouton sur une zone militaire ».
D’après les investigations du PCHR et le témoignage de Yaser Eid al-Hathali, 40 ans, plus de 20 colons de la colonie Carmel, limitrophe au village, protégés par les FOI, se sont rassemblés pendant plusieurs heures de la matinée sur des terres appartenant au village d’Um al-Kheir, situé à l’est de la colonie Carmel. Ils ont empêché les bergers palestiniens d’entrer sur leurs terres et sur les pâturages proches pour faire paître leurs moutons et ils les ont empêchés aussi de les faire boire avec l’eau des puits qui appartiennent au village, et qui sont situés sur les terres où se trouvaient les colons. Comme un certain nombre de bergers essayaient d’aller malgré tout sur les pâturages, les colons, qui étaient protégés par l’armée, leur ont fait la chasse, les ont encerclés, eux et leurs moutons, et jeté des pierres. Un des soldats a donné des coups de pied sur un mouton à plusieurs reprises, et le mouton en est mort. Pendant ce temps, les soldats détenaient al-Hathalin depuis plusieurs heures, ils l’ont relâché dans l’après-midi.
Al-Hathalin souligne que les Palestiniens dans son village gagnent leur vie avec le bétail et que l’interdiction d’accèder à leurs pâturages et à leurs puits, qui sont de temps à autre fermés par l’armée (qui par contre permet aux colons de venir sur ces pâturages et aux puits), cette interdiction provoque de graves conséquences sur le plan économique, psychologique et au niveau de la vie des Palestiniens du village. Ces pratiques par les colons visent à étrangler les Palestiniens du village et à les contraindre à partir pour que les colons puissent étendre la colonie Carmel vers l’est.

(JPG) Document public
Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).
Rapport hebdomadaire pour la période du 19 au 25 mai 2011 : PCHR
traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP

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