05 avril 2012

Adlène Hicheur, le procès (III)

Episode III: Le réquisitoire du procureur 

Après une courte pause, il ne doit pas être loin de 19h, peut être plus, lorsque le procureur entame son réquisitoire.
M.Portenseigne manifeste son contentement de porter la vérité au public alors que tous ces derniers mois il a du se taire tandis qu'une offensive médiatique tentait de faire une victime d'Adlène Hicheur. "Non", nous dit il dans un grand élan lyrique, "la défense n'a pas le monopole de la sincérité. Il n'y a pas de complot, pas de bouc émissaire, Adlène Hicheur n'est pas une victime de l'acharnement judiciaire, et les nombreux magistrats qui ont eu l'occasion de s'exprimer sur son dossier étaient tous de cet avis" (comprendre: par le rejet de ses nombreuses demandes de mise en liberté). Il écarte d'avance tout amalgame avec l'affaire Merah,  dont "l'exploitation dans ce procès serait facile", et déclare: "Nous ne jugeons pas M.Hicheur sur ce qu'il pense, mais sur ce qu'il a essayé de faire".

Il précise ensuite "Ce dossier est une véritable mine d'or pour la défense" (mais d'autres ont entendu: "mine d'or pour la stratégie de défense anti-terroriste", ce qui pourrait être interprété dans un sens différent, comme concernant l'enseignement que les enquêteurs peuvent tirer de l'affaire Adlène) et laisse alors  entendre à plusieurs reprises que la défense va certainement se saisir de toutes les imprécisions inhérentes au "dur travail des enquêteurs anti-terroristes" (il est vrai particulièrements frappantes dans ce dossier).

A partir des éléments exposés durant le procès, il cherche alors à démontrer un ancrage ancien d'Adlène dans «l'idéologie Djihadiste», n'hésitant pas pour cela à utiliser les éléments les plus contestables d'un dossier d'accusation à charge scandaleusement mal bâti (Debchi, Paypal...), mais qui fait caisse de résonnance aux doutes que l'on peut avoir à la lecture du contenu de certains messages échangés. Citons pêle mêle: le contenu des messages qui témoignerait de son intolérance religieuse et de sa fascination pour le Djihad armé, la «masse considérable» des documents Djihadistes retrouvés chez lui, sa réthorique d'oppression du peuple musulman, ...

Faute de pouvoir prouver le projet d'attentat, le représentant du parquet s'est longuement attardé sur le rôle d'Adlène Hicheur dans le "jihad médiatique" et sur l'utilisation d'internet en tant  « qu'arme de recrutement massif », citant les propos de l'actuel chef d'Al Qaida, Ayman Al-Zawahiri. «Le jihad médiatique représente la moitié du jihad global» avait déclaré Al-Zawahiri en 2005 avant de le confirmer en 2007. Pour l'accusation, "en relayant la propagande mortifère et en participant au recrutement, l'internaute, homme normal côté face et jihadiste convaincu côté pile, est au coeur de ce réseau terroriste".  Il a ainsi propulsé Adlène Hicheur au rang d'« un des principaux responsables francophones de cette prose mortifère », « l'incarnation de cette stratégie globale d'Al-Qaïda », et dénoncé le fait que selon lui "Adlène Hicheur n'a de cesse de minimiser son rôle sur ces sites..." ". ...Depuis longtemps, c'est un individu qui soutient le Djihad armé et a résolu de s'engager activement dans le Djihad médiatique"

"La virtualité des échanges n'est pas synonyme d'irresponsabilité pénale, comme le prouve la condamnation des pédopornographes", a encore martelé le procureur. "Nous sommes comptables de nos mots et de nos actes, fussent-ils transmis par une communication électronique".
ou encore:
 "La technique de défense de M.Hicheur révèle son tropisme scientifique, sa forme de paranoia sur les traductions et son soucis du détail sont pour lui une manière de noyer le poisson."

Le procureur nous en repasse ensuite une couche au sujet des messages, que nous avons tous entendu au moins trois fois déjà. Il nous rappelle qu'AQMI est la plus meurtrière des organisations islamiques, qu'Adlène a témoigné de son adhésion à la légitimité d'actions terroristes, que son message (non envoyé) sur la collecte d'informations pour l'élaboration d'un scénario ne laisse aucun doute, qu'il n'y a rien d'improvisé dans sa démarche. Pourquoi a-t-il utilisé un logiciel de cryptage, pourquoi y avait il un dossier nommé aqmi dans son ordinateur? non, le contenu de ses messages ne laisse aucun doute. Comment peut on dire qu'il ne savait pas qui était son interlocuteur? Il savait que c'était un membre d'AQMI, il a reconnu avoir écrit ces messages, il n'y a pas de manipulation (de la part de la DCRI). "Adlène était un terroriste en puissance et tout ceci n'est pas lié à un problème de maladie à un moment précis."

Sur l'existence et le role de M.Debchi: "les éléments fournis par les autorités Algériennes sur Debchi et les informations délivrées par la presse Algérienne sur l'arrestation de ce dernier sont incontestables. Mustapha Debchi, qui est un jeune ingénieur en électronique, il existe, et nier son existence n'a aucun sens."

 "Croyez vous qu Adlène Hicheur aurait été choqué par la proposition de son correspondant?" (de commettre un attentat suicide, ce qu'il décline). "Non, il se déclare flatté. Tout autre personne aurait cessé de correspondre, pas lui. Non, il continue à lui parler et à théoriser sur les attentats, il est dans une dynamique terroriste". Le procureur parle alors d'un dernier message envoyé le 14/07/2009 (par Debchi ou Hicheur?, mes notes ne le disent pas) et utilise les phrases trouvées dans le message non envoyé mentionné précedemment par la présidente du tribunal (voir épisode 2) pour achever sa démonstration.

Le procureur se penche ensuite sur les questions de transfert d'argent, allant jusqu'à nous relire tous les messages à ce sujet. Il insiste ensuite sur l'affaire (abracadabrante) des comptes Paypal et de l'usurpation d'identité concernant la fausse carte au nom de C.Peyroche. Pour lui, il ne peut y avoir coincidence, il n'y croit pas, et d'ailleurs il a une preuve: le portable d'hicheur a borné à proximité de l'hopital quelques jours avant. Seul problème relevé par la défense, le domicile des hicheur est limitrophe à cette zone et les portables peuvent basculer d'une zone à l'autre. Il se penche ensuite sur l 'histoire de la ligne téléphonique temporaire: une preuve irréfutable qu'Hicheur voulait discuter discrètement avec Debchi et donc qu'il y a eu passage à l'acte, CQFD.

Pour terminer son réquisitoire, le procureur légitime la garde à vue, la détention provisoire et même la législation antiterroriste. "La garde à vue s'est elle mal passée? Non, monsieur Hicheur a eu droit à voir un médecin à 8 reprises, et la chambre de l ínstruction a totalement validé sa garde à vue. Rien dans le dossier ne témoigne d 'un non respect des règles qui régissent la Garde à vue". Au sujet de la détention provisoire, il la justifie par la complexité des investigations. Au sujet de l'enquête soit disant à charge, il souligne que jamais la défense n'a sollicité, comme il est de son droit, l'exploration de pistes à décharge. Il souligne enfin que la législation anti-terroriste est parfaitement justifiée et est l'objet d'un consensus politique entre la droite et la gauche dans la représentation nationale.

Il ne voit en Adlène Hicheur «ni une victime de la lutte anti-terroriste, ni un bouc émissaire», mais « un modèle de terroriste en puissance », «un conseiller technique en attentats », à qui « il ne manquait plus que la rencontre déterminante pour le faire basculer dans l'opérationnel». Pour conclure, M.Portenseigne demande donc 6 ans de prison ferme pour Adlène (il chuchotera, quelques minutes plus tard, à un journaliste des Inrocks: "avec la remise de peine, il (Adlène) sortira dans quelques semaines, enfin, s'il est condamné ").

Bibliographie: je conseille à tous les lecteurs de lire cet excellent article de geoffrey Le Guilcher dans les Inrocks. Il était tellement bon que le rédacteur en chef a du juger bon de le retirer de la publication mais trop tard, le CVSAH avait déjà fait une copie pdf
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Adlène Hicheur, Le Procès (IV)

Episode IV: la plaidoirie de la défense

A partir de 21h15 environ, au deuxième et dernier jour du procès, Maitre Baudouin débutera sa plaidoirie qui durera un peu moins de 2 heures (le procureur aura présenté son réquisitoire durant environ 2 heures).

M. Le procureur, vous avez déclaré:  "ce dossier est une mine d'or en terme de stratégie de défense".
"Ah, si seulement c'était vrai! ". Il répète: "si seulement c'était vrai!"
"Tout vient à charge de M.Hicheur, tout a été fait pour le diaboliser, en faire le terroriste le plus dangereux de France. Vous l'avez présenté comme un conseiller technique es attentats. Il existe, hélas, de bien meilleurs conseillers techniques. Je vais essayer, mais c'est difficile devant tant de mensonges accumulés, d'expliquer et si possible de convaincre."

En réponse au procureur qui avait commencé son réquisitoire en disant qu'Adlène Hicheur n'est pas «victime de l'antiterrorisme ni d'aucun acharnement politique» et que lui (le procureur) " n'exploiterait pas l'affaire Merah, ce qui serait trop facile ", Maitre Baudouin déclare " comme tout le monde le sait, l'antiterrorisme n'est jamais une affaire politique et d'ailleurs, Brice Hortefeux était par pur hasard à proximité de Vienne le jour de l'interpellation d'Adlène".

M.Baudouin repart des origines et de l'affaire dite des filières Belgo afghanes (jugée en février 2011, voir ce lien) dans lesquelles le webmaster Aziri, condamné à 4 ans de détention dont un an ferme (et sorti depuis longtemps de prison), est selon le journal cité ci dessus «venu étrangement témoigner de la culpabilité du chercheur français Adlène Hicheur, et ses ardentes discussions avec un "Phenixshadow", identifié par la DCRI comme étant Mustapha Debchi, de l'Aqmi. Sans aucune possibilité de vérifier cette assertion!».

M.Baudouin démonte les arguments de l'accusation qui voulaient prouver le role actif d'Adlène dans la gestion d'un des sites incriminés: un échange de messages et leurs date d'envoi atteste clairement qu'Adlène n'avait pas les clés de ces sites au moment où on le suspecte d'y être intervenu. D'autre part le témoignage d'Aziri accuse Adlène d'avoir recruté PhenixShadow (nous ne sommes pas à une contradiction près). Il est démontré par l''echange de emails que cette affirmation, qui figure dans le dossier à charge du Physicien, est fausse. Enfin, un troisième message se plaignant de ce qu'adlène n'a eu aucune contribution active (n'a rien produit) sur le site vient démentir la participation active dont il était accusé. Ces éléments démontrent en outre que nul crédit ne peut être accordé au témoignage à charge d'Aziri (obtenu lors de sa garde à vue du 11/12/2008 si j'ai bien noté). Maitre Baudouin s'étonne que, l'affaire du site sur les filières belgo afghanes qui a conduit au "dépistage" d'Adlène ayant été instruite par le juge Trevidic, le cas d'Adlène n'aie pas été instruit par ce même juge. Mais peut être est il trop indépendant vis à vis du pouvoir politique? (selon certains, il semblerait que le juge Trevidic aurait estimé que l'interpellation d'Adlène avait été prématurée).

Sur l'arrestation

On décide de l'interpeller au moment de son départ le 8 octobre. Comme par hasard, M.Hortefeux est à Lyon ce jour là et fait immédiatement une déclaration. La DCRI fait d'Adlène une belle prise: "Physicien, intellectuel", présenté comme ce qu'il n'est pas: un pseudo terroriste qui s'apprétait à commettre un attentat. On a affaire à une opération de marketing sécuritaire, une présentation complètement fausse et d'une malhonneteté intellectuelle considérable. Puis la machine s'emballe et le rouleau compresseur se met en marche, tout est fait pour conforter les hypothèses des enquêteurs. La garde à vue, personne ne peut y résister, adlène est interrogé toutes les deux ou trois heures, de jour comme de nuit, durant trois jours. Ce ne sont pas des conditions décentes. Il demandera d áilleurs à terminer la garde à vue en position allongée. Non, M.Le procureur, quoi que vous en disiez il n'est pas possible d'évacuer le problème de la garde à vue. (lors d'une précédente passe d'armes avec le procureur, maitre Baudouin avait précisé les conditions de cettegarde à vue: "Les interrogatoires n'ont jamais cessé, de jour comme de nuit et durant quatre jours. Il a été arrêté le 8 octobre à 6h avec le doigté que l'on connaît dans ce type d'affaires,  interrogé de 17h45 à 17h55, de 18h à 18h45, de 19h à 19h30, et le 9 octobre de 1h15 à 3h05, de 4h à 4h45, de 10h à 10h45. Et ainsi de suite pendant quatre jours… huit certificats médicaux seront établis durant ces 4 jours pour tenter de démontrer la compatibilité de la garde à vue avec l'état physique de Mr Hicheur, mais voyons l'évolution de ces certificats : un demi-comprimé de calmant le premier jour, deux le second jour, puis quatre et enfin 7 comprimés le dernier jour de garde à vue !...Adlène Hicheur termine l'interrogatoire allongé, grabataire: on a voulu cuisiner mon client pour lui faire dire des choses qu'on voulait qu'il dise, ce sont des pratiques détestables, moyenâgeuses… ".)

Sur les perquisitions:

- On met la main sur 13200 euros en liquide, quelle aubaine pour les enquêteurs, c ést une pièce à charge de première grandeur...
- Les enquêteurs l'accusent d'avoir voulu partir avec son disque dur: pas du tout, il est démontré que ce disque n'était pas dans sa valise
- La littérature trouvée chez lui: il aurait été bon d'en avoir une idée d'ensemble
- Sa présentation dans le dossier d'accusation comme étant un dissimulateur: c'est faux, il a donné tous les mots de passe dès la garde à vue. Le décryptage de son disque aurait donc pu être fait beaucoup rapidement, mais on a préféré procéder par petits morceaux pour justifier le maintien en détention provisoire et les interrogatoires récurrents chez le juge d'instruction.
- Les fichiers présentés comme "soigneusement cachés": faux, il étaient simplement compressés, et non cryptés ou cachés. Pourquoi continue on à les présenter comme tels?
ce sont des techniques moyen ageuses, la détention prolongée est non motivée.

Sur les témoignages:

On n'a rien trouvé dans son entourage alors on se rabat sur deux internautes (d'origine Afghane et Tunisienne, donc sur qui on peut faire pression) avec lesquels il a correspondu de 2003 à 2007 sur un site qui n'a rien à voir avec l'islamisme. Ils on fait ensemble un projet de site de réflexion sur a religion qui n'a rien à voir non plus avec le Djihadisme, projet qui a avorté. Or ces deux personnes vont être entendues lors d'un placement en garde à vue (qui n'aura aucune suite judiciaire) un en avril 2010, l'autre en juin. L un d'eux avait tout d'abord été entendu au ministère de l'intérieur Tunisien sur l'affaire Hicheur, en arrivant en vacances là bas, puis gardé à vue lors de son retour en France. Question des agents de la DCRI:
- Ne pensez vous pas qu'Adlène Hicheur envisageait de fonder un site sur la suprématie de l'Islam?
- Adlène Hicheur n'avait-il pas l'intention de recruter des fidèles pour commettre son projet d'attentat? (rappellons que les relations entre AH et ces deux "témoins" ont eu lieu entre 2003 et 2006)
La technique est limpide: on place ces deux personnes en garde à vue, puis on leur pose des questions tendantieuses... Ce sont les deux seules personnes qu'on a été capable de trouver pour dire du mal d'Adlène.

Sur le financement:

Affaire des cartes au nom de C.Peyroche (infirmière qui a travaillé à l'hopital de vienne du 28/12/2008 à la fin 2009): rocambolesque, des moyens considérables ont été employés pour essayer de démontrer à tout prix qu'elle aurait été en contact avec la Famille Hicheur. On a remonté l adresse  ip dans la nièvre (voir partie 2) pour arriver... à un élevage de Teckels. Le compte Paypal a été ouvert le 17/3/2009 or il est démontré qu'aucun hicheur ne s'est rendu à l'hopital de Vienne pendant cette période. Or malgré ces éléments démentant les hypothèses échaffaudées par les enquêteurs, les soupcons d'usurpation d'identité pesant sur adlène sont clairement mentionné dans le dossier de renvoi, pourquoi le maintenir?  On a observé que son portable a borné le 7/3/2009 près de l'hopital, peu de temps après sa sortie d'Edouard Herriot, eh bien oui, mais il habite à proximité. Lorsqu'une coincidence devien vérité, il y a glissement sémantique...

Maitre Baudouin affirme ensuite que les conclusions tirées sur la ligne téléphonique temporaire sont pour le moins hasardeuses. Il nous épargne une nieme relecture des messages, mais souligne que dans tout ses messages adlène tourne autour du pot sans jamais vouloir passer à l'action. Ce n'est que du blabla, rien n'a marché, rien n'a démarré, il n'y a même pas de tentative réelle, ce n'est que du blabla

Sur Debchi:

Au début, la DCRI ne cite pas de nom. "Un interlocuteur PhenixShadoow pourrait être identifié en la parsonne de M.Debchi", puis "étant très vraisemblablement M.Debchi". Pour le procureur, et pour la présidente du tribunal, tout les doutes ont disparu: il est Mustapha Debchi. Selon Maitre Baudouin, il est clair qu'Adlène Hicheur ne connaissait pas l'identité de son interlocuteur. Seul moyen: la commission rogatoire internationale et son retour miraculeux, quelques jours avant la cloture de l'instruction, qui vaut son pesant d'or.

La commission rogatoire internationale est délivrée en juillet 2010, donc un peu moins d'un an après l'interpellation d'Adlène et ne donne rien de tangible puisaue maitre Baudouin intervient pour la première fois en juin 2011 comme conseil d'Adlène, il s'étonne qu'alors que Debchi est sensé être au coeur des échanges email incriminant Adlène, il n'y a strictement rien dans le dossier. Ou est donc l'association de malfaiteurs? il est d'autre part bien connu qu'en règle générale, les commissions rogatoires en direction de l'Algérie ne reviennent jamais... D'autre part la lecture d'une coupure de presse pour attester de l'existence de Debchi est pour le moins surprennte: ce n'est pas la presse qui fait la justice! Sachant que Debchi a été entendu le 9 février 2011 et mis en examen le 13 février 2011 (l'article d'el watan date du 11) comment se fait il que dans un dossier ou le role de Debchi est si important il n'y ait aucune nouvelle entre février et septembre 2011? C'est tout à fait invraisemblable et jette une suspiscion énorme car la DCRI, qui est en contact permanent avec les services Algériens, aurait du remonter très vite au dossier. D'autre part, la commission rogatoire de retour d'Algérie ne répond à aucune disposition du code pénal. Les questions sont non reprises, la personne interrogée dit des choses fausses comme le fait qu'elle serait entrée en contact avec M.Hicheur dès 2007. Pourquoi n'y a-t-il pas eu de mandat d'ameener contre lui si il est tellement important? C'est invraisemblable.

Sur les charges:

Les messages ont été lus de multiples fois au cours de l'audience. Les propos tenus sont ils de nature à justifier une arrestation, y-a-t-il un début de projet? On voit très bien que si Adlène Hicheur tient des propos inquiétants, chaque fois que ça va trop loin il botte en touche. Et c'est une réalité factuelle que l'essentiel des messages échangés l'ont été durant sa maladie.
Quand aux passages qui permet de qualifier Hicheur de conseiller technique en attentats, je vous laisse en juger: accelérer la récession économique, cibler les grandes entreprises, cibler des objectifs militaires (dictature algérienne), en voici des objectifs précis! Il démontre qu'il a des projets d'une originalité extrème et d'une précision impressionnnante! Il n'y a RIEN et la défense plaide avec insistance et confiance la relaxe. Il n'y a jamais eu le moindre début d'intention, il n'y a pas d'éléments matériels préparatoires, rien sur le financement, aucune tentative réelle d'aller jusqu'au bout, seulement de la communication pour démontrer de manière tendancieuse le role de M.Hicheur. Le fond du débat, ce sont les propos, critiquables et inquiétants, je ne le redirai jamais assez, de M.Hicheur.
et d'ajouter : " Si vous entrez en voie de condamnation d'Adlène Hicheur, vous entrez dans une logique doublement inquiétante. On ne pourra s'empêcher de penser que des propos excessifs sont de nature à embastiller quelqu'un, que M.Hicheur est né en Algérie il y a 36 ans, qu'il est Musulman et que quelque part il y a de deux poids deux mesures, car il y a des milliers d'internautes qui, sur des sites d'extrême droite, d'extrême gauche ou autre, peuvent échanger des propos également contestables ". Il conclura : " Si des propos excessifs et violents sont de nature à embastiller quelqu'un, je ne suis pas convaincu que les prisons françaises soient aptes à contenir tout le monde ".

En conclusion
Il y a eu tentative de créer un "profil" de M.Hicheur. Il n'est pas un individu autoradicalisé, Djihadiste. Ce n'est qu'un homme, un homme qui certes a commis des erreurs sérieuses mais il a déjà payé lourdement. Madame la présidente, la décision de ce tribunal sera examinée avec beaucoup d'attention, quelle qu'elle soit. Adlène Hicheur n'est pas celui qu'on a pu décrire. La justice se doit d'être juste, lorsqu'il n'y a pas de charges suffisantes pour apporter la preuve d'une culpabilité elle ne peut condamner. C'est le principe même de la justice et c'est celui que je vous demande d'appliquer.

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