Syrie: Erdogan continue de montrer les crocs !
Intervention militaire turque possible en Syrie sans l’aval de l’Onu
10/04/2012
Le quotidien turc Milliyet a révélé lundi que la Turquie envisage d’intervenir militairement en Syrie sans l’aval de l’Onu.
Citant des sources civiles et militaires bien informées, le quotidien a révélé que la Turquie accueille actuellement 25.000 réfugiés syriens dans des camps réparties sur trois provinces, une opération coûteuse, selon le Premier ministre, Recp Tayeb Erdogan.
Intervention militaire turque possible en Syrie sans l’aval de l’Onu: 10/04/2012
Le quotidien turc Milliyet a révélé lundi que la Turquie envisage d’intervenir militairement en Syrie sans l’aval de l’Onu.
Citant des sources civiles et militaires bien informées, le quotidien a révélé que la Turquie accueille actuellement 25.000 réfugiés syriens dans des camps réparties sur trois provinces, une opération coûteuse, selon le Premier ministre, Recp Tayeb Erdogan.
Deux développements sur le terrain pourraient accélérer cette intervention, poursuit le quotidien:
1-« Ankara interviendra pour établir des zones tampon ou des couloirs humanitaires si le nombre des réfugiés syriens dépasse les 50000 personnes ».
2-« Ankara ne restera pas silencieuse, si le régime commet des massacres dans la ville Alep, qui constitue une ligne rouge pour la Turquie ».
Erdogan met en garde
Erdogan en ChineDans ce contexte, Erdogan a promis d’agir sur les “tirs provenant de Syrie sur un camp de réfugiés syriens situé en Turquie”. “Il s’est produit une très claire violation de la frontière, c’est avérée (…) Nous prendrons évidemment les mesures nécessaires”, a-t-il dit à la presse à Pékin, où il se trouve en visite, selon l’agence de presse turque Anatolie.
M. Erdogan a déclaré que son pays “usera de tous ses droits découlant du droit international”, sans donner plus de précisions.
La tension est brusquement montée lundi à la frontière entre la Turquie et la Syrie, où des “tirs en provenance de Syrie” ont fait des blessés sur le sol turc, un incident qui est intervenu à la veille d’une visite de l’émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan, qui doit visiter ce mardi des camps de réfugiés syriens dans le sud de la Turquie.
http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=58889&cid=20&fromval=1&frid=20&seccatid=35&s1=1/
Erdogan plus que jamais l’homme de l’Amérique et des néo-cons
Louis Denghien
Mardi 10 Avril 2012
Au lendemain de l’exigence formulée par le gouvernement syrien d’un engagement écrit de l’opposition sur l’arrêt des violences et à la veille de l’entrée en vigueur théorique de celui-ci, les combats se poursuivent, surtout dans le nord du pays, dans la région frontalière d’avec la Turquie, où, selon Ankara, 4 000 réfugiés syriens supplémentaires seraient arrivés depuis jeudi, portant le nombre total de ceux-ci à 25 000. Kofi Annan qui, a déploré la poursuite des violences et exhorté le gouvernement syrien à respecter ses engagements, doit justement se rendre mardi 10 avril en Turquie pour y visiter les camps de réfugiés, ce qui nous promet de nouvelles déclarations. Mais Annan doit se rendre immédiatement en Iran où il devrait entendre un autre point de vue que celui d’Erdogan et de son gouvernement.
Erdogan continue de montrer les crocs
C’est d’ailleurs de ce côté là que viennent les réactions les plus menaçantes. Outre qu’Erdogan s’est réservé de prendre de nouvelles « mesures » anti-syriennes si Dama n’arrêtait pas sa « répression » le 10 avril, il devrait confabuler ce lundi 9 avril avec les faucons du néo-conservatisme américain que sont le sénateur républicain – et candidat présidentiel battu par Obama – John McCain et son collègue Joe Libermann. McCain s’est toujours signalé par un extrémisme interventionniste sur le dossier syrien qui n’est hélas que le reflet de celui de son « champion » Mitt Romney, candidat certain du Parti républicain et successeur possible d’Obama à la Maison-Blanche. Mc Cain et Libermann ont du reste prévu de visiter les camps de réfugiés syriens mardi, ce qui laisse là aussi augurer d’effets de manche bellicistes.
La presse turque du coup ressort les scénarii possibles, et reparle de la mise en place des fameuses « zones-tampons » à la frontière syro-turque en cas d’afflux trop grand de réfugiés. Des « couloirs humanitaires » – chers à Alain Juppé – pourraient par ailleurs permettre l’exfiltration de Syrie des réfugiés. Le quotidien Milliyet explique que ces couloirs seraient aménagés dans le « no man’s land » entre les deux pays, sous la protection de l’armée turque. Et il est même précisé qu’une montée en intensité des combats dans la région nord d’Alep pourrait être considérée comme une « ligne rouge » pour la sécurité nationale turque.
Bref, le ton d’Ankara est plus menaçant que jamais vis-à-vis de Damas. Erdogan doit être en effet quelque peu frustré par les déboires de l’ASL et du CNS, au point de caresser plus fort que jamais le rêve d’une intervention de se troupes à lui. Et, de fait, toutes ces histoires de « zones-tampons » et de « couloirs » sont lourdes de provocations, d’incidents de frontière « providentiels », ce à un moment où l’rmée syrienne poursuit son nettoyage méthodique de cette zone-frontière au nord d’Idled et d’Alep. Justement, le gouvernement d’Ankara a annoncé ce lundi que deux réfugiés syriens et un traducteur turc du camp de Kilis venaient d’être blessés par des tirs venus de Syrie : le chargé d’affaires syrien à Ankara – il en reste quand même un – a aussitôt été convoqué au ministère des Affaires étrangères et sommé de mettre fin à ces « incidents de frontière ». Selon l’OSDH cette « bavure » serait liée à des combats en cours dans un village syrien voisin.
Maintenant, on demeure quand même dans l’incantation et le « retenez-moi ou... » : on ne ne voit toujours pas Erdogan, même avec le discret feu vert des Américains, prendre le risque d’une confrontation militaire avec l’armée syrienne, et en même temps d’une tension très forte avec l’Iran et la Turquie. Sans oublier le problème kurde. Tout ça alors que son opposition ne le lâche pas sur sur la Syrie.
Pour rester symboliquement en Turquie, notons que le chef officiel de l’ASL, le « colonel » Ryad al-Asaad, a réaffirmé à l’AFP que ses troupes respecteraient le cessez-le-feu du 10 avril à la condition que l’armée régulière syrienne en fasse autant. Et il a réitéré son refus de donner des garanties écrites au gouvernement de Damas. A noter que Ryad al-Asaad se trouve ponctuellement à Beyrouth au Liban, où, avec l’active complicité de l’opposition pro-occidentale menée par Saad Hariri, les rebelles chassés de Syrie se réorganisent. On peut voir bien sûr l’engagement – verbal – du patron de l’ASL à respecter le cessez-le-feu « même si les forces gouvernementales ne se retirent pas » (des centres urbains) comme un signal de bonne volonté apparente à la communauté internationale, qui ferait ressortir par contraste l’ »obstruction » du gouvernement syrien. Mais cette attitude peut s’expliquer aussi par le souci de profiter au maximum de la trêve pour refaire un santé à son « armée« , durement éprouvée ces derniers jours : en se retirant en apparence, les combattants peuvent se réorganiser, recevoir des renforts en armes et hommes depuis le Liban et la Turquie. Et alors qui peut croire que les observateurs ounsiens du général Mood seront assez nombreux pour déceler des « flux » ? (Rappelons qu’ils devraient être 250 au maximum pour toute la Syrie).
Les Russes pour l’application du plan Annan
Voyons les autres réactions diplomatiques. Naturellement, la diplomatie sarkozyste a jugé « inacceptables » les dernières exigences du gouvernement syrien. La Chine a, elle, exhorté les deux camps à respecter les engagements du plan Annan. Mais, bien sûr, tous les yeux dont les nôtres se tournent une fois de plus vers Moscou. Moscou où précisément doit arriver ce soir le chef de la diplomatie syrienne Walid al-Mouallem, avec toute une délégation, pour y expliquer les dernières positions de son gouvernement. Moscou qui vient, ce lundi de Pâques, de réitérer, par la voix du vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, que le gouvernement syrien devait retirer ses troupes des villes le 10 avril, et qu’en ce qui concerne les groupes armés, le plan Annan offrait des garanties tangibles. Mais pour autant, il a réaffirmé l’opposition de la Russie à toute pression politique étrangère sur le pays. et pour rassurer ses alliés Syriens,M. Gatilov a dit que la Russie n’excluait pas de participer à la mission d’observation de l’ONU en Syrie. On verra ce qu’il ressort des entretiens al-Mouallem-Lavrov, mais il est évident que jamais la Russie ne laissera les groupes armés et eux qui les soutiennent profiter de la situation.
On notera que l’AFP cite in extenso le passage du communiqué syrien de dimanche où il est rappelé le précédent « fâcheux » de la mission d’observation de la Ligue arabe, en décembre/janvier derniers : « La Syrie ne va pas répéter ce qui s’était passé lors de la présence des observateurs arabes, quand les forces armées étaient sorties des villes, ce qui avait permis aux groupes armés terroristes armés de se réorganiser et se réarmer pour contrôler des quartiers entiers« .
Les inquiétudes – fondées -de Benoît XVI
Et puis, il nous faut revenir sur une réaction importante, moins immédiatement dictée par des considérations idéologiques et géostratégiques : dans sa bénédiction urbi et orbi à l’occasion de la fête de Pâques, le pape Benoît XVI a eu une pensée pour la Syrie. Où l’ »effusion de sang » doit cesser tous doivent oeuvrer à la paix et à la réconciliation nationale. Mais Benoît XVI en mettant l’accent dans son message sur la situation angoissante des minorités chrétiennes, victimes de « discriminations et de persécutions » à travers l’Afrique et le Proche-Orient, a implicitement exprimé l’inquiétude de l’Église catholique quant aux minorités chrétiennes de Syrie. Le Pape est régulièrement informé par les dignitaires tant romains qu’orthodoxes des Églises syriennes du sort qui est fait ou promis aux chrétiens de Syrie par les radicaux islamistes, et il sait évidemment ce qui s’est passé à cet égard dans certains quartiers de Homs. Mais les inquiétudes du Souverain pontife ne sont pas celles d’Hillary Clinton et d’Alain Juppé qui semblent avoir fait une croix – si l’on peut dire – sur les chrétiens d’Orient.
http://www.infosyrie.fr
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