La marine israélienne menace d'aborder le "Rachel-Corrie"
La marine israélienne abordera le cargo irlandais "Rachel-Corrie" si celui-ci poursuit sa route vers la bande de Gaza, annonce une porte-parole de Tsahal.
La marine israélienne s'est portée au devant du navire irlandais, cinq jours après l'assaut meurtrier des commandos de marine contre une flottille qui tentait aussi de forcer le blocus du territoire palestinien.
Tsahal a indiqué dans un communiqué que le cargo n'avait pas répondu à deux appels radio lui demandant de se dérouter vers le port israélien d'Ashdod.
"Ils n'ont pas été abordés. Ils sont suivis", a dit pour sa part Greta Berlin, porte-parole du mouvement pro-palestinien "Gaza libre".
Sur la chaîne de télévision Al Djazira, un journaliste présent à bord du "Rachel-Corrie" a dit qu'il voyait des navires israéliens à faible distance. "Ils nous suivent. Mais il n'y a pas eu de contact", a-t-il ajouté.
"C'est la marine israélienne. Vous approchez d'une zone de conflit sous blocus naval (...) Le gouvernement israélien (...) vous invite à gagner le port d'Ashdod. La livraison (à Gaza) de votre cargaison se fera par voie terrestre, sous notre supervision, en accord avec les règlements officiels", a déclaré la marine israélienne au "Rachel-Corrie".
Les autorités israéliennes avaient réaffirmé vendredi qu'elles ne laisseraient pas ce navire forcer le blocus de Gaza. Elles se disent prêtes en revanche à le laisser gagner Ashdod.
Mais les activistes refusent. "Ils n'iront pas (volontairement) à Ashdod", a précisé Greta Berlin.
A Dublin, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheal Martin, a affirmé que les passagers du "Rachel-Corrie" étaient prêts "à accepter une inspection en mer avant de gagner Gaza".
"NOUS STOPPERONS LE RACHEL-CORRIE"
Le cargo avait appareillé lundi de Malte avec une cargaison d'aide humanitaire convoyé par des militants pro-palestiniens.
Son arrivée à proximité des côtes fait craindre une nouvelle confrontation violente après l'assaut meurtrier mené lundi par des commandos de la marine israélienne contre une flottille de six bateaux qui tentaient eux aussi de passer.
Neuf militants turcs pro-palestiniens ont été tués lors de cette opération qui a eu un effet dévastateur pour l'image d'Israël.
La Turquie, principal allié musulman du pays, envisage de revoir ses relations avec l'Etat juif; les Nations unies, l'Union européenne et la Russie ont appelé à l'ouverture immédiate du territoire palestinien; les Etats-Unis ont souligné vendredi soir que le blocus n'était plus tenable.
Israël affirme pour sa part que ce blocus est indispensable pour éviter que des armes et des équipements militaires parviennent aux islamistes du Hamas, qui contrôlent le territoire côtier depuis juin 2007.
"Nous stopperons le navire ainsi que tout autre bâtiment qui chercherait à nuire à la souveraineté d'Israël. Il n'y a aucune chance pour que le 'Rachel-Corrie' atteigne le littoral de Gaza", a prévenu vendredi Avigdor Lieberman, le chef de la diplomatie israélienne.
Une nouvelle confrontation violente accentuerait l'isolement d'Israël.
Mais l'équipage du "Rachel-Corrie" a annoncé cette semaine qu'il n'opposerait pas de résistance à une éventuelle intervention des forces israéliennes.
"S'ils nous abordent, nous leur montrerons que nous ne sommes pas agressifs, nous serons assis, nous leur montrerons que nous n'avons rien dans nos mains", a déclaré jeudi Derek Graham, membre du mouvement Gaza libre et propriétaire du bateau, joint jeudi par téléphone par l'agence Reuters.
L'Irlandaise Maired Corregan-Maguire, lauréate du prix Nobel de la paix en 1976, et Denis Halliday, un ancien haut fonctionnaire des Nations unies, se trouvent notamment à bord de cet ancien navire marchand.
Le bateau a été rebaptisé du nom d'une militante pacifiste américaine tuée par un bulldozer israélien en 2003 à Gaza.
Nidal al Moughrabi, avec Ori Lewis à Jérusalem, Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français
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