«Operation Justified Vengeance»: La grève d’Israëli sur le voile de la liberté à Gaza fait partie d’un agenda par Michel Chossudovsky | |
Mondialisation.ca, Le 3 juin 2010 | |
Criminel de guerre, le premier ministre Netanyahou, ayant directement ordonné la grève sur la flottille internationale à Gaza, était en visite officielle au Canada au moment de l'agression israélienne.
Dans une cruelle ironie, Netanyahou, lors d’une récente déclaration, s’est engagé à faire la paix avec la Palestine: « Nous voulons agir aussi rapidement que possible afin d’engager des pourparlers en direct car le type de problèmes que nous avons avec les Palestiniens peut s’inscrire dans la paix et ne peut être résolu uniquement que si nous nous assoyons ensemble ». Plusieurs personnalités de premier plan ainsi que plusieurs auteurs de recherche mondiale et partenaires se retrouvaient à bord des navires.
L’opération "Cast Lead" faisait partie d'une opération d’intelligence militaire très importante, initiée au départ par le gouvernement d'Ariel Sharon en 2001. C'est en vertu de l’ « Operation Justified Vengeance » de Sharon que les avions de combat F-16 ont été utilisés au début pour bombarder les villes palestiniennes. La grève sur le voile de la liberté fait partie de la logique de transformer un camp de concentration urbain de Gaza. L’ "Operation Justified Vengeance" fut présenté en juillet 2001 au gouvernement israélien d’Ariel Sharon par le chef d'état major de l’IDF, Shaul Mofaz, sous le titre de "La destruction de l’autorité palestinienne et du désarmement de toutes les forces armées". L’ « Operation Justified Vengeance » a aussi été appelée sous le nom de « Dagan Plan », nommée ainsi suite au général Meir Dagan (à la retraite) lequel dirige actuellement l’agence de renseignements du Mossad, Israël. (Voir Ellis Shulman, Operation Justified Vengeance, A Secret to Destroy the Palestinian Authority, Global Research, 2002) Meir Dagan, en collaboration avec ses homologues américains, avait été mis en accusation de diverses opérations de renseignements militaires. Il est intéressant de noter que Meir Dagan, lorsque jeune colonel, avait travaillé en étroite collaboration avec le ministre de la Défense, Ariel Sharon, sur les raids des règlements palestiniens en 1982, à Beyrouth. À certains égards, l'invasion sur le sol de Gaza en 2009 démontre une certaine ressemblance avec l'opération militaire de 1982 dirigée par Sharon et Dagan. Dagan en tant que chef du renseignement israélien a, sans aucun doute, pris part à la décision de lancer la grève sur le voile de la liberté. Est-ce que la décision a été prise en consultation avec Washington ? Le 26 mai, l'armée israélienne (IDF) confirmait que cette décision confronterait le voile de la liberté dans les eaux internationales tout en estimant qu'il pouvait y avoir des éléments terroristes à bord des navires : « Dans le cadre de la préparation militaire », la marine a effectué un exercice afin d’intercepter des navires et procéder à l'arrestation des passagers. Le commandant major-général de la marine, Eliezer Marom, a dit que les forces de la marine allaient prendre des mesures pour protéger la vie des soldats et s’assurer qu’il n’y aurait aucun élément terroriste ou d’explosifs sur les navires. Marom a dit qu'il avait donné des instructions aux forces afin d’agir de manière raisonnable et d'éviter les provocations, ajoutant que « le IDF n'avait aucune intention de nuire aux centaines de passagers à bord de ces navires ». (Voir (Israel's Military Command Says Will Stop Flotilla, but Transfer Supplies to Gaza). Il est important de noter qu'avant à cette annonce, le IDF avait lancé une campagne de relations publiques, décrivant la flotille comme un « acte de provocation »: Responsable de la coordination de Gaza et de la liaison d’autorité, le Colonel Moshe Levi a convoqué une conférence de presse et a dit qu'il n'y avait aucune pénurie dans les denrées alimentaires et les fournitures de la bande. « La flottille prévue à Gaza est un acte de provocation qui est inutile dans les conditions existantes de la bande de Gaza où la situation humanitaire est bonne et stable » a-t-il dit, ajoutant qu'Israël permet de nombreux produits à la bande et ne limite seulement que ceux qui pourraient servir Hamas dans la promotion des activités de terreur. (Ibid.) Washington était très au courant de la nature et des conséquences possibles de l'opération navale IDF dans les eaux internationales y compris les meurtres de civils. Il y a des indices qui portent à croire que la décision avait été prise en consultation avec Washington. Le rôle de Rahm Emmanuel Le chef de cabinet d’Obama et de la maison blanche, Rahm Emanuel, était en Israël dans la semaine précédant le lancement du raid sur le voile de la liberté. Bien qu’il s’agissait d’une visite privée, Rahm Emanuel avait rencontré le premier ministre Netanyahou concernant des discussions d’un niveau d’importance, soit le 26 mai. Rahm Emanuel avait également rencontré le Président Shimon Peres, le 27 mai. La maison blanche a décrit la réunion du 26 mai avec Netanyahou comme étant « une discussion informelle d'un éventail de problèmes de la relation bilatérale U.S.-Israël" ». L’agenda militaire s’allonge « Le Centre des affaires et de défense d'Israël demeure la ville la plus menacée dans le monde », a mentionné un expert. Il existe plus de missiles par pied carré ciblage à Tel Aviv que dans n'importe quelle autre ville », a-t-il déclaré. Les sous-marins de voile 7: Hectori, Tekuma et Leviathan — avaient visité le Golfe auparavant. Mais la décision avait déjà été prise pour assurer une présence permanente d'au moins un des navires. Le commandant de la flottille, identifié seulement comme « Colonel O », mentionné dans un journal israélien, disait: « Nous sommes une force d'agression sous-marine. Nous pouvons opérer en profondeur et loin, très loin, de nos frontières ». ...Le déploiement est conçu pour agir comme un effet dissuasif afin de recueillir des renseignements et potentiellement des agents de terre du Mossad. « Nous sommes une base solide pour la collecte des informations sensibles puisque nous pouvons rester longtemps au même endroit », a déclaré un officier de la flottille. Les sous-marins pourraient être utilisés si l'Iran continue son programme de produire une bombe nucléaire. « La gamme de 1 500 km de missiles des sous-marins de croisière peuvent atteindre toute cible en Iran », a déclaré un officier de la marine. Apparemment, en réponse à l'activité israélienne, un amiral iranien a dit: « Toute personne qui souhaite faire un acte de mal dans le Golfe Persique recevra une réponse catégorique de notre part ». Le besoin urgent d'Israël de dissuader l'alliance Iran-Syrie-Hezbollah fut démontré le mois dernier. On a dit que le ministre de la défense, Ehud Barak, aurait montré des images classées par satellite du président Barack Obama lors d’un convoi de missiles balistiques quittant la Syrie vers le Hezbollah, au Liban… (emphase ajoutée). Alors que ces déploiements navals se dirigeaient vers le Golfe Persique, Israël était également impliqué dans des jeux de guerre dans la Méditerranée. Le jeu de guerre baptisé « MINOAS 2010 » a été effectué dans une base d'air grecque dans la baie de Souda, sur l’île de Crète. « Une source politique ‘senior’ à Jérusalem a déclaré, dimanche, qu'Israël avait reçu des garanties du président Barack Obama comme de quoi les États-Unis maintiendraient et amélioreraient les capacités de stratégie et de dissuasion d’Israël ». Selon la source, « Obama a donné des garanties sans équivoque au ministre Benjamin Netanyahou lesquelles comprennent une mise à jour importante dans les relations Israël-US ». Obama a promis qu'aucune décision, prise au cours de la récente conférence des 189 nations dans le but d'examiner et de renforcer le traité de non-prolifération nucléaire de 40 ans, « ne saurait nuire aux intérêts vitaux d'Israël », de dirent les sources. (Obama promised to bolster Israel's strategic capabilities, Jerusalem officials say - Haaretz Daily Newspaper). La présence du chef d'état-major d’Obama, Rahm Emanuel, à Tel-Aviv, a sans aucun doute joué un rôle dans le ‘timing’ de cette déclaration du dimanche (30 mai) ainsi que la grève simultanée sur le voile de la liberté. L'administration d’Obama avait donné le feu vert sur les raids mortels dans les eaux internationales. Selon les termes de Netanyahou, à un point de presse à Ottawa : « Nos soldats avaient monté à bord du navire pour vérifier les fusées, missiles ou explosifs destinés pour Gaza afin d’être utilisés pour les attaques contre Israël », dit-il. « Ils ont été mis en cohue, ils ont été agressés, ils ont été battus et ils ont été poignardés. Il y avait même un rapport de tir à feu et nos soldats ont eu à se défendre, défendre leur vie, sinon ils auraient été tués », a-t’il dit lundi, lors d'une visite avec le premier ministre Stephen Harper. Netanyahou a ajouté: « Malheureusement, dans l'échange au moins dix personnes sont mortes. Nous regrettons ces pertes de vie. Nous regrettons tout de la violence qui s'est passée. Je tiens à souhaiter un prompt rétablissement aux blessés dont quatre de nos propres soldats ». (Quoted in the Toronto Star, May 31, 2010) Entre-temps, un porte-parole de la maison blanche a confirmé que les États-Unis « déploraient profondément les pertes de vie et de blessures ». Mais l'action par Israël n'a pas été condamnée par l'administration d’Obama : l'administration est « en train de travailler actuellement pour comprendre les circonstances de cette tragédie ». (See The Associated Press: Obama administration concerned about Gaza incident) Pour plus de détails sur l’ « Operation Cast Lead » et sur l’ « Operation Justified Vengeance », veuillez vous référer à :
Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d'économie à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 12 langues).
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04 juin 2010
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