Dans cette affaire, il apparait de plus en plus clairement que la police aurait été embrouillée, la justice tournée en bourrique, la bonne foi des religieux plus ou moins intégristes réglée comme pour en faire des automates prêts au lynchage, la mairie fournissant des échelles à tour de bras, des policiers jouant à l'Inspecteur Tahar, etc.
Dans cette affaire, il apparait aussi que l'on se moque de la Constitution, des droits individuels, de l'inviolabilité de l'espace privé (el-horma), de la présomption d'innocence, de la bonne réputation de gens ordinaires, de la réputation de localités précises, de la liberté de conscience, etc.
Dans cette affaire, il apparait de même que toutes sortes de mandats : électoral, de perquisition, d'amener, etc., sont gravement ridiculisés.
Cette affaire, par laquelle il apparait que tout ceci est d'un seul coup moqué, apparait être au bénéfice et dans l''intérêt d'affairistes véreux, de prédateurs sans scrupules qui, par leur sordide machination, auront porté un sacré coup à la lettre et à l'esprit même de la proclamation du 1 novembre 1954 et de la charte de la Soummam ainsi qu'à la République démocratique et sociale qui était l'horizon commun ayant engagé le peuple entier sur le sentier de la révolution, de la guerre pour l'indépendance, et qui demeure toujours le seul véritable liant populaire, social et national. Par le même coup, ils se seront gaussés dans l'ombre, non seulement de s'être ri de tout ce qui bouge sur cette terre mais aussi, d'opérer subrepticement le détournement des objectifs du Plan national du développement, du budget de l'état et de la loi de finances sans lesquels il n'y aurait pas eu de "100 locaux commerciaux" à disputer à de pauvres gens d'une petite ville qui sort à peine des camps de concentration et de regroupement à lesquels elle a été condamnée par l'armée d'occupation coloniale après le Congrès de la Soummam.
La conscience civique et populaire s'en rendra-telle compte ? Ces prédateurs seront-ils tenus en échec dans leurs basses, criminelles et condamnables machinations ? Les institutions, les principes, les lois et les consciences desquelles ils se sont jusqu'à présent moqué reprendront-elles ce qui leur est du, droit de cité ?
Ci-après des extraits de l'enquête menée par El Watan et parue dans l'édition d'El Watan -Week-end datée de ce vendredi 17 septembre 2010.
Tahar Hamadache,
Etudiant en droit.
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«Visiblement, la police a été embrouillée. Le mandat délivré par le procureur concernait une autre affaire. Mais il fallait inventer une histoire et inculper ces jeunes. Le non-respect des préceptes de l’Islam a servi de prétexte.»
Premier constat : la gargote n’a rien d’une gargote. Il s’agit en fait d’un local aménagé d’un matelas, d’une table et d’un ventilateur. D’après les témoignages, la police aurait défoncé la porte principale du bâtiment, qui en porte les traces.
Les policiers auraient alors décidé de fouiller les locaux un par un, ne trouvant absolument rien d’anormal. A l’aide d’une échelle prêtée par la commune d’Ighzer Amokrane, le commissaire et deux officiers seraient, toujours d’après les témoins, montés sur le toit où ils ont appréhendé une autre personne en plein «délit».
Selon des sources policières, d’autres personnes auraient tenté de s’enfuir par les toits. Sur place, nous constatons que cela est difficile : en effet, l’échelle, en bois, fabriquée de manière artisanale, utilisée par les locataires pour accéder au toit, ne peut aucunement être utilisée pour un débarquement en urgence. En clair, elle n’est ni assez longue, ni assez solide pour atteindre l’ouverture du toit.
«Il y a des personnes très influentes dans la région qui veulent absolument mettre la main sur ces locaux, souligne un officiel de la région. Et cette affaire ne fera qu’arranger leurs affaires. Ils pourront ainsi chasser ces jeunes de leurs locaux commerciaux…».
Extraits de : http://www.elwatan.com//weekend/contrechamps/ighzer-amokrane-le-ramadhan-a-bon-dos-17-09-2010-90401_184.php
Avant de bénéficier d’un local commercial, j’étais un marchand de légumes et fruits ambulant. Aujourd’hui, je suis en train de l’aménager pour lancer bientôt mon commerce. Ce jour-là, les policiers m’ont surpris dans les escaliers, devant mon local, en train de fumer une cigarette et de jouer avec mon téléphone portable.
Ils ont défoncé le rideau de mon local. Mon petit frère, âgé de 17 ans, se trouvait à l’intérieur en train de dormir. Ils nous ont embarqués et j’ai refusé d’être ligoté.
Quant à moi, les policiers ont essayé de me faire signer un procès-verbal, à charge contre Arab, comme quoi il servait des repas et recevait des filles dans son local. Ils m’ont menacé : si je refusais de collaborer, je passerais la nuit dans ma cellule.
Dans cette affaire, nous sommes considérés comme des criminels. L’armada de policiers, la manière avec laquelle nous avons été attrapés ressemble aux procédés utilisés contre les gangs. Alors que mes amis et moi n’avons rien fait. Je ne jeûne pas et je l’assume. Ce n’est pas aux policiers ou autres de nous juger, seul Dieu peut le faire.
Extraits de : http://www.elwatan.com//weekend/contrechamps/je-ne-jeune-pas-et-je-l-assume-17-09-2010-90402_184.php
J’ai demandé au commissaire de me présenter seul au commissariat, car je ne voulais pas que les gens de ma ville me voient. Les policiers ont refusé et je fus contraint de les suivre. Comme un délinquant, j’ai été embarqué dans la voiture sous les regards de mes voisins.
Arrivé au commissariat, l’interpellation a duré quatre heures. Les policiers voulaient absolument que je signe un PV où il était question de charger Arab. Ils voulaient que je dise qu’Arab servait des repas et que son local était un lieu de débauche, alors que moi, je n’ai rien vu de tout cela. De même pour cette histoire de la fille présente sur les lieux ? Je n’ai croisé aucune fille avec lui.
Extraits de : http://www.elwatan.com//weekend/contrechamps/je-suis-encore-sous-le-choc-17-09-2010-90403_184.php
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