08 septembre 2011

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L’armée libanaise sous le feu du parti du Futur

Sanaa Mazbouh

Depuis que le reste de la coalition du 14 mars eut quitté, de  mauvais gré, le gouvernement pour céder la place aux forces du 8 mars, ses ténors ne cessent de cracher en l'air, mais cela leur est retombé sur le nez !
Actuellement, c'est au tour de l'armée libanaise de subir les attaques de cette minorité parlementaire! Un événement sans précédent qui occupe le devant de la scène politique pour son caractère flagrant, puisque jamais personne n'a pu oser s'en prendre aussi ouvertement à la plus importante institution militaire du pays.

Ahmad Fatfat, le parangon d'héroïsme et de lutte contre l'armée israélienne lors de la guerre de juillet 2006,  et le député Khaled Daher, tous les deux membres du parti du Futur, présidé par l'ancien Premier ministre émigré Saad Hariri, et de nombreux d'autres collègues également, sont allés jusqu'à appeler certains officiers de l'armée à la sédition.

Pour le membre consultatif du comité de défense nationale, et le professeur à l'école supérieure doctorale Dr. Nassim Khoury, "la campagne menée contre l'armée par ce groupe est due à plusieurs facteurs: les forces du 14 mars souffrent de la perdition politique parce qu'elles se considèrent être la seule partie qui doit prendre les rênes du pouvoir. Le Liban ressemble pour eux à un immobilier où ils peuvent investir", a indiqué le Professeur Khoury dans une interview téléphonique à moqawama.org.

Même son de cloche chez le Président du Congrès populaire Nassérien Kamal Chatila qui a considéré que quiconque s'attaque à l'armée a des fins divisionnistes. "Lorsque nous portons atteinte à l'armée, nous frappons en effet la stabilité et l'unité du Liban, puisque notre armée est le symbole de cette unité et la seule garante et protectrice du pays", a-t-il expliqué.

Le député Khaled Daher, figure extrémiste dans les rangs du parti du Futur, a taxé l'armée libanaise, surtout ses renseignements, d'être une marionnette dans les mains du Hezbollah et a qualifié son commandant le général Jean Kahwaji de faible qui ne peut assumer ses responsabilités.

"Il est clair que l'armée de l'avant guerre 1975 diffère de l'armée de l'après Taëf. Cette armée a été reconstruite selon une politique nationale, à la base de laquelle elle a combattu l'armée israélienne lors de la guerre de juillet 2006. Pour cette raison, les Etats-Unis refusent par exemple de lui fournir des armes sophistiquées. Donc, l'armée garantit l'unité du Liban, et tout appel visant à l'éloigner de cette mission est une tentative sioniste visant à ébranler la situation dans le pays", a ajouté Chatila dans son intervention.

Pour sa part, le professeur Khoury a estimé que la campagne actuelle n'est pas "innocente", mais qu'elle a une portée  stratégique, rejetant de facto les appels de sédition de Khaled Daher adressés à certains officiers de l'armée.

"Cette campagne ne peut être abordée que dans le cadre de la longue série de complots dont Wikileaks a révélé certains épisodes. Mais d'aucuns ont franchi les lignes rouges et il ne suffit point de diffuser par les médias les propos divisionnistes des responsables de cette attaque. L'Etat doit se mobiliser pour les sanctionner et révéler les dessous de ce sujet".

Et de rappeler l'implication de Daher dans le massacre de Halba (nord Liban) en Mai 2008, dans laquelle au moins huit civils partisans du Parti Socialiste National Syrien ont été massacrés.

Dr. Khoury a révélé entre autre les dessous de cette campagne inouïe. "Le Commandement de l'armée ne tolère pas la possession de Khaled Daher de dépôts d'armes ni le trafic d'armes vers la Syrie. En effet, notre armée croit et applique  effectivement le trio de l'armée-peuple-résistance. Daher n'a pas pu mâcher ses mots et s'en est pris d'une façon effrénée aux renseignements de l'institution militaire parce qu'ils n'ont pas couvert son trafic d'armes vers la Syrie".

Face à ce jeu louche, le commandant de l'armée effectue de multiples visites aux guides spirituels de différentes communautés libanaises pour saboter les véritables objectifs de la campagne du Futur: déformer l'image de l'armée pour manipuler ensuite la situation politique et peut-être sécuritaire du pays.
 
french.moqawama 

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