28 septembre 2011

Le martyre de Sayed Hadi, signe de la miséricorde divine pour Sayed Hassan Nasrallah

Sanaa Mazbouh

C'était le 4 avril 1997, Hadi se fiança avec Batoul Khatoune. Malgré son jeune âge qui ne lui permettait pas d'assumer les responsabilités familiales, Batoul était très fière de son fiancé pour sa maturité intellectuelle. En effet, la première phrase que Hadi a dit à Batoul au moment de leur liaison fut: "peut-être que je serais tué, ou détenu, ou blessé un jour". Et Batoul se sentait alors plus attaché à son choix.

Un jour, Hadi était invité au déjeuner chez son oncle paternel cheikh Ali, et alors qu'il était occupé à préparer le repas, on l'informa que son ami le combattant Mohammad alJawhari est tombé en martyre. Il pleura beaucoup et sentit une grande impatience pour réaliser également ce rêve tant attendu.

Hadi et Batoul commencèrent à préparer leur maison conjugale. Tout allait bon train, mais l'arrivée du mois\ septembre a dû tout changer. Il fit les adieux à sa fiancée, et alla à sa maison pour préparer ses affaires. Il attendit le retour de sa mère à la maison. D'habitude, lorsqu'il s'apprêtait à participer à une opération militaire, il se contentait de lui écrire une lettre, mais cette fois, il lui faisait des adieux chaleureux.

En cette journée, les détonations de bombes et les sifflements de balles retentirent partout à Iqlim Toffah, au Sud du pays. En effet, de violents affrontements opposaient les combattants de la résistance et les soldats de l'occupation israélienne sur les fronts avancés. Une force israélienne en direction du village d'Arabsalim pour frapper des cibles civiles a été visée par la résistance islamique. Pendant ce temps, les batteries de défense de l'armée libanaise dans le village sont entrées en action. Six soldats de l'armée libanaise sont tombés en martyr et sept autres ont été blessés.

A 5h45minutes, le groupe de la résistance baptisé "le maitre des martyrs de la résistance islamique Sayed Abbas Moussaoui" a tendu une embuscade à une force sioniste en train de pénétrer dans les localités du Sud Liban. Le groupe des deux martyr "Rabih Wehbé" et "Hassan Mreich" a de son côté assiégé la zone de combat. Au moment où l'ennemi sioniste dépêchait des renforts supplémentaires vers 6h40minutes, le groupe du martyr Rida Yassin a attaqué la force sioniste. La radio israélienne a reconnu que quatre de ses soldats ont été tués lors de ces affrontements.

Hadi, surnommé également "Yasser", fut parmi la première force d'assistance, avec le commandant de son groupe "ZoulFikar", le seul membre du groupe à survivre à ces affrontements.

Les deux autres combattants Haytham Moghniyé (Jalal) et Ali Kawsarani (Komeil) ainsi que leur collègue Hadi attendaient les ordres pour passer à l'acte. Quelques instants plus tard, les trois combattants furent chargés d'attaquer la force sioniste de l'autre côté. Les affrontements eurent lieu à un mètre de distance seulement. Hadi, tellement enthousiaste à tomber en martyr, ouvrit le feu en direction des soldats sionistes aux cris d'Allah Akbar (Dieu est le plus Grand). Il fut atteint d'une balle à sa taille du côté gauche, et ensuite d'un éclat d'obus à sa nuque. Hadi tomba par terre et succomba immédiatement à ses blessures.

Son ami Ali tomba ensuite lui aussi en martyr, alors que ZoulFikar et Haytham continuèrent le combat après avoir perdu tout contact avec le premier groupe. Ils commencèrent à se retirer parce que les munitions étaient sur le point de terminer. A la fin des affrontements, Haytham rejoignit ses amis martyrs, et ZoulFikar le porta à son dos et poursuivit son retrait. Pendant ce temps, les sionistes capturèrent les corps des deux martyrs Hadi et Ali et les emmenèrent à l'intérieur des territoires occupés.

Le 3 septembre 1997, c'était un samedi matin, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah informa sa femme que quatre combattants sont portés disparus depuis les affrontements de la veille (vendredi), et que Sayed Hadi figurait parmi eux.

Sa mère, affligée par cette nouvelle, demanda à son mari d'appeler les commandants de la résistance sur place pour s'enquérir sur leur fils, mais Sayed Nasrallah refusa catégoriquement de le faire, lui répondant: "J'ai honte de s'enquérir sur mon fils, lorsqu'ils auront des nouvelles sur les frères combattants, ils m'informeront tout de suite".

Pendant de longues heures, Sayed Hassan attendait les nouvelles, alors que sa femme portait dans ses mains les photos de son fils, en treillis militaire.

Vers l'après-midi, le commandement de la résistance s'assura que trois des quatre combattants sont tombés en martyr. L'un de ces commandants contacta Sayed Hassan Nasrallah pour l'informer mais il ne trouva pas ses mots. Alors Sayed Nasrallah lui demanda: "Mon fils Hadi figure-t-il parmi les martyrs?". Le commandant répondit par l'affirmation. Sayed Hassan reçut cette nouvelle avec une patience sans égale.


Sa mère aussi ne versa aucune larme à cette nouvelle. Elle leva ses mains vers le ciel et implora Dieu d'accepter ce sacrifice de leur part.

A 20h30 du soir, les Libanais, surtout les partisans du Hezbollah, se postèrent devant la chaine Al Manar pour suivre le discours du secrétaire général du Hezbollah. "Je remercie Dieu le Tout Elevé pour ses grâces immenses, pour sa miséricorde d'avoir choisi un martyr de ma propre famille", entama ses propos, avec une ténacité et une force inouïes.




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