| Tripoli, dernières heures, avant la chute Entretien avec T. Meyssan et J. Teil en direct de France et du Liban, après le retour des quatre journalistes de Tripoli.  par  Thierry  Meyssan et  Julien Teil et   Irib | ||||||
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| Mondialisation.ca, Le 5 septembre 2011 | ||||||
|  IRIB- Nos confrères du site "Egalité et Réconciliation"  ont interrogé les journalistes Thierry Meyssan et Julien Teil, sur la  prise d’otage dont ils ont fait l’objet, avant la prise totale de la  ville, par les rebelles. Voici le texte de l’entretien : Question:  Comment s’est déroulée la prise des otages, les derniers jours, à  Tripoli, avez-vous été menacés par les rebelles, on a parlé  d’arrestation, d’arrestation de Thierry, notamment, et vu le chaos qui  régnait, je pense que vous avez côtoyé la mort, plusieurs fois, qu’en  est-il ?  Thierry Meyssan : D’abord, nous  n’avons jamais été pris en otages, en tout cas ce n’est pas comme cela  que je l’ai pris. Nous nous sommes trouvés bloqués, dans l’hôtel Rixos,  avec une quarantaine de personnes et dans une situation particulière,  parce qu’il y a un sous-sol de l’hôtel qui a été aménagé avec des  chambres et une cuisine, et qui a des accès que personne ne connaît, et  qui a été utilisé, par certains responsables libyens, pour se reposer, à  des moments donnés, pendant la bataille de Tripoli. Donc, lorsque les  dirigeants libyens se trouvaient, dans cet immeuble, l’OTAN ne pouvait  pas le bombarder, parce qu’il y avait à l’intérieur les journalistes de  CNN, de la BBC et de Fox, ainsi que deux envoyés, des espèces de  négociateurs de bonne volonté des Etats-Unis. Et puis, lorsque les  dirigeants libyens n’étaient plus là, l’OTAN nous utilisait comme appas,  pour les faire revenir, à cet endroit là, et c’est pour voir comment  ils entraient, dans les bâtiments, et pouvoir les arrêter, à ce moment  là. Dans le bâtiment, nous étions protégés par des gardes libyens de la  Jamahiriya libyenne et l’hôtel était encerclé par des forces rebelles,  essentiellement, composées de combattants islamistes d’Al-Qaïda  encadrés, d’après ce que j’ai compris, et je n’en suis pas témoin  visuel, encadrés par des officiers français. Question : Donc vous étiez entre deux feux ?. Julien Teil : Moi, j’ai à peu près  la même vision que Thierry, même si, effectivement, on n’a pas pu voir  de nos yeux ce qui se passait à l’extérieur. D’un côté, nous étions  protégés par les volontaires de la Jamahiriya libyenne, c’est-à-dire,  des gens qui ont intérêt, pour les raisons que Thierry a évoquées : des  dirigeants libyens, de très haut vol, étaient réfugiés à l’intérieur de  l’hôtel, à certains moments, mais je pense, aussi, qu’ils défendaient  l’hôtel, pour ne pas que les rebelles rentrent et fassent un carnage,  puisqu’ils avaient, quand même, un certain respect, pour ces  journalistes, même s’ils savent que ces journalistes n’ont pas forcément  dit la vérité, à chaque fois ; donc, d’une part, on avait tous ces  volontaires, qui défendaient l’hôtel, et, surtout, ce qui faisait tout  ce vacarme, ce sont tous les combats qui étaient à l’extérieur de  l’hôtel et qui visaient, manifestement, à affaiblir les gardes, qui  étaient postés devant l’hôtel- puisqu’ qu’il y avait, à peu près, 60  militaires libyens, d’après ce que l’on m’a dit- ainsi qu’environ entre  six et une petite dizaine de volontaires libyens, à l’intérieur de  l’hôtel qui se relayaient. A un certain moment, tous ces volontaires  avaient, certainement, quitté l’hôtel, puisqu’on ne voyait plus personne  à l’intérieur ; les combats, à l’extérieur, semblaient s’arrêter, mais  lorsqu’on essayait de regarder par le toit, même d’aller voir devant,  tout de suite, on entendait des snippers, on entendait des gens qui  tiraient; donc, c’est difficile de savoir si c’était l’armée libyenne,  qui, pour notre sécurité, nous faisait peur et nous faisait rentrer à  l’hôtel, ou si c’étaient des rebelles, qui tiraient comme ça; de toute  manière; ce sont des gens, qui, pour la plupart, n’ont aucune  coordination. Mais cela me paraît étonnant, puisque, comme dit Thierry,  un des volontaires libyen nous a un moment expliqué qu’il y avait des  Français, des Algériens, des Tunisiens et des Quatari qui encadraient  cette opération. Question : Avant d’arriver à la  seconde question concernant le Qatar, vous aviez parlé d’infiltration  des journalistes par des espions …Comment ça s’est confirmé à la fin ? Thierry Meyssan : J’avais tourné une  petite vidéo, dans cet hôtel, quelque temps avant, pour expliquer que,  dans une situation de guerre, comme celle-ci, chaque puissance essaye  d’amener ses agents de renseignement sur place. Et que, évidemment,  quand il y a des possibilités de trouver des journalistes, tous les  services secrets se précipitent, pour utiliser cette possibilité. Sur  cette question de logique de fond, c’est assez évident. Ensuite, si l’on  parle de cas individuels, évidemment, les choses sont plus complexes,  et moi, j’ai connaissance d’un certain nombre de choses très, très  précises, dans cette affaire, parce que j’y ai eu accès; on m’a montré  des dossiers de renseignements, sur les uns et sur les autres ;  maintenant, je n’ai pas ces choses là avec moi, on me les a montrées,  c’est tout, et donc je ne vais pas nommer telle ou telle personne, parce  que je ne peux pas apporter, à ce moment là, les preuves matérielles  concernant ces personnes. Et dans les dossiers que j’ai vus – moi j’ai  vu des dossiers avec toutes sortes de documents, de nature incroyable,  sur les correspondances entre certains journalistes et leurs services de  renseignement MI 6 CIA et le Mossad. J’ai vu des cartes d’accréditation  de secret défense ; j’ai vu les plans d’évacuation qui étaient fournis à  ces gens, avec, notamment, une société qui s’appelle "Idis", qui est en  Angleterre l’équivalent de "Blackwater" …aux Etats-Unis, et qui était  installée, pour permettre l’évacuation de ses espions, si c’était  nécessaire. J’ai vu tout ça. Il y avait beaucoup de journalistes, il y  avait des gens tout à fait normaux là-dedans, mais il n’y en avait pas  beaucoup. Julien Teil :  Pour moi, au début,  j’ai senti la même chose que T., c’est-à-dire que pour moi, c’était une  extrême majorité de ces journalistes, qui étaient, la plupart, des  agents infiltrés, que ce soient de simples négociateurs, jusqu’à  l’informateur, et jusqu’à, voire, plus. Et après, par contre, j’ai  commis l’erreur et certainement pour ce dont Th parle, car il y a des  cas individuels qui n’ont rien à voir avec ça et sont de simples  journalistes qui font leur travail, de l’autre côté, par rapport à nous ;  et j’ai commis l’erreur de penser, finalement, ces journalistes, ce que  l’ on pouvait penser d’eux, ne représentait qu’une minorité. Mais,  ensuite, en reparlant avec Thierry, deux jours après, j’ai compris que  c’était bien plus complexe que cela. Je n’avais pas accès aux  informations que Thierry a eues. J’ai simplement constaté que ces  journalistes, en ayant parlé avec nous, étaient des gens tout à fait  normaux, qui étaient bien plus apeurés que même nous. Thierry Meyssan : Il faut comprendre  que nous avons vécu, en huis-clos, comme ça, dans une situation  dangereuse. Il faut descendre, au premier sous-sol, pour éviter de  recevoir des débris… En fait, pendant huit jours, nous avons vécu, en  huis clos, dans une situation où les personnes bloquées, dans cet hôtel,  se sont scindées en plusieurs groupes : il y avait, d’un côté, les  journalistes atlantistes, de l’autre côté, les journalistes  anti-impérialistes, et puis, quelques personnes, au milieu, qui  essayaient de se tenir à l’abri de ce conflit. Quand le tour de garde  avait lieu, que de nouveaux volontaires libyens venaient défendre  l’hôtel, nous, nous les connaissions, nous pouvions aller leur dire  bonjour ; on les saluait, on les embrassait, on les étreignait, on  demandait des nouvelles des autres combattants. Donc, ceci pouvait  provoquer une angoisse très forte, chez les autres journalistes, qui  pouvaient penser que, mais au fond, nous, nous n’étions pas armés, mais  nous étions les amis des gens qui étaient armés. Et puis, nous voyons  certains des gens qu’on a présentés, comme des journalistes atlantistes,  qui avaient une liaison satellite quasi permanente avec l’OTAN. Donc,  nous, nous savions que si l’hôtel était pris, ils pouvaient, aussi, nous  faire tuer, instantanément. Ce genre de situation, où chacun a peur de  l’autre, peut dégénérer très très vite. Et ça a vraiment failli  dégénérer, plusieurs fois, ça a vraiment été très fort. A cela s’ajoute  le fait qu’il y avait plusieurs dangers qui sont venus, dans cette  situation. Mahdi Darius Nazemroaya et moi et également Leezy de  Press-TV, nous avons fait un travail très visible, au plan médiatique,  qui a mis au jour un certain nombre de mensonges de l’Alliance  Atlantique ; donc, tous les trois, nous étions considérés, comme des  éléments hostiles, par l’Alliance Atlantique, et dans tout ce qui a eu  lieu à cet endroit là, il est clair que certains dirigeants militaires  et politiques de l’Alliance avaient pris la décision de nous faire  éliminer, pas seulement, nous, d’ailleurs, de faire éliminer, aussi, un  des négociateurs de bonne volonté étatsunien qui était là. Le danger  n’était pas virtuel, croyez-moi. A cela s’ajoute le fait que, pour ma part, je me suis  engagé, et j’étais seul, je me suis engagé pour défendre le droit  international, dans cette affaire, que j’estime foulé aux pieds, par  l’Alliance atlantique, en général, et la France, en particulier ; j’ai  essayé de défendre le droit international, et pour ce faire, j’ai pris  des responsabilités, au sein des institutions de la Jamahiriya. Pour  cela, j’étais, personnellement, considéré comme quelqu’un qu’il fallait  absolument faire disparaître. Pour Julien et Mathieu, qui se trouvaient à  cet endroit là, le simple fait même d’être à côté de moi les mettaient  en danger, mais, en même temps, s’ils étaient tout seuls, ils n’étaient  pas, non plus, en sécurité. C’est une situation délicate. Question : On a clairement assisté à  une opération historique de mise en scène, style Hollywood, ...tout le  monde, aujourd’hui, convient que la prise de la place verte a été  réalisée, en studio, au Qatar, même le patron de la "CNT" l’a admis à la  Télévision Al-Jazira-, l’OTAN a utilisé des bandes sonores, aussi, pour  créer la panique chez les Tripolitains. Pire encore, aucun membre de la  Maison de la prostitution n’a estimé nécessaire d’en parler.  Qu’avez-vous constaté sur place, puisque vous en parliez, déjà, avant la  chute de Tripoli ? Thierry Meyssan : D’abord je tiens à  rappeler que j’ai annoncé cette histoire de fausse vidéo, qui était  tournée à Qatar, je ne savais pas ce qu’on était en train de tourner,  mais je savais qu’on avait reconstitué, en studio, à la fois la place  verte, puis Bab -al -Aziya, je l’ai écrit, avant les événements ; je  vois, encore, les journaux, comme "Marianne", qui se sont gaussés que je  pouvais écrire des choses pareilles, mais les événements m’ont  tristement donné raison. Depuis le début de cette guerre, beaucoup de  choses qui ont été dites, beaucoup de choses que vous avez vues à la  Télévision sont fausses. Le fait de voir n’est pas suffisant, -tel que  le système fonctionne aujourd’hui-, et nous pouvons contester un grand  nombre de choses qui sont acquises pour tout le monde, notamment, nous  contestons, totalement, l’histoire des massacres qui auraient eu lieu, à  Benghazi, au début. Tout cela est faux, absolument faux. Et j’ai essayé  d’aller plus loin. Je pense que la presse est quelque chose de  préalable à toute forme de démocratie. S’il n’y a pas de liberté  d’expression, il ne peut pas y avoir de démocratie. Mais si cette  liberté d’expression est manipulée, au service de la guerre, alors, tout  le système est faussé. Donc, j’ai poussé la Jamahiriya libyenne à  engager des poursuites, qui, évidemment, maintenant, ne pourront pas  être menées à terme, puisque l’Etat s’est effondré, contre CNN, à la  suite d’un certain nombre de faux reportages et sur la base de trois  résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui ont été  adoptées, à partir de 1945 -54, au lendemain de la deuxième guerre  mondiale, qui assimilent la propagande de guerre à un crime contre la  paix, qui considère que la grande responsabilité des journalistes qui  ont falsifié l’information, de manière volontaire- pas quand ils ont  simplement commis des erreurs- Des falsifications, lorsque ces  falsification ont conduit à la guerre, ils doivent être tenus  responsables de toutes les conséquences, y compris, de crimes de guerre  et contre l’humanité, qui auraient résulté de leur propre action Julien Teil : Pour avoir étudié de  très, très près, avec Mathieu, des documents de la Cour pénale  internationale, Je parle bien des documents qui font état des preuves ;  ces documents là résument un certain nombre d’événements qui nous sont  présentés comme étant réels. En annexe de ces documents, nous trouvons, à  peu près, huit rubriques différentes de preuves. Il est très très grave  de voir que toutes les preuves qui étaient citées (en fait cela se  décompose, de la manière suivante, d’une part, on a les preuves qui sont  publiques, des preuves qui sont, pour la plupart, venant des médias, et  il y a les preuves qui sont non publiées, qui sont des témoignages, on a  les preuves qui sont publiques, mais ces témoignages on devrait en  publier le contenu. Ce Document de la "CPI" fait 90 pages et la moitié  est donc censurée.. Fameux témoignages ! Ils appellent cela des preuves,  mais ce sont des articles de presse de CNN, et d’Al- Jazira, tel un  article je ne sais plus de quel média, dont le titre était «les Russes  veulent installer une base en Libye» ; on doit s’insurger, si la justice  internationale fonctionne de cette manière et qu’un un simple article  de presse faisant état de relations internationales entre deux pays  constitue un crime contre l’humanité, c’est très grave. A cela  s’ajoutaient, également, de nombreuses déclarations d’ONG des Droits de  l’Homme, qui font état de crimes etc. .mais on ne peut pas considérer  cela come une preuve. Le témoignage d’une ONG qui est elle-même est  financée, par la "National Endowment for Democracy", qui est le le bras  armé de la CIA, pour placer les régimes qui conviennent, les régimes qui  conviennent aux Etats-Unis ne peut pas être considérée, comme une  preuve. Cette propagande médiatique applique le volet légal de ce qui a  été entrepris contre l’Etat libyen et ses dirigeants. Question: Est-ce qu’on a respecté  les Droits des hommes, des fonctionnaires d’Etat, au quartier d’Abou  Salim, puisqu’ils y ont été massacrés, ainsi que de nombreux noirs, dont  on a vu les images. Que pensez-vous de ce comportement? Thierry Meyssan : D’abord, il faut  expliquer ce qu’a été la prise de Tripoli. Le rapport des forces  internes, en Libye, c’est vraiment difficile; nous n’avons pas de  statistiques précises – mais il y avait, en tous cas, dans les derniers  mois, un soutien absolument massif des Libyens à leur gouvernement, et  un refus absolu de l’intervention étrangère. Cependant, les événements  qu’on a connus se sont appuyés sur deux groupes principaux : d’une part,  il y avait l’opposition traditionnelle entre la Cyrénaïque, la région  de Benghazi, et le reste de la Libye, le L a été constituée tardivement.  On aurait très bien pu concevoir, sur la base de cette différence  régionale, une partition du pays, on aurait pu concevoir une légitimité à  cela. La tribu de Misrata, qui correspond à la région de Misrata, a  joué un rôle particulier, c’est elle qui est entrée, dans Tripoli, après  que la bataille ait été livrée, non pas, par les rebelles, mais la  bataille a été livrée par la Coalition, c'est-à-dire, l’OTAN, et au sol,  l’armée du Qatar. Quand la bataille militaire a été terminée, alors,  ceux qu’on appelle les rebelles sont entrés. C’est la tribu de Misrata  qui était des privilégiés, en Libye. Tout le monde admet que c’étaient  vraiment les derniers à avoir quelque chose à reprocher au régime. Ils  ont une histoire particulière : ce sont des juifs turcs qui sont venus,  qui ont fui la Turquie, qui se sont convertis à l’Islam; donc, ils  avaient leur propre logique. Quand ces gens là sont arrivés dans  Tripoli, ils se sont emparés de tout ce qu’ils ont pu. Tout ce qu’ils  pouvaient prendre, ils s’en sont emparés ; ça été, d’abord, du pillage,  ensuite, la chasse de tous ceux à la peau noire qui se trouvaient dans  la rue ont été tués. C’est un phénomène basiquement raciste, il n’y a  rien d’autre comme explication. On a même des documents, on admet que ça  n’a jamais existé, Il n’y a jamais eu de mercenaires africains. Ce  n’est pas vrai, c’est juste un prétexte, pour un phénomène raciste. Il y  a des noirs, dans la rue, on les tue. A coté de l’espace boisé de  l’hôtel Rixos où nous étions, cet espace était entièrement jonché de  cadavres de noirs qui ont été tués, uniquement, parce qu’ils avaient la  peau noire. Julien Teil : Alors moi,  j’ajouterais quelque chose : "Amnesty international", l'ONG  pro-atlantiste, a, néanmoins, fait preuve d’une certaine transparence,  du mois d’avril à juillet, Donatella Rovera une envoyée d’"Amnesty  International" de Londres, dans de nombreuses déclarations, aux médias,  elle a bien expliqué et réitéré. Elle a dit que cette histoire de  mercenaires de Kadhafi était entièrement fausse et que ceci était  utilisé par les médias. Il n’y a jamais eu de mercenaires, qu’ils soient  africains, tunisiens, algériens. Khadafi n’a jamais engagé de  mercenaires, parce qu’il y avait un renfort populaire, qui s’est  transformé en un volontariat immense, notamment, à Tripoli, où il y a à  peu près 2 millions d’armes distribuées à la population ; cette  propagande sert, finalement, à justifier.les exactions des mercenaires  de Misrata. C’est une partie de la propagande médiatique. Moi, aussi, j  ai cru à ce mensonge, les 15 premiers jours. Question : L’Algérie parle d’un  document secret signé par le "CNT" donnant 35% du pétrole à la France,  cet assassinat est-il en relation avec l’assassinat du général Younès. Thierry Meyssan : Je ne pense pas du  tout. La guerre contre la Libye a été décidée, il y a 10 ans, pour des  motifs qui n’ont rien de commun, ni avec le régime politique, ni avec la  politique extérieure de la Libye. Le premier objectif était le  remodelage de l’Afrique du Nord, comme on a fait le remodelage du Grand  Moyen-Orient. Le deuxième objectif était d’installer une base militaire  U.S. de l’Africom, de manière à garantir aux Etats-Unis, pour le siècle à  venir, des ressources pétrolières, et de ce point de vue, on peut dire  que cette guerre est une victoire, pour les gens qui l’ont imaginée, il y  a dix ans : qu’elle est un échec, pour tous les imbéciles qui se sont  laissés embarquer, dans cette guerre, sans comprendre, et qui se sont  retrouvés éclaboussés de sang, sans même savoir comment. La position de  la France, en ce domaine, de demander une rétribution, en hydrocarbure,  en échange de la contribution à ce massacre, c’est, à la fois, dérisoire  et dégoûtant. Julien Teil : Je rajouterai qu’il va  y avoir des événements, en Algérie, comme on nous l’annonce, le 17  septembre prochain, et il faudra se méfier, si l’on nous parle de  dirigeants, qui tirent sur le peuple; il faudra bien prendre conscience;  cette fois; que ceci n’est pas vrai. Nous savons qu’entre le "CNT" et  le gouvernement algérien est en train de s’installer une discorde  immense ; et que, par ailleurs, toutes les armes, qui, aujourd’hui,  circulent en Libye, -quand on additionne, celles de la France à celles  du Qatar-, passent dans des réseaux, notamment, par "Aqmi", il y a,  donc, énormément d’armes, qui transitent, en Algérie. Je dirai que  l’Algérie a un avenir très sombre. Espérons que son passé, que tout ce  que les Algériens ont vécu, entre 1992 et 2002, puisqu’on parle de plus  de 100.000 morts, va les éclairer et leur permettra de ne pas tomber  dans le piège. | ||||||
06 septembre 2011
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