Soutien des Affaires étrangères d’Israël aux procès contre BDS aux États-Unis
vendredi 23 septembre 2011 - 05h:37Richard Silverstein
          La Chaîne 10 israélienne confirme, par le biais d’une interview  avec le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Danny Ayalon,  que le gouvernement israélien lui-même est prêt à sponsoriser ces procès  et probablement à en assurer les coûts. 
 Electronic Intifada et moi avons écrit sur le procès contre la Olympia Food Coop  pour son vote en faveur du BDS, intenté par cinq des membres de la  Coopérative qui prétendent que l’entreprise n’a pas respecté son propre  règlement en approuvant le boycott de neuf produits israéliens dans ses  magasins. Jusqu’à présent, nous savions que Stand With Us  (organisation qui appelle à acheter les produits israéliens et qui veut  contrer l’action BDS - ndt) et le consul général israélien, Akiva Tor,  agissaient dans le processus de lancements de procès, le site de SWU  indiquant qu’ils participent à des réunions clés au cours desquelles des  décisions sont prises à propos des dossiers juridiques, notamment pour  le recours à des avocats.
 Electronic Intifada et moi avons écrit sur le procès contre la Olympia Food Coop  pour son vote en faveur du BDS, intenté par cinq des membres de la  Coopérative qui prétendent que l’entreprise n’a pas respecté son propre  règlement en approuvant le boycott de neuf produits israéliens dans ses  magasins. Jusqu’à présent, nous savions que Stand With Us  (organisation qui appelle à acheter les produits israéliens et qui veut  contrer l’action BDS - ndt) et le consul général israélien, Akiva Tor,  agissaient dans le processus de lancements de procès, le site de SWU  indiquant qu’ils participent à des réunions clés au cours desquelles des  décisions sont prises à propos des dossiers juridiques, notamment pour  le recours à des avocats.Mais aujourd’hui, le programme d’informations Tzinor Layla, sur la Chaîne 10 de la télévision israélienne (vidéo en hébreu)  confirme, par le biais d’une interview avec le vice-ministre israélien  des Affaires étrangères Danny Ayalon, que le gouvernement israélien  lui-même est prêt à sponsoriser ces procès et probablement à en assurer  les coûts. Franchement, je trouve étonnant qu’un gouvernement étranger  intente des procès à des entreprises américaines sur de telles  infractions présumées. D’abord, je n’ai jamais entendu dire qu’un  gouvernement étranger poursuivait des entreprises à l’étranger en raison  de leur soutien à un boycott ; et je n’ai jamais entendu dire non plus  qu’un gouvernement intentait des procès contre une entreprise étrangère  pour des raisons politiques, au lieu de pécuniaires.
Dans les interviews qu’ils ont données à Electronic Intifada, Rob Jacobs, de SWU, et Akiva Tor, consul général israélien dans le Pacific NW  (région nord-ouest de l’Amérique du Nord) ont menti quand le premier a  affirmé ne pas savoir d’où venait le financement du procès et le second  quand il a prétendu qu’il n’avait, et par extension son gouvernement,  rien à voir avec le procès. Tout semblait comme si Tor et Jacobs  s’étaient coordonnés au mieux avec leurs patrons de retour à Tel Aviv.  Voyons comment Tor et Jacobs vont se sortir de ce qui suit.
Dans mon précédent billet, j’ai appelé cela la version  pro-Israël de la guerre juridique, ce concept délétère loué par Alan  Dershowitz pour tourner en dérision les militants des droits humains qui  ont le culot de demander à Israël de rendre compte de ses actes. Il  s’agit d’une tentative délibérée de perturber, détruire les entreprises  américaines qui sont prêtes à prendre des positions qui fâchent l’État  israélien. Je dis que c’est anti-américain et que cela viole les droits  fondamentaux à la liberté d’expression. En plus d’une guerre juridique,  ceci est un exemple parfait de procès SLAPP (poursuites stratégiques  contre la participation publique : intimidation judiciaire - ndt).  Autrement dit, une utilisation abusive du système judiciaire dans une  stratégie visant à limiter la participation publique sur une question  qui fait partie légitimement du discours social. Sur le fond, les  tribunaux de Washington devraient rejeter cela. Mais le problème, comme  je l’ai constaté, est que les juges parfois peuvent mal juger ou  souhaiter accorder satisfaction à un demandeur ou une demanderesse à  leur niveau. Alors, ils refusent de faire appliquer le droit comme ils  le devraient.
 S’agissant de l’implication de Stand With Us dans ce procès, un journaliste israélien qui suit les activités de ce groupe en Israël et à l’étranger, m’a dit : « SWU est un bras officieux du gouvernement israélien ». Sur ce blog, vous m’avez vu intervenir souvent sur des groupes comme ONG Monitor, Im Tirzu, Middle East Forum, The Israeli Project et Stand With Us,  comme quoi ils faisaient ce que leur demandait le gouvernement  israélien. Vous m’avez vu affirmer qu’ils coordonnaient étroitement  leurs activités avec le gouvernement et qu’ils étaient effectivement  devenus la voix de leur maître. Mais aujourd’hui c’est la première  confirmation directe que SWU, à tout le moins, colle littéralement au  derrière des Affaires étrangères israéliennes. Dans la vidéo, Ayalon  confirme spécifiquement le « partenariat » du gouvernement avec d’autres  organisations juives et non juives américaines. Pas le moindre sens de  la discrétion ici. Israël, en vertu du projet Lieberman/Ayalon, qui  lance tout son poids partout dans le monde, tente même d’écraser les  coopératives alimentaires de l’État de Washington.
 
 Personnellement, cela ne me dérange pas d’avoir des  organisations, type lobby israélien, mettant en avant leur agenda  politique. Après tout, c’est la liberté d’expression et la façon de  faire en Amérique. Mais là où je commence à avoir un problème, c’est que  ces groupes se font les agents d’un gouvernement étranger. Bien sûr,  les gens comme Rob Jacobs et Roz Rothstein en oublient complètement les  conséquences, parce que pour eux, loyauté à Israël et loyauté aux USA,  c’est la même chose. Les intérêts des deux sont quasiment les mêmes. Tel  est le poison de cette idée de pro-israélisme qui ne laisse aucun libre  arbitre ou indépendance de la part des juifs américains et leur  direction.
J’espère faire comprendre aux cinq plaignants qui poursuivent la Olympia Food Coop,  qu’ils sont des façades du gouvernement israélien dans cette affaire.  Peut-être ne changeront-ils pas d’avis, mais j’espère qu’au moins cela  les incitera à réfléchir.
Il y a un aspect dans la stratégie juridique des  plaignants que je trouve étrange. Étant donné qu’ils sont membres de la  Coopérative, ils déposent plainte EN TANT que Coopérative. Ils  prétendent représenter réellement la Coopérative et ses intérêts, alors  que le Conseil d’administration et le personnel, et tous les autres qui  ont voté pour approuver le boycott ne seraient que des imposteurs ou des  transgresseurs du règlement intérieur de la Coopérative. Gardons à  l’esprit que ces cinq-là ont été candidats au Conseil d’administration  et qu’ils ont échoué avec une marge importante.
Un autre aspect qui mérite d’être noté dans la logique  juridique de cette affaire, c’est qu’il n’est avancé aucun argument sur  les mérites ou les démérites du BDS (Boycott, Désinvestissements et  Sanctions contre Israël). Les plaignants savent que non seulement ils  vont échouer s’ils mettent la question au vote, mais ils savent aussi  qu’un tribunal américain rejettera une plainte contre une entreprise sur  des motivations purement politiques. La seule argumentation juridique  possible pour eux est de dire que le Conseil d’administration a enfreint  son propre règlement intérieur en votant le BDS. Gardons à l’esprit que  tout ce brouhaha, c’est pour neuf produits israéliens qui ont été  retirés des rayons.
Voir aussi :
 Boycotter l’apartheid - Eric Walberg
  Boycotter l’apartheid - Eric Walberg  Le mouvement mondial de boycott annonce des victoires et des arrestations - The Electronic Intifada
  Le mouvement mondial de boycott annonce des victoires et des arrestations - The Electronic Intifada  Boycott des produits israéliens dans l’État de Washington - Natasha Mozgovaya
  Boycott des produits israéliens dans l’État de Washington - Natasha Mozgovaya                19 septembre 2011 - Richard Silverstein - traduction : JPP
 


 
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