Enfants de Gaza
dimanche 21 mars 2010 - 07h:27
Ramón Pedregal Casanova - Rebelión
Les rares nouvelles qui parviennent à traverser le mur de silence des médias européens et américains sur la guerre qu’Israël a menée contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, sont extrêmement alarmantes. Un moyen d’information au-delà du contrôle des sociétés de grands médias, des gouvernements et du lobby sioniste, ce sont les Palestiniens eux mêmes et les organisations de solidarité à travers le monde.
Cette fois, nous parlerons à Alsoweis Eisa Ahmad. Elle a été la Vice Présidente de l’Association de la communauté Hispanique-Palestinienne "Jérusalem", et préside actuellement l’Association des amies et amis de la Palestine dans le village madrilène Alcorcón.
Autour de cette époque, l’année dernière, le gouvernement d’Israël mettait fin à l’offensive militaire sur le territoire de Gaza, qui supporte depuis longtemps l’encerclement sioniste sans que, jusqu’à présent, aucun gouvernement en occident n’ait pris d’initiative d’y mettre fin, de s’y affronter, de le dénoncer avec énergie, ou entrepris une action de pression efficace sur Israël au niveau international.
Quelle est la situation international à l’égard d’Israël à un an du génocide israélo-sioniste contre la population de Gaza ?
Les gouvernements pratiquent le double standard. Nous vivons dans un monde qui sert des intérêts individuels et pas la dignité humaine, ou la justice universelle qui postule qu’un jour, nous serons tous égaux devant la loi. En Espagne on a modifié la loi pour ne pas déranger Israël ou ses criminels. Au lieu de ça on nous amène des Israéliens et des membres de l’Autorité palestinienne qui vendent de la paix. Le gouvernement espagnol soutient l’Autorité Palestinienne qui n’a aucune légitimité de son peuple. Pour la communauté internationale, donner de l’argent à l’Autorité Palestinienne est un moyen pour laver leur conscience, et l’Autorité Palestinienne "Al Fatah" utilise cet argent pour acheter des consciences et encourager le favoritisme politique dans la société palestinienne. En outre, le discours d’Obama lorsqu’il a pris le pouvoir n’était pas celui d’aujourd’hui. Il a maintenant oublié le conflit et ne parle que de l’impact de la crise économique.
Aujourd’hui, les enfants qui sont nés à Gaza : Que voient-il autour d’eux ?
La destruction, la dépression, l’amertume, la colère et la désintégration familiale. Par ailleurs beaucoup sont des orphelins. Ils doutent que les adultes pourraient changer la situation actuelle car les adultes ont ces mêmes symptômes.
Petit déjeuner, déjeuner, dîner, quelle est la nourriture dont ils disposent dans leur garde-manger ou dans leur réfrigérateur ?
Parler de réfrigérateur est un rêve, il n y a pas de courant électrique pour le faire marcher. Les repas qu’ils ont viennent des aides alimentaires internationales : un sac de farine, un de riz, quelques kilos de sucre et boîtes de conserve, et cela au moyen d’une liste destinée à chaque famille tout au long du mois. La viande n’est qu’un rêve pour une famille de Gaza. Je crois que le fait d’avoir de la nourriture pendant la journée est déjà considéré une grande chance.
Des coupures de courant et d’eau... Pourquoi est-ce que des ressources aussi essentielles dépendent d’Israël ?
C’est un business. Il ne nous est pas permis d’avoir des centrales électriques. On a déjà vu que la première chose qu’ils ont bombardé ont été les structures de base de la ville et que celles-ci dépendent directement d’eux. Les Palestiniens sont obligés de leur acheter l’électricité et l’eau, quant au prix, c’est Israël qui en décide. Du coup l’aide internationale sert à grossir les comptes des compagnies israéliennes.
Alors comment fait on pour survivre jour après jour dans les maisons, les camps de réfugiés, les écoles ou les hôpitaux ?
C’est de cela qu’il s ‘agit, survivre comme on peut, notre force réside dans notre détermination de continuer à lutter par tous les moyens dont nous disposons pour un jour avoir notre Etat Palestinien Libre et Démocratique.
Comment se fait l’enseignement des enfants palestiniens dans une ville assiégée ? De quels moyens disposent ils ?
Nos professeurs sont un exemple pour le reste du monde en ce qu’ils amènent leur enseignement aux foyers des enfants. Leur volonté de continuer à enseigner dans les pires conditions est admirée par tous les Palestiniens, puisqu’ils sont prêts à aller travailler dans les maisons des gens sans rien faire payer en retour, et puis on ne jette jamais un livre, on les passe les uns aux autres.
Dans quel état d’esprit et quelle condition alimentaire se trouvent les petites filles et les petits garçons palestiniens ?
Pour les enfants palestiniens la dépression et l’anxiété sont des choses de tous les jours. Vous pouvez imaginer dans quel état d’esprit ils se trouvent et quelle est leur nourriture, surtout si l’on considère que dans la plupart du temps, ils ne trouvent rien à porter à leur bouche.
Comment peut on aider la population de la ville assiégée depuis si loin ?
En rejoignant les mouvements sociaux pour exiger des gouvernements de forcer Israël à respecter le Droit International et de faire comparaître tous les responsables du gouvernement israélien devant les tribunaux internationaux pour les poursuivre pour leurs crimes contre le peuple palestinien.
Merci beaucoup à Alsoweis Eisa, Président de l’Association des amies et amis de la Palestine à Alcorcón (Madrid).
21 février 2010 - Rebelión - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.rebelion.org/noticia.php...
Traduction de l’espagnol : Inés Molina V.
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