Le 22 mars 2004, Israël assassinait le fondateur du Hamas Cheikh Ahmed Yassine

lundi 22 mars 2010, par
GAZA, Bande de Gaza (AP) - Le  chef spirituel du Hamas Cheikh Ahmed Yassine tué par l’armée  israélienne. Il a été abattu lundi à l’aube dans la Bande de Gaza par  des tirs de missiles israéliens alors qu’il quittait en voiture une  mosquée près de son domicile.
Ce décès du plus haut dirigeant palestinien tué à ce jour par Israël,  confirmé par le mouvement de la résistance islamique, menace d’aggraver  le conflit. L’Etat hébreu a immédiatement bouclé les territoires  palestiniens, où des dizaines de milliers de personnes, dont des  centaines d’hommes en armes et des voitures diffusant des appels aux  représailles, sont immédiatement et spontanément descendues dans les  rues de Gaza crier leur rage, alors que les mosquées lançaient des  prières. Un épais nuage de fumée noire flottait sur Gaza, où les  manifestants brûlaient des pneus.
Le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï a dénoncé ce geste, "l’un  des pires crimes commis par le gouvernement israélien", qu’il a accusé  de chercher l’escalade. "Israël sait très bien ce qu’il a fait ce  matin", a-t-il lancé, rappelant que Cheikh Yassine était "l’un des plus  importants dirigeants des factions palestiniennes".
"(Ariel) Sharon a ouvert les portes de l’enfer et rien ne nous empêchera  de lui couper la tête", a déclaré la direction du Hamas en annonçant la  mort de Yassine. L’un des principaux responsables du mouvement, Abdel  Rantisi, lui-même blessé dans une frappe aérienne en juin 2003, a promis  vengeance. "Yassine est un homme dans une nation, une nation dans un  homme. Et la vengeance de cette nation sera à la hauteur de cet homme",  a-t-il déclaré à l’Associated Press.
Les Brigades des martyrs d’Al Aqsa, proches du Fatah de Yasser Arafat,  appelaient également à la revanche. "Guerre, guerre, guerre aux fils de  Sion. Oeil pour oeil, et la riposte interviendra dans les heures à  venir", affirme dans un communiqué adressé à l’Associated Press le  mouvement laïc, qui s’est souvent retrouvé en contradiction avec le  Hamas.
Selon les témoins, les hélicoptères israéliens ont tiré trois missiles  en direction du vieux Cheikh paralysé et de ses deux gardes du corps  alors qu’ils quittaient la mosquée, les tuant sur le coup. Au total,  cinq personnes ont été tuées et 15 blessées dans l’attaque, selon des  responsables hospitaliers.
Youssef Haddad, un chauffeur de taxi, raconte avoir vu les trois  missiles atteindre le chef spirituel du Hamas et ses gardes du corps.  "Leur corps ont volé en éclats", a-t-il déclaré.
Des ambulances se sont précipitées sur les lieux, les sirènes ont  retenti et des secouristes tentaient de rassembler les morceaux des  corps. Les mosquées aux alentours ont amplifié la diffusion de versets  du Coran, annonçant le "martyre" d’Ahmed Yassine. Devant l’hôpital  Shifa, où a été transporté le corps du Cheikh, des combattants masqués  tiraient en l’air.
Devant la morgue de l’hôpital Shifa, Ismail Haniyeh, un responsable du  Hamas proche de Cheikh Yassine a confirmé les larmes aux yeux la mort du  guide spirituel.
"C’est un moment dont Cheikh Yassine rêvait", a-t-il déclaré. "Cheikh  Yassine a vécu, est mort et a donné sa vie pour la Palestine. Cheikh  Yassine était un héros, un combattant et le leader d’une nation, et il  est au paradis maintenant", a-t-il ajouté.
Cheikh Ahmed Yassine est la plus importante figure de la résistance  palestinienne tué par Israël depuis le début de la deuxième Intifada, il  y a plus de trois ans.
Tétraplégique, Cheikh Ahmed Yassine avait fondé le Hamas en 1987. Il  avait été détenu dans les prisons israéliennes pendant plusieurs années  avant d’être libéré en 1994.
Il vivait dans une maison modeste dans le quartier de Sabra, dans le  centre-ville de Gaza. Bien que limité dans ses mouvements en raison de  son handicap et accusé par Israël d’influencer les kamikazes  palestiniens, il avait échappé longtemps aux actions d’Israël, qui  craignait de déclencher une vague d’attentats de représailles sans  précédent. Mais avait survécu à une première attaque israélienne visant  la direction du Hamas en septembre.
Le vice-ministre israélien de la Défense Zeev Boim, confirmant la frappe  sur les ondes de la radio d’Israël, alors que le cabinet d’Ariel Sharon  ne réagissait pas, a déclaré : "j’ai dit depuis longtemps que Yassine  était une cible. Nous savons que le terrorisme est une guerre sans fin.  Elle réclame des forces importantes et déterminées, et nous  continuerons".
Israël a mené une série de raids contre des activistes du Hamas en  représailles du double attentat-suicide qui a fait 10 morts dans le port  d’Ashdod le 14 mars.
Le Hamas met en cause les Etats-Unis après l’assassinat de  Cheikh Yassine
GAZA, Bande de Gaza (AP) - Le mouvement de la résistance islamique Hamas  a affirmé lundi que tous les groupes islamistes du monde s’allieraient  pour riposter à l’assassinat de son chef spirituel et fondateur Cheikh  Ahmed Yassine, mettant en cause les Etats-Unis et laissant entendre  qu’ils pourraient être une cible.
"Les Sionistes n’ont pas mené leur opération sans avoir eu le  consentement de l’administration terroriste américaine, et elle doit  assumer la responsabilité de ce crime", déclare le Hamas dans un  communiqué envoyé par fax à l’Associated Press.
"Tous les musulmans du monde seront fiers de se joindre aux représailles  à ce crime", ajoute le texte.
Cette menace contre les Etats-Unis serait un changement de stratégie de  la part du Hamas, qui a toujours affirmé en avoir contre Israël  uniquement, et pas contre les Etats-Unis.
Arafat condamne l’assassinat de Yassine
RAMALLAH (AFP) - Le dirigeant palestinien Yasser Arafat a dénoncé comme  un "crime barbare" l’assassinat lundi du chef spirituel du Hamas cheikh  Ahmad Yassine par Israël et décrété trois jours de deuil dans les  territoires palestiniens.
Arafat et l’ensemble de la direction palestinienne "ont condamné le  crime israélien lâche que constitue l’assassinat du cheikh Yassine et  d’autres citoyens devant une mosquée à Gaza", selon un communiqué publié  par l’Autorité palestinienne. Cet assassinat va "renforcer l’unité  nationale palestinienne face à ce crime et aux complots barbares  d’Israël qui ont dépassé toutes les lignes rouges", ajoute le texte.
En dépit de ce "crime barbare", le peuple palestinien va poursuivre sa  "résistance héroïque contre l’occupation et le mur de l’apartheid et de  l’expansion", poursuit-il. "Le président Arafat a décrété trois jours de  deuil national dans tous les territoires palestiniens et chez les  Palestiniens de la diaspora pour dénoncer ce crime", ajoute le  communiqué.
Le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï a pour sa part dénoncé comme  un "grand crime atroce" l’assassinat du cheikh Yassine. "Il s’agit d’un  grand crime atroce et d’un acte lâche qui a visé un des grands  dirigeants du peuple palestinien", a déclaré M. Qoreï à des journalistes  à Ramallah.
Par ailleurs, un interlocuteur, intervenant sur la télévision  Al-Arabiya, au nom des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, un groupe lié au  mouvement Fatah de Yasser Arafat, a promis une réplique "dans les heures  qui viennent" à l’assassinat lundi par Israël du fondateur du Hamas  Ahmad Yassine. "La réaction palestinienne à cet acte lâche sera un  tremblement de terre dans les heures qui viennent", a déclaré  l’interlocuteur, qui se présentait comme Abou Qoussaï, "chef des  Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa" ajoutant "Nous déclarons, à notre tour,  la guerre au peuple sioniste, contre tout sioniste se trouvant aussi  bien à l’intérieur de la Ligne verte de 1948 (Israël) ou (dans les  territoires occupés) depuis 1967".
L’aile militaire du Hamas a promis de tuer "des centaines" d’Israéliens  pour venger l’assassinat par Israël de son chef spirituel Ahmad Yassine,  dans un communiqué parvenu à l’AFP. "Celui qui a pris la décision  d’assassiner Yassine a en fait décidé de tuer des centaines de  sionistes", affirment les Brigades Ezzedine Al-Qassam. Le communiqué  comporte une menace voilée aux Etats-Unis en affirmant que "les  sionistes n’ont pas perpétré cet acte sans obtenir le feu vert de  l’administration américaine terroriste et celle-ci doit assumer la  responsabilité pour ce crime".
Il a affirmé que la riposte à l’assassinat du cheikh Yassine dépassera  le cadre des territoires palestiniens et d’Israël. "Tous les musulmans  dans le monde islamique auront l’honneur de participer à la riposte à ce  crime", affirme le communiqué. "La guerre est désormais ouverte" avec  Israël, a déclaré un dirigeant du mouvement palestinien Hamas, Abdel  Aziz Al-Rantissi, dans une déclaration diffusée par Al-Arabiya, après  l’assassinat du fondateur de son mouvement, tué lundi à l’aube lors d’un  raid d’hélicoptère israélien. "La guerre est désormais ouverte avec ces  assassins, ces criminels et ces terroristes", a déclaré M. Rantissi  dans une déclaration diffusée par la chaîne de télévision basée à Dubai.  La branche militaire du Hamas a promis dans un communiqué un  "tremblement de terre" en représailles à l’élimination de cheikh  Yassine.
L’Autorité palestinienne dénonce l’assassinat de Cheikh  Yassine et déclare une période de deuil
L’Autorité palestinienne a dénoncé lundi le raid israélien qui a coûté  la vie au chef spirituel du Hamas Cheikh Ahmed Yassine, déclarant un  deuil de trois jours et estimant qu’Israël avait franchi "toutes les  lignes rouges".
"La direction palestinienne condamne le crime qu’est l’assassinat du  dirigeant et héros Cheikh Ahmed Yassine et les frères qui ont été  assassinés avec lui", ajoute le communiqué rendu public par le président  de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat.
"Israël a franchi toutes les lignes rouges avec ce crime sale et de bas  étage", ajoute le texte.
La direction palestinienne a déclaré une période de deuil dans tous les  territoires palestiniens et pour les millions de Palestiniens de la  diaspora, et le gouvernement devait se réunir plus tard dans la journée  de lundi.
Le Cheikh paraplégique et au moins sept autres personnes ont été tués à  l’aube dans une frappe aérienne israélienne, alors que Cheikh Yassine  sortait d’une mosquée de la Bande de Gaza. RAMALLAH, Cisjordanie (AP)
Les premières réaction arabes
Le Conseil de gouvernement irakien
Le Conseil de gouvernement irakien, nommé par la coalition qui occupe  l’Irak, a condamné aujourd’hui l’élimination par l’armée israélienne de  cheikh Ahmad Yassine, fondateur et chef spirituel du mouvement radical  palestinien Hamas, selon une déclaration d’un de ses membres.
« Nous condamnons ce meurtre qui ne servira qu’à renforcer les  justifications émises pour des actes terroristes dans le monde et ne  concourt pas à la paix », a déclaré Mouaffak al-Roubaï, un membre chiite  indépendant du Conseil.
« Nous perdons une figure proéminente de la résistance et un grand  leader religieux de la Palestine, du monde arabe et du monde musulman »,  a-t-il ajouté. « Cela ne va affecter les Irakiens directement mais il y a beaucoup de  terroristes en Irak qui ne sont pas Irakiens », a-t-il souligné en  exprimant sa crainte de voir les attaques se développer.
M. Adnane al-Assadi, « numéro deux » du mouvement fondamentaliste chiite  Al-Dawa, qui serait la formation la plus populaire en Irak, selon les  derniers sondages, a lui aussi mis en garde contre les incidences de  cette liquidation dans le pays. « Ces assassinats ne peuvent que  renforcer les réseaux terroristes qui vont utiliser cet acte pour mener  de nouvelles attaques en les présentant comme des actes de  représailles », a affirmé M. Assadi.
Il a exprimé sa crainte que cet assassinat déstabilise l’Irak et mette  en plus grand danger les soldats américains et les Occidentaux.
« Cela peut arriver en Irak car les Israéliens sont bien protégés en  Israël et les Américains sont vulnérables ici. Cela peut accroître les  dangers en Irak », a souligné M. Assadi, dont le parti est membre du  Conseil de gouvernement.
« C’est un incident regrettable qui met en péril toute la région »,  a-t-il encore dit en qualifiant cheikh Yassine de « Che Guevara  palestinien », en référence au révolutionnaire cubain.
Le Premier ministre koweïtien cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah
Le Premier ministre koweïtien cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah a dénoncé  aujourd’hui l’élimination par Israël du chef spirituel du Hamas Ahmad  Yassine, estimant qu’il accentuerait la violence au Proche-Orient.
Dans une déclaration à des journalistes en marge d’une réunion du  Parlement koweïtien, cheikh Sabah a « stigmatisé » l’assassinat du  fondateur du Hamas, ajoutant que sa liquidation « va accentuer la  violence ».
« La violence appelle la violence », a ajouté le responsable koweïtien,  en proposant « une intervention » du quartette sur le Proche-Orient.
Composé des Etats-Unis, de l’Onu, de la Russie et de l’Union européenne,  le quartette est l’auteur de la « feuille de route », le plan de paix  international israélo-palestinien le plus récent, actuellement dans  l’impasse.
Cheikh Sabah a ajouté que la situation au Proche-Orient serait au menu  du prochain sommet arabe, prévu les 29 et 30 mars à Tunis. Israël se trompe « s’il croit qu’en éliminant (cheikh Ahmed Yassine), il  élimine un obstacle » dans le camp palestinien, a estimé pour sa part  le président du parlement koweïtien, Jassem Al-Khorrafi.
« Le terrorisme israélien ne sert en rien un règlement pacifique » au  conflit israélo-palestinien et « la lutte du peuple palestinien  continuera », a-t-il ajouté dans une déclaration à la presse.
Le président de la Commission des affaires étrangères au Parlement,  Mohammad Saqr, a estimé que « les Etats-Unis doivent se prononcer sur ce  crime », ajoutant qu’« Israël est un Etat terroriste ».
Manifestations dans les universités égyptiennes
Des manifestations ont éclaté lundi dans plusieurs universités  égyptiennes après l’annonce de la mort du chef spirituel du  Hamas Ahmad Yassine tué dans une opération ciblée de l’armée  israélienne, les étudiants appelant à la vengeance.Des centaines  d’étudiants ont manifesté spontanément dès le matin à l’Université  d’al-Azhar dans la banlieue du Caire, à l’appel du courant  islamiste."Sharon, lâche, le sang de Yassine ne vaut pas rien",  scandaient les étudiants, selon les organisateurs.
Les étudiants appelaient également les Brigades Ezzedine Al-Qassam, aile  militaire du Hamas, à "la vengeance".A l’Université de Kafr el-Cheikh  (nord), des centaines d’étudiants se sont regroupés, scandant "Hamas,  Hamas, l’essentiel c’est le Jihad (guerre sainte)", selon les  organisateurs.
D’autres manifestations étaient prévues après la prière de midi dans les  Universités du Caire, de Hélouan (banlieue de la capitale) et  d’Alexandrie (nord), ont indiqué les organisateurs à l’AFP. Des  policiers étaient déployés aux abords de l’Université du Caire à Guizeh  (sud de la capitale) et près de l’ambassade d’Israël dans ce quartier, a  constaté un journaliste de l’AFP.
Le dispositif de sécurité a en outre été renforcé autour des ambassades  américaine et britannique dans le quartier de Garden City au Caire  tandis que des cars de police étaient postés sur la place Tahrir, dans  le centre, où une manifestation contre l’occupation américaine de l’Irak  avait eu lieu samedi.
Des policiers gardaient également les bouches de métro dans le centre de  la capitale.En vertu de l’état d’urgence, les manifestations sont  interdites sur la voie publique en Egypte.
Début des obsèques de cheikh Yassine à Gaza
Les obsèques de cheikh Ahmad Yassine, le chef spirituel du Hamas tué  dans un raid israélien ciblé lundi à l’aube, ont commencé à Gaza en  présence de dizaines de milliers de sympathisants.
Recouverte du drapeau vert de l’organisation radicale palestinienne, la  dépouille de cheikh Yassine était portée par des hommes armés de la  branche militaire du Hamas.La procession funèbre est partie de l’hôpital  Al-Chifa vers la maison de cheikh Yassine et devrait par la suite se  diriger vers une mosquée dans le centre de Gaza pour la traditionnelle  prière pour le mort.
Cheikh Yassine doit être par la suite être enterré dans le "cimetière  des martyrs" à Gaza.
Des dizaines de milliers de personnes réunies pour les  funérailles de Cheikh Yassine
Des dizaines de milliers de Palestiniens en deuil ont envahi lundi les  rues de Gaza pour les funérailles du fondateur du Hamas Cheikh Ahmed  Yassine et sept autres personnes, tuées à l’aube dans un raid israélien.
Vingt-et-un policiers palestiniens ont fait une garde d’honneur au  cercueil transportant le cadavre déchiqueté du vieux cheikh  tétraplégique hors de la morgue de l’hôpital Shifa de Gaza.
Les fidèles se pressaient pour tenter de toucher le cercueil, recouvert  du drapeau vert du Hamas, tandis que d’autres lançaient des cris de  vengeance, au milieu des hurlements de douleur des pleureuses et des  pluies de fleurs.
Deux hélicoptères armés israéliens survolaient la foule.
Dans le même temps, en Cisjordanie, des dizaines de milliers de  Palestiniens sont également descendus dans les rues à l’annonce de la  mort du chef spirituel du Hamas. Ils étaient plus de 15.000 dans les rues de Naplouse, première ville de  Cisjordanie, où le Hamas enregistre depuis le matin un afflux de  volontaires pour de futurs attentats-suicide, selon un militant masqué.
A Djénine, les manifestants étaient également plus de 10.000, dont  nombre de militants armés des Brigades des martyrs d’Al Aqsa.
Les magasins avaient presque tous baissé rideau en Cisjordanie, où un  appel à la grève générale d’un jour a été lancé. Les écoles étaient  également fermées.
A Ramallah, plus de 2.000 manifestants en colère ont marché sur le  quartier général de l’Autorité palestinienne, criant vengeance et  demandant à voir Yasser Arafat.
Des affrontements ont eu lieu entre lanceurs de pierres palestiniens et  armée israélienne à Hébron et Béthléem. Un couvre-feu a été imposé sur  Hébron, où vivent quelque 500 colons juifs dans une enclave au milieu de  la ville palestinienne.
Enfin, à Ramat Gan, en banlieue de Tel Aviv, un Palestinien de  Cisjordanie cherchant à venger la mort de Cheikh Yassine a attaqué un  groupe de piétons israéliens, armé d’une hache, faisant trois blessés  légers. L’homme a été interpellé.  GAZA, Bande de Gaza (AP)
Jack Straw condamne la liquidation "inacceptable" de Cheikh  Yassine
Le chef de la diplomatie britannique Jack Straw a condamné lundi la  liquidation "inacceptable" et "injustifiée" du fondateur et guide  spirituel du Hamas, Cheikh Yassine, par l’armée israélienne. "C’est  inacceptable. C’est injustifié et il est très peu probable qu’elle  atteigne son objectif", a déclaré le secrétaire au Foreign Office à la  presse, à son arrivée à une réunion des ministres européens des Affaires  étrangères à Bruxelles.
M. Straw a estimé qu’Israël n’était pas habilité à conduire une  opération de ce type. "C’est pourquoi nous la condamnons", a-t-il  ajouté.Cheikh Ahmad Yassine a été tué à l’aube lundi dans un raid  israélien ciblé. Ses obsèques ont commencé en milieu de matinée dans la  bande de Gaza en présence de dizaines de milliers de sympathisants. AFP
L’Egypte ne participera plus à l’anniversaire du traité de  Camp David
L’Egypte a suspendu sa participation aux célébrations organisées en  Israël pour l’anniversaire du traité de paix israélo-égyptien de Camp  David, pour protester contre l’assassinat de cheikh Ahmad Yassine, a  annoncé lundi le président égyptien Hosni Moubarak.
"Nous condamnons cette lâche agression et je suspends la participation  de l’Egypte aux célébrations organisées par la Knesset" (parlement  israélien) pour marquer l’anniversaire du traité de paix entre l’Egypte  et Israël", a annoncé à la presse le président Moubarak.
Une délégation officielle dirigée par le président de la commission des  Affaires étrangères au Parlement, Moustafa al-Fekki, devait se rendre en  Israël pour participer aux festivités marquant le 25ème anniversaire du  traité de Camp David.Le cheikh Yassine, fondateur et chef spirituel du  Hamas, a été tué lors d’un raid aérien israélien dans la bande de Gaza  tôt lundi matin, alors qu’il quittait une mosquée dans un fauteuil  roulant. AFP
La France condamne "l’exécution" de Cheikh Yassine
La France "condamne" "l’exécution" du fondateur et guide spirituel du  Hamas, Cheikh Yassine, qu’elle juge "contraire au droit international", a  déclaré lundi le porte-parole du quai d’Orsay, Hervé Ladsous.
"La France condamne l’action conduite contre Cheikh Yassine comme elle a  toujours condamné le principe de toute exécution extra-judiciaire,  contraire au droit international", a indiqué M. Ladsous dans une  déclaration transmise à la presse. "Cette attaque, a ajouté le  porte-parole du ministère des Affaires étrangères, comporte des risques  très graves de relance de la tension dans l’ensemble de la région". "La  violence ne peut être une solution", a-t-il souligné.
La France, a-t-il poursuivi, "marque son extrême préoccupation devant le  risque d’une nouvelle dégradation de la situation et appelle toutes les  parties à la retenue face à ce nouveau coup porté aux efforts récents  pour une reprise du processus politique". AFP
L’assassinat de Cheikh Yassine "très mauvais" pour la paix  (Solana)
La liquidation du fondateur et guide spirituel du Hamas, Cheikh Yassine,  par l’armée israélienne, est une "très, très mauvaise nouvelle pour le  processus de paix" israélo-palestinien, a estimé lundi le Haut  représentant de l’UE pour la politi genre d’action ne contribue pas du  tout à créer les conditions de la paix", a affirmé Javier Solana en  ajoutant : "cela va être une très, très mauvaise nouvelle pour le  processus de paix".
"La politique de l’Union européenne a été de manière constante de  condamner" ce type d’action, a encore indiqué M. Solana, qui participe  lundi à une réunion à Bruxelles des chefs de la diplomatie de l’UE."Dans  ce cas particulier, je crois que la condamnation doit être encore plus  ferme", a-t-il dit.Il a estimé en outre que cette action n’allait "pas  aider à trouver une bonne solution" pour le projet de retrait israélien  de la bande de Gaza. AFP
Yassine estimait que les liquidations reflétent "la faillite"  d’Israël
Cheikh Ahmad Yassine, chef spirituel du Hamas éliminé lundi dans un raid  israélien, avait affirmé que les liquidations des chefs du mouvement  palestinien reflétaient "la faillite" d’Israël, dans un entretien  accordé trois jours avant sa mort à un journal islamiste jordanien.
Ces liquidations "traduisent l’échec et la faillite" d’Israël, avait  déclaré vendredi cheikh Yassine dans cet entretien à l’hebdomadaire  Al-Sabil à paraître mardi, et dont le texte a été communiqué à l’AFP.  Par ces opérations, "l’ennemi tente de calmer la rue en Israël et lui  dire : +nous allons riposter+. Et ces menaces traduisent l’état d’échec  et de faillite que vit" Israël, avait indiqué cheikh Yassine.
"L’action militaire est la seule susceptible de forcer l’ennemi au  retrait des territoires palestiniens", avait-il dit en réponse à une  question sur le plan du Premier ministre israélien Ariel Sharon de  procéder à un retrait de la bande de Gaza.
"Les Israéliens n’ont pas besoin de justification pour commettre les  massacres ni pour poursuivre les meurtres et les destructions. L’ennemi  israélien ne vit que des meurtres et du sang", a-t-il dit.
"L’ennemi nous demande de cesser notre résistance mais nous nous  demandons pourquoi le monde ne demande-t-il pas la fin de l’occupation  israélienne. Qui doit cesser ?", a-t-il poursuivi. "Qui se défend et qui  occupe la terre ?", s’interroge-t-il.
"Je suis un combattant, je suis recherché par l’ennemi sioniste et  poursuivi par les collaborateurs et les avions sionistes. Je veux me  cacher de l’ennemi et couvrir les vitres de ma voiture pour me cacher  des yeux des collaborateurs", a-t-il dit. AFP
Un journaliste palestinien tué par des tirs de soldats  israéliens à Naplouse
Un journaliste palestinien a été tué lundi par des tirs de l’armée  israélienne alors qu’il couvrait des affrontements dans un camp de  réfugiés de Naplouse en Cisjordanie, a-t-on appris de source médicale.
Mohammad Abou Halimeh, 22 ans, a été mortellement atteint à l’estomac  quand les soldats ont ouvert le feu en direction de Palestiniens qui  leur lançaient des pierres, selon des sources sécuritaires.
Abou Halimeh travaillait pour la radio Al-Najah relevant de l’université  du même nom.Cette mort porte à 3.874 le nombre de personnes tuées  depuis le début de l’Intifada, fin septembre 2000, dont 2.909  Palestiniens et 896 Israéliens.
Liquidation de Yassine : Abdallah II condamne un "crime"
Le roi Abdallah II de Jordanie a condamné la liquidation lundi matin par  l’armée israélienne du chef spirituel du mouvement radical palestinien  Hamas, cheikh Ahmad Yassine, la qualifiant de "crime", selon un  communiqué du palais royal.
"Ce crime ne conduira qu’à plus d’escalade, de violences et  d’instabilité" dans la région, affirme le souverain dans ce communiqué.  "Nous éprouvons de la colère, de la douleur envers ce qui se passe  malgré les efforts que nous avons déployés avec toutes les parties  concernées, dont le gouvernement israélien, pour l’empêcher de  poursuivre sa politique d’escalade militaire", ajoute le texte.
La Jordanie a été le deuxième pays après l’Egypte à signer un traité de  paix avec Israël, en 1994.
Assassinat Yassine : Moscou craint "une nouvelle vague de  violences"
La Russie a exprimé lundi sa "grave préoccupation" à la suite de  l’assassinat du chef spirituel du Hamas Ahmad Yassine, déclarant  craindre "une nouvelle vague de violences" pouvant "faire échouer les  efforts en faveur de la reprise des négociations entre Israéliens et  Palestiniens".
"La situation qui s’est créée suscite à Moscou une grave préoccupation.  Elle risque de provoquer une nouvelle vague de violences qui peut faire  échouer les efforts en faveur de la reprise du processus de négociation  entre Palestiniens et Israéliens, entrepris par le "Quartette" de  médiateurs internationaux et les principales parties de la région", a  déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères  Alexandre Iakovenko, dans un communiqué.
"Dans ces conditions, il est extrêmement important que les Israéliens,  tout comme les Palestiniens, observent la retenue et un sens élevé de  responsabilité et qu’ils n’aient pas recours à des actions risquant de  tendre encore plus la situation dans la région", a ajouté le  porte-parole.
"Nous sommes convaincus que seule la reprise de la mise en vigueur des  dispositions de la "feuille de route" et du travail commun d’Israël et  de l’Autorité palestinienne dans le domaine de la sécurité peuvent  arrêter la terreur et créer des conditions pour un règlement solide du  conflit, basé sur la coexistence pacifique de deux Etats, Israël et la  Palestine, dans des frontières sûres et reconnues", a encore déclaré  M. Iakovenko.
Les pays de l’UE condamnent l’assassinat de Cheikh Yassine
Les chefs de la diplomatie de l’Union européenne réunis à Bruxelles  lundi ont exprimé diverses condamnations lundi après la mort du chef  spirituel du Hamas, le secrétaire britannique au Foreign Office Jack  Straw notamment qualifant d’"illégal" cet assassinat jugé "inacceptable  et injustifié".
Selon M. Straw, qui s’exprimait à son arrivée à Bruxelles pour une  réunion de ses homologues des Affaires étrangères consacrée à la lutte  contre le terrorisme, ce geste risque en outre d’être contreproductif,  "peu susceptible d’atteindre ses objectifs".
Jack Straw a également appelé les parties à la retenue. "Nous comprenons  tous la nécessité pour Israël de se défendre contre le terrorisme qui  le frappe -dans le respect de la loi internationale", a-t-il poursuivi.
Mais Israël n’a pas le droit de se livrer à "ce genre d’assassinat  illégal, que nous condamnons", a-t-il ajouté. "Je ne crois pas qu’Israël  tirera un quelconque bénéfice du fait que cet matin un vieillard de 80  ans en fauteuil roulant a été sa cible".
Son homologue français Dominique de Villepin a condamné pour sa part ce  geste israélien qui "amplifie le cycle de la violence".
"Ce genre d’action ne contribue pas du tout à créer les conditions de la  paix, les conditions du dialogue qui sont nécessaires en ce moment", a  déclaré quant à lui le responsable de la politique étrangère de l’UE  Javier Solana. "C’est un très très mauvaise nouvelle pour le processus  de paix".
Le ministre danois Per Stig Moeller a rappelé que l’UE s’était opposée  de tout temps aux "assassinats extra-judiciaires" et jugé que le  processus de paix ne sera pas "facilité quand des assassinats comme  celui-ci ont lieu à Gaza". LONDRES (AP)
Assassinat Yassine : "Le terrorisme d’Etat dans sa forme la  plus hideuse" (Amr Moussa)
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa a déclaré lundi à  Tunis que l’assassinat de Cheikh Yassine lors d’un raid aérien israélien  était l’expression du "terrorisme d’Etat dans sa forme la plus  hideuse".
"Cette opération dévoile les intentions agressives d’Israël et traduit  incontestablement son refus d’un éventuel retour au calme" dans la  région, a ajouté M. Moussa cité par son porte-parole, Houssam Zaki.
"Par cette odieuse opération, Israël cherche à miner tout espoir de  créer des conditions permettant d’envisager un règlement politique du  conflit au Proche Orient", a encore dit M. Moussa.
"Cet assassinat à la veille du Sommet arabe de Tunis (les 29 et 30 mars)  traduit un refus de toute main tendue pour la paix de la part  d’Israël", a conclu le secrétaire général de la Ligue arabe.
Condamnations et inquiétudes à travers le monde
Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis lundi à  Bruxelles, ont condamné sans appel l’assassinat par Israël du fondateur  et guide spirituel du Hamas, Cheikh Yassine, en s’inquiétant des  conséquences pour le processus de paix israélo-palestinien.
"Ce genre d’action ne contribue pas du tout à créer les conditions de la  paix", a estimé le Haut Représentant de l’UE pour la politique  étrangère, Javier Solana, s’inquiétant "d’une très, très mauvaise  nouvelle pour le processus de paix".
"La politique de l’Union européenne a été, de manière continuelle, de  condamner les assassinats extra-judiciaires. Dans ce cas particulier, je  crois que la condamnation doit être encore plus ferme", a ajouté  M. Solana. "La France condamne l’action conduite contre le Cheikh  Yassine", a affirmé de son côté le ministre des Affaires étrangères de  Paris, Dominique de Villepin, à son arrivée à la réunion. "A l’heure où  il est si important de se mobiliser pour la relance du processus de  paix, de tels actes ne peuvent qu’alimenter la spirale de la violence",  a-t-il estimé.
"Nous comprenons tous le besoin d’Israël de se défendre et il est  entièrement en droit de le faire contre le terrorisme qui l’affecte.  Mais il n’est pas habilité à conduire ce type d’assassinat illégal et  c’est pourquoi nous le condamnons", a renchéri le secrétaire au Foreign  Office Jack Straw. "C’est inacceptable. C’est injustifié et il est très  peu probable qu’elle atteigne son objectif", a jugé le chef de la  diplomatie britannique. "Pour qu’Israël bénéficie du plein soutien de la  communauté internationale, il doit rester dans les limites fixées par  le droit international (...) Je ne crois pas qu’Israël tirera profit du  fait que ce matin, un homme de 80 ans en chaise roulante a été la cible  d’un assassinat", a ajouté M. Straw.
A Berlin, son homologue Joschka Fischer a souligné que "le gouvernement  allemand est très inquiet de l’évolution de la situation". "(A  Bruxelles) nous allons entre ministres des Affaires étrangères de  l’Union européenne nous consulter sur la situation actuelle. Tout doit  être fait pour éviter une nouvelle escalade de la violence", a déclaré  M. Fischer. "La situation nécessite une analyse scrupuleuse", a-t-il  estimé, s’exprimant lors d’une conférence de presse à Berlin avec son  homologue norvégien, Jan Petersen, avant de se rendre à Bruxelles.
Le ministre des Affaires étrangères polonais, Wlodzimierz Cimoszewicz, a  émis la crainte à Bruxelles que cette liquidation n’entraîne une  nouvelle augmentation de la menace terroriste, y compris en Europe.  "J’ai peur que cela n’ait des conséquences très très négatives pas  seulement sur le conflit israélo-palestinien. J’ai peur aussi que la  menace d’attaques terroristes contre d’autres pays, y compris européens,  n’augmente", a-t-il dit lors d’une rencontre avec quelques  journalistes.
Le chef de la diplomatie danoise Per Stig Moeller et son homologue  luxembourgeoise Lydie Polfer ont eux aussi condamné l’opération menée  par l’armée israélienne. "Nous sommes contre les assassinats  extra-judiciaires, le terrorisme et la violence. La vengeance ne fait  pas avancer les choses. Les assassinats et les bombes terroristes ne  vont pas nous aider", a affirmé M. Moeller. A la question de savoir si  une opération comme celle menée contre le chef spirituel du Hamas,  organisation qui figure sur la liste noire européenne des groupes  terroristes, contribuait à la lutte contre le terrorisme, Mme Polfer a  lapidairement répondu : "Je ne pense pas".
A trois jours du sommet européen, les ministres devaient examiner lundi  comment relancer la coopération anti-terroriste européenne, devenue la  priorité numéro un après les attentats du 11 mars à Madrid.
Par ailleurs, la Russie a exprimé lundi sa "grave préoccupation" à la  suite de l’assassinat du chef spirituel du Hamas Ahmad Yassine,  déclarant craindre "une nouvelle vague de violences" pouvant "faire  échouer les efforts en faveur de la reprise des négociations entre  Israéliens et Palestiniens" entrepris par le "Quartette" de médiateurs  internationaux et les principales parties de la région", a déclaré le  porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre  Iakovenko, dans un communiqué.
"Dans ces conditions, il est extrêmement important que les Israéliens,  tout comme les Palestiniens, observent la retenue et un sens élevé de  responsabilité et qu’ils n’aient pas recours à des actions risquant de  tendre encore plus la situation dans la région", a ajouté le  porte-parole. "Nous sommes convaincus que seule la reprise de la mise en  vigueur des dispositions de la "feuille de route" et du travail commun  d’Israël et de l’Autorité palestinienne dans le domaine de la sécurité  peuvent arrêter la terreur et créer des conditions pour un règlement  solide du conflit, basé sur la coexistence pacifique de deux Etats,  Israël et la Palestine, dans des frontières sûres et reconnues", a  encore déclaré M. Iakovenko.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa a déclaré lundi à  Tunis que l’assassinat de Cheikh Yassine lors d’un raid aérien israélien  était l’expression du "terrorisme d’Etat dans sa forme la plus  hideuse". "Cette opération dévoile les intentions agressives d’Israël et  traduit incontestablement son refus d’un éventuel retour au calme" dans  la région, a ajouté M. Moussa cité par son porte-parole, Houssam Zaki.
"Par cette odieuse opération, Israël cherche à miner tout espoir de  créer des conditions permettant d’envisager un règlement politique du  conflit au Proche Orient", a encore dit M. Moussa>. "Cet assassinat à  la veille du Sommet arabe de Tunis (les 29 et 30 mars) traduit un refus  de toute main tendue pour la paix de la part d’Israël", a conclu le  secrétaire général de la Ligue arabe.  BRUXELLES (AFP)
Washington ne savait pas ce qu’Israël préparait
Les Etats-Unis n’avaient pas été informés à l’avance qu’Israël se  préparait à assassiner le fondateur et guide spirituel du Hamas, Cheikh  Yassine, a déclaré lundi la conseillère de la Maison Blanche pour la  sécurité nationale Condoleezza Rice.
"Les Etats-Unis n’ont pas été prévenus à l’avance" du raid contre Cheikh  Ahmad Yassine, a déclaré Mme Rice sur la chaîne de télévision Fox, en  lançant un appel au calme dans la région.
"Nous voulons demander à tout le monde de faire une pause et ne rien  faire qui puisse empêcher l’avènement de jours meilleurs", a dit  Mme Rice. AFP
Sharon justifie l’assassinat de Yassine et félicite les  forces de sécurité Ariel Sharon, a félicité lundi les forces de sécurité israéliennes pour  le raid aérien qui a permis d’éliminer dans la matinée à Gaza le chef  spirituel du Hamas, cheikh Ahmad Yassine, et a justifié cette action.  "L’Etat d’Israël a frappé ce matin le premier des assassins et  terroristes palestiniens", a affirmé M. Sharon dans une très brève  allocution devant les députés de son parti, le Likoud, dans une des  salles de la Knesset (parlement).
Il s’agissait de la première réaction publique de M. Sharon depuis la  mort du cheikh Yassine. "La quintessence de l’idéologie de cet homme  était l’assassinat et le meurtre des juifs, où qu’ils soient, et la  destruction de l’Etat d’Israël", a-t-il dit.
L’assassinat de cheikh Yassine est "une erreur" (Shimon  Peres)
L’assassinat de cheikh Ahmad Yassine, le chef spirituel du Hamas, tué  lundi matin dans un raid aérien ciblé d’Israël, est "une erreur" a  déclaré dans l’après-midi le chef de l’opposition travailliste  israélienne, Shimon Peres.
"Si j’avais été membre du gouvernement j’aurais voté contre cette chose.  Je pense que c’est une erreur", a déclaré l’ancien Premier ministre,  lauréat du prix Nobel de la paix et principal artisan des accords de  paix d’Oslo (1993), devant les députés de sa formation, le parti  travailliste, réunis à la Knesset (Parlement). AFP
Le Vatican condamne l’assassinat de Cheikh Yassine
Le Vaticain a condamné lundi l’assassinat du fondateur et chef spirituel  du Hamas Cheikh Ahmed Yassine, tué à l’aube dans une frappe de missile  israélienne, estimant qu’une paix durable ne peut résulter d’une "simple  démonstration de force".
"Le Saint Siège se joint à la communauté internationale pour déplorer  cet acte de violence qui n’est justifié dans aucun Etat de droit", a  déclaré le porte-parole du Vatican Joaquin Navarro-Valls.
Le communiqué ajoute qu’une paix authentique et durable ne peut "être le  fruit d’une simple démonstration de force" mais "est avant tout le  fruit d’actions morales et légales". CITE DU VATICAN (AP)
Hezbollah menace Israël en réaction à la mort de Yassine
Le Hezbollah libanais a menacé lundi de faire "payer le prix fort" à  Israël à la suite de la mort du cheikh Ahmed Yassine, le chef  charismatique du Hamas palestinien tué par l’armée israélienne.
"Les sionistes découvriront bientôt qu’ils ont commis une immense folie  qui vient s’ajouter à toutes leurs folies précédentes", a déclaré le  cheikh Hassan Nasrallah, chef spirituel du Hezbollah, sur la télévision  Al Manar proche des maquisards chiites libanais.
"Ils paieront un prix très élevé, qui leur sera infligé par les  combattants fidèles, pour leur crime odieux. Cet acte témoigne du degré  de folie atteint par le criminel (Ariel) Sharon et son entité raciste et  coercitive. Cela annonce un nouveau départ pour la résistance, le  djihad (guerre sainte) et l’intifada.
"Cela aura des conséquences plus importantes et dangereuses que tout ce  dont cette entité cancéreuse a connues jusqu’ici", a ajouté le chef du  Hezbollah, qui a invité les gouvernements arabes à agir pour soutenir  concrètement les Palestiniens.
"Le martyr Ahmed Yassine n’attend pas aujourd’hui des manifestations de  condamnation et de critique des dirigeants, des gouvernements, des  élites et du peuple arabes et musulmans du monde, mais des initiatives  pour le triomphe de la cause palestinienne", a-t-il dit.  BEYROUTH  (Reuters)
Yassine :Chirac condamne un acte contraire au droit  international 
Jacques Chirac a condamné lundi "sans réserve" l’assassinat du cheikh  Ahmed Yassine, un acte "contraire au droit international".
"La France, et c’est le cas de toutes les nations de l’Union européenne,  condamne sans réserve le terrorisme mais également tous les actes de  violence, notamment lorsqu’il s’agit d’actes contraires au droit  international", a dit le président français lors d’une conférence de  presse conjointe avec le Premier ministre irlandais Bertie Ahern,  président en exercice de l’Union européenne.
"C’est dans cet esprit que tous les pays européens ont condamné l’action  qui avait été conduite contre le cheikh Yassine, parce qu’elle était  contraire au droit international", a-t-il ajouté.
Bertie Ahern a condamné au nom de l’Union européenne "ce type d’actes,  quelles qu’en soient les raisons, qui sont des assassinats". "Nous  reconnaissons le droit d’Israël à protéger ses citoyens mais nous ne  reconnaissons pas le droit d’Israël à commettre ce type d’actes", a-t-il  déclaré.  PARIS (Reuters)
Manifestations au Moyen-Orient après l’assassinat de Cheikh  Yassine
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi au  Moyen-Orient après l’assassinat du fondateur et chef spirituel du Hamas,  Cheikh Ahmed Yassine, tué à l’aube par une frappe de missiles  israélienne dans la Bande de Gaza.
Dès l’annonce de la mort de Cheikh Yassine, quelque 7.000 étudiants se  sont réunis spontanément devant l’université Al-Azhar du Caire, éminent  centre d’études théologiques islamiques. "Quand Sharon franchit la  ligne, nous devons le tuer, lui et ses soldats", scandaient les  manifestants.
Devant l’Université du Caire, ils étaient plus de 10.000 étudiants à  manifester et scander "Tant pis, Palestine, nous sommes tous des Cheikh  Yassine". Les manifestants distribuaient un tract sur lequel était  inscrit : "Dirigeants arabes, rêvez-vous encore de paix ? Combien de  temps allez-vous vous faire l’autruche ?"
En Jordanie, quelque 10.000 Palestiniens ont manifesté devant le camp de  réfugiés de Baqaa à la périphérie d’Amman en chantant "ô, martyr  blessé, ton sang ne sera pas sacrifié en vain".
Au Soudan, plus de 5.000 personnes dont le chef de l’opposition  islamique Hassan Tourabi, se sont rendus au bureau de presse du Hamas à  Khartoum pour présenter leur condoléances. La radio officielle Omdurman a  interrompu ses programmes pour diffusé des poèmes du Palestinien  Mahmoud Darwich et de poètes soudanais.
Au Yémen, quelque 3.000 étudiants ont manifesté à l’université de Sanaa,  accusant les Etats-Unis d’avoir "donné le feu vert à Israël pour  assassiner Cheikh Ahmed Yassine". Au Liban, plusieurs milliers de Palestiniens ont manifesté près de Saïda  dans le sud du pays et de Tripoli dans le Nord, incendiant des pneus et  des drapeaux israéliens. LE CAIRE (AP)
Assassinat de Cheikh Yassine : un acte de "terrorisme d’Etat  dans sa forme la plus ignoble", selon la Ligue arabe
La Ligue arabe a jugé lundi que l’assassinat du fondateur et chef  spirituel du mouvement palestinien Hamas, Cheikh Ahmed Yassine, était  "l’expression d’un terrorisme d’Etat dans sa forme la plus ignoble".
Réuni à Tunis au niveau des délégués pour préparer le sommet arabe prévu  les 29 et 30 mars dans la capitale tunisienne, le conseil dont les  travaux se déroulaient en présence du secrétaire général de la Ligue,  Amr Moussa, a "fermement condamné l’opération terroriste perpétrée par  les forces d’occupation israéliennes".
Dans un communiqué, dont l’Associated Press a obtenu copie,  l’organisation panarabe fait valoir que cette opération "atteste,  incontestablement, que chaque fois qu’apparaissent des signes  d’apaisement, le gouvernement israélien manifeste au monde son refus du  retour à la stabilité et au calme et torpille toute lueur d’espoir de  voir s’améliorer une situation dégradante dont il est le principal  responsable".
"Cette lâche opération montre clairement que la direction israélienne  (...) ne prend pas en considération les initiatives visant à réaliser  une paix juste et globale dans la région", ajoute le communiqué.
La Ligue arabe prédit que "les pratiques agressives (d’Israël)  conduiront immanquablement à une nouvelle spirale de violence et à  l’effusion de sang, ce qui est de nature à menacer la sécurité et la  paix internationale".
Elle exhorte le Conseil de sécurité de l’ONU à "assumer ses  responsabilités en prenant les mesures nécessaires pour sanctionner  immédiatement et sérieusement le gouvernement israélien".
De son côté, le chef du département politique de l’OLP (Organisation de  libération de la Palestine), Farouk Kaddoumi, a affirmé que, par ce  "crime abjecte", le gouvernement Sharon "dépasse toutes les lignes  rouges et jette de l’huile sur le feu, annonçant plus de violence et un  embrasement du conflit".
Il estime dans un communiqué que, ce faisant, le gouvernement israélien  "met à nu les manoeuvres auquel il recourt face aux multiples  initiatives internationales visant à trouver une solution politique à ce  conflit".
Selon M. Kaddoumi, qui réside en permanence à Tunis, Israël mène une  "guerre injuste contre le peuple palestinien en faisant fi de l’opinion  et de la légalité internationale, fort du soutien matériel et politique  illimité des Etats-Unis d’Amérique".  TUNIS (AP)
200.000 personnes à Gaza pour les obsèques de Yassine
GAZA (Reuters) - Environ 200.000 Palestiniens ont participé lundi à Gaza  à une procession funéraire pour les obsèques du chef spirituel du  Hamas, le cheikh Ahmed Yassine, tué à l’aube par un missile tiré par un  hélicoptère israélien.
Il s’est agi du plus grand rassemblement dans les rues de cette  agglomération depuis le retour, en 1994, du président palestinien Yasser  Arafat.
Ce cortège, où se mêlaient les larmes et les appels à la vengeance,  s’est étiré sur trois kilomètres, jusqu’au cimetière des Martyrs, à  Cheikh Radouane, un fief islamiste de la banlieue de Gaza.
"Je pleure aujourd’hui comme je ne l’avais jamais fait auparavant. Je ne  me rappelle pas avoir autant pleuré quand j’ai perdu mon père. L’avenir  de cette région est sombre", a déclaré Ayman Oman, un chauffeur de taxi  de 35 ans, les yeux embués de larmes comme ceux de milliers d’autres  dans la procession.
Le cheikh Yassine, leader charismatique âgé de 67 ans, a été abattu  lundi matin en sortant d’une mosquée après la prière de l’aube. Sept  autres personnes ont trouvé la mort dans ce raid.
Des centaines de combattants armés et masqués des diverses factions  palestiniennes ont pris part à sa procession funèbre.
"Adieu, cheikh Yassine, tu es le meilleur et le plus honnêtes des  dirigeants", a lancé une femme assise au coin d’une rue au moment où la  dépouille mortuaire, portée par des activistes du Hamas, passait devant  elle.
De nombreux appels à la vengeance ont été lancés pendant la procession  ou inscrits sur des murs de Gaza comme sur celui du stade de football où  une tente avait été érigée pour le deuil de la famille du cheikh.
"L’assassinat du chef du Hamas appelle l’exécution de centaines de  sionistes", pouvait-on lire sur ce mur alors que des milliers de  Palestiniens pénétraient dans le stade pour y présenter leurs  condoléances.
Parmi eux, des activistes armés de fusils d’assaut, des religieux en  costume traditionnel. Certains se contentaient d’observer, en silence,  assis sur des chaises en plastique.  Des appels à la vengeance ont également été prononcés par des membres  des Brigades des Martyrs d’Al Aksa, affiliées au Fatah de Yasser Arafat.
"Aujourd’hui, c’est le début d’une nouvelle intifada", a annoncé Ahmed,  un fonctionnaire palestinien.
Israël a repris ses opérations ciblées contre des responsables du Hamas  après l’attentat palestinien perpétré dans le port d’Ashdod et qui a  fait dix morts.
Le Hamas a revendiqué de nombreux attentats suicide depuis le début de  la deuxième intifada, qui a débuté il y a trois ans et demi.
Il y a une semaine, Yassine confiait à Reuters : "Quand un responsable  du Hamas est tué, cent autres se lèvent".
La Maison blanche "profondément troublée" par la mort de  Yassine
WASHINGTON (Reuters) - La Maison blanche s’est déclarée lundi  "profondément troublée" par l’assassinat par Israël du cheikh Ahmed  Yassine, chef spirituel du Hamas.  Les Etats-Unis ont par ailleurs démenti avoir été informés au préalable  du projet israélien d’assassinat du cheikh Yassine, mais ils ont dit  qu’Israël avait le droit de se défendre contre un groupe "terroriste".
"Nous sommes profondément troublés par les opérations de ce matin à  Gaza", a dit Scott McClellan, porte-parole de la Maison blanche.
Le Hamas a menacé Israël et les Etats-Unis de représailles et la mort du  cheikh Yassine fait encore reculer les perspectives d’aboutissement de  la "feuille de route" pour la paix au Proche-Orient parrainée par les  Etats-Unis.
Scott McClellan a lancé un appel au calme dans la région, ajoutant qu’il  incombe à l’Autorité palestinienne de "faire tout ce qui est en son  pouvoir pour affronter et démanteler les organisations terroristes".
"Israël a le droit à l’autodéfense", a observé de son côté Sean  McCormack, porte-parole du Conseil de la sécurité nationale de la Maison  blanche.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Silvan Shalom, a informé  le vice-président Dick Cheney, quelques heures après l’opération  militaire, et il a déclaré à des journalistes que Washington n’était pas  impliqué dans la décision.
"Nous faisons tout ce que nous pouvons pour coordonner nos futures  initiatives avec l’administration américaine, mais cela n’inclut pas  cette opération menée à Gaza", a dit Shalom à la Maison blanche,  assurant que le gouvernement israélien avait pris seul la décision.
Intervenant sur plusieurs chaînes de télévision, Condoleezza Rice,  conseillère de la Maison blanche pour la sécurité nationale, a souligné  de son côté que l’administration Bush n’avait pas été prévenue à  l’avance de l’opération contre le chef du Hamas.
Priée de dire si les Etats-Unis avaient joué un rôle dans la mort du  religieux palestinien ou si le Premier ministre israélien, Ariel Sharon,  avait appelé le président George W. Bush pour l’avertir du projet  d’assassinat, Rice a répondu : "Il ne l’a pas fait".
Le Hamas a accusé à demi-mots Washington d’avoir donné son feu vert à  l’opération d’élimination de Yassine mais la conseillère de la Maison  blanche n’est pas de cet avis. "Non, bien sûr que non", a-t-elle martelé  sur CBS.
"Il est très important que chacun prenne du recul et cherche  actuellement à calmer le jeu dans la région", a-t-elle ajouté.
"Il existe toujours un espoir de jours meilleurs pour le Proche-Orient  et certaines choses évoquées par les Israéliens (...) peuvent fournir de  nouvelles perspectives", a-t-elle dit sur NBC. "J’espère que rien ne  sera fait pour empêcher ces nouvelles perspectives d’éclore".
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon est attendu le mois prochain  aux Etats-Unis - le 1er ou le 14 avril - pour des discussions avec Bush,  a dit Shalom.
Bush doit aussi recevoir le mois prochain le président égyptien Hosni  Moubarak dans son ranch texan pour discuter de la feuille de route.
Dans une interview à CNN, Shalom a démenti que l’assassinat constitue  une tentative d’apaiser l’aile dure du gouvernement israélien opposée au  plan de Sharon de démanteler les colonies juives dans la bande de Gaza.  Il n’y a "aucun lien", a-t-il assuré.
Il a également déclaré qu’Israël n’avait aucun projet d’assassinat du  président palestinien Yasser Arafat, contrairement à ce qu’ont laissé  entendre certains Palestiniens.  Les efforts se concentrent que les dirigeants du Hamas et du Djihad  islamique, a-t-il dit.
Le chef de la diplomatie israélienne a affirmé que l’attentat se  justifiait par la nécessité de protéger les Israéliens contre Yassine  qu’il a qualifié de "parrain des attentats suicide".
Il a ajouté que l’assassinat pourrait contribuer à dissuader d’autres  dirigeants de groupes activiste en leur faisant passer le message  "qu’ils paieront pour leurs crimes, qu’ils paieront pour les  instructions qu’ils donnent à ces kamikazes".
Rice et McClellan ont exprimé leur solidarité avec Israël dans sa lutte  contre le terrorisme.
"Rappelez-vous que le Hamas est une organisation terroriste et que le  cheikh Yassine était lui-même très impliqué dans le terrorisme", a dit  Rice.
(Lundi, 22 mars 2004 - Avec les agences de presse)
 


 
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