19 janvier 2011

DE LA DIGNITÉ.

Par
CHABBI .M

La dignité, est le socle de cette révolution tunisienne républicaine et citoyenne, et le lyrisme,trash, et déplacé de certains médias en mal de romantisme  qui lui ont donné l'étiquette de "révolution des jasmins", cette étiquette  est superficielle dans la réalité.
Les profondeurs sociologique et politique, de cette révolution, avec ce que toutes ces réalités   comportent de vérités économiques, culturelles, historiques, de  refoulements et frustrations,  sont très élevées, pour être galvaudées ou éteintes par  les manipulations et le paternalisme des clercs.
Au jour d' aujourd'hui,  dans l'espace public tunisien, pas encore totalement libéré de ses tares, de la langue de bois et de la démagogie, au rang d'un enjeu suprême, sinon d'un symbole, les mots qui pourront définir cette révolution spontanée et populaire, sont d'une grande importance, pour mobiliser  le peuple tunisien sur  les urgences du moment et ne pas lâcher la proie pour l'ombre et se disperser, comme le veulent beaucoup de politiciens roublards et opportunistes, dans des impasses sans lendemain, comme rentrer dans les rangs, accepter le minimum vital, c'est à dire, changer les noms, mais pas le système.
Or , c'est ce dernier qui doit  être changé, et il ne peut l'être  qu'en écartant les Hommes du système précédent , de la dictature de BEN ALI, et les politiciens timorés de l'opposition qui, pour des intentions carriéristes évidentes qui ne datent pas d'aujourd'hui, sont toujours venus avec succès à son secours, depuis plus de 50 ans.
Il n'est guère de grandes destinées,  où  ne s'impose au titre d'argument ultime , la question de la dignité du peuple opprimé, et la révolution des opprimés tunisiens est avant tout, une révolution pour la dignité dans les débats de notre temps.
 La nécessité d'un accord  minimal autour d'un principe commun à toute la nation tunisienne, au sein du pluralisme politique et philosophique s'est imposé par cette révolution spontanée des jeunes tunisiens, et par leurs sacrifices .
Le souvenir encore frais des horreurs totalitaires de la dictature de BEN ALI, joint aux nouvelles formes de terrorisme intellectuel qui semble agresser l'opinion en Tunisie, où les résistants de la vingt-cinquième heure sont légions, mais ils ne doivent pas  nous  dérouter de notre objectif final, la liberté et la démocratie, toutes les libertés sans aucune exception, et sans aucune exclusion, ce souvenir de l'horreur doit nous imposer d'assumer nos choix de liberté sans aucune compromission.
La seule valeur ajoutée de ce   changement doit être basé  sur des valeurs strictement humanistes et politiques, radicales et sans compromissions, le reste viendra par la suite, nous avons les technocrates pour faire fonctionner correctement le pays, la définition du pouvoir politique sera l'affaire des tunisiens par la suite, il faut arrêter de nous alarmer  sur les risques du vide politique en TUNISIE, il existe depuis toujours ce risque, et aujourd'hui dans notre pays, le mot POLITIQUE, semble avoir , plus qu'ailleurs dans le monde,  retrouvé toute sa noblesse.
 Les politiciens tunisiens doivent  comprendre une bonne fois pour toute, que les légitimités  des luttes et des révoltes  récentes des tunisiens accentuent l'urgence de toujours mieux les cerner, pour avancer et surtout changer notre  vision délétère des choses, des passions et des possibilités d'oser et de faire, et non pas les instrumentaliser  dans des considérations partisanes ou privées.
Un constat au moins s'impose aujourd'hui, les tunisiens  se sont psychiquement et psychologiquement libérés d'une manière digne et majeure , mais que  certains de leurs dirigeant , dépassés et archaïques de notre vieux monde,  sont restés captifs d'une énigme mystérieuse, inéluctable qui explique et qui est le résumé de toutes leurs échecs et déroute passés.
 Ce qui est sûr, c'est que la reconnaissance de la dignité et de l'humanité de l'ÊTRE tunisien, relève désormais,   d'une exigence antérieure à toute philosophie.
Plus jamais, et personne ne pourra réduire et dominer la conscience citoyenne et civique, de cet ÊTRE tunisien et sa transcendance ; il est à jamais le produit d'une indéfinissable dignité qui élève chacun de nous au-delà de lui-même et de ses faiblesses.

Désormais,dans une authentique république tunisienne, une TUNISIE nouvelle, porter atteinte à la dignité de la personne, c'est porter atteinte  à l'état de droit, et à toute la nation. 
Nous devons nous battre encore et toujours veiller à la sauvegarde de notre dignité, et cette dernière ne peut être garantie que par l'intégrité de nos représentants librement choisis, et par l'état de Droit; il est évident qu'un système politique ne peut fonctionner durablement et surtout permettre une évolution harmonieuse de sa population si ses dirigeants ne sont pas intègres, si les motivations de ces dirigeants sont individuelles, si l’argent, le pouvoir, l’honneur, l’orgueil sont leurs motivations, elle est grande  la tentation de détourner la loi pour s’assurer d’atteindre au maximum ces buts, les tunisiens en ont eu la preuve depuis plus de 50 ans, aujourd'hui, après tant de sacrifices, ils doivent continuer  à se battre pour défendre  les acquis de cette révolution de la dignité, spontanée  et au delà de toute influence politique et idéologique
 L’intégrité , c'est le respect de la loi, il faut donc commencer par l'instauration d'un état de DROIT, et au delà ,  pour tous les tunisiens libres, il faudrait au-dessus de ce respect des lois garder une conscience morale suffisamment forte pour être capable de lutter contre toute forme de tentative liberticide .

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