Le cas du Maroc
Il n'a fallu que quatre semaines au peuple Tunisien pour chasser leur dirigeant corrompu, le béni de tout l’occident « démocrate ».Il a fui le pays tel un brigand conscient de ses crimes et apeuré craignant la vindicte populaire.
Quels sont les crimes de Benali ?
Il a muselé tout un peuple, interdit toute forme d’opposition, censuré toute presse indépendante. Il a massacré des « islamistes », ce qui n’est en fait que l’appellation que les dictateurs des pays arabes donnent à leurs réels opposants pour justifier leur barbarie répressive et sanguinaire. Les désignant de cette manière, ils légitiment leur épuration et la justifie aux yeux de l’occident viscéralement islamophobe.
Son autre crime réside dans le pillage des ressources du pays au détriment de la population.
Il faut noter que l’attitude prédatrice de l’ex président Tunisien n’est pas unique en son genre. Il peut même apparaître comme un petit apprenti par rapport à d’autres dirigeants arabes. La presse nous parle certes de son implication (et celle de sa belle famille) dans l’immobilier, les banques, la téléphonie mobile, l’industrie …
Le roi du Maroc fait beaucoup mieux et de manière plus efficace.
Il dispose d’un holding royal (SIGER) dirigé par un sbire du nom de Mohammed Majidi, dont le seul travail consiste a rafler ce qui peut l’être en usant de tous les pouvoirs bien entendu occultes dont il dispose et dont les domaines englobent TOUT le tissu économique marocain, biaisant toute concurrence et mettant en péril et les structures fragiles qui affrontent la sévérité réelle du marché, et les emplois de leurs salariés…
Voici en vrac quelques secteurs d’activité parasités par les possessions royales.
La téléphonie mobile avec INWI (ancienne WANA) qui n’a pas payé de licence appartient au groupe royal ; il s’agit du troisième opérateur de téléphonie mobile de par sa taille, il englobe plus de 3 millions de clients.
La grande distribution avec le groupe Marjane qui bénéficie d’acquisition de son foncier à un prix symbolique sur tout le territoire marocain afin d’y installer ses surfaces de vente ; il s’agit du plus grand groupe de distribution marocain à l’image du groupe Carrefour en France.
L’automobile avec la société Sopriam qui commercialise Peugeot et Citroen,
Le lait avec Centrale Laitière les yaourts Danone Chergui ; plus grands producteurs de produits laitiers qui concentrent plus de 50% de la consommation nationale,
L’agriculture avec les ‘Domaines Royaux’ représentant près de 2 millions d’hectares des plus terres les fertiles récupérées des colons français qui les avaient extorquées aux terres collectives dites ‘jmoua’ et jamais restituées aux propriétaires initiaux ; encore une fois le plus grand groupe agricole du pays
La banque avec Attijari Wafabank (dont le segment Wafabank a été acheté au groupe privé Kettani avec une moins value de 1 milliard de dirhams soit 140 millions de dollars sans doute sous menaces et pressions diverses).
L’immobilier bien entendu avec des ententes tacites et sous jacentes avec des sous traitants et hommes de paille tels que le groupe Addoha (plus grand groupe de promotion immobilière Marocain), le groupe Alliance, le groupe Jamai qui ont ensemble raflé plus de 5000 hectares aux domaines de l’État et qui bénéficient de toutes les facilites administratives dérogations et passes droits.
On peut citer de plus l’acquisition en nom propre du monarque de terrains stratégiques à vils prix dans les principales villes du royaume ou des opérations immobilières gigantesques de lotissement faites aussi en son nom propre.(Cite Royal de Rabat sur près de 200 hectares en plein centre ville représentant 400 parcelles de villas d’une valeur de 2 millions de dollars US, et une quarantaine de lots d’un à plusieurs hectares en zone immeuble vendus à plus de 3 millions de dollars US l’unité)
L’assurance avec d’autres hommes de paille initialement salariés du holding royal et subitement devenu multimilliardaires tel que Mr Alami a la tête de la CNIA…
L’huile de table avec les huiles Lesieur principal producteur d’huile Marocaine….
Aucun secteur n’échappe à l’emprise de Mr Majidi et de son mentor, même la médecine. L’hôpital Cheikh Zaed (don de l’émir défunt des Emirats) est maintenant géré par le holding royal, donc privatisé, alors que ses salariés sont encore des fonctionnaires payés par le ministère de la santé publique. Les bénéfices générés sont ainsi détournés.
Les plus hauts fonctionnaires (ministres, directeurs des banques publiques, directeur des impôts, des douanes, des phosphates, directeurs des domaines de l’état, directeur de la Caisse de Dépôts et de Gestion, directeur de la conservation foncière, directeur des agences urbaines, directeur des offices d’eau et d’électricité…., juges, officiers supérieurs de l’armée)…ne sont nommés qu’en fonction de leur servilité et obéissance inconditionnelle à l’autorité suprême du monarque auquel il faut totalement se soumettre TOUT donner, au risque d’être immédiatement limogé et même poursuivi par la justice. C’est le cas de Mr Oudghiri ex directeur général de la banque Attijari Wafabank qui a été démis brutalement de ses fonctions pour apparemment tentative d’insoumission et qui est maintenant condamné par les tribunaux Marocains au pénal au motif de corruption ; il est en fuite.
L’enrichissement personnel du monarque Marocain estimé a plus de 5 milliards de dollars dépasserait de loin celui de l’émir du Koweït pourtant grand producteur pétrolier, alors que le Maroc n’a comme principale ressource minière que le phosphate dont les cours sont au plus bas.
Au retour du grand père du Roi actuel de l’exil imposé par la puissance coloniales, les ressources financières de la famille royale était vraiment limitées et minces. La poursuite des études supérieures du frère de Hassan II le prince Moulay Abdellah n’a pas pu se faire en France faute de moyens. D’où provient alors cet enrichissement colossal ? Le jour viendra où un audit devra être effectué pour en tracer l’origine et l’évolution.
Le gestionnaire de fortune du monarque par ses manipulations hautement spéculatives et très rentables à très court terme, augmente certes considérablement la fortune royale mais le discrédite complètement aux yeux de la population, tous les jours de plus en plus abasourdis par des nouvelles de détournement ostentatoires. Il fragilise son pouvoir et fait accélérer la révolte qui gronde.
Il est à noter par ailleurs que de part la loi de finance reconduite annuellement et automatiquement le souverain perçoit 2 milliards de dirhams (250 millions de dollars US) par année au titre de son salaire et autres indemnités et autres. Cette attribution budgétaire pour le Roi n’est jamais discutée par les parlementaires depuis l’indépendance. Le smic marocain est actuellement de 2000 dhs/mois. ( moins de 200 euros)
Des investissements internationaux sont également effectués. La presse, surtout internationale, distille de temps à autre quelques bribes d’informations à ce sujet. Il semblerait que la redoute monétaire mondiale de 2008 ait coûté quelques plumes au holding royal. On parle de plusieurs centaines de millions de dollars US de perte. La gestion approximative de Mr Majidi n’est exclusivement bénéfique qu’à l’intérieur du pays où bien entendu tous les passes droits sont permis. A l’international son amateurisme et sa réelle incompétence sont mises à nu, dans les conditions réelles de concurrence.
Il est très difficile de tout recenser et de tout connaître sur la nébuleuse 'SIGER' dont de larges pans d'activités restent occultes. (SIGER, anagramme de REGIS)
Au-delà du monarque, sa famille proche est également dans le monde des affaires glauques. Ses nombreux cousins extrêmement voraces profitent bien entendu aussi du système mafieux en place. Le prince Moulay Hicham fait figure d’exception. il a dû quitter le pays car sa liberté d’expression et son verbe haut et brillant de même que sa culture ont considérablement dérangé le misérabilisme intellectuel ambiant dans les hautes sphères.
Toute la classe politique est asservie. Le temps de l’opposition idéologique de la gauche socialiste communiste ou istiqlalienne est bien révolu. Certains islamistes dits modérés ont rejoint les rangs et l’ordre établi.Tous les ténors politiques rivalisent dans l’unique sens de la soumission totale et la recherche de quelques postes qui leur permettent de quémander un petit pécule, un poste bien rémunéré avec les avantages licites ou non qui l’accompagnent.
L’ambiance sociétale est ainsi gangrenée par ce mal insidieux et cette recherche effrénée de l’argent par tous les moyens.
Le modèle social que le pouvoir essaie de mettre en place en favorisant et incitant la jeunesse à plus encore de débauche. L’organisation de concerts à travers tout le pays et pendant les périodes d’examen de Mai à Juin de chaque année ne va pas renforcer le régime bien au contraire.
Tenter de distraire le peuple par ces moyens populistes et détourner son attention des réalités politiques et économiques du pays ne durera pas longtemps.
Le peuple a faim et est sans emploi, les concerts et les différentes manipulations ne nourrissent pas.
Elles ne résoudront pas le problème de l’emploi et de la précarité qu’affronte tous les jours des milliers et des milliers de jeunes désœuvrés et pourtant diplômés, et réduits pendant trop longtemps au silence, et à l’observation rageuse et passive du théâtre de la corruption et de l’injustice.
L’organisateur de ces mégas concert dans la capitale n’est autre que Mr Majidi qui fait ainsi de la ‘promotion culturelle’. Nous nous permettons de lui rappeler que les rares musées, monuments d’art, et vieilles médinas Marocaines sont à l’état de ruine à tel point que l’année dernière une mosquée à Meknes vieille de plus de trois siècles s’est brutalement effondrée sur des hommes en prière faisant des dizaines de morts.
Mr Majidi, l’ère des manipulations de masse est terminée, les peuples sont conscients bien que silencieux. Internet est dans tous les foyers et les TV satellitaires sont accessibles dans les campagnes les plus reculées ou les chaines d’information en continue diffusent en boucle les images des méfaits de tous les régimes.
Les jeunes ne voient-ils pas que toute l’organisation administrative et économique mafieuse mise en place ne se contente pas seulement de maintenir ses privilèges mais assure celle de sa descendance. Comment ne pas parler de la famille Fassi dont le ministre des affaires étrangères a placé son fils à la scolarité plus que médiocre et à l’intelligence atrophiée à la tête d’un institut méditerranéen nommé Amadeus de réflexion avec un salaire plus que confortable ? Ne voient-ils pas que le frère de ce même ministre s’occupe de la gestion de l’eau de l’électricité et maintenant du football national (trois postes pour un super et seul homme) ?
Que la belle sœur du même ministre des AE avocate médiocre, est elle-même ministre de la santé avec un talent plus que misérable et des compétences hautement douteuses ?
Que toute sa famille bénéficie des meilleurs postes dans l’administration publique avec des salaires mirobolants ? Que sa femme, dont le père était un simple instituteur d’arabe soit soudainement devenue artiste et bénéficie de subventions d’organismes publics pour exposer vendre ses talents en occident (500 000 euros de dons de différents organismes pour la promotion des œuvres artistiques de Me la ministre pour une exposition à Venise) avec l’appui des représentations diplomatiques du royaume, et qu’elle multiplie l’acquisition des biens à l’étranger dont un somptueux appartement avenue Montaigne à Paris ?
Le monarque aime à s’entourer de gens qu’il considère à tort comme fidèles et qui ne chantent pas de voies discordantes dans la symphonie surréaliste qui se joue à huis clos dans les hautes sphères du pouvoir en totale déconnexion avec la sordide réalité la vie de ses sujets.
Il est effarant de constater que c’est son entourage immédiat qui précipite sa chute sans qu’il ait les moyens intellectuels ni la lucidité de le constater. C’est le propre des régimes totalitaires.
Le président Tunisien fait donc bien pâle figure devant les exploits du monarque Marocain.
Notre lutte est la même. C’ est celle pour la justice, l’équité, l’honneur et la dignité.
YASSINE BENABDESSLAM
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