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18/01/2011 La puissante centrale syndicale tunisienne UGTT, qui a joué un grand rôle dans les manifestations ayant précipité la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, a affirmé mardi qu'elle "ne reconnaît pas le nouveau gouvernement" de transition formé la veille.
La direction de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), qui tient mardi une réunion extraordinaire près de Tunis, a pris la décision "de ne pas reconnaître le nouveau gouvernement", a indiqué son porte-parole, Ifa Nasr.
L'UGTT a appelé ses trois représentants au gouvernement à s'en retirer, a ajouté ce porte-parole, soulignant que ceux qui s'y refuseraient ne représenteraient qu'eux-mêmes.
De nombreuses voix s'élèvent en Tunisie, notamment au sein de la gauche et de la mouvance islamique contre la présence de membres de l'ancien gouvernement du président déchu Ben Ali dans la nouvelle équipe de transition formée lundi.
LA POLICE DISPERSE VIOLEMMENT UNE MANIFESTATION HOSTILE AU GOUVERNEMENT
La police tunisienne a violemment dispersé mardi un millier de manifestants, parmi lesquels des islamiques, hostiles à la présence de membres de l'équipe du président déchu Ben Ali dans le gouvernement de transition formé lundi.
Sadok Chourou, 63 ans, ancien président du mouvement islamique tunisien interdit Ennahdha (Eveil), libéré le 30 octobre 2010 après avoir passé vingt ans en prison pour ses activités politiques, se trouvait en tête des manifestants.
"Le nouveau gouvernement ne représente pas le peuple et doit tomber. Non au RCD", le Rassemblement constitutionnel démocratique, parti de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali, a-t-il déclaré à l'AFP au cours de la manifestation.
Celle-ci rassemblait au début une centaine de personnes sur l'avenue Habib Bourguiba, dans le centre de Tunis.
Les forces de l'ordre ont fait usage de leurs matraques pour disperser la foule. Mais, les manifestants se sont regroupés un peu plus loin et continuaient de protester.
Des milliers de manifestants sont par ailleurs descendus dans les rues en province pour protester contre la composition du nouveau gouvernement.
GHANNOUCHI DEFEND SON GOUVERNEMENT
Le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi a défendu mardi son gouvernement, assurant que les ministres de Ben Ali maintenus dans la nouvelle équipe avaient "les mains propres" et promis que les responsables de la répression de ces dernières semaines seraient jugés.
"Tous ont les mains propres, doublées d'une grande compétence. Ils ont du mérite. Grâce à leur dévouement, ils ont réussi à réduire la capacité de nuisance de certains. Ils ont manoeuvré, tergiversé, gagné du temps pour préserver l'intérêt national", a-t-il estimé à la radio française Europe 1.
Evoquant le processus électoral, Mohammed Ghannouchi a déclaré que "tous les partis politiques seront autorisés à participer aux élections, à égalité des chances".
Mais le chef du mouvement islamique Ennahdha (interdit sous Ben Ali) Rached Ghannouchi, en exil à Londres, ne pourra retourner en Tunisie que "s'il y a une loi d'amnistie" effaçant sa lourde condamnation à la prison à vie datant de 1991, a-t-il cependant ajouté.
"Donnez-nous une chance!", a-t-il en outre lancé, répondant aux critiques d'une partie de l'opposition, qui a dénoncé "mascarade" et "réformettes" avec le maintien de membres de l'équipe sortante, notamment le ministre de l'Intérieur.
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