Israël n'échappera pas à la révolution du Proche-Orient
11 Février 2011 Par
- Le monde a basculé ce vendredi 11 février et Israël le sait.Lire AussiD'où l'intense inquiétude et les nombreux silences de ses dirigeants.L'immense vague populaire qui a englouti le régime Moubarak a aussitôt été suiviedans d'autres pays arabes. A Ramallah, des milliers de Palestiniens manifestaient vendredi soir.Dans la bande de Gaza, c'est le Hamas qui appelait à manifester.A Amman, en Jordanie, des milliers de personnes fêtaient également la révolution égyptienne.
A cette révolution proche-orientale, Israël ne pourra pas échapper.
Par un simple communiqué, son gouvernement a dit espérer une «transition sans secousse».
Est réaffirmée la nécessité de préserver le traité de paix qui «sert les intérêts des deux pays
et constitue une garantie pour la stabilité de l'ensemble de la région».
La veille encore, plusieurs de ses dirigeants voulaient se cramponner à un scénario qui aurait vu
un transfert du pouvoir ordonné d'Hosni Moubarak à son vice-président Omar Souleiman.
Les principaux ministres et responsables politiques israéliens le connaissent parfaitement et ont
fait savoir combien ils l'appréciaient.
Chargé des missions délicates, Omar Souleiman a, depuis des années, multiplié les médiations
comme les reprises en main. Maintien du blocus de Gaza sur sa frontière égyptienne ;
répression des Frères musulmans comme des militants du Hamas ; concertation sur les problèmes
de sécurité ;
opposition frontale au Hezbollah libanais: Omar Souleiman connaissait tous les acteurs palestiniens
et israéliens.
Il est, avec Moubarak, le meilleur garant du traité de paix signé en 1979 entre les deux pays,
traité qui a, depuis, déterminé l'ordre régional.
Le basculement de l'Egypte dans une nouvelle histoire met à bas cet édifice.
L'Egypte de Moubarak a jusqu'au bout été décrite comme «la clé de voûte» du fragile édifice
proche-oriental.
Le régime abattu, Omar Souleiman disparu, aussitôt éclipsé par le conseil militaire qui assure la gestion
du pays, c'est l'ensemble de cette construction qui va devoir, dans les mois à venir, être revue
et aménagée.
Faut-il s'en inquiéter ou, au contraire, s'en féliciter ? Ce même vendredi, les Israéliens auront trouvé
un bon argument pour justifier leurs craintes et leur soutien jusqu'au-boutiste à Hosni Moubarak
et «à la stabilité».
A Téhéran, le président Ahmadinejad a célébré à grand spectacle les 32 ans de la révolution iranienne
de 1979.
Pour se féliciter bruyamment de celle en cours en Egypte. «Un nouveau Proche-Orient émerge,
a-t-il clamé, libéré du régime sioniste et des interventions américaines dans une région où les
pouvoirs arrogants n'auront plus leur place.»
Et de défiler dans la foulée en portant une pancarte «Mort à Israël».
sur médiapart
article envoyé par Chevalier que toute l'équipe remercie infiniment
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