14 février 2011

Israël n'échappera pas à la révolution du Proche-Orient


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    Le monde a basculé ce vendredi 11 février et Israël le sait. 
    D'où l'intense inquiétude et les nombreux silences de ses dirigeants. 
    L'immense vague populaire qui a englouti le régime Moubarak a aussitôt été suivie 
    dans d'autres pays arabes. A Ramallah, des milliers de Palestiniens manifestaient vendredi soir. 
    Dans la bande de Gaza, c'est le Hamas qui appelait à manifester. 
    A Amman, en Jordanie, des milliers de personnes fêtaient également la révolution égyptienne.

    Hosni Moubarak, l'allié de trente ans.
    Hosni Moubarak, l'allié de trente ans.© (dr)
    A cette révolution proche-orientale, Israël ne pourra pas échapper.
    Par un simple communiqué, son gouvernement a dit espérer une «transition sans secousse».
    Est réaffirmée la nécessité de préserver le traité de paix qui «sert les intérêts des deux pays 
    et constitue une garantie pour la stabilité de l'ensemble de la région».
    La veille encore, plusieurs de ses dirigeants voulaient se cramponner à un scénario qui aurait vu
    un transfert du pouvoir ordonné d'Hosni Moubarak à son vice-président Omar Souleiman.
    Les principaux ministres et responsables politiques israéliens le connaissent parfaitement et ont
    fait savoir combien ils l'appréciaient.
    Chargé des missions délicates, Omar Souleiman a, depuis des années, multiplié les médiations
    comme les reprises en main. Maintien du blocus de Gaza sur sa frontière égyptienne ;
    répression des Frères musulmans comme des militants du Hamas ; concertation sur les problèmes
    de sécurité ;
    opposition frontale au Hezbollah libanais: Omar Souleiman connaissait tous les acteurs palestiniens
    et israéliens.
    Il est, avec Moubarak, le meilleur garant du traité de paix signé en 1979 entre les deux pays,
    traité qui a, depuis, déterminé l'ordre régional.
    Le basculement de l'Egypte dans une nouvelle histoire met à bas cet édifice.
    L'Egypte de Moubarak a jusqu'au bout été décrite comme «la clé de voûte» du fragile édifice
    proche-oriental.
    Le régime abattu, Omar Souleiman disparu, aussitôt éclipsé par le conseil militaire qui assure la gestion
    du pays, c'est l'ensemble de cette construction qui va devoir, dans les mois à venir, être revue
    et aménagée.
    Faut-il s'en inquiéter ou, au contraire, s'en féliciter ? Ce même vendredi, les Israéliens auront trouvé
    un bon argument pour justifier leurs craintes et leur soutien jusqu'au-boutiste à Hosni Moubarak
    et «à la stabilité».
    A Téhéran, le président Ahmadinejad a célébré à grand spectacle les 32 ans de la révolution iranienne
    de 1979.
    Pour se féliciter bruyamment de celle en cours en Egypte. «Un nouveau Proche-Orient émerge,
    a-t-il clamé, libéré du régime sioniste et des interventions américaines dans une région où les 
    pouvoirs arrogants n'auront plus leur place.»
    Et de défiler dans la foulée en portant une pancarte «Mort à Israël».

    sur médiapart


    article envoyé par Chevalier que toute l'équipe remercie infiniment

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