De nouvelles photos accablantes pour l'armée israélienne
Des soldats israéliens pointent leurs armes sur un prisonnier.
© Breaking the silence/AFP
L’ONG israélienne « Breaking the Silence » vient de publier une nouvelle série de photos, vraisemblablement prises durant l’opération Plomb durci à Gaza, qui montrent des soldats de Tsahal maltraitant des Palestiniens.
Après la diffusion par la télé israélienne, il y a trois semaines, d’une vidéo de 2007 sur laquelle on peut voir un soldat dansant autour d’une détenue palestinienne voilée, l’ONG israélienne « Breaking the Silence » jette un nouveau pavé dans la mare. Elle a publié lundi 25 octobre plusieurs photos de militaires dans des maisons de Palestiniens occupées par l’armée de l’État hébreu, certains s’adonnant à des humiliations. Selon Yehuda Shaoul, un des membres fondateurs de l'ONG, qui réunit d'anciens soldats israéliens, il se pourrait que ces scènes aient été photographiées pendant l’opération israélienne dans la bande de Gaza baptisée « Plomb durci », entre décembre 2008 et janvier 2009.Une femme s'affaire dans sa cuisine tandis qu'un soldat israélien pose, armé.
© Breaking the silence/AFP
L’une des photos montre deux militaires tenant en joue un prisonnier aux yeux bandés, les mains attachées dans le dos et serré à la gorge par l’un des soldats. Sur une autre, on voit un militaire taguant sur un mur une étoile de David accompagnée de l’inscription en hébreu, « Bientôt de retour ».Un des clichés dévoile un soldat posant dans une cuisine où une femme voilée s’affaire. Une autre photo montre des soldats souriants, en train de se reposer dans une maison visiblement occupée, l’un d’eux assis sur un jouet d’enfant.
Les soldats se "reposent", l'un d'eux chevauchant un jouet d'enfant.
© Breaking the silence/AFP
« Contrôler les civils au quotidien »Pour Yehuda Shaoul, ces scènes « sont la norme dans l’armée israélienne et une conséquence directe du fait de se trouver à un endroit où vous contrôlez des civils au quotidien ». « Jouer avec des prisonniers est un phénomène dont nous avons des dizaines de photos. C'est la réalité, c'est la nature de l'occupation », a-t-il ajouté.
Ces publications ne sont pas du goût de Tsahal, qui a regretté, dans un communiqué, que l’ONG n’ait pas d’abord signalé ces images à l’armée. Selon elle, de tels comportements, qualifiés d’« anomalies » font « l'objet d'enquêtes militaires susceptibles d'entraîner des poursuites ».
Le communiqué insiste aussi sur le fait que « ces photos ne représentent en aucune manière l'enseignement délivré aux soldats et officiers qui forment nos rangs, depuis leurs classes jusqu'aux cours des plus hauts grades ».
En août dernier, la publication de clichés sur la page Facebook d’une ancienne soldate israélienne prenant la pose au côté de prisonniers, les yeux bandés et les mains liées, avaient fait scandale. Ils étaient accompagnés d’une série des « commentaires » de mauvais goût échangés sur le réseau social.
Un soldat inscrit sur un mur, à l'aide d'une bombe : "De retour bientôt".
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