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Ce ne fut une surprise pour personne, que les Etats-Unis opposent leur veto à une résolution arabe condamnant la politique de colonisation israélienne. Il faut dire que c’est la 39ème fois depuis 1967, que Washington l’oppose dans la tribune onusienne, pour empêcher une condamnation d’Israël. Certains vetos contestaient des textes condamnant la colonisation dans les territoires palestiniens de 1967. Mais ce vendredi, le veto américain résonnait tout seul dans l’enceinte du Conseil de sécurité. Sans abstention, ni absence parmi les 14 autres membres du Conseil. Le texte parrainé par quelque 130 pays affirmait que "les colonies israéliennes établies dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, sont illégales et constituent un obstacle majeur à la réussite d'une paix juste, durable et globale". Mêmes la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont tenu à rappeler après le vote "le caractère illégal" de la colonisation et "la menace" qu'elle constituait pour une solution à deux Etats. Indifférente, l’administration d’Obama est allée jusqu’au bout pour son premier veto. Question de satisfaire toute seule l’entité sioniste, qui a remercié le président Obama et appelé les Palestiniens à reprendre immédiatement et sans conditions préalables les négociations directes. Au mépris de la colère des Palestiniens, exprimée avec fadeur vendredi, par la voix de l’un de ses principaux négociateurs de l’Autorité Yasser Abed Rabbo. Lequel a regretté une « décision malheureuse, déséquilibrée et qui affecte la crédibilité de l’administration américaine », et rapporté un engagement pour "réévaluer" la position de l’Autorité. En effet et plus que jamais, ce 39ème veto américain montre que les procédés du gouvernement de Mahmoud Abbas pour restituer les droits du peuple palestinien n’ont aucune efficacité. S’étant soumis sans contrepartie aux diktats israélo-américains, en sacrifiant la résistance et l’unité palestiniennes, il manque d’atouts de force pour pouvoir imposer ses conditions. De plus, le veto montre aussi que Washington n’a jamais été sérieux dans ses efforts de trouver une solution juste au conflit israélo-palestinien, dans le cadre des résolutions onusiennes et des frontières de 1967. Il apporte une nouvelle preuve à la conviction selon laquelle la super puissance, de par les conférences qu’elle organise, et les engagements qu’elle donne (dont le plus éclatant celui d’inscrire en 2012 un état palestinien à l’ONU) ne fait que disséminer de faux espoirs aux Palestiniens et Arabes qui prônent la négociation comme moyen de restitution des droits du peuple palestinien. Et qu’elle continue de faire en sorte ! Comme en témoigne l’absurdité de l’explication affichée peu après le vote, par l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice : « Le projet de résolution s’il avait été adopté aurait pu encourager les parties à demeurer en dehors des négociations ». Un tour en rond qui consacre le principe de négocier pour négocier. Ainsi que sa prétendue admission que la colonisation israélienne détruit "la confiance entre les parties" et menace "les perspectives de paix"… De la poudre aux yeux, pour camoufler ce soutien inconditionnel à l’entité sioniste. Mais cette fois-ci le timing du veto est particulièrement délicat. Survenu à un moment où plusieurs régimes alliés des USA sont confrontés à des contestations, "cela n'est pas fait pour améliorer leur image à un moment particulièrement sensible", a appréhendé un diplomate américain sous couvert d'anonymat après le vote. Ce qui explique les raisons pour lesquelles les Américains ont cherché à éviter le veto, en tentant jusqu’à la dernière minute de convaincre les Palestiniens de renoncer à la résolution et d’adopter à la place une déclaration de la présidence du Conseil de sécurité. Ce qui explique aussi l’obstination d’Abbas, qui en insistant sur le texte de la résolution, à l’insu du veto, affiche au grand jour les véritables intentions américaines sur les colonisations. Voire sur le processus de paix en général. La tactique n’est pas si ingénieuse. Le veto américain n’étant que le prolongement de la position molle de Washington, il y quelques mois, face au refus de Tel Aviv sa demande d’un nouveau moratoire sur les colonisations. Sans compter les 38 autres vetos… Au temps du réveil des peuples arabes, Abbas devrait faire plus pour l’exploiter en faveur du peuple palestinien… |
21 février 2011
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