19 février 2011

La France a "raflé" 73% des fournitures en blé de l’Algérie en 2010
bléLa France se limite au commerce


La France demeure le premier fournisseur de l’Algérie en blé. Une position "historique" qui n’a pas été démentie en 2010. Toutefois au moment ou les Algériens veulent développer leur céréaliculture, le partenariat technique avec la filière blé française devient une piste « chaude », à l’ordre du jour de la visite de Monsieur Algérie, Jean Pierre Raffarin, à Alger le 20 et le 21 février

Comme chaque année, le marché algérien des céréales fait le bonheur de la filière blé française qui reste  le traditionnel fournisseur du pays en blé tendre avec 3,85 Mt pour un montant de 886,37 millions de dollars, un montant représentant 73,6% du total (tendre et dur) des importations de blé en Algérie durant l’année 2010. L’Allemagne est de loin le deuxième son fournisseur en blé tendre avec 67 485 tonnes pour 13,55 millions de dollars devant la Finlande avec 26 939 tonnes pour 5, 479 millions de dollars.
Pour le blé dur, dont les importations ont atteint 1,24 Mt pour un montant de 338,62 millions de dollars, l’Algérie s’approvisionne notamment auprès des marchés américains. Il s’agit principalement du Canada qui reste son premier fournisseur en blé dur avec 501 339 tonnes pour 138,75 millions de dollars ainsi que les Etats- Unis qui a acheminé vers le pays 206 733 tonnes pour 57,56 millions de dollars.
La France est également parmi les principaux fournisseurs de l’Algérie en blé dur, le deuxième après le Canada, avec 405 646 tonnes pour 106 ,8 million de dollars. La  proximité géographique de la France lui confère un avantage logistique incontestable par rapport à d’autres pays producteurs tels les Etats-Unis, l’Argentine ou encore l’Ukraine, le Kazakhstan et la Russie dont les prix restent très compétitifs par rapport à l’Europe.

Un « savoir faire » génétique à partager

Cependant, ce voisinage ne profite qu’à la partie française qui entend préserver ses parts de marchés en Algérie à travers un partenariat qui ne dépasse pas le cadre commercial. La filière blé dur algérienne en réunion à Annaba en décembre dernier à l’initiative du groupe Benamor a exprimé le souhait d’organiser un transfert de savoir pour améliorer les variétés végétales algériennes souvent ressemblantes à celles de la région provençale dans le sud de la France. Un céréaliculteur de cette région avait d’ailleurs évoqué lui-même les progrès obtenus dans les qualités de résistance au stress hydrique des semences utilisés dans cette partie peu pluvieuse de l’hexagone. La France est le premier producteur de l’Union européenne avec 37,5 Mt en 2010. «Une production abondante grâce à la variété performante des blés de semence qui lui permet de réaliser 8 à 10 tonnes  de blé à l’hectare», selon l’Association France Export Céréales. Si l’Algérie importait de telles variétés, ou lieux de limiter ses achats aux  blés destinés  à la consommation,  elle parviendra peut être à réaliser son autosuffisance, sinon à  réduire ses importations. «Mais cela ne serait possible qu'en agriculture irriguée et en utilisant les engrais et pesticides de façon aussi massive que les agriculteurs céréaliers français», commente le professeur Slimane Bedrani. D’après ce spécialiste du développement agricole au CREAD, le problème de la céréaliculture de l’Algérie devrait être résolu, dans le moyen et le long terme, par la recherche agronomique dont l'un des objectifs prioritaire devrait être la création de variétés de blé résistantes au stress hydrique, notamment  en ayant recours au génie génétique.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Très juste analyse !!! et d'autant plus important qu'elle pointe du doigt les enjeux de l'auto-suffisance face aux choix environnementaux, à la santé publique,l'accès aux matières premières et donc à la démocratie