28 février 2011

La famille de Sayed Moussa Sadr affirme qu’il est toujours vivant 
 
Mouammar Kadhafi, ce dirigeant de la Libye qui diffère des autres hommes de la planète. Par sa façon de régner et de bombarder son peuple en même temps, par ses discours dans lesquels il se présente comme un démiurge capable de tout, mais aussi par ses relations avec le monde extérieur.

C’est ce même Kadhafi qui refuse depuis plus de trois décennies de dévoiler le sort de l’Imam Moussa Sadr et de ses deux compagnons, cheikh Mohammad Yaacoub et le journaliste Abbas Badreddine, disparus quelques jours après une visite officielle effectuée en Libye le 25 août en 1978.
Fondateur du mouvement des déshérités au Liban, Sayed Moussa fut l’une des figures religieuses les plus éminentes du pays. Il prônait un discours de modération et d’ouverture aux autres communautés libanaises et s’est présenté comme médiateur entre les belligérants lors de la guerre civile qui ravageait le pays. Bref, il représentait la planche de salut pour le pays du cèdre.

Grand de taille, le visage serein, l'imam Moussa Sadr a insufflé à la communauté chiite libanaise la fierté et l'élan qui la transformèrent d'une minorité marginalisée en une force incontournable au Liban et dans la région.
Depuis le début de la révolution populaire en Libye, certains responsables du pays, à l’instar du représentant démissionnaire de la Libye auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi, ont annoncé que l'imam "Moussa Sadr a été tué lors de sa célèbre visite en Libye et enterré dans la région de Sebha" (sud).
Mais leurs familles, qui n’ont épargné aucun effort pour dévoiler leur sort, affirment qu’ils sont toujours vivants.  
Actuellement, d’importants efforts sont déployés par le chef du Parlement Nabih Berri, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah, le conseil islamique chiite suprême, les familles des détenus et des parties officielles politiques, sécuritaires, juridiques, dans le but de dévoiler leur sort et de ne pas les exposer au danger des massacres quotidiens perpétrés par Kadhafi contre son peuple !
Par ailleurs, le ministère libanais des Affaires étrangères s’est mobilisé à tous les niveaux pour se procurer des rapports et des informations qui puissent aider à la libération de l’imam et de ses deux compagnons.
Tout en refusant de faire de déclarations à la presse avant de s’assurer de la vérité, la famille de Sayed Sadr reste attachée à l’idée selon laquelle « les trois personnes disparues sont toujours vivantes dans les prisons du régime libyen, et espère que la chute de Kadhafi facilitera la traduction en justice des piliers de ce régime ».

Ses proches refusent de prendre au sérieux les déclarations faites par les anciens responsables libyens, surtout que certains d’entre eux prétendent que Sayed Moussa et ses deux compagnons ont été tués alors que d’autres disent qu’ils sont vivants.
Sa fille Hawra et sa sœur Rabab ont déclaré que "les événements que nous sommes en train de vivre font renaître de grands espoirs" concernant l'imam, qui aurait bientôt 83 ans.
Sur le plan juridique, la justice libanaise entamera le 4 mars prochain le procès par contumace de Mouammar Kadhafi et des responsables de son régime.
Né dans la ville iranienne de Qom le 15 avril 1928, Sayed Moussa Sadr s'installe au Liban en 1959 et y fonde le Conseil supérieur chiite en 1967. Il crée le "mouvement des déshérités" et annonce en 1975 la naissance d'Amal (Espoir) --précurseur du Hezbollah-- pour promouvoir les droits de
la communauté chiite.

source : MANAR

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