26 janvier 2012

Le Musée de Londres attaqué pour ses liens avec une société israélienne

http://www.deyrolle.fr/magazine/IMG/jpg_800px-Natural_History_Museum_London_Jan_2006.jpg




Le Musée d’histoire naturelle est accusé par un groupe d’éminents universitaires et personnalités culturelles d’aider à enfreindre le droit international en menant un projet de recherche qui implique une société israélienne de cosmétiques située dans une colonie « illégale » en Cisjordanie occupée.
Dans une lettre publié par le quotidien britannique The Independent , des scientifiques éminents et les cinéastes Mike Leigh et Ken Loach dénoncent le Musée de Londres - le quatrième le plus visité en Grande-Bretagne - pour sa collaboration en matière de recherches avec Ahava/Dead Sea Laboratories (DSL), qui vend des produits de beauté à base de minerais extraits de la mer Morte.
Le Musée, qui dispose d’une importante équipe de recherche universitaire, est coordinateur dans le projet Nanoretox, un projet financé par l’Union européenne qui cherche à identifier la dangerosité des nanoparticules pour la santé humaine et l’environnement - des matériaux manufacturés microscopiques que les scientifiques développent pour des usages multiples, depuis le traitement du cancer jusqu’au double vitrage.
Ahava-DSL, qui est l’une parmi des dizaines d’autres institutions et sociétés impliquées dans le projet, dont les deux Universités des Collèges de Londres, a son siège en Israël, mais pour l’essentiel, ses activités s’exercent à Mitzpe Shalem, une colonie juive sur la rive de la mer Morte, en Cisjordanie.
Les colonies dans les Territoires occupés sont déclarées illégales en vertu du droit international par les Nations-Unies et la Cour internationale de Justice. Mais en dépit de la condamnation internationale, le gouvernement israélien persiste à prétendre qu’un grand nombre des colonies, notamment les plus de 120 de Cisjordanie, ne sont pas illégales.
Dans leur lettre, les 21 signataires, dont l’éminent biologiste Sir Patrick Pateson, président de la Société zoologique de Londres, et l’intellectuel de premier plan Sir Jonathan Miller, affirment que le lien du Musée d’Histoire naturelle avec Ahava-DSL fait de lui un « coordinateur dans une activité qui va à l’encontre du droit international ».
Ils déclarent : « (Avaha-DSL) extrait, transforme et exporte des ressources palestiniennes pour générer des profits qui vont au financement d’une colonie illégale. Le projet colonial d’Israël a été jugé... comme violant le droit international. Les organisations qui aident et encouragent ce processus peuvent elles aussi être considérées en infraction.
« Nous estimons comme quasiment inconcevable qu’une institution nationale ayant le statut de Musée d’histoire naturelle se soit mise dans cette position. Nous appelons le Musée à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à son implication dans (le projet) et à instaurer les garanties qui protègent contre tout enchevêtrement de ce genre. »
Le projet Nanoretox a débuté en décembre 2008 et doit se terminer à la fin de cette année, même si, selon les militants de la campagne (de boycott), l’implication d’Ahava-DSL vient seulement d’être portée à leur attention. La société, qui a mené une recherche très élaborée sur les nanoparticules pour ses produits, a été nommée pour fournir les matériaux et réaliser les tests de toxicité pour le projet.
Le Musée d’histoire naturelle a défendu  son rôle dans la recherche, disant qu’Ahava-DSL avait été choisie sur une liste de partenaires scientifiques approuvée par la Commission européenne, et laissant entendre que toute décision de boycott du projet serait une remise en cause de la « liberté universitaire ».
Dans un communiqué, le professeur Ian Owens, directeur du musée et professeur de sciences a déclaré : « Nous travaillons dans des limites politiques et juridiques établies par les décideurs, et nous ne participerons à aucun boycott universitaire ou d’enseignement qui pourrait réduire la liberté universitaire ».
Ahava-DSL, qui a fait l’objet d’une campagne de boycott qui a ciblé ses boutiques en Europe et en Amérique, n’a pas répondu aux demandes de commentaires. La société a dit précédemment que la boue et les matériaux de DSL utilisés dans ses produits étaient extraits sur un territoire israélien à l’extérieur des Territoires occupés, et que Mitzpe Shalem n’était pas une colonie illégale.

 The Independent

lu sur Manar website

Aucun commentaire: