Libye : accusations de pratique "généralisée" de la torture sur les détenus
jeudi 26 janvier 2012, par
Des organisations de défense de droits de l’Homme ont dénoncé jeudi une pratique "généralisée" de la torture sur des détenus partisans présumés de l’ancien régime libyen, dont certains ont succombé aux mains de brigades d’ex-rebelles.
"Plusieurs détenus sont morts sous la garde de milices armées dans et autour de Tripoli et Misrata dans des circonstances qui suggèrent la torture", a affirmé Amnesty International dans un communiqué.
L’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a annoncé de son côté jeudi la suspension de ses activités dans les centres de détention de Misrata, à 215 km à l’est de Tripoli, en raison de "la torture sur les détenus et l’impossibilité de leur fournir des soins médicaux d’urgence".
Mercredi, les Nations unies se sont aussi dits préoccupés par les agissements des "brigades révolutionnaires" en Libye, accusées de détenir des milliers de personnes dans des prisons secrètes et de faire usage de la torture.
La Haut commissaire pour les droits de l’Homme Navi Pillay a souligné que le gouvernement libyen n’avait "pas encore établi de contrôle effectif" sur ces "brigades révolutionnaires" qui ont combattu les troupes de Mouammar Kadhafi mais n’ont pas été réintégrées dans l’armée régulière.
Elle s’est dit "très inquiète des conditions de détention des personnes détenues par les Brigades", dont "un grand nombre de ressortissants de l’Afrique subsaharienne" accusées d’avoir soutenu Kadhafi. Ses services ont reçu "des informations alarmantes de torture" dans ces centres de détention secrets.
"Tous les centres de détention doivent être mis sous le contrôle" du gouvernement de Tripoli, a-t-elle affirmé.
Interrogé par l’AFP, le ministre libyen de la Justice, Ali H’mida Achour, a affirmé que les autorités avaient formé un comité chargé de prendre le contrôle et de réhabiliter les prisons à travers le pays.
"Globalement, nous contrôlons une prison dans chaque ville, et nous travaillons pour que tout le système pénitencier soit sous notre contrôle", a-t-il précisé.
Le 16 janvier, "les thowars nous ont remis la prison de Jedayem, près de Zawiyah, à 40 km à l’ouest de Tripoli. Dans la capitale, nous contrôlons déjà les prisons de Jedaida et Ain Zara", a-t-il dit, reconnaissant néanmoins que plusieurs lieux de détention étaient "hors contrôle des autorités".
Le ministre n’a ni démenti ni confirmé les allégations de torture. "Si des plaintes parviennent au procureur général ou militaire, les procédures légales seront engagées", a-t-il dit, sans autre détail.
Amnesty International affirme avoir rencontré des détenus à Tripoli, Misrata et Gharyan (ouest), "qui présentaient des marques visibles de tortures infligées au cours de ces derniers jours et semaines".
"Ils avaient notamment des plaies à la tête, aux membres, au dos et sur d’autres parties du corps".
Selon Amnesty, "la torture est menée par des militaires reconnus officiellement et des organismes de sécurité ainsi que par plusieurs milices armées opérant en dehors de tout cadre légal".
Les autorités avaient promis de placer les centres de détention sous leur contrôle, "mais il est horrifiant de constater qu’il n’y a eu aucun progrès pour arrêter le recours à la torture", a regretté Amnesty, affirmant ne pas être au courant d’"aucune enquête sérieuse sur des cas de torture".
Outre les Libyens accusés d’avoir soutenu le régime kadhafiste, les milices armées des ex-rebelles détiennent aussi des ressortissants africains qualifiés de "mercenaires" accusés d’avoir combattu aux côtés des forces de l’ancien régime.
Certains ont affirmé à Amnesty International qu’ils avaient été suspendus et "battus pendant des heures avec des fouets, des câbles, des tuyaux en plastique, des chaînes, des barres de fer et des bâtons en bois, et avaient reçu des décharges électriques".
(26 janvier 2012 - Avec les agences de presse)
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"Plusieurs détenus sont morts sous la garde de milices armées dans et autour de Tripoli et Misrata dans des circonstances qui suggèrent la torture", a affirmé Amnesty International dans un communiqué.
L’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a annoncé de son côté jeudi la suspension de ses activités dans les centres de détention de Misrata, à 215 km à l’est de Tripoli, en raison de "la torture sur les détenus et l’impossibilité de leur fournir des soins médicaux d’urgence".
Mercredi, les Nations unies se sont aussi dits préoccupés par les agissements des "brigades révolutionnaires" en Libye, accusées de détenir des milliers de personnes dans des prisons secrètes et de faire usage de la torture.
La Haut commissaire pour les droits de l’Homme Navi Pillay a souligné que le gouvernement libyen n’avait "pas encore établi de contrôle effectif" sur ces "brigades révolutionnaires" qui ont combattu les troupes de Mouammar Kadhafi mais n’ont pas été réintégrées dans l’armée régulière.
Elle s’est dit "très inquiète des conditions de détention des personnes détenues par les Brigades", dont "un grand nombre de ressortissants de l’Afrique subsaharienne" accusées d’avoir soutenu Kadhafi. Ses services ont reçu "des informations alarmantes de torture" dans ces centres de détention secrets.
"Tous les centres de détention doivent être mis sous le contrôle" du gouvernement de Tripoli, a-t-elle affirmé.
Interrogé par l’AFP, le ministre libyen de la Justice, Ali H’mida Achour, a affirmé que les autorités avaient formé un comité chargé de prendre le contrôle et de réhabiliter les prisons à travers le pays.
"Globalement, nous contrôlons une prison dans chaque ville, et nous travaillons pour que tout le système pénitencier soit sous notre contrôle", a-t-il précisé.
Le 16 janvier, "les thowars nous ont remis la prison de Jedayem, près de Zawiyah, à 40 km à l’ouest de Tripoli. Dans la capitale, nous contrôlons déjà les prisons de Jedaida et Ain Zara", a-t-il dit, reconnaissant néanmoins que plusieurs lieux de détention étaient "hors contrôle des autorités".
Le ministre n’a ni démenti ni confirmé les allégations de torture. "Si des plaintes parviennent au procureur général ou militaire, les procédures légales seront engagées", a-t-il dit, sans autre détail.
Amnesty International affirme avoir rencontré des détenus à Tripoli, Misrata et Gharyan (ouest), "qui présentaient des marques visibles de tortures infligées au cours de ces derniers jours et semaines".
"Ils avaient notamment des plaies à la tête, aux membres, au dos et sur d’autres parties du corps".
Selon Amnesty, "la torture est menée par des militaires reconnus officiellement et des organismes de sécurité ainsi que par plusieurs milices armées opérant en dehors de tout cadre légal".
Les autorités avaient promis de placer les centres de détention sous leur contrôle, "mais il est horrifiant de constater qu’il n’y a eu aucun progrès pour arrêter le recours à la torture", a regretté Amnesty, affirmant ne pas être au courant d’"aucune enquête sérieuse sur des cas de torture".
Outre les Libyens accusés d’avoir soutenu le régime kadhafiste, les milices armées des ex-rebelles détiennent aussi des ressortissants africains qualifiés de "mercenaires" accusés d’avoir combattu aux côtés des forces de l’ancien régime.
Certains ont affirmé à Amnesty International qu’ils avaient été suspendus et "battus pendant des heures avec des fouets, des câbles, des tuyaux en plastique, des chaînes, des barres de fer et des bâtons en bois, et avaient reçu des décharges électriques".
(26 janvier 2012 - Avec les agences de presse)
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