30 novembre 2009

Mahmoud Darwich : une mémoire pour l'oubli



Mahmoud Darwish : Une mémoire pour l’oubli

En ce jour d’août 1982, les troupes israéliennes assiègent Beyrouth et la résistance palestinienne se résout à un nouvel exil. Prisonnier entre les murs de son appartement, dans la ville bombardée, Mahmoud Darwich tente douloureusement de rallier le territoire impossible de la mémoire.

Pour dire la complexité du réel, les angoisses de l’enfermement, la folie de la guerre et l’au-delà des souvenirs et des espoirs, l’écrivain compose un récit mêlant dialogues imaginaires, textes du patrimoine arabe classique et poèmes en prose.
Chronique amoureuse d’une ville où la violence mortelle a effacé les frontières supposées du corps et de l’esprit, de l’amour et du politique, Une mémoire pour l’oubli recueille les fragments d’un passé éclaté et témoigne de l’inévitable travail du deuil et de l’oubli.



L’auteur :



Mahmoud Darwich, né en 1942 à Birwa, près de Saint-Jean-d’Acre, est unanimement considéré couenne l’un des plus grands poètes arabes contemporains. Auteur d’ouvrages maintes fois réédités et traduits partout dans le monde, il est publié en France par Actes Sud.
Poche : 195 pagesEditeur : Actes Sud (3 septembre 2007) Collection : Babel Langue : Français ISBN-10 : 2742769285 ISBN-13 : 978-2742769285



Extraits :



Trois heures. Une aube que porte le feu. Un cauchemar qui vient de la mer. Coqs métalliques. Fumée. Fer qui offre le festin du fer triomphant. L’aube qui naît des sensations avant que d’être perceptible. Un grondement me chasse du lit et me jette dans l’étroit couloir. Je ne veux rien, n’espère rien. Je suis incapable de bouger un membre dans ce bouleversement général. Pas de temps pour être prudent, pas de temps pour le temps. Si je savais seulement, si je savais comment mettre un peu d’ordre dans le déluge de mort ! Si je savais comment libérer les cris enfermés dans un corps qui ne m’appartient plus, tellement il s’efforce d’échapper au chao des bombes ! Assez ! Assez !
J’ai chuchoté pour savoir si je peux faire quelque chose qui me ramène à moi-même, et qui me montre la bouche du gouffre, ouverte de toutes parts. Je ne peux pas m’abandonner à ce destin, et je ne peux m’insurger. Fer qui hurle, auquel répondent d’autres aboiements. La fièvre des métaux est la chanson de cette aube.
Si cet enfer pouvait cesser cinq minutes ! Advienne que pourra ! Cinq minutes. Je dirais presque cinq minutes seulement, pour l’unique chose à faire avant de me préparer à mourir, ou à vivre. Cinq minutes, est-ce suffisant ? Oui, assez pour me glisser dans ce couloir qui mène à la chambre, au bureau, à la salle de bain où il n’y a plus d’eau, à la cuisine où je guette l’instant de me précipiter depuis une heure, en vain. Jamais je n’y arriverai.
J’ai dormi il y a deux heures. J’ai mis du coton dans mes oreilles et j’ai dormi après avoir écouté le dernier bulletin d’informations. Ils n’ont pas dit que j’étais mort, c’est donc que je suis vivant. J’ai palpé mon corps, constaté qu’il était entier. Dix doigts au sol, dix doigts plus haut. Deux yeux, deux oreilles, un long nez. L’autre doigt au milieu. Le cœur, il ne se voit pas et rien ne témoigne de sa présence, rien d’autre que mon désir obstiné de faire le décompte de mes membres. Un pistolet posé sur une des étagères de la bibliothèque, un élégant pistolet, propre, brillant, de petite taille et sans munitions. On m’en a donné une boîte avec le pistolet il y a deux ans de cela et je ne sais plus où je l’ai cachée de peur d’une bêtise, de peur d’un éclat de colère, de peur d’une balle perdue. Je suis donc vivant, ou plus exactement : je suis.
Personne n’entend la supplication qui s’élève de la fumée : Donnez-moi cinq minutes pour que je mette cette aube, ma petite part d’aube, sur ses deux pieds, pour que je puisse me préparer à entamer cette nouvelle journée née des lamentations. Sommes-nous en août ? Oui, en août, et la guerre est devenue siège. Je cherche à la radio, ma troisième main, ce qui se passe en ce moment même. Pas de témoins, pas de nouvelles. La radio dort.
Je ne me demande même plus quand cesseront les aboiements métalliques de la mer. J’habite au huitième étage d’un immeuble que tout chasseur aimerait épingler à son tableau de chasse. Alors, avec cette armada qui a transformé la mer en enfer... Au nord, l’immeuble offrait à ses habitants l’image du toit ridé de la mer, façade de verre désormais tournée vers le massacre à ciel ouvert. Pourquoi suis-je venu m’installer ici ? Quelle question stupide ! Voilà dix ans que j’habite là, et cette débauche de vitres ne m’a jamais dérangé.
[ ... ]
Depuis la mer, l’aube de plomb continue à progresser, portée par des sons comme je n’en avais jamais entendu. La mer tout entière est farcie des obus qui s’y perdent. La mer n’est plus liquide, se fait métal. La mort peut-elle se parer de tous ces noms ? Nous avons dit que nous sortirions. Alors, pourquoi cette pluie rouge, noire, grise, sur ceux qui s’apprêtent à sortir et ceux qui resteront, hommes, pierres, arbres ? Nous avons dit que nous sortirions. « Par la mer », ont-ils exigé. « Par la mer », avons-nous accepté. Alors, pourquoi arment-ils vagues et embruns de ces canons ? Pour que nous nous hâtions d’avantage ? Ils doivent commencer par lever le siège, du côté de la mer, ils doivent ouvrir la dernière voie pour laisser couler notre dernier filet de sang. Tant qu’il en sera ainsi - et il en est ainsi - , nous ne sortirons pas. Je prépare donc le café !
A six heures, les oiseaux du voisin se sont mis à chanter. Je les ai écoutés se livrer à leur rite, imperturbablement, dès qu’ils se sont retrouvés seuls dans la lumière naissante. Pour qui chantent-ils au milieu de ce ciel saturé de missiles ? Ils chantent pour effacer la nuit passée, ils chantent pour eux même, pas pour nous. Le savions-nous, avant ? Les oiseaux se sont taillé leur propre espace au milieu des fumées de la ville en flammes. Les flèches de leurs trilles s’enroulent autour des obus et désignent une région préservée du ciel. Le tueur tue, le combattant combat, l’oiseau chante. En voilà assez des métaphores, et bien assez des interprétations. La guerre n’a que faire des symboles et ramène l’homme dans ses relations avec le lieu, avec les éléments, avec le temps, à sa réalité première : nous nous réjouissons de quelques gouttes qui s’écoulent d’une canalisation crevée car l’eau, ici, nous est miracle.
Qui a dit de l’eau qu’elle est incolore, inodore et sans saveur ? L’eau a une couleur que révèle la soif. L’eau a une couleur des chants d’oiseaux, le moineau en particulier, de ces oiseaux que n’affole pas cette guerre venue de la mer tant que demeure préservé leur morceau de ciel. L’eau a le goût de l’eau, cette odeur de l’air chaud, en fin d’après midi, quand il s’élève des champs où se bercent les vagues lourdes des épis, le long d’étendues parsemées de zébrures sombres, pareilles aux ombres fugaces que laissent derrière elles les ailes des moineaux quand ils rasent les moissons. Car il ne suffit pas de voler pour être un oiseau. L’une des pires choses de la langue arabe, c’est peut être que l’avion - tâïra - soit le féminin de l’oiseau - tâïr. Les oiseaux poursuivent leur chant, affirment leur présence au milieu du fracas des bombardements maritimes. Qui a dit que l’eau est inodore, incolore et sans saveur ? Qui a dit que l’avion est le féminin de l’oiseau ?
Mais les oiseaux se taisent brusquement. Ils cessent leurs babillages et leurs allées et venues routinières dans le ciel de cette aube, après cette volée de fer. Est-ce le grondement d’acier qui les a fait taire ou l’inquiétude de se voir si ressemblants et si inégaux ? Deux ailes de métal et d’argent en guise de plumes frissonnantes, un ventre de fer et de fils électriques au lieu du bec qui pépie, une cargaison de bombes à la place d’un grain de blé ou d’une brindille... Les oiseaux ont cessé leur chant ; ils ont pris garde à la guerre car leur plan de ciel n’est plus à l’abri.
La voûte du ciel s’abaisse, comme un toit de béton qui s’effondre. La mer devient terre ferme et se fait proche. Le ciel et la mer ne forment plus qu’une même pâte, la mer et le ciel s’étreignent à m’étouffer. J’ai ouvert la radio pour prendre des nouvelles du ciel. Je n’ai rien entendu. Le temps s’est solidifié, s’est installé sur moi pour m’étouffer. Les avions ont fui entre mes doigts, ont déchiré mes poumons. Comment arriver jusqu’à cette odeur de café ? Comment mourir, desséché, sans l’odeur du café ? Je ne veux pas, je ne veux pas... Mais où est ma volonté ?
Ça c’est arrêté là-bas, de l’autre côté de la rue, le jour où nous nous sommes récriés : Ils ne passeront pas, nous ne sortirons pas ! La chair a affronté le fer et renversé le cours d’un destin inéluctable. Les envahisseurs se sont arrêtés sous les murailles de la ville. Il y a un temps pour enterrer les morts, un temps pour fourbir les armes ; il y a un temps pour que le temps s’écoule à notre guise, pour que s’affermisse notre courage. Et c’est nous, nous, qui sommes les maîtres du temps.
Le pain sourdait de terre et l’eau jaillissait du roc. Leurs obus creusaient des puits où nous allions boire ; leur langage de mort nous poussait à chanter : Nous ne sortirions pas. Nous apercevions nos visages sur les écrans des autres, exaltés d’une promesse sans pareil, brisant le siège et proclamant notre victoire. Nous ne perdrons plus rien puisque Beyrouth demeure, puisque nous demeurons en Beyrouth, au milieu de cette mer, aux portes de ce désert, comme autant de noms pour une patrie différente, pour que les mots retrouvent leur sens. Ici est dressée la tente qui abritera les signes égarés, les mots errants, les éclats d’une lumière orpheline chassée à coup de fouet.
Savaient-ils ces jeunes gens qu’armaient leur ignorance des rapports de force, les refrains de chansons démodées, les grenades, les bouteilles de bière tiède, les désir des jeunes femmes terrées dans les abris, les fragments de vies déchirées, l’envie avouée de se rebeller contre leurs pères trop sages, la folie de se libérer du carcan de la pensée rassise, l’ignorance du jeu de la mort infatigable, savaient-ils, savaient-ils qu’ils effaçaient l’encre de ce décret imposant à l’Orient de la Méditerranée de se soumettre toujours d’avantage, depuis le siège de Saint-Jean-d’Acre jusqu’à celui de Beyrouth, chargé de venger toutes les défaite du Moyen Age ?
Savaient-ils, lorsqu’ils assaillirent leurs assaillants, qu’ils se substituaient à la légende, pour guider le devin, déchiffreur d’écritures de sable, vers les secrets de l’héroïsme au quotidien ? Comme si l’homme était mis à l’épreuve de la virilité, la femme à celle de la féminité. Comme si la dignité pouvait choisir entre le combat et la mort. Comme si le chevalier solitaire, non content d’inverser le cours du temps et d’imposer sa morale, se frayait une voie, à lui seul, dans cet espace ouvert, et détournait le cours des pulsions obscures. Comme si une poignée d’individus se rebellait contre le tyrannie de l’ordinaire pour que ce peuple, ce peuple au tempérament de feu obstiné, ne soit pareil au troupeau de moutons que bernent, complices, les gardiens de la répression et des fausses espérances.
Ils ne passeront pas sur notre vie. Qu’ils passent, s’ils le peuvent, sur des cadavres que l’esprit profère.
Où est ma volonté ?
Elle se tient là bas, sur l’autre trottoir de la voix collective. Mais pour l’heure, rien d’autre ne m’importe que l’odeur du café. J’ai honte, honte de ma peur, honte devant ceux qui défendent l’odeur du pays lointain, cette odeur qu’ils n’ont jamais sentie parce qu’ils n’y ont même pas vu le jour. Ils en sont nés, mais loin d’elle. Ils l’ont apprise sans cesse, sans trêve, sans lassitude. Ils l’ont apprise, à force de mémoire lancinante et de poursuites incessantes.
« Vous n’êtes pas d’ici », leur disait-on là-bas.
« Vous n’êtes pas d’ici », leur répétait-on ici.
Entre « ici » et « là-bas », ils ont tendu leur corps en arc vibrant, jusqu’à ce que la mort devienne, en eux, ce cérémonial. Leurs pères avaient été expulsés de là-bas pour devenir, ici, des invités, des invités de passage, juste le temps de vider le champ de bataille des civils, pour qu’il soit plus facile aux armées régulières de purifier la terre des Arabes de la souillure et de la laver de tout opprobre. Frères, les oppresseurs ont dépassé les bornes. Le combat nous appelle, et le sacrifice. Nous avons fondu sur eux comme la mort. Ils sont réduits à néant, ils sont morts. Ces chansons taillaient en pièce l’armée des envahisseurs, et le sol de la patrie était libéré, strophe après strophe. Mais eux, ici, venaient au monde sans le moindre berceau, au gré des circonstances, sur une natte, dans une corbeille de roseau ou sur une litière de feuilles arrachées à un bananier. Ils venaient au monde, au gré des circonstances, sans acte de naissance ni état civil, sans fête ni anniversaire, fardeau pour leurs parents et pour les compagnons de tente. En bref, des enfants de trop, des enfants sans identité.
Et il est advenu ce qu’il est advenu. Les armées régulières sont reparties et eux ont continué à naître, sans raison, à vieillir, sans raison, à se soutenir, sans raison, à être encerclés, sans raison. Tous connaissaient l’histoire, une histoire pareille à un accident de la route à l’échelle planétaire, à un cataclysme naturel. Mais ils ont lu aussi bien des choses au grand livre des corps et des abris de fortune ; ils ont lu leur différence, les discours sur la nation arabe, les dons de l’agence des nations unies pour les réfugiés, les fouets des policiers. Ils ont continué à croire et à se multiplier au-delà de la ceinture des camps et des centres de détention. Ils ont lu l’histoire des châteaux et des places fortes que dressaient les envahisseurs pour immortaliser leurs noms sur une terre qui ne leur appartenait pas, pour récrire l’histoire des pierres et des orangers par exemple.
L’histoire ne peut-elle pas s’acheter ? Sinon, comment expliquer les noms de ces vallées, de ces lacs, de ces villes, qui ont arraché à leurs conquérants, au moment où ils les découvraient, une exclamation devenue nom propre qui s’est transmis jusqu’à nous ? « Oh Rid, comme il est beau ! » s’est écrié un général romain en voyant le lac de Macédoine qui tire son nom de ce cri de surprise. Bien d’autres noms encore, que nous empruntons aux conquérants et qui gardent la marque des défaites payées. Châteaux et places fortes ne sont que tentatives pour conserver des noms qui craignent de ne pas survivre à l’oubli, pierres levées contre l’oubli, remparts dressés contre l’oubli. Personne ne souhaite être oublié. Plus pacifiquement, on fait des enfants pour qu’ils portent un nom, pour qu’ils reprennent, de leurs pères, le fardeau d’un nom, ou sa gloire. Longue histoire que cette recherche d’une marque à poser sur le temps et les lieux, que cet effort pour donner un peu d’assurance aux noms et les aider à affronter les longues caravanes de l’oubli.
Pourquoi demande-t-on à ceux que les vagues de l’oubli ont rejetés sur les rivages de Beyrouth de faire exception aux lois de la nature humaine ? Pourquoi leur demande-t-on tant d’oubli ? Qui peut leur fabriquer une mémoire nouvelle, ombre brisée d’une vie lointaine dans un carcan de métal hurlant ? Y a-t-il au monde assez d’oubli pour qu’ils oublient ?



5 septembre 2008

charte politique du Hezbollah

Sayed Nasrallah: Nous sommes opposés à tout compromis avec l'ennemi sioniste
G.Houbballah

30/11/2009
Le secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah, a annoncé la nouvelle charte politique du Hezbollah : une charte dans laquelle il a défini les grandes lignes à suivre par le Hezbollah

Sayyed Hassan Nasrallah est apparu à travers un écran en présence d'une foule de journalistes, et de personnalités politiques, sans oublier la présence du président du parti politique du Conseil, Sayyed Ibrahim al Amin-Sayyed et le chef du bloc parlementaire de la Fidélité à la Résistance Hajj Mohammed Raad


Voici les principaux extraits du contenu de la charte :
L'objectif de ce document est de faire connaître la vision politique du Hezbollah, qui porte sur nos perceptions et nos aspirations, et sur ce que nous avons comme espérances et préoccupations, c’est avant tout un produit de ce que nous avons expérimenté, de ce que nous avons défini être prioritaire par rapport à la primauté de l'acte du sacrifice.
Dans une période politique exceptionnelle, riche en évolutions, on ne peut pas avoir une approche sans noter la place particulière de la résistance, ou encore l’impact de ses exploits.
Il est donc nécessaire d'inclure ces changements dans le contexte de la comparaison entre deux voies contradictoires, de proportion inverse:
1 – la voie de la résistance et de l’opposition, une voie qui est basée sur des victoires militaires et des succès politiques au point d’instaurer un modèle de la résistance populaire et politique, de cohérence dans les positions et les positions politiques, malgré l'ampleur des défis.. Jusqu'à faire pencher la balance dans l'équation régionale au profit de la résistance et de ses partisans.
2 – la voie de l'hégémonie américaine et de l'arrogance américano-israélienne et de leurs alliés dans ses différentes dimensions et ses prolongements directs et indirects, cette voie qui est entrain de subir des défaites militaires et des échecs , dévoilant par la même occasion l’échec stratégic des États-Unis et l’effondrement de leurs projets, l’un après l’autre, ce qui les a plongés dans la confusion, la retraite, l’incapacité à contrôler le cours des évolutions et des événements dans le monde arabe et le monde islamique.


Ces données se révèlent dans le contexte international plus large, qui à son tour, contribue à dévoiler l'impasse voire le recul de l'hégémonie unipolaire des États-Unis en faveur d’un système multipolaire dont les lignes ne sont pas encore clairement définies.
Et ce qui approfondit la crise du monde hégémonique, c’est la crise qui a frappé les marchés financiers américains , l'économie mondiale et donc les États-Unis sont entrés dans un état de confusion et d'impuissance, frappant de plein fouet la structure même du modèle capitaliste arrogant.
Nous pouvons donc dire: Nous sommes dans un contexte de changements historiques qui menacent les États-Unis de perdre sa place de puissance dominante, et l’extinction du système de domination unipolaire.

En face, les mouvements de résistance, se sont présentés comme étant un facteur stratégique-clé sur la scène internationale après avoir joué un rôle central dans la production ou la stimulation de changements liés à notre région.
Ainsi, la résistance au Liban, en particulier la résistance islamique a été la première a faire face à l'hégémonie et l'occupation depuis plus de deux décennies et demi, et ce choix a résisté malgré toutes les tentatives à montrer l'option de la résistance comme étant une imprudence, ou une tendance politique qui s’opposent aux règles de la rationalité et du réalisme.

Or le cours des victoires enregistrées par la résistance a prouvé la véracité de cette option : depuis l’expulsion de l'occupation israélienne de Beyrouth et de la Montagne puis sa retraite de Saida, Nabatiyeh et Tyr, en passant par les agressions israéliennes de Juillet 1993 et avril 1996 sans oublier le retrait israélien en Mai 2000, et terminer par la guerre israélienne contre le Liban en 2006, tout cela n’a fait que renforcer la crédibilité et la légitimité de cette résistance ..
La Résistance a ainsi réussi à évoluer de mouvement de libération, en mouvement de résistance, puis en force de dissuasion et de défense, en plus de son rôle en tant que pierre angulaire au sein du pouvoir politique pour l’élaboration d’un Etat fort et juste.
Parallèlement à cela, la résistance a réussi à évoluer sur les plan politique et humanitaire, ainsi elle a acquis en plus de sa valeur patriotique libanaise une valeur arabe et islamique lumineuse, elle est devenue aujourd'hui une valeur universelle et humaine auxquels s'inspirent tous ceux qui sont amoureux de la liberté et de l'indépendance dans diverses parties du globe.
Or le Hezbollah, malgré ces changements promettants , estime que même si l'ennemi est dans l'impasse et l'incapacité d'avoir une stratégie de guerre ou d'imposer des ajustements selon ses propres conditions, ne sous-estime pas l'ampleur des défis et des risques qui subsistent, il ne banalise pas la voie difficile de la lutte et la taille des sacrifices requis par la résistance pour la restitution des terres.
Toutefois, le Hezbollah est devenu plus claire plus déterminé dans ses choix plus, plus confiant en Dieu en lui-même et en son peuple.
Dans ce contexte le Hezbollah définit les grandes lignes de sa politique :

L’hégémonie américaine
Après la Seconde Guerre mondiale les États-Unis se sont imposés en tant que projet central de domination, un projet fondé sur un développement dans les mécanismes de domination et d'asservissement sans précédent, renforcé par des réalisations à tous les niveaux de la connaissance scientifique, culturelle, technologique, économique et militaire.
Un projet politique et économique qui ne conçoit le monde que comme une ouverture à des marchés qui doivent être régis par leurs propres lois.
La chose la plus dangereuse dans la logique de l'hégémonie de l'Occident , et plus particulièrement les États-Unis, est de considérer que le droit de dominer le monde est naturel, et donc la stratégie économique capitaliste du projet est de nature globale, sans limites dans ses ambitions avides.
Les facteurs de contrôle du capitalisme sauvage, qui se composent d'un président et de réseaux internationaux soutenus par des sociétés transnationales, des institutions internationales, notamment financières appuyées par la force militaire supérieure, ont provoqué des conflits: conflits d'identités, de cultures et de modes de civilisations, contradictions entre riches et la pauvres etc.
Le capitalisme sauvage a transformé la mondialisation en un mécanisme de domination, de désunion, de discorde et de destruction des identités voire de l'aliénation culturelle, économique et sociale.

Cette mondialisation a atteint son paroxysme quand elle s’est transformée en militaire : dont les exemples au Moyen-Orient ne manquent comme l'Afghanistan, l'Irak, la Palestine, le Liban, avec la guerre globale de Juillet de 2006, exécutée par les israéliens.
L'hégémonie et la domination des États-Unis ont atteint des niveaux dangereux récemment, surtout depuis la dernière décennie du XXe siècle et aujourd'hui encore, de façon ascendant après la chute de l'Union soviétique, une opportunité historique pour l'hégémonie américaine de conduire le monde, au nom de la responsabilité historique et d’imposer l’idée qu'il n'y a pas de distinction entre les intérêts du monde et les intérêts américains.

Cette hégémonie a atteint son apogée avec l'administration Bush, qui a exprimé sa vision dans un document "Projet New American Century», écrit avant les élections américaines en l’an 2000.
Rien d'étrange ni de surprenant que ce document insiste sur la question du renforcement des capacités des USA à travers le monde, à travers une politique stratégique fondée sur le renforcement des capacités militaires. Ces dernières ne sont plus une force de dissuasion, mais aussi une force d’intervention, à la fois pour effectuer des frappes «préventives» à des fins « thérapeutiques » pour traiter des crises après qu'elles se produisent.

L'administration Bush a estimé les événements du 11 Septembre 2001, comme une occasion de réaliser cette vision, à travers le slogan de la «guerre mondiale contre le terrorisme» et cette administration a travaillé comme ce qui suit:
1 - militarisation de la politique étrangère et de ses relations diplomatiques
2 - éviter de dépendre des cadres multilatéraux, et monopoliser la prise de décision stratégique, et la coordination en cas de besoin, avec les alliés qui peuvent être convoqués.
3 - résoudre la guerre en Afghanistan rapidement pour se préparer à la prochaine étape à savoir: contrôle de l'Irak, qui servira de pont principal pour l'établissement d'un nouveau Moyen-Orient en rapport avec les exigences du monde après le 11 Septembre. Cette administration n'a pas hésité à recourir à toutes les méthodes de camouflage, de tromperie et les mensonges éhontés pour justifier les guerres, particulièrement la guerre en Irak, contre tous ceux qui résistent à ses néo-pays coloniaux.

Dans ce contexte, l’administration a tenu à établir un lien entre le terrorisme et la résistance pour lui soutirer toute légitimité reconnue dans les droits de l'homme, et ainsi justifier la lutte contre les guerres de toutes sortes, et donc réduire à néant les derniers bastions de la défense des peuples et de leur droit de vivre dans la liberté, la dignité et la fierté, à vivre leur propre expérience, à assumer leurs rôles dans le mouvement de l'histoire humaine, culturellement et intellectuellement.

Le «terrorisme» a servi d’argument à la domination américaine à travers divers moyens: Poursuites judiciaires, saisie et détention arbitraire absence des éléments les plus fondamentaux d'un procès équitable, tel constaté dans les lieux de détention de "Guantanamo", intervention directe dans la souveraineté des États , déclencher des guerres destructrices et dévastatrices sans distinguer l'innocent du coupable, ni entre les enfants et les hommes, les femmes et les jeunes...
Le prix humain des guerres américaines contre le terrorisme a dépassé le nombre de millions de personnes sans compter la destruction des infrastructures, mais aussi la structure et les composantes des communautés elles-mêmes, démantelées..
Il ne fait aucun doute que le terrorisme américain est à l'origine de tout le terrorisme dans le monde, et l'administration Bush a rendu les États-Unis une menace pour le monde entier à tous les niveaux. Si, aujourd'hui, on fait un sondage de l'opinion mondiale les Etats-Unis apparaîtront comme le pays le plus haï dans le monde.
L'échec subi par la guerre en Irak et la situation évolutive de la résistance, l'échec de la soi-disant «guerre contre le terrorisme", notamment en Afghanistan,où l’on assiste à un retour en force du mouvement des talibans et la reconnaissance de leur rôle en cherchant à faire des compromis avec eux, ainsi que l'échec de la guerre américaine contre la résistance au Liban et en Palestine, via l’occupation israélienne, tout cela a frappé de plein fouet le prestige américain au niveau international lui causant un repli stratégique dans sa capacité à agir.
Toutefois, cela ne signifie pas que les Etats-Unis se retireraient de la scène facilement, ils feront tout le nécessaire pour protéger ce qu'ils appellent leurs «intérêts stratégiques», parce que les politiques visant à promouvoir l'hégémonie américaine, les projets idéologiques, alimentés par des tendances extrémistes alliés avec la composante militaire ne connaissent pas de limites à la cupidité et leurs ambitions.
Notre région et l’hégémonie américaine

Les mondes arabe et musulman ont été soumis pour des siècles, à des guerres coloniales brutales et sans fin, à commencer par l’implantation de l'entité sioniste dans la région, dans le cadre d'une fragmentation de la région en entités contradictoires.
Nous avons atteint l'apogée de cette phase, avec les États-Unis qui a hérité l'ancien colonialisme dans la région.
L'objectif central du contrôle américain des peuples dans toutes ses formes est politique, économique, culturel et piller ses ressources, notamment le pillage des richesses pétrolières, un moyen de contrôle par le Président de l'économie mondiale.
Pour atteindre ses objectifs politiques , les Etats-Unis ont mis au point des stratégies d'action, notamment:
1 - fournir tous les moyens pour assurer la stabilité de l'entité sioniste, qui est la base avancée du projet impérial américain dans la région, et de soutenir cette entité totalement, lui fournir un réseau de sécurité pour son existence, pour qu’elle puisse remplir son rôle de thyroïde cancérogène dans la région.
2 - miner les droits culturels de nos peuples et travailler à affaiblir leur moral via les médias sans oublier la guerre psychologique pour affecter les valeurs et les symboles de la résistance.

3 – soutien aux régimes dépendant des Etats-Unis et tyranniques dans la région.
4 - déploiement de bases militaires qui sont des articulations nécessaires à l'appui des guerres
5 - empêcher toute rébellion dans la région permettant l’accès au pouvoir et au progrès, ou de jouer un rôle historique dans le monde.
6 - semer la discorde et les divisions de toutes sortes, en particulier les conflits sectaires entre musulmans, pour la production de conflits civils internes interminables
Il est clair qu’on ne peut lire n'importe quel conflit dans n'importe quelle région du monde qu’à travers la perspective d'une stratégie globale, et donc la menace américaine ne se réduit pas dans un espace précis , la ligne de front de cette menace doit être mondiale aussi.
Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une confrontation difficile et délicate, une bataille de générations.. Notre expérience au Liban a prouvé que difficulté ne signifie pas impossibilité.

Cela est vrai verticalement à travers l'histoire et tout autant horizontalement à travers nos extensions géographiques et géo - politiques.
L’Arrogance américaine n’a laissé à nos peuples que le choix de la résistance, le choix pour une vie meilleure, pour l'avenir de l'Homme, un avenir régi par des relations de fraternité et de solidarité dans la diversité, un monde de paix et d'harmonie, comme prévu par le mouvement de nos prophètes et des réformateurs à travers l'histoire.


Le Liban



Le Liban est notre patrie celui de nos parents et nos grands-parents, il est aussi la patrie de leurs enfants et petits-enfants et toutes les générations qui suivent.

Nous rejetons toute forme de partition ou de "fédéralisation" explicite ou déguisée. Nous voulons une patrie libre, souveraine et indépendante ,généreuse, puissante, capable, présente dans les équations de la région, et un contributeur-clé dans le présent et l'avenir, comme il l’était toujours dans la fabrication de l'histoire.

a) La résistance
"Israël" représente une menace constante pour le Liban ce modèle de coexistence entre les fidèles des religions divines, et qui se contredie avec la présence d’une entité raciste : l'entité sioniste. En outre, l'existence du Liban à la frontière de la Palestine occupée, impose sur ce pays d'assumer des responsabilités nationales et patriotiques.
La menace israélienne a commencé à se faire ressentir dans ce pays depuis que l’entité sioniste a été implantée en Palestine, cette entité n'a pas hésité à divulguer ses ambitions de rattacher le Liban à ses parties, de s’emparer de ses richesses, en particulier minérales, et a essayé de réaliser ces ambitions progressivement.
Cette entité a déclenché une série meurtrière d’agressions contre le pays depuis 1948 : le massacre de Houla en 1949, l'agression sur l'aéroport international de Beyrouth en 1968 … l’occupation de 1982 etc.
Tout cela a été pleinement soutenue par les États-Unis d'Amérique, et dans une certaine mesure ignoré par la «communauté internationale» et les institutions internationales, les rendant de facto complices avec l’agresseur, sans oublier le silence des Arabes, l'absence d’une autorité libanaise réelle au Liban, qui a abandonné le pays et le peuple à des massacres et des pillages perpétrés par l'occupation israélienne,.
En vertu de cette tragédie nationale, les souffrances de la population et le sentiment d’abandon par le monde, a poussé des Libanais fidèles à leur patrie, de recourir à leur droit de résistance, qui est un devoir national moral et religieux: la résistance populaire armée est donc née pour affronter le danger sioniste qui menace leur vie et leurs moyens de subsistance et leur avenir.
Dans des circonstances aussi difficiles, l'État libanais a commencé à récupérer sa souveraineté à travers la résistance armée, à retrouver son pouvoir de décider politiquement, un pouvoir que l'occupation israélienne à tenter de le lui voler, la résistance a servi de prélude à la restauration de l’État et de ses institutions et, surtout au rétablissement des valeurs nationales: la souveraineté de la patrie et la dignité, rendant à la liberté sa véritable dimension.
Désormais ces valeurs ne sont plus un slogan, mais elles sont consacrées par la résistance pour libérer nos terres et récupérer nos droits et sont la pierre angulaire pour un Liban moderne, qui a retrouvé sa place sur la carte du monde en tant que pays respecté et fier de ses fils appartenant à une patrie qui lutte pour la liberté, la culture, la science, la diversité et le dynamisme, une patrie de dignité, de sacrifice et d'héroïsme.
Le retrait des forces d’occupations israéliennes en l’an 2000 et la victoire historique dans la guerre de Juillet 2006, ont offert un modèle de défense et de résistance de la patrie, l'expérience s’est transformée en une école au profit des peuples et des nations opprimées.
La résistance nationale a réussi avec le soutien du peuple et de l'armée nationale, à infliger une défaite historique à « Israël », les trois réunis ont offert une base pour une nouvelle phase dans la région, désormais ils jouent un rôle pivot dans la fonction de dissuasion de l'ennemi en assurant la protection de l'indépendance nationale, la souveraineté et la défense de son peuple.
Or, en raison de l'absence d’un Etat fort, en raisons du déséquilibre des forces entre l'Etat et l'ennemi , en raison de la menace permanente des forces israéliennes , le Liban doit consacrer une formule mixte basée sur un mariage entre une résistance populaire qui participe dans la défense du pays contre toute invasion israélienne, et l'armée nationale qui se doit de protéger la patrie et de lui garantir sa sécurité et sa stabilité.
Cette formule, doit être développée au sein d’une stratégie de défense nationale, qui servira de parapluie de sécurité pour le Liban, après l'échec des autres propositions internationales ou arabes.


Le choix de la résistance a permis la libéralisation de la terre du Liban le rétablissement des institutions étatiques la protection de la souveraineté et la réalisation d'une indépendance véritable.

Le succès de l'expérience de la résistance, l'échec de toutes les guerres pour l’éliminer, et la poursuite de la menace israélienne au Liban -et non pas la disparition de la menace- poussent la résistance à poursuivre sans relâche sa mission, à renforcer ses capacités militaires, pour lui permettre de participer à la tâche de libérer ce qui reste de nos terres encore occupées et à récupérer des détenus restants et des personnes disparues et les corps des martyrs, et de participer à la mission de la défense et la protection de notre pays.


b) L’Etat et le système politique


Le principal problème dans le système politique libanais, ce qui empêche la réforme et le développement et qui est constamment remis à jour c’est le confessionnalisme politique. Le système a été établi sur une base confessionnelle, ce qui est un obstacle à la réalisation de la démocratie véritable, celle qui ouvre la porte à une bonne répartition des pouvoirs politiques. Par conséquent, la condition à l'application d'une véritable démocratie de ce genre est l'abolition du confessionnalisme politique du système, qui est inscrite dans le texte des "Accords de Taëf» et sur la nécessité de former une commission nationale pour ce faire.
Or tant que les Libanais n’auront pas atteint cet objectif à travers le dialogue national - nous voulons dire l'abolition du confessionnalisme politique - et aussi longtemps que le système politique fondé sur des lignes sectaires subsiste, la démocratie consensuelle demeure la base fondamentale pour la gouvernance au Liban, car elle est l'incarnation réelle de l'esprit de la constitution et l'essence de la Charte de la co-existence.
De là, toute approche des questions nationales par la majorité et la minorité doit être réaliser selon les conditions historiques et sociales de l'exercice de la démocratie effective dans lequel le citoyen devient une valeur en soi.
La démocratie consensuelle est une formule politique qui exige une réelle participation de tous, le facteur de confiance est primordial parmi les composantes du pays.
L'Etat que nous voulons et que nous demandons se résument en:
1 - un Etat qui permet de préserver les libertés publiques, et de fournir toute l'atmosphère appropriée pour leur exercice.
2 – un Etat fondé sur l'unité nationale et la cohésion nationale.
3 – un Etat capable de protéger la terre et le peuple et la souveraineté et l'indépendance, et qui dispose d'une armée nationale forte, capable équipée, avec des institutions de sécurité efficaces, et qui tient sur la sécurité des personnes et des intérêts.

4 – un Etat aux institutions modernes avec des acteurs et collaborateurs, aux pouvoirs et fonctions claires et précises.
5 – un Etat qui applique les lois sur tout le monde dans le cadre du respect des libertés publiques et de la justice dans les droits et les devoirs des citoyens, indépendamment de leurs sectes et régions.
6 – un Etat jouissant d’ une représentation adéquate, et qui ne peut être correctement réalisée que par une loi électorale moderne permettant aux électeurs de choisir leurs représentants libanais échappant au contrôle de l'argent, et des pressions différentes afin d’obtenir la plus large représentation possible des différents segments du peuple libanais.
7 – un Etat qui s'appuient sur les compétences scientifiques hautement qualifiés de son peuple, qui place des mécanismes solides et efficaces pour nettoyer l'administration de la corruption.
8 – un Etat où il ya une autorité judiciaire forte, indépendante et libre de tout contrôle politique, exercé par des juges réputés impartiales
9 – un Etat qui jouit d’une économie fondée sur ses secteurs productifs, les secteurs de l'agriculture et de l'industrie, renforcée par des plans, et des programmes de soutien de premier plan pour améliorer la production et offrir des possibilités d'emploi en particulier dans les zones rurales.
10 – un Etat qui applique le principe de développement équilibré entre les régions, en s'efforçant de combler le fossé entre les politiques économiques et sociales.
11 – un Etat qui se soucie de l'intérêt de ses citoyens, et qui se doit de fournir les services appropriés pour leur éducation, leurs soins médicaux et leur logement pour avoir une vie décente, un Etat qui doit s'attaquer au problème de la pauvreté et fournir des possibilités d'emploi

12 – un Etat qui prendra soin des jeunes générations, qui aidera à développer leurs talents et leurs énergies et les orienter vers les objectifs de l'aide humanitaire au niveau national, et les protéger de la déviation et du vice.
13 - un 'Etat qui d'emploie à renforcer le rôle des femmes et renforcer leur participation dans tous les domaines.
14 – un Etat qui accorde de l'importance à l’éducation nationale, en renforçant les écoles publiques et l'Université libanaise à tous les niveaux, aussi l'application de l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous.
15 – un Etat qui instaurera un système administratif décentralisé afin de promouvoir les possibilités de développement et de faciliter les affaires et les transactions des citoyens, sans permettre à la décentralisation administrative de se transformer en «fédéralisation» plus tard.
16 – un Etat qui freine l'exode de la patrie, la migration des jeunes et des familles et la fuite des cerveaux.
17 - un État qui parraine les citoyens expatriés dans tous les coins du monde, de les défendre les protéger, et bénéficier de leur emplacement pour servir les questions nationales.

La création d’un tel l'État, est l'objectif de chaque Libanais, honnête et sincère, et nous sommes prêts au Hezbollah à déployer tous nos efforts en coopération avec les forces politiques et le peuple pour atteindre cet objectif national noble.

c) Le Liban et les relations palestiniennes

L'une des tragiques conséquences de l’implantation de l'entité sioniste sur la terre de Palestine et le déplacement de ses habitants, le problème des réfugiés palestiniens, qui se sont réfugiés au Liban et qui attendent le retour à leurs foyers d’où ils ont été expulsés.
Les souffrances des réfugiés palestiniens au Liban ne sont pas limitées à la douleur des migrations forcées, mais aussi aux agressions et aux massacres israéliens, comme cela est arrivé dans le camp de Nabatiyeh , aussi leurs souffrances découlent de la situation économique et sociale catastrophique des camps, où le minimum d’ une vie décente n’est pas assuré, où ils sont privés de droits civils et sociaux et ce à cause de l’indifférence des gouvernements libanais successifs à remplir leurs obligations envers eux.
Ce fait n'est pas normal et il est aujourd'hui impératif à ce que les autorités libanaises assument leur responsabilités, il faut établir des relations libano-palestiniennes solides et prendre en compte les intérêts communs des deux peuples, de ne pas garder cette relation régie par les caprices et les humeurs, et les calculs politiques internes ou les ingérences Internationales.

Cela peut se réaliser à travers notamment:
1. un dialogue direct libano-palestinien
2. les Palestiniens au Liban doivent s’accorder sur un standard de référence pour les représenter dans ce dialogue, et contourner les divergences dans la situation palestinienne en général.
3. donner aux Palestiniens leurs droits civils et sociaux et préserver leur personnalité leur identité et leur cause.
4. Défendre leur droit de retour et refuser toute naturalisation

d) le Liban et les relations arabes

L'identité arabe du Liban, son appartenance arabe, sont inhérentes à la composition de la communauté libanaise.
La géopolitique régionale et les politiques stratégiques régionales, les intérêts nationaux, ces déterminants de la stratégie politique du Liban, lui imputent la nécessité de respecter les justes causes arabes, notamment la question de la Palestine et le conflit avec l'ennemi israélien.
Le développement de l'école fondée sur la lutte contre les conflits politiques, sur la prévention de toute forme de zizanie, est une option qui devrait être adoptée dans le traitement des questions arabes, ainsi que la recherche de points communs afin de réaliser une solidarité réelle pour résoudre nos questions.
Ici, le choix de la résistance est un besoin fondamental pour repositionner la position arabe et affaiblir l'ennemi, quelle que soit la nature des stratégies politiques ou les paris pris.

Dans ce contexte, la Syrie a enregistré une attitude historique et inébranlable dans la lutte contre l'ennemi israélien, elle a soutenu les mouvements de résistance dans la région, elle est restée à nos côtés malgré des circonstances très difficiles, elle a cherché à unifier les efforts arabes afin de garantir les intérêts de la région et affronter les défis.
Nous soulignons la nécessité de respecter les relations exceptionnelles entre le Liban et la Syrie en tant que nécessité politique, sécuritaire et économique dictée par les intérêts des deux pays et des deux peuples , aussi par les impératifs de la géopolitique et les exigences à la stabilité du Liban , voire pour affronter les défis communs. Nous appelons à mettre fin à tous les sentiments négatifs qui ont entaché les relations bilatérales au cours des dernières années et le retour à des relations normales dès que possible.

Le Liban et les relations islamiques

Notre monde arabe et musulman est confronté à des défis qui affectent la composition diversifiée de nos sociétés ce qui exige une tolérance zéro à cet égard.
La montée des tensions sectaires et sectaires, en particulier entre sunnites et chiites, la création de contradictions nationales entre les Kurdes, les Turkmènes et les Arabes et les Iraniens.. L’immigration des minorités de notre région en particulier les minorités chrétiennes en Palestine en Irak, au Liban, menacent la cohésion de nos sociétés, et empêchent le développement.
Or, au lieu que la diversité religieuse et ethnique , ne devienne source de richesse, elle a été utilisé comme une arme pour déchirer la nation arabe.
Le Hezbollah confirme l'importance de la coopération entre les pays islamiques dans tous les domaines, ce qui leur offre la force de la solidarité face à des régimes arrogants, la protection de l'invasion culturelle de la communauté, et les encourage à tirer parti de ses ressources dans l'échange des différentes prestations entre ces pays.
Dans ce contexte, le Hezbollah estime que l'Iran islamique est un Etat important dans le monde musulman, sa révolution a réussi à déraciner le régime du Shah et à déjouer les projets du sionisme . L’Iran a soutenu les mouvements de résistance dans notre région, et soutient avec courage et détermination les questions arabes et islamiques et en particulier la question palestinienne.
La politique de la République islamique d'Iran est claire et cohérente en soutenant la question centrale des Arabes et des musulmans : la question palestinienne.
A l'annonce de la victoire de la Révolution islamique menée par l’Imam Khomeini (KDH), l’Iran a ouvert une ambassade palestinienne à la place de l’ambassade d'Israël, et a poursuivi ce soutien dans toutes ses formes jusqu’à ce jour sous la direction de l’Imam Khamenei , qui a remporté d'importantes victoires pour la première fois dans l'histoire du conflit avec les envahisseurs sionistes.
La fabrication de contradictions avec la République islamique d'Iran par certaines parties arabes est un défi pour soi arabes, et ne servent qu'à «Israël» et les Etats-Unis d'Amérique.
L’Iran, qui a rédigé son idéologie politique, et construit sa politique sur la "la centralité de la question palestinienne" ,la lutte contre "Israël “et l’hégémonie américaine , l'intégration avec le monde arabe et l'environnement islamique, doit être traitée sur la base de la volonté de coopération et de fraternité , sur la reconnaissance qu’il est un centre de gravité stratégique, le modèle l’indépendance du projet arabe l'indépendance islamique d'aujourd'hui, et une force sur qui plusieurs pays et peuples peuvent compter.
Nous rappelons l'importance de l'unité entre musulmans, de se méfier de causer la distinction entre eux surtout les dissensions sectaires entre sunnites et chiites, nous comptons sur la conscience des peuples musulmans dans la lutte contre ce qui se trame contre eux .


La Palestine et les négociations de règlement


Premièrement: la question de la Palestine et l'entité sioniste

L’implantation de l'entité sioniste depuis l’agression de la Palestine et le déplacement de ses habitants en 1948, sous les auspices et le soutien des puissances internationales hégémoniques de l'époque, sont une menace directe et grave à la région arabe tout entière, et une réelle menace pour sa sécurité et sa stabilité, tat que celle-ci ne réagit pas. .

Le crime contre l'humanité commis par l'Occident c’est l’implantation cette étrange entité au cœur du monde arabe et musulman, hostile, une base de le contrôle et d'hégémonie sur la région en particulier.
Le mouvement sioniste est un mouvement raciste dans la pensée et la pratique.
En outre, l'entité a continué tout au long de l'occupation les massacres et le terrorisme, avec le soutien et les soins des puissances coloniales, en particulier les États-Unis d'Amérique, son véritable partenaire dans toutes ses guerres et massacres et pratiques du terrorisme.
Cette entité est entité usurpatrice artificielle, elle n'est pas viable .
la responsabilité historique qui incombe à la nation est de ne pas la reconnaitre pas, quels que soient les pressions et les défis et continuer à travailler pour la libération de toutes les terres usurpées et de rétablir les droits usurpés de tous, peu importe combien de temps et combien sont les sacrifices.


Jérusalem et la mosquée Al Aqsa

Le monde entier est au courant dule caractère sacré de Jérusalem et de la mosquée Al Aqsa, la première Qibla et le troisième lieu saint , le point des prophètes et des apôtres (ils ont prié pour l'humanité de Dieu), personne la profondeur de sa relation avec l'Islam comme l'un des symboles les plus importants islamique sur la terre.
Et la ville de Jérusalem, s le berceau des sites saints islamiques et chrétiens, jouit d'un grand prestige parmi les musulmans et les chrétiens.
L'occupation israélienne continue de judaïser la ville sainte à travers l'expulsion de son peuple la confiscation de leurs maisons de leurs biens, la construction de colonies juives et le mur de l'apartheid..

Les attaques graves incessantes et répétées sur Al-Aqsa font partie du plan de sa destruction, elles sont une menace grave et réelle à son existence sa survie risque de provoquer des répercussions dans toute la région.
Notre devoir est de soutenir la libération de Jérusalem et de défendre Al-Aqsa, c’est un devoir religieux, une responsabilité éthique pour tous les peuples libres du monde entier.
Nous invitons et appelons les Arabes et les musulmans, et tous les pays désireux de paix et de stabilité dans le monde, de dépolyer des efforts pour libérer Jérusalem de l'occupation sioniste, et de maintenir leur véritable identité et les lieux saints islamiques et chrétiens.


Troisièmement: la résistance palestinienne

Le peuple palestinien, mène une bataille d'auto-défense pour rétablir ses droits nationaux légitimes en Palestine, il exerce un droit légitime reconnu par les messages célestes les lois internationales et les valeurs de l'humanité.
Ce droit inclut toutes les formes de résistance - d'abord et avant tout la lutte armée - et tous les moyens qui permettent aux factions de la résistance palestinienne de leur utilisation, compte tenu du déséquilibre des forces en faveur de l'ennemi sioniste qui possède les armes les plus modernes de destruction.
L'expérience a montré l'importance et l’efficacité de l'option de la résistance et de la lutte armée face à l'agression en vue de la libération des terres pour restaurer les droits et parvenir à instaurer un nouvel équilibre des forces.
La guerre de juillet 2006 et la guerre de Gaza en sont de preuves réelles….
Si tel est le point de résistance au Liban et en Palestine, quelle est la faisabilité de la négociation d'options Altswoi? Quels sont les résultats, les intérêts et les gains réalisés par les négociations à tous les stades et dans tous les accords obtenus? N'est-il pas plus d'arrogance et de l'hégémonie et l'intransigeance israélienne et plus des gains et des intérêts et les conditions israéliennes?
Alors que nous affirmons la surface en dur permanent pour le peuple palestinien et la question palestinienne, de s'accrocher à l'historique, géographique et politique, nous avons clairement et fermement notre soutien et notre appui et notre soutien au peuple palestinien et les mouvements de résistance palestinienne et leur lutte dans le visage du projet israélien.


Quatrièmement: les négociations de règlement

Notre position pour ce qui est processus de règlement depuis les accords de Madrid aux Accords d'Oslo, et avant eux, "Camp David" et ses annexes, est le rejet absolu de l'option d'un règlement avec l'entité sioniste, basé sur la base de la reconnaissance de la légitimité de son existence, et sur l’abandon de la terre de Palestine.
Cette position est fixe, permanente et définitive, non négociable , même si le monde entier reconnait que «Israël».
De ce point de vue, d'une position de fraternité, de responsabilité nous appelons les dirigeants arabes à reconsidérer la possibilité des négociations et ré-examiner les résultats des accords signés avec l'ennemi sioniste..

L'entité sioniste, leur a montré durant toutes les étapes des négociations qu’elle ne demande pas la paix, elle utilise les négociations pour imposer des conditions et protéger ses intérêts…
Par conséquent, nous invitons et attendons et espérons que tous les Arabes et les musulmans, se réunissent autour de la Palestine et Jérusalem pour la libérer de la souillure de l'occupation sioniste , fournir tous les besoins de soutien nécessaires pour renforcer la résistance du peuple palestinien et lui permettre de poursuivre la résistance, et de rejeter tous les projets de normalisation avec l'ennemi sioniste, faire respecter le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens à leurs terres et leurs maisons où ils ont été expulsés…

Conclusion

Telle est notre vision, nous nous sommes efforcés en l’élaborant de garder dans l’esprit que nous sommes les élèves de la Justice.
Notre engagement est de défendre le droit et la justice quitte à se sacrifier pour les défendre.
A travers et acte, nous ne demandons la satisfaction de notre Créateur le Seigneur des cieux et de la terre, et nous espérons pour notre peuple et notre nation le bien-être et le bonheur dans ce monde et dans l'au-delà…
Nous vous avions promis, Ô Seigneur, et à tous les opprimés, de rester honnêtes au Pacte, d’attendre la Promesse, et d’êtres les inébranlables qu’on ne peut pas remplacer.

VIDEO EN ARABE
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/VideoPreview.aspx?id=176

prisonnières palestiniennes




Prisonnières palestiniennes : 33 combattantes de la liberté

Il semble difficile de déterminer, au jour le jour, le nombre des prisonniers palestiniens dans les geôles de l’occupation, mais aussi le nombre des prisonnières à cause des enlèvements quotidiens opérés par les forces de l’occupation, en Cisjordanie surtout.

Mais selon le ministère des affaires des prisonniers, il semble qu’il reste encore 33 prisonnières palestiniennes, celles qui n’ont pu être libérées suite à l’envoi par la résistance palestinienne de la vidéo de quelques minutes sur le soldat franco-israélien Shalit, fait prisonnier par la résistance depuis juin 2006, alors qu’il participait à la guerre contre la bande de Gaza.

La libération d’une vingtaine de prisonnières contre l’envoi de la vidéo a été un succès remarquable pour la résistance, mais les sionistes n’ont libéré, à ce moment, que les femmes non condamnées à de lourdes peines. C’est pourquoi les femmes toujours détenues sont celles qui sont condamnées par les tribunaux militaires sionistes à des peines allant jusqu’à plusieurs perpétuités.

Trente-trois prisonnières sont toujours détenues. Elles seront libérées si l’échange entre le soldat israélien et les 1000 prisonniers palestiniens et arabes se fait, par le biais du négociateur allemand et l’aide du gouvernement égyptien.

Selon les informations envoyées par le ministère palestinien, 11 prisonnières sont détenues dans la prison de Damoun et 21 dans la prison d’Hasharon, et une prisonnière en isolement à Neve Tirtza, à la prison de Ramleh pour femmes, qui est Wafa’ al-Biss, de la bande de Gaza.

La répartition géographique des prisonnières indique que 25 sont originaires de la Cisjordanie, 4 de la ville d’al-Quds, 3 des territoires palestiniens occupés en 48 et une de Gaza.

20 prisonnières sont condamnées, cinq d’entre elles ont été condamnées à perpértuité, entre une et plusieurs, la peine la plus lourde étant celle de Ahlam Tamimi, de Ramallah, qui est condamnée à 16 perpétuité. 10 prisonnières sont arrêtées, sans être passées (encore) par un tribunal militaire pour se faire condamner, selon le rite sioniste établi. Trois prisonnières sont des détenues administratives, dont la prisonnière membre de la municipalité de Nablus, Majida Akram Fudda, arrêtée depuis août 2008, et dont la détention a été renouvelée pour la troisième fois. Il ya également Raja’ Qâsim al-Ghoul, de Jénine, arrêtée depuis le 31 mars 2009, qui est malade du cœur, dont la détention a été renouvelée pour la deuxième fois, et la prisonnière administrative Hana’ Yahya Shalabi, de Jénine également, arrêtée depuis le 14 septembre 2009.

Trois femmes sont prisonnières avec leurs maris. Il s’agit de Ahlam Tamimi, dont le mari est condamné à perpétuité également, Irina Sarahne, dont le mari est condamné à six perpétuités, et Iman Ghazawi, dont le mari est condamné à 20 ans de prison. Deux prisonnières ont des frères en prison, Fatin Saadi, et Abir Awda, prisonnière libérée mais kidnappée à nouveau par l’occupant. Six femmes prisonnières sont mères de famille, dont Latifa Abu Draa, de Nablus, dont les huit enfants attendent impatiemment la libération et Qahira Saadi, mère de trois enfants.

12 prisonnières sont gravement malades, parmi elles : Amal Fayez Jumaa, qui souffre d’un cancer, Wafa’ al-Biss qui souffre de graves brûlures qui n’ont pas été soignées, après son enlèvement.

Ci-dessous la liste des prisonnières palestiniennes condamnées encore détenues dans les geôles sionistes

Nom Lieu d’habitation condamnation Date d’enlèvement

Ahlam Tamimi Ramallah 16 perpétuités 14 /9/ 2001

Amina Muna Quds Perpétuité 20/1/2001

Qahira Saadi Jénine 3 perpétuités + 30 ans 8/5/2002

Sana’ Shihade Quds Perpétuité 24/5/2002

Du’a Jayusi Tulkarm 3 perpétuités 6/7/2002

Irina Sarahne Bethlehem 20 ans 23/5/2002

Iman Ghazawi Tulkarm 13 ans 8/3/2001

Nada Dirbas Quds 6 ans 8/5/2007

Wardé Bakrawi Galilée 48 8 ans 16/10/2003

Mariam Tarabin Jericho (Ariha) 8 ans 13/3/2005

Abir ‘ Amru Khalil 16 ans 20/2/2001

Lina Jarbuni Jénine 17 ans 17/4/2002

Fatna Abul Aysh Nablus 15 ans 21/7/2006

Wafa’ al-Biss Gaza 12 ans 20/5/2005

Ibtisam Issawi Quds 14 ans 14/11/2001

Wurud Qâsim Tirah 48 6 ans 10/4/2006

Latifa Abu Draa Nablus 25 ans 10/12/2003

Amal Jumaa Nablus 12 ans 10/5/2004

Fatin Saadi Jénine 2 ans 28/5/2008



De plus, les militaires sionistes tiennent encore les corps de plusieurs martyres palestiniennes, depuis Dalal al-Moghrabi, combattante tombée martyre en 1978 et qu’Israël refuse de rendre le corps à la famille, jusqu’aux martyres de l’Intifada al-Aqsa, Ayat al-Akhras, Darine Abu Ayshe, Wafa’ Idriss, Hanadi Jaradat et Hiba Daraghmeh. Les corps de toutes ces martyres n’ont pas encore été rendus à leurs familles.

Des voix palestiniennes s’élèvent de plus en plus forts, depuis l’échange de 2008 entre le Hizbollah et Israël, par le biais des instances internationales, réclamant le retour des corps des martyrs palestiniens, considérés enlevés par les sionistes. Il faut ajouter que ce dossier, qui prend de plus en plus d’ampleur, deviendra prioritaire, notamment depuis qu’un journaliste suédois a accusé les autorités sionistes de trafic d’organes. Malgré les dénégations sionistes, que personne ne croit d’ailleurs, il semble que le refus sioniste de rendre les corps des martyrs est dû aux mutilations que les sionistes ont opéré sur les corps.

LIBERATION IMMEDIATE ET INCONDITIONNELLE

DE TOUS LES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES

DES GEOLES SIONISTES

29 novembre 2009

Photos d'Hébron

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apartheid en "israel"


"Oui, il y a un Apartheid en Israël",

par Shulamit Aloni
Publié le 28-11-2009


Article de Shulamit Aloni, que nous dédions à William Godnadel et Sammy Ghozlan, car c’est bien à eux que s’adresse l’ancienne ministre israélienne de l’Education, qui sait de quoi elle parle.
Peu soupçonnable de "gauchisme", Shulamit Aloni, qui a reçu le Prix Israel et le prix Emi Grunzweig des Droits de l’Homme de l’Association pour les Droits Civils en Israël, fait de temps à autre un constat salutaire. Elle avait ainsi déclaré, à propos des crimes israéliens, : "Il n’y a pas besoin de fours crématoires et de chambres à gaz pour perpétrer un génocide".
Aujourd’hui, elle répond à ceux qui s’offusquent de l’utilisation du mot "apartheid" dans un article publié par Counterpunch en anglais, et traduit par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine :


"Oui, il y a un Apartheid en Israël
Par Shulamit Aloni


L’autosatisfaction juive est tellement banale parmi nous que nous ne parvenons pas à voir ce qu’il y a juste sous notre nez. Il est tout simplement inconcevable que les victimes ultimes, les Juifs, puissent se livrer à de mauvaises actions. Pourtant, l’Etat d’Israël pratique son propre Apartheid, extrêmement violent, à l’égard de la population palestinienne.
L’attaque lancée par les institutions juives américaines contre l’ancien président Jimmy Carter résulte de ce qu’il ose dire cette vérité connue de tous : à travers son armée, le gouvernement d’Israël pratique une forme sauvage d’Apartheid dans les territoires qu’il occupe. Son armée a fait de chaque village et de chaque ville palestiniens un camp de détention emmuré, ou interdit. Tout cela est fait pour garder l’œil sur les mouvements de la population, et pour rendre sa vie difficile. Israël impose même un couvre-feu total toutes les fois que les colons, qui ont illégalement usurpé la terre des Palestiniens, célèbrent leurs fêtes ou paradent.
Pour peu que ce ne soit pas suffisant, les généraux qui commandent la région émettent fréquemment des ordres supplémentaires, règles, instructions et décrets (n’oublions pas : ce sont les seigneurs de la terre). Actuellement ils ont encore réquisitionné d’autres terres afin de construire des routes « pour Juifs seulement ». Routes merveilleuses, routes spacieuses, routes bien pavées, brillamment éclairées la nuit, tout cela sur une terre volée. Quant un palestinien conduit sur une telle route, son véhicule lui est confisqué et il est renvoyé sur son chemin à lui.
Un jour, j’ai été témoin d’une telle rencontre entre un conducteur et un soldat qui notait des renseignements avant de confisquer le véhicule et de renvoyer son possesseur sur son chemin. « Pourquoi ? » ai-je demandé au soldat. « C’est un ordre. Cette route n’est destinée qu’aux Juifs », a-t-il répondu. J’ai voulu savoir où était le panneau l’indiquant et informant d’autres conducteurs de ne pas l’utiliser. Sa réponse fut pour le moins étonnante : « C’est de sa responsabilité de le savoir, en outre, que voulez-vous que nous fassions, mettre un panneau ici et laisser un reporter ou un journaliste antisémite prendre une photo pour qu’il puisse montrer au monde entier que l’Apartheid existe ici ? ».
Evidemment il n’y a pas d’Apartheid ici. Et notre armée est « l’armée la plus morale du monde » comme nos commandants nous le disent. Il suffit de dire que chaque ville et chaque village sont transformés en centres de détention et que chaque entrée, chaque sortie ont été fermées, les coupant des voies à grande circulation. Au cas où il ne suffirait pas que les Palestiniens n’aient pas l’autorisation de circuler sur des routes « pour Juifs seulement », sur leur terre, le GOC (NdT : quartier général multi commandements) actuel a jugé nécessaire de cogner encore plus sur les natifs, et sur leur propre terre, avec un « plan ingénieux ».
Des militants humanitaires ne peuvent pas non plus assurer le transport des Palestiniens.
Le major Général Naveh, renommé pour son patriotisme exemplaire, a émis un nouvel ordre. Prenant effet le 19 janvier, il interdit de convoyer des Palestiniens sans permis. Cet ordre établit que les Israéliens n’ont pas le droit de transporter des Palestiniens dans des véhicules israéliens (enregistrés en Israël sans distinction de la plaque minéralogique qu’ils portent) à moins d’avoir reçu une permission explicite pour le faire. Ce permis concerne le conducteur comme le passager palestinien. Evidemment rien de tout cela ne s’applique à ceux dont le travail bénéficie aux colons. Eux et leurs employeurs recevront naturellement le permis requis pour pouvoir continuer à servir les seigneurs de la terre, les colons.
Est-ce que le président Carter, homme de paix, se trompait vraiment quand il concluait qu’Israël créait un Apartheid ? Exagérait-il ? Est-ce que les leaders de la communauté juive des Etats-Unis reconnaissent la Convention Internationale pour l’élimination de toutes les formes de Discrimination Raciale du 7 mars 1966, dont Israël est signataire ? Est-ce que les juifs des Etats-Unis qui ont lancé une bruyante et injurieuse campagne contre Carter, supposé avoir diffamé la nature d’Israël, sa nature démocratique et humaniste, ne connaîtraient pas la Convention Internationale pour la Suppression et les sanctions contre le Crime d’Apartheid du 30 novembre 1973 ? L’Apartheid y est défini comme un crime international, qui entre autres, inclut l’usage de différents outils légaux pour soumettre différents groupes raciaux, privant ainsi les gens de leurs droits humains. Est-ce que la liberté de circulation n’est pas l’un de ces droits ?
Dans le passé, les chefs de la communauté juive des Etats-Unis étaient très au fait du sens de ces conventions. Pour une mystérieuse raison, pourtant, ils sont convaincus qu’Israël a le droit d’y contrevenir. C’est parfait de tuer des civils, des femmes et des enfants, des personnes âgées, des parents avec leurs enfants, délibérément ou non sans en assumer la responsabilité. Il est permis de voler leurs terres aux gens, de détruire leurs moissons, et de les encager comme des animaux de zoo. Désormais, les volontaires des organisations humanitaires israéliennes et internationales ont l’interdiction d’assister une femme qui accouche en la transportant à l’hôpital. Les militants (de L’association israélienne des droits de l’Homme) Yesh Din ne peuvent pas emmener un palestinien qu’on a volé et battu au poste de police pour porter plainte. (Les postes de police sont situés au cœur des colonies). Qui peut croire que ce n’est pas l’Apartheid ?
Jimmy Carter n’a pas besoin de moi pour défendre sa réputation souillée par les responsables d’une communauté israélophile. Le problème c’est que leur amour d’Israël déforme leur jugement et les empêche de voir ce qu’il y a en face d’eux. Israël est une puissance occupante qui depuis 40 ans oppresse un peuple indigène, qui a le droit à une existence souveraine et indépendante tout en vivant en paix avec nous. Nous devrions nous rappeler que nous aussi avons utilisé le terrorisme contre une domination étrangère parce que nous voulions notre propre état. Et la liste des victimes de la terreur est longue et considérable.
Nous ne nous bornons pas à nier au peuple (palestinien) ses droits de l’homme. Nous ne faisons pas que leur voler leur liberté, leur terre et leur eau. Nous appliquons des punitions collectives à des millions de gens et même, dans une frénésie de vengeance, nous détruisons l’alimentation en électricité d’un million et demi de civils. Qu’ils « restent dans le noir » et « qu’ils crèvent de faim ».
Des employés ne peuvent recevoir leur salaire parce qu’Israël détient 500 millions de shekels appartenant aux Palestiniens. Et après tout ça nous restons « blancs comme neige ». Il n’y a pas de faute morale à nos actions. Il n’y a pas de séparation raciale. Il n’y a pas d’Apartheid. C’est une invention des ennemis d’Israël. Hourra pour nos frères et sœurs des Etats-Unis ! Votre dévotion est très appréciée. Vous nous avez vraiment lavés d’une vilaine tache. Maintenant nous pouvons continuer à nous sentir guillerets tandis que bardés de nos certitudes, nous opprimons le peuple palestinien, avec l’aide de « l’armée la plus morale du monde »

28 novembre 2009

la peine de mort est un crime, en Irak comme ailleurs

La peine de mort est un crime, en Irak comme ailleurs



AUTEUR: Haytham MANNA هيثم مناع
Traduit par Tafsut Aït Baamrane


9 des 126 femmes condamnées à mort par Tribunal spécial irakien sont menacées d’exécution ce vendredi 27 novembre, jour de l’Aïd El Adha, la fête musulmane du sacrifice. Haytham Manna, porte-parole de la Commission arabe des droits humains, commente cette horreur.
Lorsque nous publiions des déclarations sur des condamnations à des peines de mort et des exécutions extrajudiciaires à l’époque de Saddam Hussein, l’opposition irakienne prenait nos déclarations et les distribuait. Il s’est même trouvé plusieurs dirigeants des deux plus grandes organisations kurdes au Kurdistan irakien, du Parti Communiste Irakien et d’autres, pour s’engager à abolir la peine de mort dans l’Irak démocratique après la chute du régime. Les débats à huis clos entre les partis islamistes irakiens (sunnites et chiites) montrent que la culture politique irakienne n’a pas encore osé faire une évaluation approfondie et critique au sujet de la peine de mort politique dans l’Iraq contemporain.

Rien d'étonnant à cela : le mouvement politique islamiste, avec la plupart de ses groupes, a plutôt joué un rôle similaire à celui des néoconservateurs dans la culture occidentale, et s’est opposé à l’abrogation de la peine de mort en s’appuyant sur l’interprétation formelle et littérale de l’idée de tuer une personne sous la loi du talion (Jus Talionum) que l’on retrouve dans les versets coraniques des sourates Al-Israa/XVII’ (verset 33), Al-Maida/V (32-33), Al-Anaam/VI (151) et Al-Baqara/II (178).

On peut également dire - vingt ans après une déclaration collective contre la peine de mort que nous avions publié lors du bicentenaire de la Révolution française - que la culture de l’abolition reste encore très sommaire en langue arabe. En effet, l’ensemble de ce qui a été écrit dans des déclarations, articles et études à ce sujet n’atteint guère les mille pages. Et il est cent fois plus facile de parler, aujourd’hui, des crimes d’honneur que de parler de l’abolition de la peine de mort.

Les quatre cinquièmes des peines de mort dans le monde arabe et en Iran sont dues à des raisons politiques. Un avocat yéménite, Ahmad Alwadii, a recensé les cas où le législateur yéménite recourt à la peine de mort, et il l’a trouvée dans le code criminel et pénal pour 126 actes, dans le code pénal militaire pour 166 actes, dans le code des drogues pour 33 actes, et dans le code des enlèvements et de la vendetta pour 90 actes. Quant aux organisations des droits humains, elles ont souligné que la plupart des cas de peine de mort en Iran sont de nature politique. En effet, il est malheureux qu’un islamiste défende la peine de mort alors que le taux des islamistes parmi ceux qui ont été victimes de cette peine est le plus élevé par rapport aux autres courants de l’opposition politique.

De prime abord, et pour tout ce qui se rapporte au meurtre, il est entendu que les crimes d’État sont infiniment plus violents et graves que les meurtres commis par des individus. De plus, cette question ne concerne pas seulement la sûreté de l’État, mais elle touche également aux malheurs de la guerre, aux massacres collectifs et aux agressions. Il est également entendu que les crimes commis par des individus, quel que soit le degré de leur dangerosité et gravité, n’ont subi aucun effet positif du fait de l’existence, du gel ou de l’absence de la peine de mort. Le concept de l’intention pénale, de l’importance de la sanction et de son efficacité a évolué depuis le premier siècle de l’ère chrétienne, et cette évolution a continué jusqu’à l’apparition de la Lex Cornelia qui élimine la peine de mort. L’ironie du sort a voulu qu’avec la période du recul de l’Europe, Ibn Al-Arabi ait été le premier à revendiquer l’abolition de la peine de mort car « le Donneur de la vie, exalté soit-Il, est le Seul qui a le droit de l’enlever ». C’est la même idée sur laquelle s’est basé Victor Hugo lorsqu’il a dit, dans son discours à l’Assemblée nationale, lors du débat sur l’abolition de la peine de mort, en 1848 : « Le dix-neuvième siècle est l’ère de l’abolition de la peine de mort. L'homme n'a pas le droit de détruire ce que Dieu seul a créé. Or c'est Dieu qui a donné la vie au criminel. Donc les hommes n'ont pas le droit de la lui ôter». Mais le poète Lamartine avait précédé Victor Hugo en disant, dix ans auparavant, devant le même parlement : « Ce n'est pas la mort qu'il faut apprendre à craindre, c'est la vie qu'il faudrait apprendre à respecter ! »
L’héritage stalinien n’est pas très différent de celui l’extrême-droite occidentale (fasciste, nazie, néonazie, néoconservatrice, …) dans son attitude malheureuse et sa pratique repoussante de l’exécution judiciaire et extrajudiciaire. Cependant, la colonisation occidentale a emporté avec elle la peine de mort dans les pays colonisés et l’y a appliquée alors qu’elle était abrogée dans la métropole, ce qui montre clairement une attitude de mépris et de racisme. Quant à l’histoire de l’Égypte, elle ne peut ignorer le procès de Denshawai en 1906 qui a ramené les cordes de pendaison de la « Petite » Bretagne en Égypte ainsi que les exécution en public de paysans innocents contre lesquels le tribunal Al-Makhsouma (tribunal mixte spécial qui n’est surtout pas lié par le code pénal) a prononcé des peines de mort.

On peut dire que le vingtième siècle a connu un fort mouvement abolitionniste, au cours duquel plus de 120 États ont adhéré à l'abolition de la peine capitale. En effet, c’est devenu un objet de fierté pour un ministre de la Justice de préparer une loi pour l’annulation de cette peine. À une telle occasion, le ministre suisse de la Justice a dit : « Je n’imagine jamais qu’un État – sous le règne de la démocratie et les principes de l’humanité – puisse avoir le rôle d’un « bourreau ». Le rôle d’un État est d’arracher le mal de ses racines, de travailler en vue de faire réaliser l’erreur à celui qui l’a commise, et ce, à travers la réparation et l’éducation ». Et son homologue belge de dire : « Nous avons appris que la voie du respect de la vie humaine consiste à refuser dans l’absolu de tuer une vie humaine au nom de la loi ». Quant à leur homologue français, tout en étant fier que la France ait été le premier pays européen à interdire la torture et l’un des pays précurseurs dans l’abolition de l’esclavage, il a dit regretter que son pays ait été le dernier à abolir la peine de mort en 1981, mettant en sourdine son enthousiasme nationaliste (les révolutionnaires de 1789 ont proposé l’annulation du système royal et l’annulation de la peine de mort et les représentants du peuple ont débattu sur cette question en 1791, et elle a été abolie en France, pour la première fois, en 1848).

Quelle est la différence entre un cannibale qui mange de a chair humaine et celui qui coupe les têtes des hommes comme des animaux au nom de la loi ? Il ne s’agirait, peut-être, que d’une différence temporelle, mais aussi, civilisationnelle. C’est pour cela que Cheikh Abdallah Al-Alaili a considéré la peine de mort dans l’Islam comme faisant partie des décrets temporels, et non comme un décret absolu, comme c’est le cas aussi pour les châtiments corporels qui sont, selon lui, applicables en fonction de leur représentation, et non dans leur sens littéral.
Peut-être que l’acceptation du gel de la peine de mort par plusieurs pays et penseurs musulmans constitue une étape transitoire nécessaire vers l’idée de son abolition. Cependant, s’agit-il d’une crise culturelle et historique, ou bien y a-t-il des idéologies extrémistes dans notre vie quotidienne, qui se cachent derrière le texte coranique, des sentiments chauvinistes réactionnaires ou relevant de la peste communautariste, qui favorisent, pour emprunter la phrase de J. Imbert, "l'amour des plaisirs cruels, l'instinct sanguinaire" ?

Le procès de Saddam Hussein ainsi que les images de son exécution ont fait ressurgir toutes les rancoeurs d’un passé enterré. Des fêtes le jour de l’Aïd. Pis encore, des rites de vengeance dans la ville de la science et de la sagesse, à Nadjaf. Le parti politique sectaire a découvert les sentiments les plus instinctifs et les a exploités comme l’a fait la « Petite » Bretagne en 1941, lorsqu’elle a exécuté les trois officiers nationalistes irakiens, et en 1949, lorsqu’elle a soutenu l’exécution politique des chefs du Parti Communiste … Et comme le rappelle Haifa Zankanah dans son article ‘Les programmes communiste et de Dawa (prédication) en Iraq : l’exécution est une revendication des masses’, publié dans l'organe du parti, Ittihad al-Shaab le 13 mars 1959 : « Quant aux travailleurs d’Ain, ‘au nom des enfants innocents et des mères qui les ont perdus, au nom du sang pur des martyrs de Mossoul ... les cadavres des criminels corrompus ont été traînés dans la ville de Mossoul et ses alentours ».

C’est une honte pour la vie politique d’un pays que les slogans glorifiant la peine de mort traversent l'ensemble de sa géographie politique!
Selon une information que personne n’a démenti, le gouvernement irakien est déterminé à appliquer la peine de mort lors du premier jour de l’Aïd El Adha en ce qui concerne neuf femmes parmi 126 qui ont été toutes condamnées à mort. Il paraît que la « démocratie » à l’américaine requiert l’utilisation de tous les moyens dans les campagnes électorales, de la corruption financière aux pots-de-vin en passant par l’instrumentation de la loi électorale et l’utilisation de toutes les bassesses sectaires, les rancoeurs enterrées et les bas instincts. La « Petite » Bretagne parlera d’un procès équitable même si elle est contre la peine de mort. L’administration Obama, on ne connaît pas encore sa position, mais il est à prévoir qu’elle n’interviendra pas dans « l’indépendance de la justice irakienne ». Quant aux statistiques, elles nous rappelleront toujours que 91% des peines de morts n’ont lieu que dans six pays : la Chine, l’Iran, l’Iraq, le Pakistan, le Soudan et les USA. La bataille qui nous oppose à la peine de mort est compliquée et difficile car elle est contre la sauvagerie qui siège dans l’inconscient de l’Homme, elle est contre l’obscurantisme masqué en Occident et en Orient, et contre la sacralisation de l’institution juridique et de ses décisions dans l’histoire arabe et islamique.

Source : Al Quds Al Arabi- العراق: الإجرام في عقوبة الإعدام
Article original publié le 26/11/2009
Sur l’auteurHaytham Manna est un auteur associé à Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique, dont Tafsut Aït Baamrane est membre. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, la traductrice et la source.
URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=9377&lg=fr

ni Arafat, ni Habbas, ni Hamas...

Puisque ni Arafat, ni Abbas, ni Haniyeh ne conviennent... n´est-il pas temps de tirer les conclusions ?



Mondialisation.ca, Le 25 novembre 2009


Pour tout observateur attentif, rien de bien neuf dans les déclarations récentes de l´ensemble de la diplomatie occidentale à propos de la décision du président de l´autorité palestinienne Mahmoud Abbas de ne pas se représenter aux élections prochaines, prévues début 2010. Chacun y est allé de sa petite intervention - jusqu´à Shimon Pérès ! - pour inviter l´intéressé à revoir sa position.

Là où les représentants de nos divers gouvernements ont ignoré depuis des décennies, la détérioration toujours plus grave de la situation dans les Territoires occupés par Israël et tout particulièrement à Gaza, l´empressement à soutenir de manière presque unanime et encourager Mahmoud Abbas à se représenter à ces futures élections, devrait au minimum, nous interpeller.

En effet, comment comprendre que pendant des années, nos élus et leurs médias serviles n´ont cessé de mettre en exergue la corruption endémique et généralisée de l´appareil étatique palestinien jusqu´à son sommet ; n´ont cessé d´abandonner les leaders palestiniens à leur funeste sort ; n´ont cessé d´ignorer les multiples compromis acceptés par une population étranglée ; n´ont cessé d´encourager et soutenir les initiatives israéliennes de tous genres, y compris dans le laisser-faire du Mur d´apartheid, dans l´alliance du gouvernement avec l´extrême-droite, dans le blocus assassin de la Bande de Gaza, dans l´emprisonnement de parlementaires et de mineurs, dans la non-application des résolutions des Nations-unies et le non-respect du Droit international et humanitaire, etc... et d´assister au revirement soudain de ces mêmes élus trouvant aujourd´hui toutes les qualités à Mahmoud Abbas, pour qu´il reste à la tête d´un hypothétique Etat ? Comment comprendre une telle attitude, sinon que l´homme de l´ombre, le pâle représentant des Palestiniens, celui-là même qui parfois s´accrochait au cou d´Ehud Olmert pour l´embrasser est tellement consensuel, tellement faible qu´il convient parfaitement aux interlocuteurs israéliens en premier lieu et par ricochet à tous ceux qui soutiennent activement Israël dans la poursuite de sa politique profondément injuste, hors-la-loi et criminelle ?

A l´heure où Mahmoud Abbas se dirige peut-être vers la décision politique la plus courageuse de sa carrière, c´est la panique dans les chancelleries. Perdre un tel interlocuteur s´avère sans doute perdre un allié bien utile et fort peu encombrant. La décision est même interprétée par certains comme une manoeuvre tactique visant à le rendre incontournable, indispensable, quelques mois avant les élections, lui assurant ainsi la certitude d´une réélection aisée et massivement soutenue de l´extérieur. Et puis, qui donc pourrait remplacer cet évanescent papy, si peu vindicatif, si peu déterminé, si policé et si soumis aux dictats qui lui sont imposés !? A 74 ans, la retraite volontaire de celui-là même qui fut l´un des artisans des moribonds Accords d´Oslo ne semble pas recevoir l´aval de ses interlocuteurs étrangers qui n´osent imaginer devoir faire face à un nouveau candidat dont on ne connaît pas encore le nom, ni la tête, et moins encore les intentions. Diable, que nous préparent encore ces imprévisibles insoumis !?...

Or, pour la population palestinienne qui a tout enduré depuis plus de soixante ans sans percevoir la moindre lueur dans l´avènement de son Etat, ces prochaines élections ne sont-elles pas une opportunité de faire table rase de tout ce qui a manifestement échoué ? Et d´en tirer les conclusions ? Puisque rien ni personne ne semble jamais convenir aux différents gouvernements israéliens : ni Yasser Arafat qui était trop ceci, ni Mahmoud Abbas qui est trop cela, ni Ismaïl Haniyeh qui n´est ni ceci ni cela tout en même temps ; qu´ils volent, pillent, emprisonnent et massacrent toujours plus leurs voisins au fil des ans ; qu´ils refusent obstinément l´arrêt de la colonisation et par leur comportement affichent une arrogance peu commune, peut-être est-ce le moment de remettre en cause le partage-même de ce qui fut décidé sans l´avis des premiers concernés, en 1947... et de dénoncer la solution choisie par les Etats dits démocratiques qui leur fut imposée, la déclarant caduque et impossible à réaliser de par l´intransigeance coloniale israélienne...

Et peut-être dans la foulée conviendrait-il de rappeler que finalement, le problème des pogroms puis du génocide des juifs pendant la dernière guerre mondiale était bien un problème européen qui ne concernait pas le Proche-Orient où ils vivaient tranquilles. Problème qui dès lors, ne devrait pas trouver sa solution sur le dos des Palestiniens qui aujourd´hui continuent à payer notre ardoise ! Et de suggérer aux Européens et leurs alliés de trouver sur leurs terres, un endroit pour l´établissement de l´Etat « juif » d´Israël. Ce sera l´occasion de voir si leur détermination au soutien d´un tel Etat déguisé en démocratie sera toujours aussi appuyée et inconditionnelle...

Ainsi, voilà bientôt deux ans, je proposais dans La Démocratie Mensonge, une solution à la question israélo-palestinienne, sous forme de « pensées interdites » :

« (...) Si l´on regarde l´Histoire humaine, rien n´y est jamais définitif. Tout est, là également, en constante évolution. Et tout particulièrement, les frontières délimitant les limites de tel ou tel pays. Il n´est qu´à jeter un oeil sur les cartes géographiques d´antan. Celles d´aujourd´hui n´ont rien à voir avec celles d´hier ou d´avant hier. Et ne sont probablement pas à l´image de celles de demain. Transformées elles aussi, par la conjonction des forces qui les (re)dessinent. Et dans ce cas-là, les forces en question sont la volonté et les décisions des hommes et des femmes qui peuplent le monde et ses régions, et en modèlent, en modifient ses étendues et ses limites. Il ne faut pas remonter bien loin dans le passé pour en avoir des exemples : que ce soit en ex-URSS, en ex-Yougoslavie, en ex-Tchécoslovaquie pour ne parler que d´une Europe qui n´a de cesse de se redessiner, les récentes nouvelles frontières sont nombreuses. Et ne sont certainement pas définitives. Dans quelque temps, qu´adviendra-t-il du Kosovo, du Monténégro, de l´îlot russe de Kaliningrad enclavé en pays baltes eux-mêmes rattachés à l´Union européenne, du Kurdistan inscrit sur plusieurs pays, du Sahara occidental, ou du Tibet, ... ? Bien malin qui pourrait en dessiner aujourd´hui les futures frontières.

Mais l´observation des faits scientifiques nous a appris aussi autre chose, d´essentiel : dans son évolution, l´univers a horreur du gaspillage d´énergie, étant entendu que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Pour une fois, essayons donc d´en tirer les leçons et de nous les appliquer.

Il n´y a pas si longtemps, au moment où quelques responsables juifs réclamaient une terre pour accueillir leur projet de foyer national, étaient envisagées trois éventualités : la Palestine, l´Argentine et l´Ouganda. Le choix s´est porté sur la Palestine, pour diverses raisons dont celle d´un retour à la Terre Promise... cette fadaise ! Aujourd´hui, plutôt que de continuer dans cette option qui paraît sans issue, dans cette obsession sanglante et meurtrière d´imposer les frontières du jeune Etat d´Israël au coeur de la Palestine historique dont les habitants n´ont jamais eu leur mot à dire sur cette décision, et d´en payer le prix le plus fort depuis 60 ans, pourquoi ne pas envisager une quatrième voie, plus économe à tout point de vue ? En outre, dans l´esprit de la « globalisation » où tout est bon à n´importe quelle entreprise pour améliorer ses marges bénéficiaires par l´entremise de la délocalisation, l´idée s´inscrit tout à fait dans l´air du temps...

De toutes les manières, plus les années passent, plus la domination d´Israël sur la région semble comptée. Depuis 1967, à l´inverse de ce qui apparaît au premier coup d´oeil, l´Etat israélien a perdu une partie du terrain volé à ses voisins. Il a rétrocédé le Sinaï à l´Egypte, a quitté la majeure partie du Sud Liban, s´est retiré de Gaza, et devra tôt ou tard négocier le Golan syrien... avant d´entamer des pourparlers au sujet des nombreuses colonies implantées en Cisjordanie dont on sait que toutes sont illégales.

Son recours à une oppression féroce sur ce qui lui reste en est d´autant plus brutale : les Palestiniens en font les frais chaque jour... avant, sans doute, l´implosion de l´Etat israélien sous sa forme actuelle, condamné à disparaître par la définition même de ses statuts racistes et de ses pratiques d´apartheid impossibles à perpétuer éternellement dans un monde qui prône la « démocratie » comme modèle...

L´Algérie a résisté pendant plus de 130 ans à l´occupation française... Même dans un infernal quotidien, les Palestiniens savent avoir encore du temps devant eux... et il est fort improbable que les pays arabes voisins acceptent la disparition du 3ème lieu saint de l´Islam à Jérusalem, au seul profit du judaïsme...

Ainsi, puisqu´il est établi que les Etats-Unis soutiennent inconditionnellement et, envers et contre tout, le gouvernement et le peuple israéliens, pourquoi ne pas offrir à ces derniers, l´un des plus grands espaces qui soit - la superficie des USA est de 9.630.000 km² et celle d´Israël de 20.770 km², soit moins de 0,25 % du territoire américain - en leur permettant d´y édifier leur Etat ? Les espaces désertiques ne manquent pas dans le Sud-Ouest des USA et quelques grands déserts pourraient bien accueillir ceux qui semblent avoir un penchant atavique pour la chose.

Avec les techniques actuelles, nul doute qu´il soit possible de déménager les quelques vieilles pierres restantes du Mur des Lamentations... Et si vraiment cela ne pouvait être envisagé par crainte de dommages irréversibles au site historique, ou par respect pour ceux qui désireraient rester à Jérusalem, ainsi que pour le tourisme qui retrouverait-là son affluence d´antan, on pourrait assurément compter sur les techniciens d´Hollywood pour effectuer de parfaits décors de la Ville Sainte, plus vrais que nature ! Et pourquoi pas, envisager jusqu´à la reconstruction totale du Temple de Salomon qui trônerait alors, dans toute sa splendeur, au centre d´une nouvelle capitale, baptisée New-Jerusalem !?

Ce serait tout avantage pour les Israéliens : ils ne seraient pas trop dépaysés par l´environnement naturel ; seraient directement sous l´aile protectrice et satellitaire de leur bienfaiteur ; ne devraient plus utiliser leur argutie habituelle de peurs paranoïaques alimentées par la présence d´Arabes et de musulmans innombrables à leurs frontières ; n´auraient plus besoin d´un budget militaire exponentiel pour garantir la paix avec leurs voisins, ce qui leur permettrait de se pencher sur le problème réel de la pauvreté dans le pays ; n´auraient plus à vivre en état de stress permanent parce qu´ils seraient mieux abrités d´éventuelles attaques suicides ; pourraient se livrer sans limite à leur occupation favorite, à savoir, l´extension de leur territoire, etc... Le colossal budget militaire ainsi économisé pourrait servir à édifier très rapidement les infrastructures modernes dont ils bénéficient aujourd´hui, et pourrait en outre être consacré aux soins psychologiques indispensables pour soigner les nombreuses névroses d´une grande majorité de citoyens.

Enfin, comble de bonheur, ils seraient proches du Saint des Saints puisque le souffle divin traverse aussi le Président yankee [à l´époque du président Bush- ndlr], qui conduit désormais le monde de vision en vision... Comme on peut le voir, là également, point de dépaysement...

La région du Moyen-Orient serait finalement libérée de l´une de ses tensions majeures. La Communauté internationale serait définitivement débarrassée de l´un de ses plus épineux problèmes puisque le cas échéant, tout problème israélien deviendrait interne aux Etats-Unis. Là également, que d´économies d´argent et d´énergie ! Le calme reviendrait sans doute dans l´ensemble de la région. Ainsi peut-être que sur les cours pétroliers. Le nouveau Moyen-Orient ainsi reconstitué pourrait être sécurisé d´Est en Ouest et du Nord au Sud et nettoyé de tout danger nucléaire, y compris en Iran. Et les peuples libérés pourraient enfin se consacrer à l´essentiel. Ce qui au vu des dégâts à tous niveaux, éliminerait le chômage et assurerait du travail pour tous, pendant des décennies entières. Nous serions en Europe, soulagés des interventions indigestes des prétentieux de salons, politologues incompétents, journalistes verbeux, « spécialistes » pédants, etc... Et chacun de nous pourrait en définitive, consacrer son temps à autre chose.

Quand on voit les milliards engloutis, dans la conquête spatiale pour les armes sophistiquées des uns, dans la reconstruction et l´aide humanitaire sans fin des autres, sans compter les coûts indécents d´une diplomatie inopérante de tous, en termes strictement économiques, l´impact d´un tel plan serait i-ni-ma-gi-na-ble ! Au lieu d´entraîner les forces vives du pays dans leurs guerres ruineuses, les Etats-Unis pourraient booster leur économie de façon vertigineuse. Les places boursières s´envoleraient. Et leur image extérieure retrouverait une blancheur (presque) immaculée.

Plutôt que de renouveler sans cesse des promesses jamais tenues à propos d´un futur Etat palestinien, celui-ci pourrait éclore dans ses limites historiques, et la place libérée par une partie de la communauté juive permettrait d´y accueillir tous les réfugiés entassés dans les pays voisins qui, eux aussi, seraient débarrassés d´un douloureux problème à l´intérieur de leurs frontières... Tous les Israéliens, juifs ou non, qui le désirent pourraient rester en Palestine et cohabiter sereinement avec leurs compatriotes arabes, musulmans, chrétiens ou laïcs, comme c´était le cas par le passé, ainsi que dans nombre de pays de par le monde.

De son côté, le nouvel Israël pourrait négocier son rattachement comme 51ème Etat aux cinquante actuels qui forment les Etats-Unis d´Amérique. Il serait ainsi, enfin reconnu par toutes les Nations, y compris par les Etats arabes les plus réticents, dans son « droit d´exister »...

L´ensemble des anciennes Résolutions des Nations Unies seraient déclarées caduques et une nouvelle ère de réelle prospérité s´ouvrirait pour chacun. Bref, ce serait la paix pour tous, dans le meilleur des mondes... Cela s´avèrerait une véritable manne céleste, proche du miracle... Mais, quoi de plus naturel, pour le peuple élu dont les plus convaincus n´ont de cesse de répéter qu´ils sont en dialogue direct avec Dieu !? (...) »





Daniel Vanhove : Observateur civil - Membre du MCP (Mouvement Citoyen Palestine)

La Démocratie Mensonge, Ed. Marco Pietteur - coll. Oser Dire, 2008. Chez le même éditeur : «Si vous détruisez nos maisons vous ne détruirez pas nos âmes. Palestine, descente aux enfers», 2004 et Retour de Palestine, éd. Vista 2002