Hugo Chavez, président du Venezuela, encense "Carlos"
|
Rio de Janeiro Correspondant régional
Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a fait l'éloge samedi 21 novembre du terroriste "Carlos", condamné et emprisonné en France depuis quinze ans, et de l'ancien dictateur ougandais Idi Amin Dada, mort en exil en 2003. Prenant la parole à Caracas devant un congrès international réunissant des représentants de partis de gauche, M. Chavez a qualifié son compatriote Ilich Ramirez Sanchez, alias "Carlos" ou "Le Chacal", de "héros révolutionnaire" .
Aujourd'hui âgé de 60 ans, Carlos a été jugé responsable du meurtre, le 27 juin 1975 à Paris, de deux policiers de la DST et de leur informateur. Il organise en décembre 1975 la séquestration de onze ministres de l'OPEP à Vienne, au cours de laquelle trois personnes trouvent la mort. Le mois suivant, depuis la terrasse de l'aéroport d'Orly, il tire au lance-roquettes sur un avion de la compagnie El Al, mais le manque. Six jours plus tard, il revient à Orly et prend deux personnes en otage lors d'une attaque qui fait vingt et un blessés.
Pourchassé un peu partout, Carlos s'installe à Beyrouth, d'où il s'enfuit après l'expulsion de Yasser Arafat, en 1982. Signalé au Yémen, en Libye et en Syrie, il trouve refuge au Soudan en 1991. En 1992, la justice française le condamne par contumace à la réclusion à perpétuité. En 1994, il est enlevé à Khartoum par les services secrets français, sur l'ordre de Charles Pasqua, alors ministre de l'intérieur. En prison, Carlos s'est converti à l'islam et a épousé son avocate française, Isabelle Coutant. Il a déclaré avoir éprouvé "du soulagement" en apprenant les attentats du 11-Septembre.
Ce n'est pas la première fois qu'Hugo Chavez exprime de la sympathie pour Carlos, mais il ne l'avait jamais fait avec autant de force. En 1999, il lui avait écrit une lettre où il l'appelait "Cher compatriote". En 2003, le journal progouvernemental Vea a publié une lettre de Carlos, après la mort de son père, un riche avocat, cofondateur du Parti communiste vénézuélien. Carlos rendait hommage à celui qui, disait-il, lui avait enseigné "toutes les règles des conspirations". Ce dernier était un chaud partisan de M. Chavez.
Le chef de l'Etat a également pris la défense d'Idi Amin, le président sanguinaire au pouvoir en Ouganda de 1971 à 1979 : "On a dit qu'il était un cannibale. J'ai des doutes. Peut-être était-il un grand nationaliste, un patriote." M. Chavez a enfin complimenté ses homologues du Zimbabwe, Robert Mugabe, et d'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, qu'il a qualifiés de "frères".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire