Tunisie : le gouvernement provisoire officiellement constitué
Mohammed Ghannouchi, dernier premier ministre du président tunisien déchu Ben Ali, a annoncé, lundi 17 janvier, qu’il avait formé un gouvernement d’union nationale, trois jours après la fuite précipitée du président, chassé par un mois de contestation dans la rue. Comprenant trois chefs de l’opposition, il sera chargé de préparer des élections présidentielle et législatives à brève échéance.
Le premier ministre, qui s’exprimait devant des journalistes au palais du gouvernement, a donné la liste des dix-neuf ministres. M. Ghannouchi a aussi indiqué que le ministère de l’information, accusé de censurer la liberté de la presse et d’expression dans le pays, avait été supprimé. Le premier ministre a enfin annoncé la prochaine libération de tous les prisonniers politiques, ainsi que "la liberté totale de l’information" dans le pays.
Trois chefs de partis politiques de l’ancienne opposition au régime du président Ben Ali, qui a fui vers l’Arabie saoudite après vingt-trois ans de règne sans partage, font partie de ce gouvernement. Nejib Chebbi, dirigeant du PDP, devient ministre du développement régional ; Ahmed Brahim, secrétaire général d’Ettajdid, l’ex-parti communiste, prend en charge l’enseignement supérieur et scientifique ; Mustapha Ben Jafaar, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés, médecin de formation, se voit attribuer la santé. Des représentants de la société civile figurent aussi dans ce gouvernement.
Comme prévu, des ministres nommés sous Ben Ali mais perçus comme peu impliqués dans les "affaires" conservent certains des portefeuilles les plus sensibles. Six membres de l’ancien gouvernement ont ainsi été reconduits, dont le premier ministre, le ministre des affaires étrangères, Kamel Morjane, et celui de l’intérieur, Ahmed Kriaâ.
Côté personnalités, font leur entrée notamment l’ex-bâtonnier Lazhar Karoui Chebbi à la justice et Ahmed Oulaies (secrétariat d’Etat aux affaires étrangères), un opposant connu. Le chef du gouvernement a par ailleurs promis que tous les partis qui le souhaitent pourront être légalisés.
L’opposant historique tunisien Moncef Marzouki a immédiatement dénoncé une "mascarade" après l’annonce de ces nominations, fustigeant une "fausse ouverture", dans un entretien sur I-Télé.
Le premier ministre Mohamed Ghannouchi vient d’annoncer la composition du nouveau gouvernement,
Les ministres :
Ministre de la Justice : Lazhar Karoui Chebbi
Ministre de la Défense : Ridha Grira
Ministre des Affaires Religieuses : Karwi Mizouri
Ministre du Développement local et régional : Ahmed Néjib Chebbi
Ministre de l’Enseignement Supérieur : Ahmed Brahim
Ministre de Commerce et du Tourisme : Mohamed Jgham
Ministre de la Santé : Mustapha Ben Jaafar
Ministre de l’Intérieur : Ahmed Friaa
Ministre des affaires étrangères : Kamel Morjane
Ministre de l’Education : Tayeb Baccouch
Ministre des Affaires sociales : Moncer Ruissi
Ministre de l’Agriculture : Habib Mbarek
Ministre de planification et de la coopération internationale : Mouhamed Nouri Jouini
Ministre du développement administratif : Zouheir Mdhafer
Ministre des Finances : Ridha Chalghoum
Ministre de la culture : Moufida Tletli
Ministre de la Femme : Lilia Abidi
Ministre des Transports : Slah Eddine Malouch
Ministre de la Jeunesse et des sports : Mouhamed Aloulou
Ministre de l’industrie et des technologies : Afif Chalbi
Les secrétaires d’état :
Secrétaire d’état auprès du Premier Ministre : Abdejlil Bedoui
Secrétaire d’état : Abdelhakim Bouraoui
Secrétaire d’état auprès du ministre des affaires étrangères : Ahmed Ounis
Secrétaire d’état auprès du ministre des affaires étrangères : Radhouane Nouisser
Secrétaire d’état auprès du ministre du développement local et régional : Nejib Kramti
Secrétaire d’état auprès du ministre de l’enseignement supérieur : Faouzia Charfi
Secrétaire d’état auprès du ministre de l’enseignement supérieur chargé de la recherche scientifique : Refaat Chaabouni
Secrétaire d’état auprès du ministre de la santé : Lamine Mouelhi
Secrétaire d’état auprès du ministre de la planification et de la coopération internationale : Abdelhakim Triki
Secrétaire d’état auprès du ministre de l’industrie et du tourisme chargé de l’énergie : Abdelaziz Rassaâ
Secrétaire d’état auprès du ministre de l’industrie et du tourisme chargé des TIC : Sami Zaoui
Secrétaire d’état auprès du ministre des finances chargé de la fiscalité : Moncef Bouden
Secrétaire d’état auprès du ministre des finances chargé des domaines de l’état : Ahmed Adhoum
Secrétaire d’état auprès du ministre du commerce et du tourisme chargé du tourisme : Slim Cheker
Secrétaire d’état auprès du ministre des Transports : Anouar Ben Gaddour
Secrétaire d’état auprès du ministre de l’agriculture : Salem Hamdi
Secrétaire d’état chargé de la Jeunesse : Slim Amamou
De plus ont été nommés :
Gouverneur de la banque centrale : Mostapha Kamel Nebli
Président de la commission d’enquête : Taoufik Bouderbala (Ancien président de la ligue des droits de l’homme)
Président de la commission chargée de l’enquête sur la question de la corruption administrative : Me. Abdelfattah Omar (Expert International en droits de l’homme)
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Trois opposants dans le nouveau gouvernement tunisien
Trois opposants entrent dans le gouvernement d’unité nationale dévoilé lundi en Tunisie, dans lequel les ministres de l’Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères et des Finances conservent leur poste et qu’un opposant en exil à Paris a qualifié de "fausse ouverture".
La composition du nouveau cabinet a été annoncée par le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, trois jours après la fuite précipitée du président Zine el Abidine Ben Ali chassé par un mois de contestation dans la rue.
Le Premier ministre a également annoncé la prochaine libération de tous les prisonniers politiques.
Trois opposants intègrent le nouveau cabinet : Najib Chebbi, chef de file du Parti démocratique progressiste (PDP), qui prend le poste de ministre du Développement régional ; Moustapha Ben Jaafar, président du Forum démocratique pour le travail et la liberté (FDTL), qui obtient le portefeuille de la Santé ; et Ahmed Ibrahim, du parti Ettajdid, qui obtient celui de l’Enseignement supérieur.
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