Des Béninois contre l’intervention armée de la communauté internationale en Libye
Bien que leurs autorités ne se soient pas encore officiellement prononcées sur l’intervention militaire de la communauté internationale en Libye, plusieurs Béninois se disent très préoccupés par cette situation, qui ne serait pas de nature à protéger les intérêts de ce pays. Pour Alidou Bakary , membre du « Fard Alafia » (mouvance présidentielle), il est inadmissible que la communauté internationale se croit toujours en terrain conquis en Afrique. « Qu’est-ce qui les empêche d’attendre l’aval des autres pays africains à travers l’UA? L’enjeu est plus important pour eux et ils ne peuvent plus attendre », a-t-il affirmé. Abondant dans le même sens, Amida Saïzonou du Parti du renouveau démocratique (PRD-opposition), se dit beaucoup plus atterrée depuis le début de ces bombardements.
«En tant que femme et mère, j’étais vraiment très inquiète en voyant que des civils tombaient sous les armes des fidèles à Kadhafi, mais je le suis plus, depuis le bombardement de la communauté internationale qui, elle aussi, élimine les mêmes civils qu’elle prétend protéger », a-t-elle dit.
Pour Maxime Vieyra, professeur de Droit à l’université d’Abomey Calavi, « cette intervention doit être condamnée par toute l’Afrique d’autant que l’UA, plus concernée, a proposé le dialogue et en recherche les voies».
«C’est évident qu’il y a un problème interne en Libye, mais la solution n’est pas le bombardement. C’est un problème de rapport de force, parce que si l’UA était suffisamment forte, ces pays ne pouvaient pas venir poser de tels actes en Afrique. Que se passerait-il si tous les pays africains se mobilisaient pour riposter? », martèle-t-il.
Christelle Bouiti, cadre en service à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), reconnaît que la réaction de l’UA s’est fait attendre, mais elle souligne que ce retard de réaction ne justifie pas que le dialogue proposé par elle soit rejeté.
Elle recommande de mettre fin aux frappes contre les civils et de poursuivre le dialogue.
Pour Urbain Amègbédji du « Centre Africa Obota » (CAO), la communauté internationale est allée dans un excès qui va au-delà des intérêts des populations libyennes qu’elle prétend protéger.
'Comme les Libyens, les Palestiniens qui meurent tous les jours ont, eux aussi, besoin de protection et pourtant (…). Les dictateurs qui tuent, il y a en a beaucoup et Kadhafi n’est pas le seul dont le pays fait face à des difficultés. C’est la première fois que la communauté internationale sans envoyer des diplomates se jette dans le bombardement, au point d’amener les Libyens eux-mêmes à douter de la sincérité de leur défense », a-t-il conclu.
Plusieurs organisations de la Société civile béninoise se relaient au créneau pour dénoncer le bombardement de la Libye par la communauté internationale.
Pour les membres de la « Jeunesse unie pour les Etats unis d’Afrique (JUPEUA) qui organise régulièrement des manifestations à Cotonou, 'il faut laisser les Africains régler leurs problèmes ».
Pana 26/03/2011
Afrique en ligne
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