27 mars 2011

Nucléaire : EDF a falsifié des données sismiques pour économiser sur la sûreté
 
Les données sont accablantes pour 32 des 58 réacteurs français
Mondialisation.ca, Le 19 mars 2011









Les données sont accablantes pour 32 des 58 réacteurs français.
En 2003 (la situation est restée la même depuis), EDF a falsifié des données sismiques afin de s’éviter des travaux onéreux… et pourtant indispensables pour la sûreté des centrales nucléaires. Par un courrier du 17 juin 2003, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a couvert EDF en lui donnant raison contre l’avis des experts de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), tenus au silence. Les données sont accablantes et concernent 32 des 58 réacteurs français.  
- Chinon (Indre et Loire) : EDF a baissé d’office la valeur de l’intensité des séismes de référence. Il s’agit là d’une falsification aussi incroyable que grossière.
- Belleville (Cher) : EDF s’est autorisée à prendre comme référence un séisme datant de 1079 pour lequel il existe très peu de données, écartant le séisme de référence (de 1933) qui impliquait des mesures plus contraignantes.
- Blayais (Gironde) : les chiffres d’EDF sont trois fois moins contraignants que ceux de l’IRSN. Or André-Claude Lacoste, directeur de l’Autorité de sûreté nucléaire donne raisons à EDF sans se justifier. Idem pour Saint-Laurent des Eaux (Loir-et-Cher)
- Plus généralement, EDF a redéfini à sa manière les zones sismiques afin de ne pas avoir à tenir compte de certains séismes. Les centrales de Dampierre (Loiret), Bugey (Ain), Fessenheim (Haut-Rhin), Civaux (Vienne), Saint-Alban (Isère), Golfech (Tarn-et-Garonne), Nogent (Aube) et Chooz (Ardennes) également mises en cause.
Ironie de l’Histoire, au moment où cette affaire a été étouffée par l’Autorité de sûreté française (en 2003), 15 réacteurs nucléaires japonais étaient fermés administrativement suite à la falsification par l’électricien TEPCO (propriétaire des réacteurs actuellement en perdition à Fukushima) de documents concernant la sûreté.
L’inspection des réacteurs nucléaires français, annoncée par le Premier ministre François Fillon, est une opération de contre-feux dont le résultat est connu à l’avance : l’Autorité de sûreté nucléaire va expliquer que les réacteurs français sont parfaitement sûrs et que la population française peut avoir confiance.
Il s’agit d’une véritable tromperie
En réalité, tout réacteur nucléaire a vocation à causer une catastrophe. La réaction nucléaire dans un coeur de réacteur est une opération terriblement dangereuse qui est censée être contrôlée et refroidie par des systèmes complexes qui, l’actualité le montre, peuvent être mis à mal par des scénarios imprévus. Qui plus est, les centrales nucléaires françaises sont vieillissantes et donc de plus en plus dangereuses. L’Allemagne vient de décider de fermer immédiatement 7 réacteurs, cela prouve que des décisions immédiates peuvent être prises. Il est irresponsable de demander une sortie du nucléaire en 20 ou pire en 30 ans : le parc nucléaire français a été construit à marche forcée en moins de 10 ans, il est donc possible de faire le chemin inverse en moins de 10 ans. Par ailleurs, il y a de quoi s’interroger sur la position de certaines personnalités comme Nicolas Hulot, dont la fondation est largement subventionnée par EDF, qui demande "un débat sur le nucléaire" au lieu de revendiquer la fermeture la plus rapide possible des réacteurs nucléaires français. Il n’y a pas eu de référendum pour imposer le nucléaire en France, pourquoi en faudrait-il un pour prendre acte de la catastrophe en cours au Japon et décider de sortir du nucléaire ? Pourtant, les réacteurs nucléaires français arrivent à 30 ans d’âge, la durée de vie prévue à l’origine. EDF se prépare à investir 35 milliards d’euros pour rénover ces réacteurs : il faut d’urgence stopper ce processus et reverser ces sommes dans les programmes alternatifs. Chacun doit comprendre que tout a changé sur la question du nucléaire : il n’est plus temps de polémiquer sur le prix de l’électricité nucléaire ou sur la supposée indépendance énergétique. Il n’est plus temps de se demander s’il est possible de sortir du nucléaire : c’est possible mais surtout c’est indispensable… et en toute urgence. C’est à la population de signifier aux dirigeants français, aveugles et sourds, et aux ridicules "écologistes cathodiques" (Hulot, Arthus-Bertrand) qu’ils doivent cesser leurs manoeuvres dilatoires : il faut décider immédiatement de s’engager dans la sortie du nucléaire, fermer dans les jours qui viennent les réacteurs les plus vieux , et programmer la fermeture rapide des autres, par exemple losrqu’ils arrivent à 30 ans d’âge, c’est à dire leur durée de vie prévue à l’origine.
La fusion du coeur est le plus grave accident qui puisse arriver dans une centrale nucléaire. Il est désormais probable que c’est un véritable Tchernobyl qui a lieu… pour le moment à l’intérieur de l’enceinte de confinement (une grosse cloche de béton qui recouvre le réacteur). Le nuage radioactif est donc actuellement retenu mais la fusion fait monter la pression, ce qui menace de faire voler en éclat l’enceinte de confinement : ce serait alors un nouveau Tchernobyl.

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