Libye : La coalition internationale peut-elle armer les insurgés libyens ?
CONFLIT - Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne l'excluent pas, la France est prête à en parler...
Même s’ils ont repris du terrain sur les forces pro-Kadhafi depuis le début de l’intervention militaire internationale, les insurgés libyens font face à une opposition toujours aussi coriace. Devant une telle résistance, ils ont réclamé à leurs alliés occidentaux un sérieux renfort en armement.Problème, le Conseil de sécurité des Nations unies a imposé le 26 février dernier un embargo sur les livraisons d'armes à la Libye. Une telle action n’est pas non plus inscrite concrètement dans la résolution de l’ONU sur laquelle la coalition internationale s’appuie pour son opération militaire, même si des contournements existent.
La Russie et l’Italie sont contre
«L'embargo sur les armes s'applique à tout le territoire libyen mais en même temps, la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU autorise à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils et les zones peuplées de civils», a déclaré David Cameron au Parlement britannique.Un contournement de l’embargo est donc possible, mais il devra sans doute être entériné par le comité des sanctions sur la Libye rattaché au Conseil de sécurité. Ce qui paraît difficile à l’heure actuelle. Déjà peu favorable à une intervention occidentale sur place, la Russie, appuyée par l’Italie, a mis en garde ses partenaires ce mercredi contre toute tentative d'armer les rebelles libyens.
De simples «effets d’annonce»?
«Le secrétaire général de l’Otan a dit tout de suite que l'opération libyenne visait à protéger la population, pas à l'armer. Nous sommes tout à fait d'accord avec lui à ce sujet», a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Ce dernier réagissait aux différentes annonces des meneurs de l’opération «Aube de l’Odyssée» qui se sont déjà bien avancés sur cette initiative ces derniers jours, les Etats-Unis en tête.Barack Obama et David Cameron n'excluent pas de fournir des armes aux rebelles libyens, la France est prête à en parler. Joint par 20minutes.fr, Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, estime que ces déclarations ne sont pour le moment que des «effets d’annonce», contribuant à «exercer une pression supplémentaire sur Kadhafi».
Un armement léger pour les insurgés est nécessaire
Pourtant, sur le terrain, «c’est un peu le bazar», reconnaît le chercheur. «Il faut donner aux rebelles le moyen de casser les chars et l’artillerie, ils ont besoin de mortiers et de missiles anti-char, un armement léger parce qu’ils n’ont pas de formateurs sur place», précise-t-il, n’excluant pas une «opération clandestine» de la coalition si les choses ne se débloquent pas rapidement au niveau de l’ONU. Et les forces spéciales étrangères qui seraient sur le terrain pourraient appuyer la formation des insurgés.Mais les «petits signes» de présence de membres d’Al-Qaida et du Hezbollah libanais en Libye, évoqués mardi par l'amiral américain James Stavridis, commandant en chef des forces alliées en Europe, pourraient-ils constituer un frein à cette aide décisive? Pas forcément, selon Yves Boyer pour qui les organisations terroristes seront surtout un problème après le conflit. «La Libye sera confrontée à des lendemains amers et difficiles», assure le chercheur.
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