06 juillet 2011

Au congrès de Paris, les opposants syriens sont des sionistes !


Le congrès pour le soutien à l’opposition syrienne a achevé ses travaux lundi soir dans la capitale française au quartier Saint-Germain. Parmi les participants, figurent le philosophe sioniste Bernard-Henry Lévy, l’ex-ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, Frédéric Ansel, membre du mouvement des jeunes du Likoud (parti de droite israélien) ainsi que certaines personnalités de l’opposition syrienne.


Dans leur communiqué final, les opposants ont appelé au départ du régime syrien et à la fin des massacres dans le pays.
Plusieurs altercations ont éclaté entre les participants, alors que la faible participation syrienne était remarquable. A ce sujet, une dame marocaine a clamé que « ce congrès concerne la Syrie mais je ne vois pas de Syriens ». Alors, deux personnes au premier rang ont levé leurs doigts et ont répondu : « Nous sommes Syriens ».
Le représentant du front du salut Ashraf Mokdad a sollicité l’aide urgente des pays occidentaux « pour mettre fin aux massacres du régime syrien », défendant la participation de personnalités sionistes et racistes au congrès : « Nous sommes prêts à nous réunir avec qui que ce soit pour arrêter l’effusion de sang en Syrie. Le régime syrien avait mené des négociations directes et indirectes avec Israël. Qu’est-ce qui nous empêche alors de rencontrer des personnalités françaises qui veulent aider le peuple syrien ? ».

De son côté, Frédéric Ansel a dit : « malheureusement certains arabes continuent de considérer le sionisme comme une insulte, bien qu’il soit une source de fierté et d’honneur ».
La plupart des intervenants se sont attaqués avec virulence à l’Iran et au Hezbollah. Certains ont condamné « le soutien de l’Iran et du Hezbollah dans le meurtre des Syriens à travers le transfert d’armes ou la participation de membres des Gardiens de la Révolution dans la répression des manifestants syriens ».

Par ailleurs, la participation de Bernard Lévy a provoqué un tollé dans les rangs de l’opposition syrienne. « Le monde doit cesser d’être hésité. Le conseil de sécurité doit traduire le régime syrien au tribunal international », a-t-il lancé dans son discours.
De son côté, Bernard Kouchner est allé jusqu’à lamenter pour l’incapacité de la communauté internationale d’intervenir militairement en Syrie. « Nous sommes allés en Libye, et nous sentions une grande injustice de laisser les Syriens seuls », a-t-il prétendu, appelant les pays du « printemps arabe » à boycotter diplomatiquent la Syrie.

Devant le siège du congrès, des activistes de l’opposition et des partisans du régime syrien ont manifesté contre la tenue du congrès, alors que la police a séparé les deux camps de peur que des affrontements n’éclatent.
Sachant que Lévy avait lancé depuis quelques semaines l’initiative « SOS Syrie » (au secours la Syrie). Des personnalités membres de l’opposition syrienne l’ont alors conseillé d’épargner son soutien au peuple syrien.

De son côté, l’observateur général des Frères musulmans en Syrie l’avocat Ali Sadredine elBayanouni a dénoncé la participation de Moulhem Droubi, le représentant des Frères musulmans au congrès de Paris. « Il aurait été mieux que les FL ainsi que toute l’opposition ne prennent pas part au congrès », a-t-il estimé dans un entretien au journal AlQods alArabi.

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L’opposition syrienne réunie à l’initiative de BHL et des Frères musulmans
       

Un rassemblement, organisé par le militant sioniste français et grand défenseur d’Israël Bernard-Henri Lévy, visant à dénoncer la régime syrien s’est tenu lundi 4 juillet, au cinéma Saint-Germain-des-Prés, à Paris, à l'initiative de la revue La Règle du Jeu, de France-Syrie Démocratie et de « Change in Syria for Democracy ».

Un parterre d’hommes politiques français pour la plupart de fidèles amis d’Israël y était convié : dont l’ex-chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, connu pour être un petit BHL en herbe, le philosophe et essayiste français André Glucksmann, lequel avait publié un article dans Le Monde, le 6 janvier 2009, dans lequel il a défendu la légitimité de la guerre israélienne Plomb durci contre la bande de Gaza, le sioniste extrémiste Frédéric Encel qui se présente comme un des experts dans les affaires stratégiques, l’ex-député à la Knesset et un des adjoints du ministre israéliens de la guerre Ehud Barak Alex Goldfarb.

Figuraient aussi parmi les invités le centre-gauche François Bayrou, le socialiste Laurent Fabius, le maire de Paris Bertrand Delanoë, et la porte-parole des Verts Cécile Duflot.

Quant à l’opposition syrienne, elle s’est exprimée par la voix de plusieurs personnalités dont des membres du Congrès qui s’étaient récemment tenu à Antalia (Turquie), à savoir : Lama Atassi.
Les dépenses de la réunion payées par deux hommes d’affaires des Frères musulmans
Interrogée par le quotidien AlQuds al-Arabi, Lama Attassi a révélé que les dépenses de la réunion de Paris ont été payées par deux hommes d’affaires des Frères musulmans syriens appartenant à la famille Sankar. Elle a ajouté que ceux qui nous accusent de coopérer avec les Israéliens rendent service au régime.
 Selon Attassi, étaient également présent à la réunion de Paris le représentant des Frères musulmans Molhem Droubi (membre du congrès d’Antalya), Ahed Hindi (comité exécutive du congrès d’Antaliya), Redwane Badini (Kurde syrien résident en Grande Bretagne et membre du comité exécutive du congrès d’Antaliya), Sondos Slimane (membre du comité exécutif du congrès d’Antaliya et membre du parti « Hadatha »),  Khawla Youssef (membre du comité exécutif du congrès d’Antaliya).
Le quotidien libanais AsSafir demandé au représentant des Frères musulmans syriens Molhem Droubi s’il  se sentait gêné en assistant à une réunion organisée par la revue de La Règle du Jeu et de s’asseoir auprès des sionistes et des pro-israéliens. Ce à quoi Droubi a répondu : « ce qui importe les Syriens c’est d’avoir une tribune à partir de laquelle ils peuvent exprimer leur cause ». Il a en outre refusé d’interpréter cette participation comme ayant pour but de recevoir des instructions ou des conseils de quiconque.

Des opposants se démarquent de la réunion de Paris
Certains opposants syriens vivant à l’étranger ont exprimé leur désaccord à la tenue d’une telle réunion qu'ils ont dénoncée comme étant une récupération politique et médiatique.
Invités à la rencontre, plusieurs d’entre eux ont refusé d’acquiescer. « Celui qui se fait l'ennemi des droits d'un peuple ne peut prétendre soutenir une révolution fondée sur les mêmes droits », a notamment dit l’opposante Suhair Atassi au quotidien syrien AlWatan.

«  Les Syriens qui ont accepté de participer à la conférence de Paris lundi, organisée avec l'appui dudit Comité pour le salut de la Syrie, mis en place par Bernard-Henry Lévy, doivent se retirer et déclarer publiquement leur retrait », leur a-t-elle demandé.
 Rejetant le « scénario libyen », Suhair Atassi rappelle : « Bernard-Henri Lévy a considéré les enfants tués à Gaza comme des  « dommages collatéraux de la guerre contre le terrorisme » et en réponse au massacre dans le camp de réfugiés de Djénine en 2002, il avait visité le camp à bord d'un char israélien et la presse avait publié ses photos et sa déclaration selon laquelle : « L'armée israélienne est l'armée la plus humaine de l'histoire moderne ».

Fin mai déjà, trois des intellectuels de l'opposition syrienne en France avaient également signé un appel titré : « Bernard-Henri Lévy, épargnez aux Syriens votre soutien ».
Burhan Ghalioun, écrivain, professeur à la Sorbonne, Subhi Hadidi, écrivain et journaliste, et Farouk Mardam Bey, éditeur ont considéré les initiatives de BHL comme : « des manœuvres sordides qui visent à détourner l'opposition démocratique syrienne de ses objectifs et portent atteinte à sa crédibilité devant son peuple ».

L’écrivain Haissam Mannaa s’est lui aussi démarqué de la conférence de Paris. Mannaa a rappelé que Lévy est le représentant d’Israël en Europe et a qualifié de mercenaires toute personne participant à cette conférence.


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