Ibrahim Omar Sarhan, 21 ans, assassiné par l'armée israélienne
Par Leo
Grièvement blessé, Ibrahim réussit toutefois à rejoindre une maison proche, dans laquelle une famille palestinienne tenta de lui apporter les premiers soins. Craignant pour sa sécurité en voyant les soldats se rapprocher, ils le transportèrent dans une autre maison située juste à cote de la mosquée du camp. Il resta dans cette seconde maison une vingtaine de minutes en attendant l'ambulance que la famille avait appelée. Les soldats parvinrent cependant à retrouver sa trace en suivant les larges taches de sang laissées sur le sol et rentrèrent de force dans la maison pour l'arrêter. Le père de famille ainsi que sa femme tentèrent d’empêcher les soldats d'emmener Ibrahim en leur expliquant qu'une ambulance était en route. Mais lorsque l'ambulance, largement retardée par le bouclage militaire du camp finit par atteindre la maison, Ibrahim avait déjà été emmené. Ce n'est qu’après s’être vidé de son sang, alors qu'il était détenu par les soldats, que l'ambulance put enfin atteindre le corps sans vie d'Ibrahim.
Les funérailles d'Ibrahim se sont déroulées le même jour dans le cimetière du camp avec plusieurs centaines de personnes assistant à la cérémonie.
Durant l'invasion, l’armée israélienne a arrêté quinze jeunes Palestiniens, dont trois d'entre eux sont toujours en détention administrative, c'est-à-dire sans avoir le droit de parler à un avocat ni de joindre leur famille. La détention administrative, selon la loi israélienne, peut s’étendre jusqu’à six mois et être reconduite indéfiniment sans nécessiter de justification particulière de la part de l’armée.
Les incursions de l’armée dans le camp et les arrestations arbitraires ont été fréquentes et régulières ces dernières années. En 2008, deux jeunes Palestiniens ages de 21 et 25 ans, Fadi Subuh et Mustafa Zalat, furent tués par l’armée alors qu'ils se promenaient dans les champs d'oliviers à l’entrée du camp.
Le camp de réfugiés d'Al Faraa est situé dans la vallée du Jourdain, à 17 km au nord-est de Naplouse. Il fut établi peu après la Nakba, en 1949, et compte plus de 8000 réfugiés provenant de différents villages situés en Palestine 48 (appelée aujourd'hui Israël).
L'aide de l'UNRWA qui travaille avec le camp depuis 1950 a drastiquement diminuée ces dernières années : l'aide alimentaire autrefois distribuée à l'ensemble de la population du camp ne concerne plus aujourd'hui que 50 familles, le taux de chômage excédant lui les 70%.
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