17 juillet 2011

La troisième guerre du Liban sera désastreuse pour Israël 
 
Dans la prochaine guerre, le front intérieur d'Israël sera sujet à une attaque d'une ampleur sans précédent
Source: «site Israël Defense »

«Dans le cas d'une autre guerre où le front intérieur israélien serait bombardé avec des missiles, les dommages seront plus importants que ceux de la deuxième guerre du Liban, il y a près de cinq ans, et certainement plus graves que ceux subis lors de l'opération du « Plomb Durci », dans la bande de Gaza, il y a environ deux ans et demi ».

Un officier éminent du commandement du front intérieur déclare à « Israël defense » : «Dans les guerres précédentes, lorsqu'ils ont lancé des missiles de calibre 122 mm, le dommage était relativement faible, on ne nous a pas demandé de démolir des maisons à cause des dégâts et les reconstruire. Ce ne sera pas le cas dans la guerre future ».

De son côté, Liter Duke, un haut officier, indique que la quantité de matière explosive dans les milliers de missiles lancés pendant les 33 jours de la Seconde Guerre du Liban, en été 2006, a été estimée à environ 90 tonnes (la quantité de matière explosive ayant une ogive par missile de «Katioucha» la principale arme utilisée à l'époque par le Hezbollah - ne pèse que 7 kg). Dans le « Plomb Durci », la quantité de matière explosive dans tous les missiles lancés par le Hamas ne pesait que 3,7 tonnes, une quantité équivalente à celle des matières explosives dans quelques bombes de la Force aérienne.

Des sources dans l'armée israélienne affirment : «Actuellement, la menace est très sérieuse dans des domaines importants, non seulement en termes de quantité de roquettes et du volume de l'ogive, mais aussi en termes de portée et de précision. Nous verrons dans la prochaine guerre une quantité immense de munitions guidées à travers le GPS qui sera lancé vers le front intérieur israélien. Ce qui est vrai aujourd'hui, c'est que le Hezbollah et la Syrie ont une capacité de précision d'environ 500 mètres de la cible, et beaucoup de munitions avec une ogive pesant des centaines de kilogrammes pour chacun des missiles, en plus des missiles M600 fabriqués en Syrie, les missiles Fatah 110 (version iranienne du missile syrien) ou des missiles Scud-D, avec des portées allant jusqu'à environ 700 km et une ogive ne pesant pas moins d'environ 485 kg».
«Cependant, j'apprécie à quel point l'Etat d'Israël peut survivre dans l'éventualité d'une guerre contre la Syrie et le Hezbollah sur le front nord, et j'arrive à une estimation de 1000 à 2000 tonnes comme une sérieuse hypothèse, «maintenant ». Mettons les choses en proportion, lors de la Seconde Guerre mondiale, une seule ville allemande a été bombardée, Dresden, par 8000 tonnes de matière explosive. Pendant les neuf premières semaines du raid aérien sur Londres, les Allemands ont lancé en moyenne 206 tonnes d'explosifs chaque nuit, sans compter la grande quantité de bombes à essence, et malgré cela, l'Angleterre ne s'est pas écroulée. En principe, la menace sur Israël a augmenté de façon importante, mais aussi une quantité de 1000 à 2000 tonnes ne peut pas détruire un État », ajoutent les sources.

Et de poursuivre: « Nous sommes un peuple fort et nous savons comment faire face à ces défis. Ils ne sont pas les premiers dans l'histoire humaine, il n'y a pas de chose qui soit sans précédent. Je suis convaincu que grâce à nos capacités de défense efficaces et inefficaces, en voie d'amélioration, nous savons comment surmonter l'attaque du front intérieur, et surtout - la récupération rapide ».

L'hypothèse de l'établissement de la sécurité supposant que, dans tout scénario d'une future guerre, le front intérieur en Israël, y compris le rassemblement de la population dans le centre du pays, les bases militaires et les installations de l'infrastructure nationale seraient sujets à une attaque sans précédent, est la cause du lancement du commandement d'une campagne d'informations au mois de mai pour les citoyens, visant à préparer les gens à ce qui les attend - notamment du point de vue intellectuel.

Mais en plus de la préparation pour contenir la frappe, des mesures supplémentaires ont été prises en vue de se préparer pour la prochaine attaque. L'un des éléments clés est d'améliorer le processus d'alerte vis-à-vis des missiles.

L'Alerte

«Dans le domaine de l'alerte, des développements excessifs ont eu lieu depuis la Seconde guerre du Liban. Ainsi nous avons doublé la quantité des sirènes de 1500 à 3000, mais dire que nous avons seulement doublé la quantité ne reflète pas vraiment l'image. Le niveau d'efficacité des sirènes a également augmenté de 76% à 96%, et au cours de cette année est arrivé à 98%. Le système est prêt et peut être exploité 365 jours par an, 24 heures par jour, comparativement à la situation précédente, où le système d'alarme était éveillé seulement en cas d'urgence.

En plus des sifflets, nous travaillons sur plusieurs autres méthodes d'alerte en cas de tirs de missiles vers le territoire d'Israël. Ainsi, pendant cette année, le système « Misser Ishi » (message personnel) a été mis en vigueur. Le système sait comment recevoir tous les« signaux » de détection (par le radar), les déchiffrer, et réévaluer le lieu prévu de la chute. En même temps, il donne une alerte personnelle via le téléphone mobile, l'adaptateur de télévision, un appareil d'alerte ("Biper") ou via l'Internet.

Dans la première phase, le système va commencer à fournir une alarme aux téléphones cellulaires du peuple, si nécessaire. Cela signifie que le système va apprendre comment surveiller les téléphones mobiles dans les zones où peuvent tomber les missiles, et seulement dans la même zone, l'alerte arrivera directement au téléphone. Il est impossible d'ignorer l'avertissement, même si la personne écoute de la musique assourdissante dans sa voiture ou se trouve dans un bureau fermé. Le téléphone vibre, et un tintement sera entendu, uniquement réservé à un avertissement sur les tirs de missiles. Afin de recevoir l'alerte, il sera nécessité pour les entreprises de réduire l'utilisation d'appareils cellulaires subtiles ».

N'y a-t-il pas assez d'abris pour la population en Israël?

« Oui, dit le haut officier, pour 75% de la population il existe des endroits fortifiés ou un refuge dans la maison commune, mais jusqu'ici pas de solutions suffisantes pour 25% de personnes qui ne possèdent pas d'infrastructure fortifiée».
Qu'en est-il du budget de masques de protection contre les armes non conventionnelles qui seront en possession de la population?
«Ici aussi il y a un problème de budget. La réserve actuelle de masques fournira seulement 60% de la population. Et selon le plan de distribution des masques sains aux maisons, actuellement 27% des citoyens possèderont des masques sains, mais dans un an nous allons terminer le processus de distribution, il restera alors environ 40 % de la population sans masques. "Il y a dans le pays deux usines pour la fabrication de masques de protection (armes non-conventionnelles), même s'ils passeront à travers une période complète, il faudra encore deux ans pour combler le manque. Cette situation nous met en face d'une réelle difficulté, puisqu'il faut, en temps de besoin, fournir des hypothèses différentes à la population sur la façon de procéder en cas d'attaque missiles- Pour la population possédant des masques et pour celle qui n'en possède pas ».

La troisième guerre du Liban sera désastreuse pour Israël
Source: «Haaretz, Ari Shabit »

«Le plus grand échec de la seconde guerre du Liban fut celui de l'après-guerre. La guerre de 2006 a été mal gérée, et ses résultats étaient très dangereux. Mais les cinq ans qui ont suivi la guerre ont été plus dangereux que les 33 jours de la guerre elle-même. Israël poursuit toujours sa politique d'égarement, même après avoir entendu le bruit de l'alarme et l'éclairage des lampes d'avertissement. Elle a refusé d'absorber les significations profondes de la guerre, et n'a pas affronté courageusement les défaillances systémiques ainsi que les défaillances de valeurs révélées par la guerre.

Israël n'a pas tiré de conclusions ni de leçons, et n'a pas changé la forme de sa gestion. La guerre qui a éclaté comme lors du 12 Juillet 2006, n'a pas réveillé Israël du sommeil dans lequel elle sombre. De plus, un échec de commandement a été révélé dans la seconde guerre du Liban, où les commandants de la guerre ont commis des erreurs inacceptables. Ces erreurs n'étaient pas seulement personnelles, et ne provenaient pas seulement d'une faiblesse personnelle d'Ehud Olmert, Amir Peretz et Dan Halutz, mais découle du problème de la direction israélienne, sa nature, ses valeurs, la forme de son comportement, et les institutions de planification, de gestion et de commandement qui les servent.

Le problème du commandement n'a pas été résolu depuis la guerre. Olmert, Peretz et Halutz ne sont plus là, mais la maladie l'est toujours. Une controverse amère personnelle au sujet de la responsabilité des dirigeants de la guerre a empêché de remédier radicalement au problème du Commandement général. Des changements ont eu lieu ici et là, quelques-uns pour le pire et certains pour le meilleur. Mais le système politique et les médias - ainsi que l'auteur de ces lignes - portent la responsabilité de s'être occupé du personnel plus que de l'officiel.

Le jour qui a suivi la guerre était un jour de conflit et non pas un jour de redressement. La question de savoir qui nous dirige, où et comment reste ouverte et sans réponse.
La seconde guerre du Liban a révélé un grand échec militaire. L'armée israélienne a agi comme une armée non concentrée, non sérieuse et non sage. Une armée gâtée par une politique intérieure corrompue. Immédiatement après la guerre, deux opérations de haut niveau ont été réalisées : le lieutenant général Gabi Ashkenazi a été nommé et le général de brigade Gal Hirsch a été isolé, le message était simple et clair, disant que l'armée de l'après-guerre sera plus combattante, et aussi plus recrutée, mais sans éclat, sans authenticité, et sans intégrité, et c'est ce que c'était.

Comme Mouti Gore a aussi construit après la guerre du Kippour une grande armée à l'esprit mystérieux, Ashkénazi a construit après la guerre au Liban une armée combattante à l'esprit trouble. Ainsi les unités de stock d'urgence étaient remplies et les soldats s'entrainaient, mais il n'y avait pas assez d'éclat, pas assez de créativité, pas de sens de valeurs implacable. Il n'y a pas de Gal Hirsch ni ce que représente Gal Hirsch. C'est pourquoi la question de l'armée est restée ouverte, et les améliorations qui ont été incorporées dans l'armée ne conviennent pas aux défis auxquels Israël est confronté.

La seconde guerre du Liban a révélé un échec de la part de l'État, et le sentiment difficile engendré par la guerre est qu'il n'y a pas d'État. Personne ne gère les villes fantômes dans le nord. Personne ne se préoccupe des affaires des fugitifs venus du nord. Pas d'interdépendance reliant le nord au sud et au centre. L'état Israël ayant fait de lui-même l'économie d'Israël, est resté sans secteur public digne de ce nom, sans organisme officiel, responsable et sans aucun sentiment du sort mutuel.

Il a soudain été constaté que l'esprit général de la politique - consommation que nous avons développé ne correspond pas à la réalité historique dans laquelle nous vivons. Ainsi le jour de la décision, notre glorieuse économie ne va pas nous protéger, ni nous estimer comme une seule communauté et un pays, puisqu'il nous donne la force d'un côté mais nous rend vulnérables et susceptibles de se blesser dans d'autres.

Dans les cinq années qui ont passé depuis la guerre, cette vive contradiction, n'a pas été résolue mais fortement aiguisée. L'économie est épanouie, mais la société vit une situation difficile. La production nationale brute augmente, mais le gouvernement ne fonctionne pas. Nous nous sommes obligés à oublier le choc de l'été 2006 et sommes retournés vivre comme nous vivons au sud de la Californie.

C'est de cette façon que nous serons surpris de nouveau à la prochaine heure de décision. Nous nous demanderons ce qui nous est arrivé. Pourquoi avons nous fêté cinq ans à bord du navire "Titanic" au lieu de renforcer le Titanic, nous préparer et le dévier du chemin de notre fin ».


Source: French.moqawama.org

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